Pourquoi les parents devraient laisser leurs enfants tranquilles

Republication d’un article d’archives : et si la meilleure chose que nous puissions faire pour nos enfants était simplement de les laisser tranquilles ? Ou pourquoi les méthodes modernes d’éducation rendent nos enfants malheureux.

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Pourquoi les parents devraient laisser leurs enfants tranquilles

Publié le 2 janvier 2016
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Par Jay Griffiths (*).

Autant en Europe qu’en Amérique, aujourd’hui de nombreux enfants sont en réalité en résidence surveillée.

Je me sentais comme complice de torture malgré moi. Les échos des cris de la victime sonnaient contre les murs vernis. La porte, aussi bien fermée fut-elle, ne pouvait bloquer les cris de panique. Un bébé, seul et emprisonné dans un lit d’enfant.

La mère du bébé était visiblement perturbée, trop. Pâle et au bord des larmes. Elle était elle-même une victime, abusée par les partisans du contrôle des pleurs, ou Méthode Ferber – ce système impitoyable, cruel pour eux deux.

Contrôle. Pleurs. Les mots parlent d’eux-mêmes : un système d’intimidation qui contrôle les sentiments d’un bébé. On a dit à la mère que la situation était inverse, que c’est le bébé qui essayait de lui imposer sa volonté, mais tout ce que je pouvais voir c’était un bébé d’un an affolé par l’abandon qu’il vivait. Une mère américaine a eu ce témoignage poignant sur internet : « La Méthode Ferber vaut-elle le prix de mon chagrin ou suis-je vraiment en train de torturer mon enfant ? Cela me semble être un châtiment cruel et inhabituel”.

L’idée derrière cette méthode, c’est qu’on peut apprendre à un bébé à arrêter de pleurer en le laissant pleurer seul. Un parent ira de temps en temps jeter un coup d’œil, mais ne prendra pas le nourrisson dans ses bras et ne restera pas avec lui. Au bout d’un moment, le bébé intégrera que les pleurs n’apportent pas de réconfort et cessera de pleurer. Les parents sont encouragés à planifier et à limiter le temps qu’ils passent à vérifier que tout va bien. Est-ce que le système fonctionne ? Bien sûr que oui. Ce n’est pas la question. La vraie question est pourquoi un tel système est-il encouragé ? Pourquoi est-il accepté ? Qu’est-ce que cela révèle à propos des priorités de notre époque ? Et en quoi ce système apporte-t-il des réponses à l’énigme des enfants malheureux ?

Des enfants très accompagnés partout dans le monde

Câlinés, soignés et bichonnés, la plupart des nourrissons à travers la plus grande partie de l’histoire ont découvert le monde accompagnés. Chez les Mayas Trojolabales du Chiapas au Mexique, les enfants durant les deux premières années de vie sont toujours auprès de leurs mères, instantanément apaisés avec des jouets ou du lait pour éviter qu’ils se sentent malheureux ne serait-ce qu’un instant. Pour les nourrissons de moins d’un an du peuple Aché, nomades de la forêt au Paraguay, la plupart de la journée est consacrée à un lien tactile avec leur mère ou leur père, et ils ne sont jamais posés sur le sol ou laissés seuls pendant plus de quelques secondes. En Inde et dans de nombreuses autres parties du monde, les enfants partagent le lit de leur mère jusqu’à l’âge de cinq ans.

Beaucoup des raisons pour lesquelles de nombreux parents optent pour la méthode Ferber peuvent se résumer en un seul mot : travail. Les parents qui veulent vivre selon un programme routinier tiennent au contrôle des pleurs, plaide Gina Ford, célèbre défenseur britannique de cette méthode, qui remarque que les bébés qui ont été pliés à une routine sauront ensuite s’adapter facilement à l’organisation du temps à l’école et, on peut le supposer, seront plus adaptables au monde du travail.

Pourtant, à chaque fois que j’ai passé du temps dans les communautés autochtones, je n’ai jamais entendu quelque chose de similaire aux cris de peur et de rage de l’enfant-Ferber. Si un enfant est rassasié de proximité, commente l’écrivain Jean Liedloff, alors en grandissant il ou elle n’aura besoin de revenir à ce contact maternel qu’en cas d’urgence. Cet enfant va grandir pour être plus autonome, pas à cause de la rareté des premiers contacts (comme les défenseurs de la méthode du contrôle des pleurs l’affirment), mais exactement pour les raisons inverses : à cause de leur abondance. Vers l’âge d’environ huit ans, les enfants Aché, qui pendant qu’ils étaient nourrissons n’ont jamais été seuls, ont appris à utiliser les pistes dans les forêts et se révèlent être assez indépendants de leurs parents. En Papouasie Occidentale, j’ai vu la façon dont les nourrissons sont élevés très au contact de leurs parents et deviennent des enfants vraiment très indépendants.

Un désir de liberté inextinguible chez les enfants

Lorsque les enfants sont plus âgés, le désir de liberté semble inextinguible. J’ai récemment tenu un atelier d’écriture à Calcutta pour les enfants de la rue qui avaient été parqués temporairement dans une école où ils étaient visiblement bien soignés et, dans l’ensemble, heureux. Ils avaient soif de la seule chose que l’école ne leur accordait pas, la liberté. Un enseignant m’a dit : « Ils veulent la liberté qu’ils connaissent dans la rue, d’aller où ils veulent, quand ils veulent ». En dépit des problèmes de la rue, la pauvreté, la maltraitance, la faim et la violence, les enfants continuaient de s’enfuir.

Une fois sortis de la petite enfance, les enfants Amérindiens étaient traditionnellement libres de se promener où ils voulaient, à travers les bois ou les rivières. « À  l’âge de cinq ans, il est grand, rayonnant de santé… fou de liberté », écrit Roger P. Buliard dans Inuk, faisant la description de l’enfance des garçons Inuits. Vers l’âge d’environ sept ans, les garçons manient les couteaux et veulent un fusil et un endroit pour poser des pièges, et à partir de ce moment ils « se déplacent avec les hommes, en voyageurs aussi robustes que n’importe lequel d’entre eux. »

J’ai passé quelques jours à élever des rennes avec le peuple Sami, j’ai vu comment les enfants étaient libres pas seulement sur leurs terres, mais à l’intérieur dans les cabanes d’été. Ils farfouillaient, cherchant de la nourriture, trouvant un petit lambeau de viande de renne cuit, un poisson fraîchement pêché ou une boite de biscuits, décidaient quoi et quand ils mangeaient : une situation qui évite cette source majeure de conflits familiaux, l’heure des repas.

