Conseils à un jeune chômeur

Que dire à un jeune chômeur, que l’économie actuelle semble condamner à ne pas pouvoir travailler ?

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Entretien d'embauche recrutement chomage (Crédits Troisième Histoire, licence Creative Commons)

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Conseils à un jeune chômeur

Publié le 19 mai 2013
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Que dire à un jeune chômeur, que l’économie actuelle semble condamner à ne pas pouvoir travailler ?

Par Jeffrey A. Tucker, depuis les États-Unis.

Voilà maintenant cinq ans que le marché de l’embauche est pour le moins houleux pour les jeunes travailleurs. Les derniers chiffres du chômage montrent qu’ils sont encore boudés malgré le développement du travail temporaire.

Les États Unis ont un des plus hauts taux de chômage au monde pour les 20-26 ans. Presque la moitié de l’armée des chômeurs américains a moins de 35 ans. Ceux qui réussissent à se faire embaucher sont confrontés à un décalage immense entre leurs prétentions salariales et la réalité (qui est telle qu’on peut l’imaginer en ces temps de crise). D’après une étude d’Accenture, plus de 41% des jeunes diplômés américains sont désabusés, sous-employés et leur travail ne reflète pas leurs compétences universitaires. Cette génération est confrontée à plus de difficultés que la majorité des précédentes, et elle a besoin de nouvelles stratégies pour s’y adapter.

C’est dans ce but que j’ai écrit la lettre qui suit :

Chers jeunes travailleurs,

Même sans prendre en compte la stagnation économique vous seriez confrontés à un marché de l’emploi hostile, car vous y arrivez les mains presque vides. Notre société a décrété il y a bien longtemps qu’il vaut mieux rêvasser derrière un bureau pendant 16 ans plutôt qu’accumuler une réelle expérience professionnelle à faire valoir.

Même si la loi vous autorisait à travailler dès que vous en êtes capables (à partir de 12 ou 13 ans), le gouvernement vous impose des salaires minimums qui font qu’il n’est pas rentable de faire appel à vos services. On vous a fait croire que si vous restiez dans le système scolaire, un job intéressant et bien payé vous ouvrirait les bras une fois votre diplôme en poche. Mais vous découvrez que vous n’intéressez pas les employeurs, qu’ils voient en vous peu de compétences utiles et aucune disposition à produire.

Voici la racine du problème : on vous a menti toute votre vie.

Dans votre enfance, on vous répétait sans cesse les mêmes slogans sur l’égalité de tous. L’instinct de compétition a été soigneusement supprimé de vos jeux qui par-dessus tout exaltaient la solidarité et le partage.

Puis à un moment donné (quelque part entre 7 et 10 ans) tout a changé et on vous a précipité dans la jungle : vous deviez avoir des notes parfaites, être le meilleur en maths et en sciences, obéir sans broncher, vous accrocher à l’école le plus longtemps possible. On vous a dit que, si vous faisiez tout ça, vous n’auriez aucun problème.

Et, pour certains, ça marche. Mais seule une infime minorité est prédisposée à la discipline et à l’apprentissage par cœur. Même parmi ceux-là, tout le monde n’obtient pas ce qu’on lui a promis. Pour le reste il n’y a aucun filet de sécurité : ceux qui sont non-conformes sont supposés s’en sortir par eux-mêmes comme ils peuvent.

Comment peut-on s’en sortir ? Il faut trouver un travail qui rapporte de l’argent. Et c’est exactement la barrière contre laquelle vous êtes en train de buter. Vous avez la motivation et vous cherchez une institution qui saura la mettre en valeur, sans succès. Réfléchissez : pourquoi une entreprise embauche-t-elle un salarié ? Parce qu’elle a des raisons de croire que l’intégration de ce nouvel élément lui permettra de gagner plus d’argent. On vous paye, vous travaillez, et cette collaboration génère plus de richesse que son absence.

Mais réfléchissez encore à ce que cela signifie : la valeur que vous apportez doit être supérieure à celle que vous coûtez. Pour chaque dollar que l’entreprise paye pour vous, vous devez lui permettre de gagner plus d’un dollar. Ce n’est pas facile car en plus de votre salaire vous générez d’autres coûts. Par exemple, l’État exige que les entreprises soient assurées. Il faut payer pour votre formation, pour vos soins, pour les imprévus… tout cela forme un fardeau sur les épaules de votre employeur et augmente le coût de votre embauche.

