Baccalauréat : 5/20 pour le contrôle continu (soyons généreux)

Plusieurs ministres ont annoncé que le baccalauréat serait passé cette année en contrôle continu total, comme pour bien rassurer les jeunes en période d’épidémie.

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Baccalauréat : 5/20 pour le contrôle continu (soyons généreux)

Publié le 19 avril 2020
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Par Stanislas Kowalski.

Plusieurs ministres ont annoncé que le baccalauréat serait passé cette année en contrôle continu total, comme pour bien rassurer les jeunes en période d’épidémie. On pourrait considérer la mesure comme un moindre mal. À situation exceptionnelle, solution exceptionnelle.

Mais si l’on considère l’histoire de cet examen, cela ressemble plus à un coup de couteau asséné à un moribond.

Préparer le terrain

La première chose qu’il faut remarquer, c’est que le contrôle continu a déjà été introduit dans le baccalauréat. Il ne s’agit que d’étendre plus rapidement une mesure qui était déjà dans les tubes depuis de nombreuses années et prête à être lancée très prochainement.

Il était déjà prévu qu’en 2021, le contrôle continu compterait pour 40 % de la note finale, 10 % par le bulletin, 30 % par les épreuves E3C (épreuves communes de contrôle continu).

Et même si ces E3C ressemblent un peu à un examen classique, avec des banques de sujets nationales et des correcteurs extérieurs à l’établissement, il est clair qu’elles donnent aux professeurs de lycée de grandes opportunités de faciliter la tâche de leurs élèves, puisqu’ils pourront choisir les sujets en fonction de l’état d’avancement du programme, donc les faire plancher sur des leçons bien assimilées.

Dans un tel contexte, on peut se demander si la décision de faire passer le bac 2020 en contrôle continu total sera bien une simple mesure d’urgence ou si elle ne sera pas l’occasion d’avancer les pions un peu plus loin et de faire sauter les dernières réticences de la société.

Rupture de l’égalité

Quelques voix s’élèvent, par ci par là pour dénoncer une rupture de l’égalité républicaine. Passons rapidement sur l’adjectif et le réflexe agaçant de tout ramener à la politique. L’école ne devrait pas être un outil au service d’un régime politique, fût-il démocratique ou républicain. L’objet de l’école, c’est le savoir. Tout autre objectif devrait lui être subordonné.

En ce qui concerne l’égalité, il se trouve que pour une fois, la critique est plutôt justifiée. L’intérêt des diplômes nationaux est que tout le monde soit à la même enseigne et que votre avenir soit déterminé par vos compétences et non par la réputation de votre établissement ou les copinages de toutes sortes. Au moins une fois, à la fin de la scolarité, l’institution tente de se placer en position d’arbitre impartial. Et le diplôme qui en résulte a la même valeur pour tous ses détenteurs.

Il est évident que le contrôle continu jette une suspicion sur cette valeur, puisque les établissements se trouvent à la fois juges et parties dans l’affaire et ont une forte incitation à gonfler artificiellement leurs résultats. Ce n’est pas bien difficile. Un professeur peut aisément monter ou baisser les notes de 3 ou 4 points sans que cela ne paraisse complètement aberrant, tant que le classement des élèves reste cohérent.

Avec un examen démonétisé, que reste-t-il au candidat ? La réputation de l’établissement. Le souci de la réputation peut limiter la casse. On peut imaginer que certains lycées s’abstiendront de trucages trop flagrants pour éviter de saborder cette réputation.

Mais la tentation est grande et cette autodiscipline ne vaut que pour les lycées assez bons pour pouvoir capitaliser sur leur réputation. En outre, cela ne vaut que pour les admissions dans les filières sélectives. Tant que le baccalauréat ouvre d’office les portes de l’université, il faut bien du courage pour le refuser à un élève.