L’autonomie alimentaire depuis un très jeune âge semble être une caractéristique de l’enfance dans de nombreuses sociétés traditionnelles. Les enfants Alacaluf de Patagonie se débrouillent seuls tôt, utilisant une lance faite de crustacés et faisant cuire leur propre nourriture dès l’âge d’environ quatre ans. Les très jeunes enfants inuits peuvent utiliser un fouet pour chasser le lagopède, décapitant l’oiseau d’un simple mouvement du poignet. En voyageant à travers les hauts plateaux de Papouasie Occidentale parmi le peuple Yali, j’ai souvent vu les garçons des villages partir ensemble, armés d’arcs et de flèches, pour chasser les oiseaux, attraper des grenouilles et les faire rôtir dans un feu qu’ils avaient eux-mêmes démarré.

Pendant ce temps, en Angleterre, un projet de jeu environnemental baptisé Wild About Play a demandé aux enfants ce qu’ils aimaient le plus faire à l’extérieur, et la réponse était de collecter et manger des aliments sauvages, de faire des feux pour y cuire des aliments. C’est le symbole de l’indépendance montrée par les enfants du monde entier, le contrôle de leur propre nourriture et de leur propre corps. Il semble que les enfants euro-américains modernes ont deux expériences inhabituelles liées à la nourriture : premièrement, ils n’ont pas d’autonomie précoce en ce qui concerne la nourriture et deuxièmement, ils font pourtant face à des problèmes d’alimentation.

Le bonheur, lié à la liberté

Quant à la liberté physique, il y a quelques années j’ai passé une journée avec les enfants de gitans de la mer, le peuple Bajau qui vit sur les côtes de l’île de Sulawesi dans des maisons sur pilotis bâties loin au large. Les enfants étaient nageurs et plongeurs, faisaient du bateau et du Kayak, arrosés d’eau de mer nuit et jour jusqu’à paraître mi-loutre mi-humain. Je leur ai demandé à quoi ressemblait leur enfance. La réponse a été immédiate : « les jeunes ont une enfance heureuse, parce qu’ils ont beaucoup de liberté. » Si le bonheur résulte de la liberté, alors le malheur des enfants occidentaux de nos jours est sûrement causé en partie par le fait qu’ils sont moins libres qu’aucun enfant ne l’a jamais été au cours de l’histoire.

J’ai été frappée par le bonheur évident des enfants de Bajau : ayant passé toute une longue après-midi avec environ 100 d’entre eux, pas un seul ne pleurait, pas un seul n’était en colère, malheureux ou frustré. Je ne peux pas imaginer passer une après-midi avec 100 enfants européens ou américains sans entendre une seule fois un enfant pleurer.

Le cas de la Norvège

En Europe, un pays semble avoir privilégié le lien entre la liberté et le bonheur de l’enfance d’une manière que les enfants gitans de la mer auraient compris : la Norvège. Un pays de lacs et de fjords, un pays qui a inscrit dans la loi un droit ancestral de faire du canoë, de ramer, naviguer et nager, de se promener à travers toutes les terres, à l’exception des jardins privés et des champs cultivés, en une liberté connue sous le nom de « Allemannsretten », le droit de chaque homme, le droit de vagabonder.

En 1960, le psychiatre américain Herbert Hendin étudiait les statistiques de suicide en Scandinavie. Le Danemark, avec le Japon, avait le taux de suicide le plus élevé au monde. Le taux de la Suède était presque aussi élevé, mais que dire de celui de la Norvège ? Tout en bas de la liste. Cela a éveillé la curiosité d’Hendin, tout particulièrement à cause de l’idée reçue qui veut que le Danemark, la Suède et la Norvège partagent une culture semblable. Qu’est ce qui pourrait expliquer une telle différence ? Après des années de recherches, il a conclu que les raisons remontaient à l’enfance. Au Danemark et en Suède, les enfants grandissaient avec une discipline stricte, tandis qu’en Norvège ils étaient libres de se déplacer. Au Danemark et en Suède, les enfants subissaient des pressions pour être les meilleurs à tel point que beaucoup finissaient par s’estimer ratés, tandis qu’en Norvège on les laissait beaucoup plus tranquilles, pas autant instruits mais simplement autorisés à regarder et participer à leur propre rythme. Au lieu d’un sentiment d’échec, les enfants norvégiens ont grandi avec un sentiment d’autonomie.

L’étude a montré que les enfants danois étaient surprotégés, rendus dépendants de leur mère et n’avaient pas le droit de se déplacer librement. En Suède, il était courant qu’à ce moment de l’enfance où les petits avaient besoin de proximité on leur impose une séparation engendrant un sentiment d’abandon alors que plus tard dans l’enfance, au moment où ils avaient besoin de liberté, on leur pose beaucoup trop de limites. Les enfants norvégiens jouaient en plein air pendant des heures sans la surveillance des adultes et la liberté d’un enfant n’était pas susceptible d’être limitée. Ils avaient plus d’intimité avec leurs parents que les enfants suédois à un âge précoce, mais ensuite plus de liberté que les enfants danois et suédois à un âge plus avancé, ce qui suggérait que la proximité affective suivie de liberté produit vraisemblablement les enfants les plus heureux.

Malheureusement, dans les décennies qui ont suivi le travail d’Hendin, au fur et à mesure que la Norvège est devenue plus centralisée et plus urbanisée, l’enfance s’est modifiée. Les enfants norvégiens passent désormais plus de temps à l’intérieur à s’adonner à des activités sédentaires, comme regarder la télévision ou des DVD et jouer à des jeux informatiques, qu’à jouer à l’extérieur. Le taux de suicide est maintenant beaucoup plus élevé.

Des enfants en résidence surveillée

Aujourd’hui, aussi bien en Europe qu’en Amérique, de nombreux enfants sont en réalité en résidence surveillée, 80% d’entre eux au Royaume-Uni se plaignent qu’ils n’ont nulle part où aller. Il est quatre heures de l’après-midi, vous avez un peu d’argent dans vos poches, mais ce n’est pas grand chose. Vous avez fini les cours de la journée et vous voudriez passer du temps avec vos amis. Les cafés bon marché seront fermés dans une heure, vous n’avez pas assez pour un restaurant et vous n’êtes pas autorisé à entrer dans une brasserie. Vous dites à qui veut l’entendre que vous ne voulez pas causer de problèmes, vous souhaitez simplement un endroit au sec, bien éclairé et sûr, où vous pourrez flâner et bavarder. Alors vous allez dans les abris-bus, les parkings et les zones éclairées en dehors des commerces de proximité. Et puis vous en êtes chassés comme si vous étiez de la vermine. Le Royaume-Uni semble montrer l’exemple de comment ne pas traiter les enfants.