Bref, vous avez besoin d’être plus rentables que ce que vous imaginez. Pourquoi est-il aussi difficile de trouver un travail au salaire minimum ? Parce qu’il est difficile pour un travailleur inexpérimenté de valoir ce prix. L’employeur doit exploiter votre relation au maximum rien que pour que cette relation puisse exister. Et cela demande du temps. Il est probable que vous représentiez une perte nette dans les premiers mois, tout simplement parce que vous n’êtes pas formés et que toutes vos forces sont nécessaires rien que pour assurer un service de base.

Si vous comprenez cette règle (vous devez compenser la valeur que vous coûtez), vous en savez plus que la plupart des jeunes travailleurs, ce qui vous donne un avantage. Pendant que les autres pestent sur la charge de travail et leur salaire, vous connaissez la raison de cette lutte et vous pouvez en tirer partie. Vous produisez plus pour l’entreprise que ce que vous lui coûtez. Si vous persistez, vous pourrez progresser, c’est comme ça que la vie fonctionne.

Mais avant de progresser il faut d’abord entrer dans le jeu. Pour ça, il est inutile d’attendre le job et le salaire idéal. Oubliez vos présupposés. Si une opportunité, n’importe laquelle, se présente, saisissez-là immédiatement. Un travail trop subalterne ça n’existe pas, peu importe ce qu’on vous a raconté. Ce qui importe c’est de devenir actif. Bien sûr, vous voudriez un salaire plus substantiel, et vous l’aurez peut-être un jour. Mais pas maintenant.

La première étape consiste à gagner un salaire, n’importe lequel, peu importe pour quoi. La peur que tel travail soit, d’une manière ou d’une autre, en dessous de vous, est une sérieuse cause de ruine personnelle. Ceux qui sont prêts à accepter les jobs les plus « subalternes » sont ceux qui finiront par avoir la belle vie. Même si vous le considérez comme « subalterne » ce travail est précieux pour quelqu’un, et il peut l’être pour vous.

Tout travail a quelque chose à vous apprendre. Vous apprenez comment interagir avec les autres, comment fonctionne une entreprise, comment les gens pensent, comment les patrons pensent, ce que font les personnes qui réussissent par rapport à celles qui échouent. Le travail est autant, voire plus, une occasion d’apprendre que les études.

La principale peur des gens est que leur job va, d’une certaine manière, définir leur vie. Que remplir des étagères chez Carrefour va redéfinir ou abaisser ce qu’ils sont. C’est absolument incorrect : ce job est une des briques qui vous permettront de vous construire.

Pour obtenir n’importe quel travail vous devez faire plus que lancer des CV dans tous les sens. Vous devez vous distinguer des autres. Vous devez vous présenter comme on présente un article. Vous devez faire du marketing (et le marketing est l’étape la plus sous-estimée, mais la plus cruciale, de tout acte commercial). Ce n’est pas dégradant, c’est une opportunité. Découvrez tout ce que vous pouvez sur cette entreprise et ses produits. Après votre candidature, revenez encore et encore, rencontrez les managers et les patrons, montrez-leur toute la valeur que vous pourrez leur apporter.

Dans ce nouveau travail, le succès n’est pas difficile mais exige de la discipline. Vous devez suivre un certain nombre de règles : ne jamais être en retard. Obéir à votre supérieur direct. Travailler rapidement et soigneusement pour dépasser ses attentes. Une fois vos tâches terminées, faire quelque-chose d’inattendu qui met en valeur l’environnement. Ne jamais se plaindre, commérer ou intriguer. Soyez un salarié modèle et vous prospérerez.

Il ne s’agit pas uniquement de l’entreprise. C’est à vous-même que vous devez ajouter de la valeur. L’ère virtuelle nous a donné des outils fantastiques pour accumuler le capital personnel. Inscrivez-vous sur LinkedIn et ajoutez votre job. Commencez à construire ce réseau si essentiel qui continuera à grandir jusqu’à vos derniers jours. Il sera votre bien le plus précieux en dehors de votre personnalité et de vos talents. Appropriez-vous votre expérience professionnelle.