Un diplôme vide de sens

Le baccalauréat, soyons honnête, est depuis longtemps un diplôme vide de sens. En cela, je ne veux pas pointer du doigt la lente dégradation des exigences, mais quelque chose de plus profond. L’école française est un régime de contrainte qui ne s’assume pas. Elle a des normes, des tests, des outils de contrôle, des examens, mais à tout cela, il manque deux choses cruciales :

  • un sens,
  • la volonté d’assumer les choix de l’institution.

Il est clair que les élèves n’aiment pas les examens. Il est également clair que les corrections rebutent les professeurs. Alors pourquoi s’obstiner à organiser un baccalauréat ? La question n’est pas du tout rhétorique. Elle est très sérieuse.

Il y a des tas de choses que nous faisons sans y prendre plaisir, simplement parce qu’il le faut bien : le ménage, sortir les poubelles, payer ses impôts, faire la guerre. Ce sont des activités répugnantes mais on ne peut pas les abolir. Le minimum, quand on veut forcer les gens à faire ces choses, c’est d’avoir de bonnes raisons.

On fait passer des évaluations depuis le plus jeune âge, au point de donner des insomnies aux enfants, de créer des querelles de famille et de provoquer des révoltes dans les salles de classe. J’imagine que l’on sait ce que l’on fait.

Malheureusement non.

Normalement quelqu’un de sensé organise une évaluation pour prendre des décisions, pas pour remplir des certificats administratifs et des rapports statistiques.

On fait une interrogation pour savoir ce qu’il faut réexpliquer aux élèves. Réexplique-t-on ? On fait des évaluations diagnostiques pour proposer des remédiations. Les dispositifs sont-ils à la hauteur ? On fait des examens de fin d’année pour savoir qui peut continuer ses études dans de bonnes conditions. Aujourd’hui, les bulletins de notes et les conseils de classe ne servent plus à rien. La décision est déjà prise. On ne redouble plus.

Le brevet n’est pas nécessaire pour entrer au lycée. Il n’est donc plus qu’un simulacre d’examen, une sorte de bac blanc avant l’heure, tout juste bon à séparer les esprits conformistes des rebelles. Le baccalauréat lui-même est distribué comme un droit au plus grand nombre possible.

Le baccalauréat, c’est le diplôme fourre-tout, qui ouvre à toutes les formations de manière indifférenciée. Nous savons déjà que ce sont les notes de terminale qui comptent pour les admissions dans les filières sélectives. D’ailleurs un examen général ne permet pas d’évaluer correctement les connaissances nécessaires pour survivre dans telle ou telle faculté.

La priorité serait d’éviter que le professeur de lycée ne soit juge et partie, ce qui est désastreux pour l’éducation morale. Il faut aussi donner la décision à celui qui est le plus à même de la prendre.

Que le baccalauréat soit une sorte de grand-messe nationale ou un petit arrangement particulier à chaque lycée, cela n’a au fond que peu d’importance. C’est l’entrée à l’université qui doit être repensée. Qui mieux que le professeur de licence pour nous dire quels sont les prérequis pour comprendre son cours ?

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  • « L’école ne devrait pas être un outil au service d’un régime politique »

    Mais en france le but même de l’école est de former les futures électeurs socialistes.

  • Le Baccalauréat n’existe plus depuis un moment. ( Quand J’ai eu mon Bac Math-Elem avant 68, il y avait dans mon académie 30 %, [pas le tiers de réussite], a l’écrit, avec oral obligatoire ou il pouvait y avoir encore des échecs, on repassait en septembre ! )
    La Pandémie n’est qu’un révélateur.
    Le Bac est aujourd’hui officiellement un diplôme de fin d’études.

  • Pour la suite de la vie professionnelle mieux vaut avoir raté son bac à Henri IV que réussi avec mention dans un lycée au fin fond d’un patelin.