Un projet d’installer un but de handball sur un terrain communal dans l’Oxfordshire a été bloqué « parce que les habitants ne voulaient pas attirer les enfants ». Dans l’ouest du Sommerset, on a empêché une fillette de huit ans de faire du vélo dans sa rue parce qu’un voisin s’est plaint que les roues grinçaient. Dans un sondage, les deux tiers des enfants ont déclaré qu’ils aimaient jouer à l’extérieur tous les jours, principalement pour être avec des amis, mais 80% d’entre eux ont déjà été réprimandés pour avoir joué à l’extérieur, 50% se sont fait grondé pour avoir joué à l’extérieur et 25% des 11 – 16 ans ont été menacés de violence par des adultes pour … pour quoi ? Pour avoir joué à l’extérieur, avoir fait du bruit, avoir été gênants.

Le plus triste, c’est que cela fonctionne. Un enfant sur trois admet qu’avoir été grondé pour avoir joué dehors est la raison pour laquelle il ne sort plus. S’il y a un seul mot qui résume le traitement des enfants aujourd’hui, c’est l’enfermement. Les enfants de nos jours sont enfermés dans les écoles et à la maison, enfermés dans les voitures qui font la navette entre les deux, enfermés par la peur, par la surveillance, la pauvreté et les horaires rigides.

En 2011, l’UNICEF a demandé aux enfants ce dont ils avaient besoin pour être heureux, et les trois premières réponses sont : le temps, particulièrement avec leur famille, les amitiés et, ce qui est très révélateur, le dehors. Des études montrent que lorsque les enfants sont autorisés à jouer de manière non structurée dans la nature, leur sens de la liberté, d’indépendance et de force intérieure prospèrent, et les enfants en pleine nature sont non seulement moins stressés, mais aussi se remettent plus facilement d’événements stressants.

Mais les espaces ouverts dédiés à l’amusement des enfants sont en constante diminution. En Grande-Bretagne, ils disposent d’un neuvième de l’espace dont disposaient les générations précédentes. On assiste également à une diminution du temps disponible, avec moins de 10% des enfants passant du temps à jouer dans les forêts, landes, campagnes ou bruyères, contre 40% il y a une génération. Les jeunes enfants sont enfermés au motif que les adultes ont peur pour eux, et les enfants plus âgés parce que les adultes ont peur d’eux.

En Amazonie, j’ai vu des enfants de cinq ans brandir des machettes avec habileté et précision. À Igloolik, dans l’Arctique, j’ai vu un enfant de huit ans prendre un couteau et dépecer un caribou gelé sans accident. En Papouasie Occidentale, j’ai rencontré des jeunes de 12 ou 13 ans avec une telle capacité physique et une telle confiance que, lorsqu’on leur a demandé de transmettre un message, ils ont terminé le périple en six heures à peine, un parcours qui m’avait pris, ainsi qu’aux guides, un jour et demi.

Liberté et autonomie

Ce n’est pas seulement une question de compétence physique : la liberté que les enfants Inuit ont connu traditionnellement a fait d’eux « des individus autonomes, attentionnés et maîtres d’eux-mêmes », ce sont les mots d’un Inuit que j’ai rencontré dans la région du Nunavut au Canada. Cela leur a donné courage et patience.

Les enfants ont besoin de naturel sans limite de temps, mais ces moments sont insuffisants pour beaucoup qui sont enfermés par des emplois du temps rigides dans des activités sans fin, programmées du réveil au coucher, chaque heure étant exploitée par leurs parents dont les actions sont poussées par la crainte que leur enfant puisse prendre du retard dans la course effrénée qui commence dès la crèche. Parce qu’ils aiment leurs enfants, qu’ils ne veulent pas qu’ils soient perdants à vie, leurs parents les poussent à réussir à coup d’emplois du temps blindés. La société distille une peur de l’avenir qui ne peut être apaisée qu’en sacrifiant le jeu et l’oisiveté, et les enfants en ressentent les effets avec le stress et la dépression.

Dans de nombreuses cultures traditionnelles, cependant, les enfants sont réputés être les meilleurs juges de leurs propres besoins, y compris de leur façon dont ils occupent leur temps. En Papouasie Occidentale, un homme m’a confié qu’étant enfant  « on allait chasser et pêcher, et on rentrait à la maison quand on entendait les grillons. » Dans le tipi pour enfants où James Hightower, métisse Cherokee, a passé tant de temps pendant son enfance, les jeux pouvaient durer jusqu’à quatre heures du matin. Il se souvient : « L’Indien n’est pas comme les enfants civilisés, à manger et dormir à des heures données » ; et dans sa bouche, le mot civilisé n’est pas un compliment.

« Quand nous travaillons, nous n’avons tout simplement pas le temps d’embêter les enfants », me dit un jour Margrethe Vars, une éleveuse de rennes Sami. Elle s’interrompit pour tirer sur sa cigarette, pour qu’à l’énoncé de ces mots, imitant les parents européens, la fumée lui sorte littéralement des narines : « t’es-tu lavé les mains ? À table ! » Elle fit une grimace : pour elle, la liberté des enfants n’était pas seulement un droit, mais un soulagement pour tout le monde. Alors que l’été s’étendait sur une seule longue journée, les enfants Sami restaient debout toute la nuit, et cela ne dérangeait personne parce que tous les parents partageaient l’idée que les enfants sont responsables de leur propre temps. Ainsi, les premières heures du jour; lumineuses grâce au soleil d’été, voyaient les enfants s’activer en quad, surveiller les rennes, se chatouiller ou s’endormir.

« ici, nous dormons lorsque nous sommes fatigués, nous mangeons quand nous avons faim », dit Vars. « Mais pour d’autres sociétés, les enfants sont très organisés. Tout est minuté : quand manger et dormir, quand rendre visite à ses amis… » Elle grimaça à l’idée de micro-gestion. La méthode Sami produisait des résultats vraiment positifs, non seulement dans la réduction des conflits insignifiants, mais aussi dans quelque chose d’intangible et vital. Leurs enfants grandissaient plus autonomes, moins soumis à la pression extérieure.

Pour le peuple Wintu de Californie, le respect traditionnel pour l’autonomie de la volonté est si profondément ancré qu’il imprègne le langage lui-même. En français, si vous emmenez un bébé quelque part, il y a un sentiment de contrainte implicite. Le Wintu ne peut pas le dire ainsi, il doit dire : « je suis allé avec le bébé » ; j’ai surveillé l’enfant serait  « j’ai surveillé avec l’enfant ». Le Wintu ne pourrait pas contraindre quelqu’un, même s’il le voulait : sa langue ne le lui laisserait pas faire. Quand un enfant Wintu demande : « Est-ce que je peux… ? » il ne demande pas la permission d’un seul parent, mais des éclaircissements quant à savoir si les lois plus générales le permettent, ainsi un enfant ne se sent pas à la merci de la volonté d’un seul adulte avec des règles qui peuvent sembler capricieuses et arbitraires.

