Les marchés s’envolent, faut-il en profiter ?

L’effondrement monétaire étant inéluctable, faut-il profiter de la folie ou se comporter en « homme sage » ?

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Les marchés s’envolent, faut-il en profiter ?

Publié le 28 mai 2013
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L’effondrement monétaire étant inéluctable, faut-il profiter de la folie ou se comporter en « homme sage » ?

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Vous êtes nombreux à régulièrement m’interpeller en disant : « cela fait bientôt un an que vous nous dîtes que les marchés vont s’effondrer et ils continuent de monter ».

L’effondrement monétaire nous guette

Ma réponse est invariablement la même. Les marchés sont actuellement totalement déconnectés de la réalité. Ils montent alors que les entreprises licencient, perdent des parts de marchés, diminuent leurs chiffres d’affaires. Celles qui tiennent leurs objectifs de rendement le font au détriment des investissements et de la recherche, c’est-à-dire de leur compétitivité de demain. Les politiques de planche à billets menées par les banques centrales, même si elles sont différentes les unes des autres, même si certaines sont plus marquées que d’autres, ne peuvent avoir sur une économie monétaire totalement interconnectée qu’un effet désastreux qui se répercutera inévitablement sur l’épargne monétaire.

Tout cela ne peut qu’exploser. Comme les fois précédentes, croyez moi, tous les professionnels le savent pertinemment. La gigantesque bulle qui se compte cette fois-ci en milliers de milliards de dollars va exploser. Ce jour-là, vos avoirs financiers ne vaudront plus rien. Nous assisterons à un effondrement monétaire. D’où que parte cet effondrement, que ce soit du Japon, des États-Unis ou d’Europe (hypothèse la moins plausible tant que l’Allemagne veille et garde plus ou moins le contrôle de la BCE), il gagnera l’ensemble du système interconnecté et les pays surendettés (dont le notre). Pourquoi ? Parce qu’à un moment, il va bien falloir purger la dette publique et que l’effondrement monétaire, en dévalorisant l’unité de compte dans laquelle est libellée la dette la réduit à zéro, tout comme il réduit à zéro tous vos avoirs.

Le synopsis du film est écrit. Le scénario et les dialogues sont presque terminés, les acteurs sont en place. Reste à connaître la date de sortie de la super production mondiale. Demain, cet été, en fin d’année, l’an prochain ? Nul ne sait. Face à cette inconnue, quelle attitude choisir ?

Profiter de la folie ou se comporter en « homme sage » ?

Pour ma part, conseiller en gestion de patrimoine, je ne peux pas inciter qui que ce soit, dans le cadre d’une logique patrimoniale, à aller sur ces marchés qui sont fous et qui vivent intensément leurs derniers moments. L’histoire nous l’enseigne, à chaque fois qu’un ordre établi est sur le point de s’effondrer, il existe un moment que la sagesse populaire appelle « fin de règne » pendant lequel tout semble possible à ceux qui sont sur le point de tout perdre, un moment de folie où l’irrationnel l’emporte sur le réel et la vraie vie. Jamais s’enfermer dans des rêves n’a sauvé la situation (ni à Athènes, ni à Byzance, ni à Berlin, ni à La Havane, ni à Saïgon, ni à Berlin-Est, ni à Moscou…). Bien sûr, dans ces moments intenses, il y a toujours quelques opportunistes qui savent profiter des situations scabreuses ; mais nous ne sommes pas là dans le domaine de la gestion de patrimoine et il faut toujours avoir présent à l’esprit que ceux là ne sont jamais dupes de la situation dont ils tirent profit.

Voilà pourquoi depuis déjà plusieurs mois je vous recommande de sortir des marchés, de sortir des investissements financiers pour vous concentrer sur des investissements tangibles, solides, pérennes, qui auront demain, quelle que soit la monnaie en cours et son taux de conversion, une valeur d’échange basée sur leur intérêt et non pas sur la spéculation financière.