  • le baccalauréat ne sers plus a rien … la sélection se fait ailleurs enfin en ce qui concerne les entreprises , la fonction publique elle s’en tape et embauche n’importe qui pourvu qu’il ait un diplôme

    • Le BAC, c’est da l »enseignement général, de la culture… OK !
      Mais dans les années 50/60 (et avant) avec un CEP les élèves quittaient l’école en sachant écrire (pas illisible) et compter, et avait fait un peu de TP (cuisine, couture, bricolage) aujourd’hui, avec plus années à user ses fonds de culottes surles banc de l’école… « ON » n sait rien faire de productif, « ON » sait bachoter dans son coin, mais pas travailler en équipe ; « ON » sait utiliser un ordi pour jouer et lire les connerie sur internet mais pas utiliser correctement le clavier… « ON » ne sait plus écrire de façon intelligible mais on parle couramment SMS !
      Merci à l’Éducation Nationale !
      Nos jeunes souffent de la tendinite du pouce à force de tapoter sur leur micro écran mais ne savent pas «taper à la machine» (utiliser un clavier) pour rédiger des textes longs, leur écriture étant indéchiffrable.
      Quand demandera-t-on aux industriels et aux sociétés du privé d’influer sur les programmes à la place d’un sinistre politicien ÉNArque ? (err! lire ministre)

      • Avec le bac, on se prépare à être un bon larbin, les quelques années de formatage E.N. en plus y aidant grandement.
        Ayant passé l’âge de travailler et sorti de l’école primaire avec un CEP, cela n’a jamais été un obstacle à mon parcours (je pourrais écrire ce post en 5 langues différentes)
        Le plus marrant, c’est que parmi mes copains à CEP de l’époque, il y a aujourd’hui un démolisseur (appelé entre-temps ‘dé-constructeur’), dont certains engins valent le prix d’une villa, un proprio de restaurant étoilé en Allemagne, un restaurateur de voitures anciennes, et j’en oublie sûrement.
        Les bacheliers occupent pour la plupart des postes ‘importants’ dans la fonction publique territoriale, et y même un journaliste à l’Alsace !

  • La question est bien posée : qui mieux que ceux qui interviennent dans le post-bac peut définir ses attentes ?
    La réponse, par le diplôme ou par le dossier est forcément imparfaite, mais ce que l’on recherche, c’est le signal : le candidat est-il travailleur, est-il assidu, est-il capable de faire telle ou telle opération ?
    Le dossier est souvent faussé par ceux qui le remplissent et se veulent « inclusifs », soit par des notes généreuses, soit par des appréciations édulcorées, souvent les deux à la fois…
    Le diplôme ne dit plus rien car on lui demande trop, en théorie, un baccalauréat ouvre la porte de toutes les filières post-bac, alors que ces dernières sont d’une très grande diversité (il y en a des centaines).
    On aimerait avoir des certificats, pas voir un candidat de la défunte filière « S » (ex « C ») titulaire de son bac avec 2 en maths.
    Mais ces certificats ne peuvent être sous le contrôle d’une administration peuplée d’arrivistes (les corps d’inspection et les rectorats), car ces personnes qui sont de purs fonctionnaires n’ont aucune idée de ce qu’est un contrat, un engagement, avec des exigences auxquelles on se tient.

    • @Propone
      Bonjour,
      « ces personnes qui sont de purs fonctionnaires n’ont aucune idée de ce qu’est un contrat, un engagement, avec des exigences auxquelles on se tient. »
      Exactement.
      Je travaille pour l’Education Nationale en tant que contractuel. Les fonctionnaires ne savent même pas rédiger un contrat d’embauche correctement. Mon contrat est rempli d’informations fausses.
      Mon chef, n’a pas aimé quand je lui ai dit que vu que mon contrat était faux, je ne prendrai mon poste qu’une fois rectifié.
      « C’est l’Education Nationale, pas McDo. » m’avait-il répondu. Sauf que McDo sait rédiger des contrats.
      Par rapport à mon contrat faux (j’ai quand même pris mon poste, je sais, je sais) je fais 2 heures de plus par semaine que ce qui y est écrit. Or, l’information fausse par l’erreur d’un obscur fonctionnaire fait que mon chef m’en demande 2 de plus par semaine, et que je devrais même les rattrapper.
      Quelques uns de mes collègues ont eu le même problème, en rapport cela dépasse les 33% d’erreurs.