Et si on laissait faire nos enfants ?

Prenons un peu de recul. Laisser faire les enfants ? Faire simplement ce qu’ils aiment ? Ce ne serait pas un désastre total ? Oui, si les parents ne mettent en pratique que la première moitié de la méthode. Dans le lexique culturel de la modernité, la volonté propre est souvent banalement comprise comme un comportement égoïste d’enfant gâté. Pourtant, volonté ne veut pas dire égoïsme, et autonomie personnelle n’est pas synonyme de méchanceté envers les autres. C’est tout le contraire. Les enfants Ngarinyin en Australie grandissaient traditionnellement sans autorité ni contrainte, mais ils apprenaient très tôt la socialisation. C’est la seconde moitié de la méthode. Les enfants à travers la socialisation apprennent et respectent la volonté et l’autonomie des autres de sorte que, à mesure qu’ils grandissent et lorsque cela est nécessaire, ils apprennent à maîtriser leur propre volonté afin de maintenir de bonnes relations sociales. Pour qu’une communauté fonctionne bien, il est parfois nécessaire pour un individu de contenir sa propre volonté mais surtout, il ne doit pas y être contraint par quelqu’un d’autre.

Parmi les peuples Inuit et Sami, on observe une exigence explicite pour que les enfants apprennent l’autorégulation. Les adultes maintiennent une courte distance diplomatique. Un enfant apprend seul est une expression Sami courante. Les enfants Sami sont entraînés à contrôler la colère, la sensibilité, l’agressivité et la honte. Les Inuits mettent l’accent sur le fait que les enfants doivent apprendre la maîtrise de soi, avec prudence. L’enfant ne doit pas être contrôlé par un tiers et voir sa volonté niée, mais doit apprendre à se contrôler lui-même.

La volonté est la force motrice de l’enfant : elle le fait avancer de lui-même, alors que l’obéissance oblige l’enfant malgré lui. Ceux qui veulent nier la volonté de l’enfant ont l’obéissance comme mot d’ordre, car ils craignent la désobéissance et le désordre et croient que si l’enfant n’est pas contrôlé, le chaos en résultera. Mais ce sont de faux antonymes. Le contraire de l’obéissance n’est pas la désobéissance mais l’indépendance. Le contraire de l’ordre n’est pas le désordre, mais la liberté. Le contraire du contrôle n’est pas le chaos, mais la maîtrise de soi.

Lire aussi notre dossier spécial éducation

(*) Jay Griffiths est l’auteur de Pip Pip: A Sideways Look at Time, Wild: An Elemental Journey, A Love Letter from a Stray Moon et Kith: The Riddle of the Childscape. Son site web est ici.

Traduction Laurett/ContrepointsArticle original
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  • Sujet passionnant ! Un enfant doit pouvoir compter sur l’affection indéflectible de ses parents, mais ne les garder que comme position de repli.
    Il doit avoir un maximum de liberté, y compris et surtout celle de s’ennuyer : ce stade prélude généralement au déploiement de la créativité. Un gosse perpétuellement cadré n’est qu’une poupée mécanique, et ne développe ni sa valeur ni sa confiance en soi.
    Quant à un bébé, il a le DROIT de pleurer, sans déclencher le Samu !

    En contrepoint, l’enfant doit rester un enfant, et se plier à certaines règles sociétables, comme d’être à l’heure au repas familial. Nous ne formons pas des inuits, mais des gosses qui doivent s’intégrer facilement dans leur future vie d’adulte, et si le repas est une joie partagée, ce sera un excellent exercice.

    A décharge des parents, la perversion de notre société fait que le petit doit se sentir libre, mais dans un environnement contrôlé à sa juste valeur par ses parents. Savoir où il va, avec qui, le plus discrètement possible, est indispensable.

  • Très beau texte sur l’éducation des enfants et leur acquisition de l’autonomie, la liberté et leur accès au bonheur.

  • bonjour,

    article très intéressant mais vous oublier tout un chapitre sur l’apprentissage autonome dont nos enfant on besoin pour maîtriser les technologie de notre société moderne.

    en effet ou avez vous traiter le besoin des enfants pour apprendre que d’être laisser autonome avec du matériel tel que perceuse, scie circulaire, ponceuse, ordinateur, carte graphique, télévision, fer a souder, tour, processeurs, peinture, essence, fils électrique, ampoule, moteur électrique, voiture téléguidée, chaîne hi-fi, scooter, pièce de scooter…

    rien de mieux pour qu’il apprennent que de leur laisser mener leur projet EN PAIX avec du matériel.

    sortir dans les bois pourquoi pas mais les enfant on aujourd’hui besoin de satisfaire leur curiosité sur les objet qui les entourent, apprendre comment c’est fait, apprendre a les démonter, les remonter autrement, créer de nouveau objets, réparer ce qu’il ne marche pas…

    • Peut-on trouver vos livres en français?

    • Mathieu, le monde n’est pas fait que d’objets technologiques.

      Par ailleurs, l’ « objet » interactif le plus sophistiqué reste l’autre 😉

      • certes, je ne l’aie jamais prétendu.

        cependant savoir bricoler a minima de nombreux objet est l’une des chose les plus utile que j’aie appris dans mon quotidien.

        et c’est aussi une tache qui lui permet d’être fier de lui, fier d’avoir accompli quelque chose, quand il voit que, enfin, sont idée marche correctement

    • @Mathieu
      Alors là c’est bien vrai ! je me souviens étant môme avoir eu des problèmes métaphysiques et techniques avec ma mob, remonter les segments sur le piston ! Ras le bol de les exploser, j’ai demandé à un vieux de trente ans et il m’a tout expliqué et notamment qu’il existait une clé à segment… Laissons nos mômes se démerder tout seuls.

