Hollande condamne le mot fascisme, pas l’idée

François Hollande condamne certains slogans de la manif pour tous. Parce que les mots ont un sens – qu’il ferait bien de chercher.

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Hollande condamne le mot fascisme, pas l’idée

Publié le 28 mai 2013
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François Hollande condamne certains slogans de la manif pour tous. Parce que les mots ont un sens – qu’il ferait bien de chercher.

Par Baptiste Créteur.

Oui, les mots ont un sens. Le mot « résistance » évoque immédiatement les quelques Français qui ont lutté contre l’occupation nazie, et il est maladroit de l’utiliser pour protester contre l’adoption d’une loi ouvrant le mariage aux homosexuels. François Hollande condamne d’ailleurs la dénonciation d’un État fasciste par ceux qui souhaitent que l’État ait son mot à dire dans les unions que les individus veulent consentir entre eux, et qu’il ne donne sa bénédiction qu’à certains types de couples.

Pour autant, l’étonnement de notre cher président est surprenant. Où étaient ses condamnations, vives à l’encontre de la Manif pour Tous, lorsque Jean-Luc Mélenchon se revendiquait d’une résistance contre la dette, contre la tyrannie du grand capital apatride et de ceux qui avaient prêté à un État toujours plus gourmand ? Mais surtout, comment oser s’offusquer qu’on puisse utiliser les mots dans le sens qu’ils recouvrent ?

La base de la doctrine fasciste est la conception de l’État. Pour le fascisme, l’État est un absolu en face duquel l’individu et les groupes sont le relatif. Sans l’État, il n’y a pas de nation. Pour le fasciste tout est dans l’État et rien d’humain et de spirituel n’existe hors de l’État, pas d’individus, pas de groupes […] l’État fasciste s’attribue aussi le domaine économique. Le corporatisme dépasse le libéralisme, il crée une nouvelle synthèse où tous les intérêts sont conciliés dans l’unité de l’État. (Mussolini, « Œuvre et discours » via Wikiberal)

Quelle conception de l’État notre cher président défend-il ? Quelle place occupe l’individu dans sa vision de l’État ?

Je ne me souviens pas de l’avoir entendu défendre les libertés individuelles lorsqu’elles ont, sous sa présidence, été menacées. La propriété privée, par exemple. Comment un président peut-il accepter que des citoyens paient plus de 100% de leurs revenus en impôts ? Et comment peut-il accepter qu’un membre du gouvernement qu’il a lui-même choisi évoque ces contribuables comme des tricheurs, riches donc forcément coupables ?

L’optimisation n’est pas un crime face à une fiscalité confiscatoire. Il semblerait d’ailleurs que la situation fiscale des hauts fonctionnaires soit largement optimisée, ce que François Hollande sait assez bien pour être non seulement expert en fiscalité mais également bénéficiaire de ces mécanismes avantageux. Il ne doit d’ailleurs pas être lui-même sans savoir que sa situation fiscale est pour le moins surprenante.

Quelle place laissent aujourd’hui à l’individu les interventions incessantes de l’État dans tous les domaines de la vie des citoyens, de leurs échanges volontaires à leurs choix alimentaires ? À force de proposer un nouveau modèle pour la société, de nouvelles habitudes de consommation, de nouveaux modes de vie, il faudra bien qu’un jour les constructivistes français reconnaissent que c’est bien un homme nouveau qu’ils cherchent à construire.

Et cet homme nouveau, lui, ne connait pas le sens des mots, n’accepte pas la réalité pour ce qu’elle est. Cet homme nouveau accepte la réalité telle qu’on la lui présente.

Il accepte l’esclavage comme un tort de l’homme blanc, cet éternel colon esclavagiste raciste. Mais pas celui des arabo-musulmans, pour éviter que les descendants d’immigrés ne portent sur leurs épaules ce fardeau. Le blanc devrait porter sur ses épaules un fardeau issu d’une responsabilité collective transmise de génération en génération, mais pas les autres. Si les mots ont un sens, il faudrait sans doute qu’ils aient le même sens pour tous, en toutes circonstances.

Il faudrait également, pour que les mots aient un sens, qu’on accepte de les prononcer. En considérant que la dictature et le totalitarisme relèvent de l’histoire, François Hollande nie la possibilité qu’ils existent aujourd’hui, comme si refuser de prononcer les mots permettait d’éviter que la réalité qu’ils décrivent ne soit ce qu’elle est.