  • Pour le Bac, seules les mentions bien, très bien et + ont un sens.

  • Quand j’ai passé mon bac, dans une matière donnée tout le monde était à la même enseigne. Même exercices, même temps, même heure d’examen. Pour limiter la triche, on passait son bac dans un autre lycée que le sien dans une salle ou l’on ne connaissait aucun des élèves, ni des surveillants. Et on était corrigé par des gens qui ne nous connaissaient pas.

    Ainsi la triche était difficile, ainsi il était difficile aussi de favoriser ou défavoriser quelqu’un.

    L’évaluation par le contrôle continu renforce le pouvoir du prof, de l’établissement et donc aussi des parents. On peut donc sur 40% de la note être complètement subjectif: on peut donc donner les note qu’on veut à qui on veut et même les monnayer. Ça n’a aucun sens.

    Aujourd’hui, il faut bien comprendre que le diplôme de BAC+5 est le nouveau BAC d’il y a 50-100 ans. 16% d’une classe d’age a un BAC+5 et c’est le diplôme qui a vraiment une valeur.

    Ainsi un BAC+5 permet en statistiques d’avoir un salaire 2X plus élevé que le reste de la population. Il donne accès à beaucoup de métiers intéressant.

    Et donc le gouvernement finie de dévoyer le BAC, c’est la suite logique de renforcer l’admission sur dossier en université.

    En soit ce n’est pas forcément un mal, c’est juste que le BAC est devenu un mascarade.

    Et clairement, alors que la pensée unique nous parle sans arrêt d’égalité des chances, on se contente de prendre des décisions qui au contraire creusent les innégalités.

    • Le problème de l’examen unique, c’est que l’on forme des jeunes sachant bachoter….
      Peut-être faut-il plutôt faire déplacer les prof (au niveau département) pour qu’il fassent des interro (à partir de la seconde) de type examen blanc dans des lycées différents jamais les mêmes et ils corrigent et notent eux-même les copies anonymes qui sont également notées par le prof attitré s’il y a peu de différence on fait la moyenne qui compte pour le contrôle continu et s’il y a une grosse différence on fait intervenir un correcteur autre…

      • L’examen de fin d’année est pratiqué dans dans le post bac à la fac et n’a jamais tué personne.
        Évidemment le bachotage existe pour le bac. Mais il existera de la même façon si le bac est organisé avec des épreuves intermédiaires.
        Le bachotage permet d’avoir son examen pour quelqu’un d’un peu intelligent mais pas pour ceux qui le sont pas. Par contre, ce n’est pas le bachotage qui permet d’être parmi les bons ou très bons résultats. Et c’est ceux-là qui accèderont aux meilleures filières.
        Et si le bachotage permet d’avoir le bac sans gloire ni trompette, cette méthode est plus difficile à appliquer dans le post-bac (sauf à en baisser le niveau bien sûr). Donc si l’élève continue à fonctionner de cette façon parce qu’il n’a pas les capacités, l’intelligence ou la maturité pour changer sa méthode, il coulera. Est-ce grave?
        Tout le monde n’a pas les capacités à être bac+2 ni bac+4 ou plus, même si depuis 40 ans, nos gouvernants essayent de le faire croire pour que les parents d’élèves votent pour eux.

  • Ce qui est paradoxal, c’est que dans le même temps, on demande de plus en plus de certification et d’audit pour un certain nombre d’Ecoles ou d’Universités.