      • ha ! Je l’avais la fameuse clé… Mais ça ne m’avait pas empêché de constater les segments « fondre » ensemble lors d’un serrage moteur 🙂

        Je ne sais plus si c’était un kit polini ou autre…

        • « Je ne sais plus si c’était un kit polini ou autre… »

          Ha, la modification des 50 cm2, la grande passion de mon adolescence. Je me rappelle encore des sensations sur ma super-mot que j’avais réussit à faire monter à 120 km/h. Je me rappelle aussi avoir marché des kilomètres après que la variateur d’un ami ait explosé en cour de route, que de bon souvenirs =)

          Malheureusement encore quelque-chose qui a été interdit. C’est vraiment triste, je comprend pourquoi les enfants veulent maintenant monter des ordinateurs, je m’y suis mis aussi, on est enfermé dedans…

  • Une bonne partie de l’article converge vers la conception libérale de l’éducation que j’ai, et qui vient de l’éducation que j’ai reçue, à savoir quelques bases au sujet de la vie en société à la maison tandis que pour le reste nous étions libres.
    En revanche je ne comprends pas le rapport entre la liberté laissée aux enfants d’agir à leur guise avec une certaine indépendance et la méthode Ferber.

    • « En revanche je ne comprends pas le rapport entre la liberté laissée aux enfants d’agir à leur guise avec une certaine indépendance et la méthode Ferber. »
      Normal puisque ca n’a strictement rien a voir. Le control crying n’est absolument pas quelque chose a appliquer pour un enfant, c’est strictement limite aux bebes. Ce que cette methode pretend, c’est qu’un bebe est capable de controler ses pleurs et de se calmer par lui-meme dans le but de pouvoir mieux dormir notamment et d’eviter de devoir dormir avec les parents. C’est fondamental pour l’equilibre du couple et n’a aucun impact sur les relations affectives avec le bebe.
      Pour avoir utilise cette methode avec notre petite fille de 18 mois, je peux affirmer que ca fonctionne parfaitement bien. Autour de 1 an quand elle avait du mal a s’endormir, nous l’avons probablement laisser pleurer deux ou trois soirs dans son lit pendant un quart d’heure, en allant la voir de temps en temps pour la rassurer. Depuis, elle s’endort toute seule et controle parfaitement ses pleurs la nuit sans jamais une seule crise. Elle, tout comme nous sommes parfaitement reposes car nous passons d’excellentes nuits.
      Ca n’a rien a voir avec l’affectif ni avec le sentiment d’abandon. Mais certains parents pensent qu’ils doivent devenir des esclaves de leurs bebes. Ceux qui refusent de laisser pleurer leurs bebes ne me semblent pas plus heureux, bien au contraire.
      Evidemment avec un enfant, c’est completement different. On impose des limites mais on ne laisse jamais un enfant seul a pleurer sans qu’il ne sache parfaitement pourquoi il pleure et surtout sans nommer les sentiments qui le travaillent.

      A l’auteur:
      Sur le fond de l’article, merci de ne pas nous faire du Rousseau avec les mythes sur les bons sauvages. En Australie par exemple, les tribus ont des taux tres eleves d’acte pedophile et de viol, extremement plus importants que pour le reste de la population. Je n’en deduis rien mais de grace, evitez nous l’angelisme, vous perdez completementle la credibilite qu’il vous reste.

      • évidement que ça fonctionne le propos n’est pas là , il le dit dans l’article … ce n’est pas parceque ça fonctionne que plus tard , bien plus tard cela n’aura pas de conséquences , cette méthode à été appliquée sur moi , bébé …. et sur plein de bébés de ma génération …. manque de confiance en soi , le parents n’est pas là pour rassurer … les conséquences sont relativement négatives et ce même au delà de quarante années de vie …

        • D’autres vous diront que justement, le fait que les parents se précipitent immédiatement délivre le message « tu n’es pas capable de te gérer, laisse-moi faire ». Certes un bébé ne sait pas gérer ses peurs, alors mieux vaut un accompagnement rassurant qu’une chappe de prétendue tendresse etouffante et nourrissant une autre forme de manque de confiance.

      • Oui, ce n,est pas maintenant que les effets de laisser pleurer un enfant se feront le plus sentir, mais lorsqu’elle sera ado et/ou adulte, qu’elle se plaindra d’insomnie, de difficultés à dormir,…
        Pourquoi pensez-vous que 80% de la population a besoin d’aide médicamentée ou autre pour dormir ? Parce que c’est ainsi que ça a fonctionné lorsque nous-même étions bébés.

      • Si on laisse le bébé pleurer le taux de cortisol augmente significativement. Le cortisol c’est l’hormone de stress. Donc pour + tard: on a habitué le cerveau de l’enfant à être envahi par le stress. Super…

      • Si ça peut vous rassurer et vous déculpabiliser… ne lisez pas « pour une enfance heureuse » de la pédiatre Catherine Gueguen qui a travaillé sur le cerveau humain alors, bien loin du bon sauvage de Rousseau, ça vous ferait vous remettre en question… Chaque parent fait comme il peut, ms de grâce, pas d’excuse à laisser pleurer qqn sous de faux prétextes « c’est pour son bien »…tiens, c’est le titre d’un super bouquin d’Alice Miller 😉

  • Très intéressant. Un bémol toutefois, nous vivons en majorité en Europe dans de grandes villes peuplées où l’on risque de croiser non pas le loup mais des personnes perverses et malintentionnées. Je ne me verrais pas laisser ma fille de 5 ans ‘vagabonder’ dans les rues. Cette autonomie des enfants suppose un climat de confiance dans l’ensemble de la société et vis à vis des plus jeunes, une bienveillance à l’égard des enfants et une volonté de transmettre des savoir faire comme des savoir être. Or nous en sommes loin, hélas.

  • Je viens d’avoir a la maison un enfant de 5 ans dont la maman ne le gronde pas ni ne le contraint, et qui est en etroit contact avec elle (mere au foyer).
    Une femme incroyablement gentille et patiente, justement a l’oppose de cette methode des pleurs.
    Pendant 2 heures le gamin a hurle a s’en peter les cordes vocales qu’il voulait « aller a la maison ». Elle lui a demande gentiment de respecter la volonte de sa mere, de maitriser sa colere…qu’ils iraient a la maison un peu plus tard.
    Il a hurle qu’il n’en etait pas question, puis a entrepris de frapper sa mere methodiquement. Elle nous a dit que c’etait comme ca depuis le matin (il etait 14h et qu’elle ne savait plus quoi faire).

    J’aimerais bien qu’on m’explique ou se situent ce gamin et sa mere par rapport a l’article…j’ai beaucoup du mal a croire que les peuples dont vous parlez (environnements tres hostiles) n’imposent aucune contrainte a leurs enfants…suivient ils pendant des kilometres dans la jungle leur nourisson qui part a l’aventure?

    J’ai plutot l’impression que les petits enfants de ces peuples sont forces (en douceur mais constamment) de rester d’abord tout pres de leur mere pendant 5 ans, et ensuite des qu’ils sont assez grands sont sortis de force directement de l’enfance en participant a la vie quotidienne ou chaque geste, chaque bobo, chaque outil, chaque trajet est question de vie ou de mort.