Tout en accomplissant cet excellent travail vous devez penser à deux voies possibles, toutes deux aussi viables : avancer au sein de cette entreprise ou tenter votre chance ailleurs. Faites le choix le plus avantageux pour vous. Ne cessez jamais de chercher votre prochain emploi, c’est un conseil valable aujourd’hui et pour le reste de votre vie.

Les gens font souvent l’erreur monumentale de se lier émotionnellement à une institution. La loi encourage cette attitude en attachant toutes sortes d’avantages au statu quo : vous obtenez des bénéfices de santé, des congés, des augmentations programmées, et il est toujours plus facile de s’en tenir à ce qu’on connaît. Mais c’est une erreur car le progrès émerge du changement, et parfois vous devez provoquer ce changement en vous pour progresser.

Être capable de passer outre la sécurité d’un travail pour aller en chercher un autre vous donne un avantage. La plupart des gens autour de vous sont prêts à tout sacrifier au nom de la sécurité. Très peu de personnes préfèrent choisir l’incertitude, la peur de l’inconnu à l’apparente sécurité du statu quo. Les autres abandonneront tous leurs droits et leur âme pour peu qu’on leur promette la sécurité (que ce soit via un chèque ou un policier armé), même si cela les rend misérables ou les met sous la botte d’un despote (qu’il s’agisse d’un patron ou d’un dictateur). Vous pouvez vous libérer de cette tendance mais ça demande assez de courage pour prendre des risques et s’opposer aux conventions.

Vous devriez toujours vous considérer comme une personne productive et disponible sur le marché du travail. Allez d’institution en institution, développant vos talents et donc votre salaire. N’ayez jamais peur de vous plonger dans un nouvel environnement.

Une gestion intelligente de vos finances est ici cruciale. Ne cédez jamais à la tentation de vivre selon les standards de vos revenus actuels, mais adoptez ceux correspondant à votre second choix, l’emploi vers lequel vous pourriez vous tournez par la suite. Si vous vous en tenez à cette discipline, vous gagnerez une plus grande liberté pour prendre des risques, et vous accumulerez également de quoi amortir la chute au cas où les choses tourneraient mal.

D’un autre côté, il y a aussi des avantages à s’attarder au même endroit, même quand tout le monde autour de vous est mobile. Cela ne doit pas vous empêcher de vous considérer comme étant sur le marché. Vous prenez les décisions pour vous-même. Vous ne devez rien à personne, mais comprenez que personne ne vous doit un salaire non plus. C’est la seule manière de garder les idées claires pour prendre de bonnes décisions de carrière.

Dans tous vous jobs, vous allez en apprendre énormément sur l’éthique, la psychologie, les émotions et le comportement. En règle générale cela sera éclairant et encourageant. Parfois, pourtant, tout ne sera pas aussi rose et vous pourrez être choqués.

Pour commencer, vous découvrirez que les gens sont très réticents à admettre leurs erreurs. Ils défendront leurs opinions et leurs actions jusqu’au bout, face à toutes les preuves. Les excuses sincères et la simple reconnaissance de ses erreurs font partie des choses les plus rares dans ce monde. Il est inutile d’exiger des excuses ou de rester rancunier quand vous ne les obtenez pas. La vie continue. Ne vous attendez pas non plus à être félicités chaque fois que vous avez raison. Au contraire, bien souvent on vous en voudra et on essayera de vous abaisser.

Comment réagir face à ces problèmes ? Ne soyez pas frustrés. Ne demandez pas justice. Acceptez la réalité telle qu’elle est. Si ça ne marche pas dans un job, passez au suivant. Si vous êtes renvoyés, ne cherchez pas à vous venger. La colère et la rancune ne vous apporteront jamais rien. Gardez l’œil sur votre objectif d’avancement professionnel et personnel, et considérez tous les obstacles comme des diversions et des distractions.

Ensuite, nous voulons tous croire que faire du bon travail jusqu’à devenir excellent nous apportera des récompenses. Ce n’est souvent pas ce qui se passe. L’excellence fait de vous une cible pour les envieux, ceux qui ont échoué par comparaison. L’excellence peut en fait altérer vos chances de succès. La méritocratie existe, et à la fin elle triomphe, mais c’est vous qui êtes son agent et pas un supérieur ou une institution. Tous les progrès personnels et professionnels arrivent parce que vous avez forcé la voie contre tous ceux autour de vous qui voulaient vous stopper.