Comment appeler, pourtant, un pays où la propriété privée n’est pas garantie par l’État, mais menacée par lui ? Où ce qu’un individu produit revient avant tout à l’État ? Où l’éducation, la culture, les médias sont sous le contrôle ou dépendants de l’État ? Où l’État est une nouvelle religion, enseignée dès le plus jeune âge, une religion laïque et environnementaliste qui ne laisse pas la place aux avis divergents ?

Certes, ceux qui dénoncent l’oppression fasciste pour protester contre le mariage homosexuel n’utilisent sans doute pas les mots dans leur acception exacte, et ont sans doute eux-mêmes le fascisme facile. Mais, monsieur le Président, n’ayons pas peur des mots. Je vous propose, pour que leur sens soit respecté, que nous laissions la parole à ceux qui les ont forgés. Qui mieux que Mussolini pourrait nous parler du fascisme ?

Le fascisme est absolument opposé aux doctrines du libéralisme, à la fois dans la sphère politique et dans la sphère économique. L’État fasciste veut gouverner dans le domaine économique pas moins que dans les autres ; cela fait que son action, ressentie à travers le pays de long en large par le moyen de ses institutions corporatives, sociales et éducatives, et de toutes les forces de la nation, politiques, économiques et spirituelles, organisées dans leurs associations respectives, circule au sein de l’État.

J’ai le sentiment, monsieur le Président, que nous n’en sommes finalement pas si loin.

La peur de rappeler les racines socialistes du fascisme.

Pourquoi nous sommes socialistes.

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  • Les mots ont surtout le sens qu’on veut qu’ils aient. Lorsque Hollande affirme que « résistance » ne s’applique que dans le contexte précis de la seconde guerre mondiale, il oublie un peu vite l’article 2 de la déclaration des droits de l’homme de 1789. La résistance à l’oppression fait partie des 4 droits naturels, avec la liberté, la propriété et la sûreté. Or pour beaucoup de manifestants du MPT, la loi Taubira, principalement à cause de ses conséquences concernant l’adoption, est une forme d’oppression. Chacun doit pouvoir se marier comme il l’entend, mais le traitement de l’opinion publique par le gouvernement est choquant.

    A moins que ce gouvernement ne prétende décider seul ce qui est ou non de l’oppression pour chacun d’entre nous… Il s’agit bien là d’un dérive particulièrement grave de l’Etat. Une de plus.

  • Voilà les propos de M.Hollande repris dans Libé
     » «Les mots ont toujours un sens. Il faut leur donner leur signification. La Résistance, c’était par rapport au nazisme, à l’Occupation», a déclaré le président de la République devant des journalistes à Paris. «La collaboration, c’était des Français qui étaient avec l’occupant. Et le fascisme, le nazisme, la dictature, c’était une époque qui heureusement est révolue. Donc nul n’a le droit d’utiliser ces mots pour défendre des idées – si on peut appeler ça des idées – d’aujourd’hui»

    Outre le style, quelle curieuse façon de décider de ce que recouvrent les mots et du droit de chacun à les utiliser.

    Il aurait pu simplement regretter l’utilisation de certains mots que l’imaginaire collectif de la société actuelle associe automatiquement au nazisme.

    Mais il ne regrette pas, il décide des mots que les gens ont le droit ou non d’utiliser, il y a une police des mots et de la pensée qui fleurit dans la gauche au pouvoir et que le Président cautionne, mieux, revendique…

    Selon moi, c’est la partie de phrase  » défendre des idées – si on peut appeler ça des idées – d’aujourd’hui  » qui est la plus significative.
    Le président de tous les français affirme publiquement que l’opposition à sa loi ne relève pas du domaine des idées… voilà qui va apaiser les esprits.

    Plutôt que de se focaliser sur le vocabulaire, le PS devrait combler ses lacunes en arithmétique qui le conduisent à minorer de façon ridicule le nombre de manifestants…

  • J’ai bien ri quand j’ai entendu les propos de F. Hollande. Si les journalistes faisaient leur travail, ils ressortirait les propos du même FH quand il était dans l’opposition et tapait sur Sarkozy à bras raccourcis…

  • J’hésite entre rire et inquiétude de plus en plus profonde. La France glisse vers le national-socialisme préparent ainsi un bon gros communisme à la sauce UE

    • Combien vous avez raison. Ce président devient extrèmement dangereux s’il continue à changer le sens des mots, et les journalistes qui ne relèvent même pas ces tendances, le sont encore plus. Mais nous savions que les journalistes sont à la solde des socialistes, bientôt communistes staliniens.