    • Même constatation que gnarf sur plusieurs parents .

      Les enfants de bobo-bio anti-contraintes du village sont absolument insupportables criseux et même grossiers avec leurs parents (qui les regardent les insulter avec des yeux de vache humides). De notre coté nous somme très libéraux mais fermes sur les limites, aucun soucis nos enfants sont de l’avis de tous épanouis et « très bien éduqués ».

      Sans jamais les frapper un regard suffit pour faire comprendre quand la limite approche. (Ce qui est très rare)

      Dans la jungle les contraintes sociales de la tribu (ostracisme, moquerie, réprobation générale, dégradation implicite de « rang ») et de la jungle (mortalité conséquente) sont sans commune mesure ça n’a rien à voir avec du « laisser faire » et les sanctions sont lourdes quand les limites sont passées.

    • Une femme incroyablement gentille et patiente, justement a l’oppose de cette methode des pleurs.
      Pendant 2 heures le gamin a hurle a s’en peter les cordes vocales qu’il voulait « aller a la maison ». Elle lui a demande gentiment de respecter la volonte de sa mere, de maitriser sa colere…qu’ils iraient a la maison un peu plus tard.
      Il a hurle qu’il n’en etait pas question, puis a entrepris de frapper sa mere methodiquement. Elle nous a dit que c’etait comme ca depuis le matin (il etait 14h et qu’elle ne savait plus quoi faire).

      Nous avons ici une mère qui joue un rôle de composition, de type martyr raisonnable. Tragique, parce qu’elle n’offre aucune balise à l’enfant. En fait, un enfant a besoin aussi d’autorité, même « douce ».

      Pour info, quand les enfants se mettaient à pleurnicher ou à crier, moi j’étais une mère bizarre, que cela fait dormir. Je tombais dans le premier canapé venu et me plongeais dans un sommeil profond dont seul un baiser pouvait me tirer 🙂

      En deux séances, ils ont parfaitement intégré que crier n’amène rien.

    • Meme remarque que precedemment, ca n’a strictement rien a voir avec le control crying qui n’est absolument pas le fait de laisser un enfant hurler.
      Dans certaines tribus, en Afrique notamment, on abandonne simplement certains bebes aux lions quand ils sont juges trop faibles. Il est certain que la, le lien affectif en prend un serieux coup…
      Bref, cet article croit faire dans l’intelligent en s’opposant a quelque chose que l’auteur n’a meme pas compris.
      Les exemples concernant les tribus sauvages sont au mieux risibles. Pas etonnant que beaucoup de parents soient perdus quand ils lisent ce genre de soupe approximative et simplificatrice.

    • on dit dans l’articles que les enfants sont ensemble à partir d’un certain âge , et non plus seuls avec leur mère … trois ans , cinq ans … quand ils ont besoin d’indépendance

  • L’article décrit des enfants laissés libres très tôt. Mais qu’en est-il de la contrainte sociale dans les sociétés qu’il prend pour exemple? Dans des sociétés, il peut y avoir une sorte de morale, acceptée par tous, et appliquée par tous, chacun qui s’en détournerait pouvant être réprimandé par n’importe qui. Les enfants sont libres, dans un ensemble de règles qu’ils apprennent inconsciemment. J’aurais aimé que l’article se penche sur le sujet.
    Cela dit, l’aspect apprentissage de l’autonomie est très intéressant. En France, l’éducation nationale ne nous apprend pas à nous prendre en charge.

  • Je caris qu’avec la montée de l’autoritarisme actuelle ce que propose cette personne reste à l’état d’utopie.Surtout dans les jungles urbaines actuelles.Je passe sur la judiciarisation et la médiatisation du moindre évènement concernant les enfants …

  • « Chez les Mayas Trojolabales du Chiapas au Mexique, les enfants durant les deux premières années de vie sont toujours auprès de leurs mères, instantanément apaisés avec des jouets ou du lait pour éviter qu’ils se sentent malheureux ne serait-ce qu’un instant »
    Cet article est a se rouler par terre de rire tant il est ridicule. Les Mayas, ca n’etaient pas ces braves gens qui sacrifiaient les enfants faits « prisonniers »? Pour etre plus precis, ils les saignaient sur les autels.
    Mais sinon, ils etaient tres doux et protecteurs.
    Ca faisait longtemps que je n avais pas lu un tel ramassis d’imbecilites. Allez donc y vivre dans la jungle poiur partager cet amour des enfants que les occidentaux ne savent pas transmettre. Ca nous fera de bonnes vacances en plus.

  • Allez, encore une derniere et j’arrete:
    « En Inde et dans de nombreuses autres parties du monde, les enfants partagent le lit de leur mère jusqu’à l’âge de cinq ans »
    En Inde, les enfants sont « maries » par les parents souvent des la naissance. En Inde, le systeme de caste rend certaines personnes moins « valables » que d’autre.
    Que connaissez-vous de la culture indienne pour vouloir que la societe occidentale la prenne en exemple a propos de l’education des enfants?
    Personne ne vous empeche de partir vivre dans la foret a manger des chenilles avec vos gamins. Ils pourront meme rester dans votre lit jusqu’a leur puberte. Parceque franchement, 5 ans c’est quand meme jeune pour etre scandaleusement arrache du lit maternel et etre isole dans une chambre que l’on imagine froide et humide par des parents uniquement obnubile par leur travail.
    Il faudrait reinstaurer les coups de pieds au derche des adultes, en place public. Une punition justifiee pour ceux qui produisent ce genre d’article et en plus, inspiree des modes punitifs des tribus sauvages toujours tres moderees.

    • Peut être n’avez vous pas saisi le niveau de lecture nécéssaire pour déconstruire philosophiquement notre mode d’éducation hérité des traités d’éducation qui prônaient il y a moins d’un siècle la torture comme mode d’éducation (le controle absolu de son corps). La majorité de nos Grands Parents possèdent cet héritage…

      L’héritage séculaire chretien de la souffrance y est pour beaucoup, la culture amérindienne n’aborde pas l’épanouissement de l’être avec la culpabilité et le pêché, la différence fondamentale réside dans cette approche différente de respect et non de domination que vous pronez.

      Lisez si vous le souhaitez « C’est pour ton Bien » de la psychologue Alice Miller et peut être aurez vous ensuite le recul nécéssaire pour aborder le sens profond de cet article et residerer également la colère qui vous habite à la lecture de cet article, tout à un sens.

