Le féminisme à géométrie variable, ça suffit !

Une partie des féministes a une vision à géométrie variable de ce qu’est le féminisme, de la nature de ce qu’il devrait combattre et se contredit sur les méthodes.

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Le féminisme à géométrie variable, ça suffit !

Publié le 20 mai 2013
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Une partie des féministes a une vision à géométrie variable de ce qu’est le féminisme, de la nature de ce qu’il devrait combattre, et se contredit sur les méthodes.

Par le Parisien Libéral.

Il y a quelque chose de comique chez les féministes : c’est leur vision à géométrie variable de ce qu’est le féminisme, de la nature de ce qu’il devrait combattre et des contradictions sur les méthodes.

Prenez Ségolène Royal, qui sort un livre ces jours-ci, accompagné d’un gros plan de communication chez les médias mainstream type le Huff Post. N’est-il pas insupportable de lire que, selon Ségolène Royal, si elle n’a pas été soutenue par le Parti socialiste et élue par les Français en 2007, c’est parce qu’elle était une femme ? Quelle arrogance de la part de cette énarque ancienne ministre, vis-à-vis de tous les hommes et femmes politiques qui n’atteindront jamais son niveau de pouvoir. N’est-elle pas présidente de conseil régional ? Ce qui est drôle avec les féministes de gauche, c’est que, quand ils échouent, c’est forcément de la faute à la société, jamais de la leur.

Si le brave Olivier Falorni a gagné en 2012 face à Ségolène Royal, c’est, non pas parce qu’il était un homme, mais parce qu’il était un petit, un sans grade face à la toute-puissance d’une personne soutenue par l’état-major socialiste.

À droite aussi, la notion de féminisme n’est pas très claire. Déjà, on cherche toujours à savoir si les conservateurs défendent la thèse essentialiste (les femmes ont des qualités intrinsèquement liées à leur sexe) ou non. Ensuite, on aimerait bien que l’UMP explique comment on peut défendre un idéal de parité, alors que la vie politique française est dominée par le scrutin majoritaire à deux tours. À moins que l’on ne mette que des femmes candidates, il n’y a, par définition, aucune garantie pour que des élections fassent élire 50 % de femmes, c’est de la pure logique.

Des femmes au pouvoir, il y en a eu, et il y en a. Toutes n’ont pas eu besoin de quotas. Sauf preuve du contraire, Margaret Thatcher s’est imposée à la tête des Tories puis du Royaume-Uni grâce à son seul mérite, et ses idées. Maintenant, si les féministes à géométrie variable veulent vraiment aller jusqu’au bout de la logique des quotas, qu’elles s’attendent à trouver sur leurs routes les minorités qui seraient elles aussi éligibles à de tels dispositifs. Si, par exemple, le seul argument d’Anne Hidalgo, la candidate à la mairie de Paris, est qu’il faut une femme à la tête de Paris, car nous sommes 53 % de la population de la ville », très bien, mais dans ce cas, que propose t-elle pour que le personnel politique parisien reflète vraiment la sociologie de la ville dans toutes ses dimensions (économiques, ethniques, raciales, religieuses) ?

Face au féminisme de quotas, il y a le féminisme de promotion de l’humanité tout entière, comme le montre l’action de femmes telles que Christine de Saint Genois, qui a reçu fin 2012 les palmes de l’excellence pour sa carrière exceptionnelle et sa lutte pour la liberté et la dignité des femmes dans le monde (voir le communiqué de presse d’Alternative Libérale).


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  • Le truc avec les doctrines féministes, c’est qu’elles n’ont pas d’existence propre, elles se rattachent nécessairement à un ensemble d’idées plus important.

    Le féminisme dominant en France est à l’image des valeurs de la majorité des français : socialiste.
    Il se fond ainsi dans cette quête aveugle d’égalité matérielle, proclamant l’omnipotence de l’Etat comme solution à tous nos maux.

    A nous de défendre un féminisme libéral, en soutenant que le combat que doivent mener les femmes est un combat pour la liberté : chaque individu doit pouvoir disposer librement de son corps et de ses biens, sans coercition d’un Etat constructiviste.

    Je crois que dans nos articles et débats, nous défendons trop souvent une idée générale de l’individu, discours très théorique qui ne convainc que nous, alors qu’il existe un intérêt pédagogique à montrer les bienfaits de la liberté pour des situations particulières.

    Et le féminisme, qui amène à se sentir concerné directement la moitié de l’humanité, a un formidable potentiel pédagogique.

  • La parité c’est maintenant !
    Qu’attend le gouvernement pour imposer 50% de femmes à la Légion Etrangère, chez les éboueurs, les ouvriers du bâtiment, les CRS … ?