  • « Le blanc devrait porter sur ses épaules un fardeau issu d’une responsabilité collective transmise de génération en génération »

    Ce qui est marrant, c’est que les socialos, en faisant ça, valident de façon détournée le principe de « conscience de race… » du nazisme…

  • Curieux à vous lire de voir qu’il existe encore des personnes pensant que la protestation se fait contre le mariage homosexuel/pourtous/gay.
    Si tant de gens se retrouvent dans la rue, c’est que pour la majorité ils ont saisi que l’enjeu est la place de l’homme dans la société. Le droit à l’enfant (réelle demande du LGBT caché derrière le mot mariage) ne peut être. Il n’est de civilisation que lorsque le plus forts protègent les plus faibles. Les vieux sont mis dans des mouroirs hors de prix, les enfants n’existent que sur la base d’un projet parental, le port du teeshirt « Famillepourtous » est un motif de garde à vue, 100 personnes dont un aveugle, un curé sont mis en garde à vue pour déployer des banderoles devant le Lycée Buffon où se trouvait hier le Président, les prélèvements dépassent 50% de la richesse, tous les partis politiques confondus ne parlent que de l’Etat comme recours, la politique des partis empêche tout renouvellement de la caste politique menée par des personnes n’ayant jamais travaillé, les rédactions sont objectivement alliées de ce pouvoir déliquescent, l’Europe politique se comporte tous les jours comme une dictature dans les faits et dans les textes la régissant….De quel régime parlons-nous? Comment l’appelez-vous?Oui Il s’agit de résistance.

  • « Resistant », « Resistant »,… et encore une fois, le pouvoir nous dit comment il faut penser et qui est « resistant » et « terroriste ».

    Langage typique des gouvernements aux tendances totalitaires !

    Mais a y regarder de plus pres, qu’avons-nous en fait au gouvernement :
    – des vieux soixante-huitards assouvissant enfin leur reve de societe egalitaire anti-riche,
    – des francs-macons arrives la par cooptation
    – des socialistes (recidivistes) qui s’en mettent plein les poches
    – des francais par passeport et non par naissance
    – des revanchards d’epoques passees (delicieusement romantique!)

    ….bref, tout ce qui faut pour rassembler et defendre les interets d’un pays sur-endette !

    Merci Flamby ! (meme s’il n’est pas au courant,….comme d’habitude).

  • « ceux qui souhaitent que l’État ait son mot à dire dans les unions que les individus veulent consentir entre eux, et qu’il ne donne sa bénédiction qu’à certains types de couples »

    Ceux qui peuvent faire et élever des enfants.
    Le Bien commun exige qu’un maximum d’enfants soient élevés par leurs parents.
    Ce n’est pas arbitraire, c’est un fait.

    Au moins vous avez la cohérence de rejeter complètement le mariage civil, ce qui est selon moi une proposition acceptable.

  • Quel mépris de la part d’un Président de la République à propos « d’idées » de ceux qui ne pensent pas comme lui.
    Quant à « résistance », il aurait été bienvenu de lui rappeler qu’on untilise ce mot en électricité, en psychanalyse, en pharmacologie et en diététique, et aussi à propos de l’occupation.
    Hollande en inspecteur de la police des mots, cela lui va bien et montre sa médiocrité. Qu’il ouvre au moins un dictionnaire de temps en temps !

  • Et voici des articles du code pénal en Français pour résister :
    La police fait des arretations illégales valant 7 ans de prison et 100 000 euros d’amendes aux auteurs et à leur hiérarchie.
    Ainsi, les articles 432-4 et 432-7 du code pénal prévoient :
    « Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, agissant dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission, d’ordonner ou d’accomplir arbitrairement un acte attentatoire à la liberté individuelle est puni de sept ans d’emprisonnement et de 100000 euros d’amende.
    Lorsque l’acte attentatoire consiste en une détention ou une rétention d’une durée de plus de sept jours, la peine est portée à trente ans de réclusion criminelle et à 450000 euros d’amende. »

    Voir la vidéo honteuse pour la police :
    http://www.lepoint.fr/politique/video-manif-pour-tous-quand-les-policiers-sont-hors-la-loi-31-05-2013-1674967_20.php

    http://www.Libertepourtous.fr

  • Entièrement d’accord

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