      Et je terminerais avec une phrase du poète et peintre Libanais Khalil Gibran qui résume l’idée que je vous propose de méditer :

      Vos enfants ne sont pas vos enfants.
      Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même,
      Ils viennent à travers vous mais non de vous.
      Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
      Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
      Car ils ont leurs propres pensées.
      Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
      Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
      pas même dans vos rêves.
      Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux,
      mais ne tentez pas de les faire comme vous.
      Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.

      Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
      L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de Sa puissance
      pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
      Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie;
      Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.

      (extrait du recueil Le Prophète)

      Bonne Journée

      http://www.alice-miller.com/index_fr.php

  • Merci pour ce très intéressant article. Je crains que dans les commentaires certains veuillent y voir des leçons applicables, alors que ce n’est évidemment pas le cas. Mais les exemples que vous donnez d’acquisition de l’autonomie sont passionnants pour un professionnel de la petite enfance comme je le suis.

    • Si ca n’est pas applicable, je me demande bien quel est l’interet de traiter le sujet. Ah oui, pour la beaute de l’exercice intellectuel sans doute…
      Applicable ou pas, cet article montre simplement que l’auteur n’a rien compris et melange tout. Mais il y aura sans doute quelqu’un d’autre pour venir derriere avec un bouquin prenant le contre-pied, puis un autre, puis un autre.
      Le mieux, c’est encore de ne pas lire ces trucs la.

  • Laisser un bébé pleurer dans son coin ou pas… On a souvent l’impression que les partisans d’une théorie ou l’autre cherchent continuellement à renforcer leurs convictions, c’est dire si on n’en sait rien.

    J’avais lu le bouquin issu d’une étude réalisée sur une période de 20 ans par un spécialiste de la petite enfance (Tout se joue avant 6 ans, de Fitzhug Dodson) qui expliquait qu’il était difficile d’imaginer qu’un bébé puisse être suffisamment manipulateur en faisant un caprice, dans le seul but de déranger ses parents. Pour cet auteur, laisser pleurer un bébé contribuerait à entamer son capital confiance en lui-même, ce qui serait nuisible à la construction de sa personnalité.

    Je ne dis pas que cet auteur a raison ou non, mais il m’a convaincu. J’ai appliqué et applique toujours nombre de ses idées. A mon goût, les résultats sont satisfaisants (mon enfant est dans les 1er de sa classe, je ne valorise jamais la note mais uniquement le travail fourni, lorsque je l’aide dans ses devoirs, nous découvrons la méthode de travail en même temps au lieu d’incarner l’autorité qui validera sa capacité ou non à bien faire).

    Un enfant a besoin de limites. Seulement, je suis également convaincu que ces limites doivent être l’apprentissage de l’autorégulation. Les seuls interdits intangibles concernent les règles de sécurité qui évolueront avec l’âge et l’apprentissage de la liberté. On né libre, et dans une société, on apprend à exercer cette liberté en toute responsabilité.

    • l’auteur à raison , comme je l’ai dit plus haut quand j’étais bébé c’était la grande mode de laisser pleurer les bébés , ça à donné une belle génération de gens qui avaient un terrible manque de confiance en eux …

  • Total désaccord, c’est justement pare qu’on laisse nos gamins « tranquilles » qu’ils sont « perdus ». Leurs apprendre a respecter des règles, la politesse, la mesure et non le caprice, l’apprentissage etc. Les gamins qui partent le + en sucette sont ceux dont les parents les laissent faire ce qu’ils veulent. Evidemment il ne faut pas être sur lui en permanence, il y a un juste milieu. Tout ça est le bon sens à mon avis, toute les grandes théories sur l’éducation m’exaspère. Il faut essayer au mieux d’appliquer le bon sens: respect des règles, politesse, ne pas faire des caprices et sens de l’apprentissage.

  • Je suis d’accord sur un point qui me semble important: ne chargeons pas trop l’emploi du temps de nos enfants, car ils ont le droit d’être des enfants. Nous, adultes, devons employer notre temps justement à bon escient car nous avons un certain nombre de contraintes.

  • C’est avec un intérêt certain que j’ai commencé à cette article. Au 3e paragraphe, j’ai stoppé net!

    Pourtant, je suis un parent ouvert aux approches alternatives alors même que j’ai un préjugé défavorable envers « le système médical ». Mais en fait, c’est pas sur le fond de l’affaire que j’ai bloqué, mais sur la forme…

    Tant de mauvaises fois et de détournements de sens me lèvent le cœur. Je suis dégouté de voir si souvent des blogues où sévi tant de charlatanerie! – Désolé si c’est sur celui-ci que j’exprime ma frustration…

    Selon toutes évidences, la personne qui a écrit ce texte, n’a jamais lu et donc moins encore compris le livre de Ferber, ni même le lien qui est ici mis en référence. Ça vaut pourtant la peine…

    Ce genre de propos, tenu ici, à l’emporte pièce, sur des bases idéologiques mais qui ne se donnent aucunement la peine d’un dialogue intelligent avec ses opposants – mais qui ne fait que les démoniser en les caricaturant – ça n’a rien d’un nivellement par le haut.

    En usant d’une approche hautement démagogique, on vise l’émotif des parents (des mères sans doutes, mais c’est une autre histoire…) sans leur offrir la chance d’une réflexion honnête!

    Juste une dernière chose!
    Laisser à son enfant la chance d’apprendre à gérer son sommeil, lui laisser du temps pour se calmer de manière autonome, c’est justement « le laisser tranquille », au contraire que d’intervenir dès qu’il ouvre la bouche…

    •  » .. qui ne se donnent aucunement la peine d’un dialogue intelligent avec ses opposants  »

      Qu’est-ce qui vous a donné l’impression qu’un dialogue sur cet article -traduit du Guardian- n’est pas souhaité, et même désiré ?

    • à un an?? vous êtes sérieux? sur quelles bases scientifiques vous reposez-vous pour dire autant d’âneries? C’est de la maltraitance, ni plus ni moins.

  • En ce qui concerne le déficit d’un lien avec la nature, l’auteur fait le même constant que Richard Louv. Nous allons définitivement nous re-mettre à travailler sur le « cahier des activités à faire avant ses douze ans » : http://www.supersparents.com/51-activites-a-faire-imperativement-avant-12-ans/ !

  • Les américains dominent le monde, vos indiens de Papouasie mangent des insectes dans la forêt. Si la frustration produit de la puissance, alors frustrons.