  • Comme femme, ce féminisme me fait horreur !
    Il y a ces « quotas » délirants, qui ont vu arriver un tas de desparates houses wife dans la vie politique à tous les niveaux ! Pourquoi pas un quota de rousses, d’obèses, de « marie-qui-louche » ???

    Et où sont les féministes pour protester contre les innombrables promotions-canapés qui avantagent outrageusement leur sexe « brimé » ?

    La seule égalité qu’il soit honnête de revendiquer, c’est la lutte pour la vie !

  • Et dire que ça à commencé avec une demande de l’instruction mixte, et du droit de vote pour tous, et que l’on est arrivé aujourd’hui à un stade où le féminisme c’est juste un prétexte d’arrivistes, et de débat sur la lunette des toilettes, c’est triste.

    Personnellement je me rapproche du commentaire de François, je défends un féministe libérale (que j’appelle féminisme individualiste), j’encourage à une émancipation de la femme, que ce soit sur le plan intellectuel, financier ou affectif, et qu’ensuite elles fassent ce qu’elles veulent sans être juger.
    Le problème c’est que le féminisme, ou les féminismes (il y a plusieurs courant, parfois radicalement opposés), les plus voyants ne sont pas des doctrines individualistes, on est plus dans une idée de « ça c’est bien, ça non ».

    Bref, en France il n’y a pas que la politique qui est touché, ça commence à bien gangrener le cinéma, alors déjà qu’il n’était plus très reluisant, qu’est ce que ça va être si demain les bons films français devront être uniquement réalisé par des femmes, lesbiennes, et d’origines étrangères.

  • plutot que de savoir si l’on doit elire a l’elysée, la moitié de femme, et la moitié d’homme, le feminisme devrait plus se sentir concerner par ce qui se passe dans les banlieux, ou les males venu des zones de « religion de tolerance « ( zones tribales ) , considerent que  » leurs  » femmes, ou  » leurs  » soeurs, ne sont absolument pas leur egales, qu’elles doivent sortir voilés, respecter la religion des pères, et que quand une  » indigène  » se promenne en minijupe dans la rue, on la traite de pute.

  • En réalité dans notre beau pays il a 2 type de féminisme:L’un à caractère marxiste ( il faut que la femme lutte contre l’exploitation masculine guidée par une élite) et l’autre conservateur ( la femme à un rôle naturel d’épouse et de mère et elle a sa dignité dans cette fonction sous le regard de la religion et du clergé le plus souvent masculin).Donc à quand un féminisme libéral et tolérant , pas comme ces hystériques que nous sert matin ,midi et soir!

  • Les quotas sont anti-DDHC1789, les places sont au mérite sans distinction de race, de sexe, de rang social etc… or si on mets un quota, de fait on exclut un autre à cause de son sexe. Demain un quota de noir, d’arabe, de blanc, de gay. Il faut en finir avec cette bêtise.

  • N’oublions jamais que si les socialistes se passionnent pour la sociologie, pour le racisme ou pour l’homosexualité, c’est toujours en vue de définir comment et vers qui ils vont diriger leur haine et leurs coups de trique.

    Les questions qu’ils posent ne sont jamais illégitimes en elles-mêmes, et nous libéraux ne cherchons pas à occulter quoi que ce soit.
    Simplement, nous n’envisageons pas d’utiliser la coercition, sauf pour protéger les libertés.
    Si des employeurs ou des propriétaires de logement veulent discriminer, qu’ils le fassent ! Nous avons confiance en l’homme, c’est bien pour cela que nous refusons la coercition.
    Les socialistes méprisent l’homme.

    Leur sociologie ressemble à la surveillance d’un camp de prisonniers du haut du mirador de leur supériorité morale.

  • En général d’accord avec le contenu de ce site, je trouve cet article très brouillon et trop peu rigoureux. Je ne prendrai qu’un seul aspect : le fait que les femmes ne sont pas une minorité au même titre que les gays, les noirs, les pauvres…
    C’est une frange de la population que ne peut être considérée comme une minorité. Non par son nombre, mais par sa nature.

    Pour ce qui est des solutions, je n’en ai pas. Et pour ce qui est de Sego qui se plaint de ses échecs successifs, je suis entièrement d’accord en revanche.

    Voilà 🙂

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Pierre Valentin est diplômé de philosophie et de science politique, ainsi que l'auteur de la première note en France sur l'idéologie woke en 2021 pour la Fondapol. Il publie en ce moment Comprendre la Révolution Woke chez Gallimard dans la collection Le Débat.

 

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