Troisièmement, les gens sont biaisés en faveur du statu quo et sont plus à l’aise quand ils obéissent à des ordres ou suivent des instructions, sans s’imaginer à quel point le monde peut être changé par nos initiatives. Si vous vous entraînez à imaginer un monde qui n’existe pas encore, à utiliser l’imagination et la créativité dans un cadre commercial, vous pouvez vous rendre indispensable. Vous pourriez faire partie de la minorité des vrais entrepreneurs capitalistes. Vous pourriez changer le monde.

Tandis que vous développez et utilisez ces talents, et qu’ils deviennent de plus en plus précieux pour ceux qui vous entourent, rappelez-vous que vous n’êtes pas infaillibles. Le marché punit l’orgueil, il récompense l’humilité et l’ouverture. Soyez fiers de vos succès mais n’arrêtez jamais d’apprendre, il y a toujours plus à apprendre car le monde change sans cesse et personne ne peut tout savoir. La clé pour réussir sa vie est d’être prêt non seulement à s’adapter au changement, mais aussi à le devancer pour le conduire.

De là où vous êtes actuellement, sans travail et avec peu de perspectives d’avenir, votre futur peut sembler sans espoir. C’est une illusion. Il y a des barrières, bien sûr, mais elles ne sont là que pour être abattues par vous et vous seuls. Le monde ne fonctionne pas comme on vous l’a enseigné dans votre enfance. Acceptez-le et commencez dès maintenant à aborder la réalité autour de vous telle qu’elle existe, en utilisant votre intelligence, votre ruse et votre charme. Vous prenez les décisions, et de ces décisions dépendront vos succès ou vos échecs.

Vous êtes, de bien des manières, les victimes d’un système qui a conspiré contre vous. Mais vous n’irez nulle part en agissant comme des victimes. Vous n’avez pas besoin d’être des victimes. Vous avez votre libre-arbitre et la capacité de diriger votre vie. Vous avez le droit fondamental de choisir, et aujourd’hui vous pouvez commencer à l’exercer.

Article original en anglais. Traduction : Lancelot/Contrepoints.

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  • En fait, la recette est simple : prendre le premier travail qui se présente, et changer quand on a trouvé mieux !

    Mais surtout considérer le diplôme que l’on poursuit comme accessoire (sauf pour un médecin, sans doute). Commencez très tôt à faire des jobs, les moins stupides possibles. Immergez-vous dans des entreprises, cultivez-vous de leurs différences, ajoutez au programme autant d’immersions linguistiques que possible, bref, ne soyez pas cet étudiant dont la seule activité est d’avaler de la matière.

    Ayez aussi un certain « plan de carrière » dans vos jobs, plutôt que de céder à la facilité. Mieux vaut sélectionner vos jobs dans des banques, chez des Notaires, dans de grands garages, chez Medecins sans Frontières, de grandes entreprises, des PME performantes.

    A 22 ou 23 ans, vous serez alors diplômé, mais aussi bi ou trilingue, et représentant déjà le confluent de toutes vos expériences et de tous les pays où vous aurez exercé, ne serait-ce que pendant vos vacances.

    Tout vise à vous standardiser : soyez « unique » et adaptatif, et vous aurez probablement un beau job avant même votre diplôme.

  • mais je suis mort de rire, soyez un esclave exemplaire, mettez vous à genou devant vos maîtres, ils vous donnerons un peu de papier numéroté pour subsister… qu’est ce que je suis bien avec mon potager, mon poulailler, mes panneaux solaires… vivement que se système explose, le bing bang est proche…

  • Je suis d’accord avec vous.
    Le diplome est peut etre accesoire mais le parcours scolaire peut aussi avoir une influence si par exemple on saisi toute les opportunites de progression possible dans le systeme scolaire pourri qu on a.