  • Beaucoup d’exageration dans cet article: « On fait passer des évaluations depuis le plus jeune âge, au point de donner des insomnies aux enfants, de créer des querelles de famille et de provoquer des révoltes dans les salles de classe. J’imagine que l’on sait ce que l’on fait. ». Encore heureux qu’on oblige les jeunes a travailler un minimum, à se donner dans leur devoirs, à apprendre en bref.
    Quant au bac au contrôle continu, étant actuellement en terminale je suis en plein dedans. Le « 5/20 au bac » vendu dans le titre, fallait vraiment pas avoir bossé de l’année, auquel cas l’élève ne peut s’en prendre qu’à lui même. Bien entendu il s’agit d’exagerer pour mieux choquer, mais la réalité est tout de même bien moins dure.
    Et puis j’ai du mal à saisir le sens de cet article : pleurer car les élèves qui n’ont rien foutu vont avoir des mauvaises notes au bac en contrôle continu, ou déclarer que le bac ne sert a rien ? Pas très cohérent…

    Sinon, bien sur que le bac n’a plus aucune valeur, tout le monde le sait, mais l’oter totalement serait bien dommage car il est aussi un indicateur national sur le niveau scolaire des français. Histoire de vérifier qu’on est pas tous cons 😉

    Bref…

    • Vous n’avez effectivement pas compris l’article. Mais ce n’est pas grave. On peut toujours expliquer.

      Déjà, le titre n’évoquait pas une note obtenue par un candidat au baccalauréat, mais ce que mériterait la mesure d’urgence si on la notait. C’est le gouvernement que je note. Je reconnais qu’il s’agit là d’un titre accocheur un peu facile, mais je ne pensais pas qu’il pourrait être si mal interprété.

      En outre, je ne crains pas des notes trop basses, mais plutôt le contraire. Les professeurs qui notent leurs propres élèves jugent leur propre travail. En temps ordinaire, ça passe. Mais pour un examen, comme on attend d’une école qu’elle ait de bons taux de réussite et que les élèves veulent leur diplôme à tout prix, cela crée une incitation à surnoter.

      Le bac ne sert à rien, parce que ses objectifs ne sont pas clairs:
      – diplôme de fin d’étude pour préparer à la vie (bof)
      – ticket d’entrée pour l’université (plutôt ticket d’entrée pour le casse-pipe, sans vouloir vous faire peur)
      – ticket d’entrée sur le marché du travail (bon courage)…

      En ce qui concerne les évaluations dès le plus jeune âge, je veux parler de cette tendance à faire passer des tests aux élèves de maternelle et à remplir des grilles de toutes sortes pour diagnostiquer le moindre problème. C’est souvent prématuré, anxiogène et ça ne sert à rien puisqu’on ne fera rien des informations collectées. Ce sera « business as usual », parce que de toute façon, on n’a pas de dispositif sérieux pour rectifier le tir. A la rigueur, on va médicaliser les problèmes scolaires. Ca peut aider, mais c’est dangereux.

      Quant à utiliser les notes pour inciter les élèves au travail, l’affaire est plus compliquée que vous ne le pensez. Vous êtes sans doute une bon élève et les mauvaises notes vous touchent. Mais les professeurs, qui voient toutes sortes d’élèves, savent qu’il y a des effets secondaires et des conditions à prendre en compte. Une note n’est une bonne incitation que si elle peut être prise au sérieux, notamment si elle sert à prendre une décision de passage. Quand les collégiens se rendent compte que les bons élèves n’obtiennent pas d’avantage sur les mauvais, qu’ils passeront dans la classe supérieure quoi qu’il arrive, que leurs parents ne feront rien s’ils ont de mauvaises notes, l’efficacité du système en prend un coup. Peu d’enfants se projettent assez loin pour voir les conséquences de leur manque de travail. Sérieusement, qui sait ce qu’il deviendra dans dix ans?
      Les professeurs savent aussi que la motivation de la note peut détruire le désir d’apprendre. On bosse juste pour passer le contrôle, on oublie tout derrière. Les gens sont très calculateurs, quand on les met dans un tel système. C’est encore plus facile à comprendre si on compare aux salaires. Plus vous êtes payés, plus vous êtes motivés, n’est-ce pas? Eh bien, pas exactement. Déjà il y a un seuil avec le salaire que vous estimez vraiment utile à votre vie. Une fois que vous l’avez atteint, les augmentations seront moins efficaces et ne pourront pas vous inciter à sacrifier votre vie de famille. Si vous gagnez 2000€ à travailler 35 heures par semaine, il faudra beaucoup plus que 4000€ pour vous faire travailler 70 heures. Mais il y a pire. Vous serez généralement plus motivée pour une activité bénévole à laquelle vous croyez que pour le même travail si l’on vous paie. En vous payant, au lieu d’être une activité valable pour elle-même, on en a fait un job. Rien qui tue plus l’envie de lire un bon roman, que si ce roman est une lecture obligatoire. Surtout si vous n’aimez pas le prof. Vous n’êtes pas convaincue? Demandez à vos camarades.