    • @batard sensible: Ah ben voila un commentaire très constructif… Juste pour rappel, tous les peuples qui ont « dominés » le monde se sont effondrés 😉

      • « les peuples qui ont « dominés » le monde se sont effondrés »

        Et les autres ne se sont jamais levés pour finir par s’éteindre dans l’indifférence totale. L’empire romain s’est effondré, mais on en parle encore aujourd’hui et son héritage, après avoir été partout en Europe, est maintenant partout dans le monde à cause de l’influence des empires européens qui se sont eux mêmes effondrés…

        Je ne suis toute-foi pas d’accord avec « Batard Sensible », ce n’est pas grâce à la frustration des enfants (très récente) que les USA sont une grande nation mais car ils ont su conserver l’héritage de la civilisation judéo-chrétienne que les pays européens s’évertuent à massacrer depuis plusieurs décennies.

  • Il est fascinant de lire les commentaires des parents en colère contre cet article, il m’apparait clairement que leur colère cache la culpabilité de ne pas être à l’écoute et dans la RENCONTRE avec leur enfant qui, jusqu’aux premières années de sa vie dépend à 100% de ses parents pour combler tout ses besoins vitaux : besoin d’amour, de respect, de nourriture etc…
    Le laisser seul, c’est ne pas l’accompagner dans ses emotions hors c’est justement cet accompagnement qui est souligné et encouragé dans l’article. Lisez la psychologue mondialement reconnue (et décriée par la psychanalyse) Alice Miller qui décrypte les mécanismes de maltraitance des enfants systématiquement reproduit par les parents qui furent en leur enfance négligés, maltraités, laissés seul face à leurs émotions… Je lis ici des parents outrés par la lecture de méthodes respectueuses de l’enfant pour la seule raison qu’ils perdent leur pouvoir s’ils les appliquent et parce que l’article les force à se remettre en question, pas évident… Bonne Route à Tous

    http://www.alice-miller.com/index_fr.php

  • Magnifique article, très inspirant. Je le donnerai à lire aux patients qui me consultent. Merci.

  • Quel article PASSIONNANT! Je ne me suis JAMAIS retrouvé dans la scolarité, j’ai toujours trouvé c’est endroit enfermé contraignant, sans compter que c’est banal, médiocre et ennuyeux.
    J’ai toujours aimé apprendre à mon rythme, aller à la bibliothèque le mercredi aprèm, ou à la voile, mais argh, ces horaires contraignants, ces cours standards, peu intéressants…
    Sans compter que je me suis toujours considéré comme désobéissant envers les adultes, alors qu’en fait, je voulais juste plus d’autonomie et d’indépendance.
    Ca me rassure de savoir que je suis normal. Je vais vivre de façon autogérée en Patagonie, hasta la vista, Socialie!

    • Je suis totalement contre la méthode qui laisse le bébé pleurer jusqu’à épuisement. C’est une théorie fausse. Une fois parent j’ai développé des liens avec ma petite. Donc je sais qu’ est ce qu’ elle demande à chaque pleurs . Je laisse jamais mon bébé pleurer plus d une minute

  • bien beau mais on ne dit pas comment appliquer cette belle théorie dans notre société actuelle avec toute la lourdeur de notre héritage et de notre inconscient collectif…

  • La Ferber est archaïque ! ! ! ! Trop nase

  • Je trouve un peu gênant que cet article aborde la « liberté des enfants », leur « indépendance » et l’apprentissage de « l’autonomie » avec des exemples de communautés où les enfants concernés ne sont que la moitié de l’humanité, à savoir les GARCONS UNIQUEMENT, les garçons se baladent librement, les garçons pêchent, chassent et s’amusent entre amis… Et les FILLES alors ?

    Bénéficient-elles aussi de cette merveilleuse liberté oui ou non ?
    Cela me gêne beaucoup que dans un article supposément progressiste, le cas des petites filles soient apparemment jugé comme totalement insignifiant.

    « A l’âge de cinq ans, il est grand, rayonnant de santé … fou de liberté”, écrit Roger P. Buliard dans Inuk, faisant la description de l’enfance des garçons Inuits. Vers l’âge d’environ sept ans, les garçons manient les couteaux et veulent un fusil et un endroit pour poser des pièges, et à partir de ce moment ils « se déplacent avec les hommes, en voyageurs aussi robustes que n’importe lequel d’entre eux. » OU SONT LES FILLES et les FEMMES ?

    « parmi le peuple Yali, j’ai souvent vu les garçons des villages partir ensemble, armés d’arcs et de flèches, pour chasser les oiseaux, attraper des grenouilles et les faire rôtir dans un feu qu’ils avaient eux-mêmes démarré. » OU SONT LES FILLES ?

    « une liberté connue sous le nom de “Allemannsretten”, “le droit de chaque homme”, le droit de vagabonder. » les femmes aussi ont-elles le droit de vagabonder, en ce cas il manque la majuscule ? Ou ce droit est-il réserver aux seuls hommes ?

    Les femmes et les filles font parti de l’humanité, et lorsqu’elles ne sont pas libres, on ne peut pas parler de liberté.

  • Afin de faire réfléchir quelques jeunes parents qui sont très FIERS de ce qu’ils arrivent ainsi à faire ou à « programmer » ! ce serait à divulguer à un public de parents QUI SONT ACTUELLEMENT très  » Pédiatre  » et qui ne savent plus penser par eux-mêmes ;
    Alors, le contrôle du sommeil, des repas, l’ apprentissage de la propreté ;
    c’est sûr, ça fait du MAL !
    Je ne crois plus que les parents aient encore, dans ces moments la notion de  » PLAISIR « ; c’ est presque un concours de « qui va gagner « .

  • Comparaison n’est pas raison, grandir à Londres c’est pas la même chose que grandir dans le désert…..

  • Avis d’un parent et enfant de parents 😉 : L’éducation des enfants reste une expérience non transmissible où chacun ne peut faire que ce qu’il peut et croit le mieux, ou ne rien faire. Les enfants sont tous très différents, même dans une même fratrie. Ce qui va pour l’un ne va pas pour l’autre et vice versa. On est construit par les choix, bons ou mauvais, de ses parents, donc strictement personne, même les parents, ne peut dire ce qui est le mieux ou le moins bien pour un enfant donné.
    Donc chauve qui peut, à la grâce de Dieu et en avant toute.

  • bah, je n’ai jamais vu beaucoup de preuves étayés pour dire que ceci…provoque un jour cela…
    aussi

    quand un bébé pleure…parce que ça fend le cœur et que quelque part la nature est bien faite je vais le consoler…
    plus tard quand il veut utiliser les pleurs on juge sur pièce..

    j’ai vu des enfants de psychologue…ça me suffit.

  • Tous ces peuples vivent sans Etats et surtout sans éducation nationales. Article passionant

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À l’occasion de la neuvième séance de l’école du libéralisme, nous avons eu le plaisir d’accueillir Lisa Kamen-Hirsig, enseignante et essayiste franco-suisse, au sujet de la formation des enseignants dans une société libre.

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