  • Ah, il est bien gentil le monsieur mais ça se voit qu’il n’est pas français. En France votre job définit votre carrière. Si on a commencé à travailler dans la banque, essayez de faire autre chose par la suite, c’est quasi mission impossible après 2 ou 3 ans d’expérience. Essayez un peu en ayant bac+5 de faire serveur, quasi impossible on va vous rire au nez. EN France le diplôme définit votre carrière (dans une majorité de cas). Les recruteurs français ne réfléchissent qu’en termes d’expérience rarement en termes de compétences. Pour eux l’expérience amène la compétence, il veulent des personnes actives de suite, ce qui est impossible! Il faut toujours du temps pour s’adapter à une nouvelle culture d’entreprise…
    Les recruteurs français feraient bien de raisonner en termes de compétences et non en mettant l’expérience au-dessus de tout.
    Comment un jeune diplômé pourra-t-il justifier qu’il a fait serveur ou coursier pendant 2 ans auprès d’un recruter? Difficile si celui-ci pense qu’il s’est rabaissé à ce type de besogne!

    • silent bob,
      àmha, ce que vous dîtes est faux. Je ne compte plus les exemples de personnes dans mon entourage ayant des diplômes modestes ou inadaptés qui ont pourtant de belles carrières et qui n’ont JAMAIS connu le problème du chômage en appliquant des stratégies telles que décrites dans cet article.
      Les gens qui ne sont pas mobiles sont bien souvent ceux qui s’enferment dans une case.

    •  » Difficile si celui-ci pense qu’il s’est rabaissé à ce type de besogne !  »
      Oui c’est exactement comme cela que les recruteurs raisonnent en France.
      – Ils ne recruteront pas un chômeur qui a davantage de diplômes que le poste n’en demande car ils ne veulent pas prendre la responsabilité de « rabaisser » l’individu et seront aussi complètement insensibles au fait qu’il ait des problèmes financiers pour survivre et a besoin de travailler au plus vite..
      – ça vient aussi de la culture syndicale française qui quasiment interdit aux employeurs de « rabaisser » un demandeur d’emploi en lui proposant un poste en dessous de son niveau .

      • la solution consiste alors à cacher son diplôme, ne pas en faire état, à prendre le travail, le salaire qui va avec et rebondir après vers autre chose.
        dans la réalité, si un bac + 5 veut décrocher un boulot de serveur pour une raison qui lui est propre, il est extrêmement rare que le patron examine à la loupe le cv. il va plutôt se faire une idée au cours du premier service qui sera la mini période d’essai pour répondre à la question : « est ce que ça vaut le coup de faire la « déclaration unique d’embauche » à l’urssaf ?

  • @Raphaël Marfaux>
    Mon expérience personnelle me pousserait plutôt à rejoindre l’avis de silent bob… En France, pour un jeune diplômé (<5 ans d'expérience), le diplôme constitue 99% des attentes du recruteur. Heureusement que parfois les opérationnels sont mis dans la boucle, sinon cela serait catastrophiques. Les "jobs étudiants" sont certes des expériences, mais s'ils ne correspondent pas à l'image de votre formation, c'est comme si vous étiez marqué au fer rouge. Mentir par omission est une obligation face à certains types de recruteur sorti tout droit d'école préformatée, n'ayant aucune idée du travail correspondant réellement à la fiche de poste.

    L'intérêt des jobs étudiants est d'avoir une expérience, pas forcément valorisable lors d'un recrutement, mais utile pour naviguer dans le milieu professionnel et savoir éviter les pièges qui seront tendus à tout nouvel entrant au "profil prometteur" afin de tuer sa carrière dans l'oeuf ^^

    • « le diplôme constitue 99% des attentes du recruteur »

      Non ça c’est faux.
      Le diplôme, c’est uniquement le premier filtre d’un processus de recrutement.
      L’employeur va se constituer un pool de candidats possédant des diplômes équivalents, et va choisir ensuite parmi ceux-ci. Le choix définitif, c’est-à-dire l’embauche, portera sur quelque chose d’autre que le diplôme : la capacité à se montrer compétent pour le poste.

      • « L’employeur va se constituer un pool de candidats possédant des diplômes équivalents, et va choisir ensuite parmi ceux-ci. »

        Au contraire, ça confirme mes propos : le diplôme va constituer le critère de sélection numéro un… si vous ne l’avez pas, vous ne serez même pas reçu.
        Après, le choix définitif se fera sur d’autres critères car il n’y a qu’un seul poste pour des « candidats équivalents » d’un point de vue académique. Le recruteur va alors sortir tout un arsenal d’heuristiques plus ou moins justifié (l’appartenance au « réseau familial », au réseau d’anciens d’une école ou les idées politiques sont dans les critères les moins justifiés)
        Enfin, le recruteur va tenter de se forger un avis lors d’un entretien.