      Cela dit, je vous souhaite d’avoir votre bac sans trop de complications, et profitez bien de vos études.

  • Tout comme le Certificat d’études et le Brevet, le Bac sert à valider des connaissances basiques et essentielles pour suivre dans le niveau suivant.
    Quand on fait passer des élèves tout le long du collège sans qu’ils ne risquent le redoublement, on se retrouve avec des élèves en grande difficulté en 3ème. Et pour citer une collègue professeur : « La Seconde, c’est un mur. »
    Le fait est que 50% des élèves de 6ème ne comprennent rien au français et que 50% (peut-être pas les mêmes) ne comprennent rien en maths.

    Il est difficile (voire tabou) d’expliquer pourquoi les élèves du Lycée Henry IV réussissent mieux que ceux du Lycée du Mirail (par exemple) dans les mêmes séries, alors ques les programmes sont sensés être les mêmes, et que les professeurs sont sensés enseigner partout et dans n’importe quel établissement.
    Pas de concurrence entre établissements est une blague. Les profs savent dans quels établissements ils ne veulent pas aller. Je ne pense pas que les enseignants du Lycée Henry IV aient la boule au ventre en y allant.
    Un élève du Mirail qui réussit son Bac et un autre d’Henry IV avec chacun un 15 en série S sont supposés avoir le même niveau. Nous sommes d’accord que ce n’est pas le cas.

    Dans le collège où je travaille, j’ai appris que ce sont les correcteurs qui surveillaient les profs lors des corrections du Brevet (DNB) qui leur disaient de monter les notes.

    « La priorité serait d’éviter que le professeur de lycée ne soit juge et partie, ce qui est désastreux pour l’éducation morale. Il faut aussi donner la décision à celui qui est le plus à même de la prendre. »
    Monsieur Kowalski est encore dans le stéréotype du prof et son chouchou.
    Les prof sont juges et partie tout le long de l’année.
    Par contre qui est le plus à même de prendre des décisions ? Les chefs d’établissements ?
    Cela pourrait être une piste, mais les professeurs n’en veulent surtout pas. Ils ne veulent pas de patron.
    Un chef d’établissement, alors, devrait avoir la main quant au recrutement des professeurs. au contenu du programme, au nombre d’élèves qu’il peut accueillir, au choix des élèves qu’il accepte, à pouvoir en exclure certains. Il lui faudrait aussi être responsable de tout ce qui se passe dans son établissement et de la réputation que les élèves y suivant des cours et ceux qui en sont sortis lui font.

    • J’ajoute que les profs peuvent avoir leur favoris. Ce ne sont en général pas les mêmes que ceux de la direction. La direction est un vecteur des « valeurs » de l’Education Nationale qui diffuse celles de la politique actuelle.
      Pour citer à nouveau ma collègue s’adressant aux 5 élèves réellement au niveau, afin qu’ils ne se sentent pas délaissés du fait du temps que les autres élèves (très moyens) lui prenaient et lui faisaient perdre : « Je ne vous oublie pas et vous, je vais vous donner à manger. » Autrement, ils couleraient. Elle leur donnait plus à faire, et exigeait plus d’eux.

  • Pour que ce soit juste, il faut un contrôle continu commun à tous. Soit des épreuves de contrôle continu deux fois par trimestre partout et dans toutes les matières.

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