        Mais il ne faut pas oublier que s’il y avait eu autant de postes que de candidats restant après le couperet du diplôme tout aurait été plié…
        Ceci est bien sûr beaucoup moins vrai dans certaines PME qui ont besoin avec un minimum d’effectif de produire une plus grande valeur ajoutée que des grands groupes

        • « Ceci est bien sûr beaucoup moins vrai dans certaines PME »
          … qui constituent l’essentiel des employeurs en France.

          Je ne nie pas que le processus que vous décrivez existent bien sûr, mais on le retrouve surtout dans certaines entreprises, des grosses structures de type bureaucratique.

          De toute manière, faire des généralités sur la façon dont les entreprises recrutent n’a pas de sens. A la très grande diversité des entreprises française (taille, âge, secteur d’activité, culture interne, type de management déployé, etc.) correspond une grande variété de stratégies RH et donc de façon de recruter.

          Vous ne faites que confirmer le propos de l’auteur. Les gens qui se plaignent du formatage du recrutement s’enferment eux-mêmes dans des petites cases, ne s’intéressent qu’aux entreprises qui « formatent » et s’orientent uniquement vers celles-ci, pour s’en plaindre par la suite.

          • « Les gens qui se plaignent […] ne s’intéressent qu’aux entreprises qui « formatent » »

            Parfois on s’oriente vers une entreprise qui formate surtout parce qu’on y propose près de 30% de salaire de plus que dans toutes les PME du secteur… quand on est jeune, c’est suffisamment représentatif (le must restant d’expat ^^)

  • Article rédigé par un américain et inadapté à la culture française.

    • En tant que jeune étudiant qui bosse et qui discute quotidiennement avec d’autres jeunes qui bossent, je trouve au contraire que cet article tape aussi juste en ce qui concerne la France.
      En tout cas, comme on dit, il m’interpelle au niveau de mon vécu et je suis content d’avoir eu l’occasion de le lire en entier.

    • Eh bien, qu’attend la culture française pour s’adapter à l’article, alors ? Il serait peut-être temps d’essayer de sortir d’un système où emploi et compétitivité baissent de pair. Et je ne me fais pas de souci, dans les TPE, motivation, compétence, volonté de faire réussir la boite comptent énormément plus que le diplôme. Mais évidemment, beaucoup de chômeurs considèrent qu’un emploi dans une TPE présente trop de risques pour qu’ils se donnent autant de mal que ça, ils préfèrent ne postuler que dans les boites avec comité d’entreprise, hiérarchie pléthorique et suffisamment de ressemblance avec la fonction publique pour pouvoir croire que leur rêve d’être fonctionnaire s’est presque réalisé.

      • « qu’attend la culture française pour s’adapter à l’article, alors ? Il serait peut-être temps d’essayer de sortir d’un système […]  »

        la fin de l’endoctrinement dès la maternelle… comment voulez-vous que les jeunes acceptent ce que leurs profs ont passé 15ans à dénigrer ^^

      • Vu la fête que fait en permanence l’administration soviétique de ce pays envers les entrepreneurs, on ne peut que comprendre que les chômeurs soient plutôt réfractaires à travailler dans une petite boite.

  • Très bon article. Tout à fait juste. Vous donnez de bons conseils.

  • Très bon article. Quelque soit le pays ce qui compte c’est le développement de son « carnet d’adresse ». Aussi dès qu’on le peut, il faut entrer dans le marché du travail et pratiquer un maximum d’activités. J’ai toujours été surpris du relationnel qu’on peut se faire à travers des activité secondaires! y compris le sport, le bénévolat et les petits boulots. Évoluer dans d’autre sphères que le contexte « étudiant ».

  • « Vous êtes, de bien des manières, les victimes d’un système qui a conspiré contre vous. »

    Je dirais plutôt: Vous êtes les victimes d’une fausse morale, qui confond la charité avec l’abolition de la responsabilité. D’où l’égalitarisme, d’où le collectivisme.
    Cette morale est véhiculée et répandue par une religion, le socialisme.
    C’est une religion non-laïque, c’est-à-dire qu’elle emploie la force pour s’imposer.

    Pour le reste, bel article !

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