Tout le monde sait

Dans cette vidéo, un professionnel expose en toute franchise la situation. Sa conclusion selon laquelle les marchés sont encore à la hausse est celle, ne l’oubliez pas, d’un intervenant sur les marchés qui n’a pas la responsabilité des économies de votre vie ou du patrimoine de votre famille, et qui n’ a pas la même échelle temps que vous.


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  • moi je vais vendre, je ne me ferais pas avoir une deuxième fois.

  • { ..à un moment, il va bien falloir purger la dette publique} notez-vous ?
    Resterait à prouver que les Etats sont enclins à le faire : rien n’est moins sûr !
    Après le clientélisme et le laxisme de gouvernance, hautement institutionnalisés, nos dirigeants ne savent comment dominer la complexité socio-économique à la « fabrication » de laquelle ils ont largement contribué… Castes d’irresponsables prétentieux.

    OK pour des « investissements tangibles » dans tout portefeuille patrimonial. Encore que chacun ne peut se le permettre avec facilité… hors son propre endettement personnel ?

    Alors gouvernance par QE’s ? Hyperinflation ? Révolution sociale de 2019 ?
    Où sont passés les gourous ?

  • « Vous êtes nombreux à régulièrement m’interpeller en disant : « cela fait bientôt un an que vous nous dîtes que les marchés vont s’effondrer et ils continuent de monter » »

    je comprends que vos clients soient decus, si vous les avez fait rester en dehors du marche l annee derniere et cette annee ils ont probablement perdu au moins 20% dans l’affaire.

    « Ma réponse est invariablement la même. Les marchés sont actuellement totalement déconnectés de la réalité »
    Tout le monde a tort , sauf vous? Pourtant les ratio de P/E ne sont pas a des niveaux historiquements eleves.

    « Tout cela ne peut qu’exploser. Comme les fois précédentes, croyez moi, tous les professionnels le savent pertinemment. »
    Oui tout le monde est toujours au courant, mais tout le monde fait expres de ce prendre les krach boursier en pleine poire.

    « Ce jour-là, vos avoirs financiers ne vaudront plus rien »
    Tiens-donc, c’est l’heure d’un Armageddon Financier? Tous les marches mondiaux et toutes les devises font s’effondrer simulatnement, l’inflation mondiale va s’envoler, nul ne sera a l’abris?

    « Ils montent alors que les entreprises licencient, perdent des parts de marchés, diminuent leurs chiffres d’affaires. »
    Les entreprises ne peuvent pas toutes perdrent des parts de marches en meme temps, et seule l’europe est en recession en ce moment.

    « Dans cette vidéo, un professionnel expose en toute franchise la situation » vous l’avez trouve ou celui-la? Vous avez vu le site de sont entreprise? Ca c’est de la source!

    Depuis 2008, les moins peureux auront reussi a doubler voire tripler leur capital, les pays emergents offrent des rendements de 10% par an sur les 10 dernieres annees sur les obligations…

    • « Ils montent alors que les entreprises licencient, perdent des parts de marchés, diminuent leurs chiffres d’affaires.
      Bien vu, je l’avais rate celle-la!
      TOUTES les entreprises perdent des parts de marches, au profit de qui, des extra-terrestres?
      La credibilite en prend un sacre coup avec ce genre d’approximation.

      @F. Bastiat,
      Il y a « cash », et « cash »…

  • Entièrement d’accord avec Monsieur Doidy de Kerguelen. Le Schiller P/E est largement au-dessus de sa moyenne, le VIX n’a que peu de potentiel de baisse et le Baltic Sea est au plus bas depuis 3 ans. Ne parlons même pas des cours du Brent et du cuivre. Bref tout indique une décorellation totale entre les marchés (pourtant souvent considéréss comme un indicateur procyclique) et la réalité économique « de terrain » ou l’argent ne circule pas. L’ennui c’est de voir « quand » ça va pêter. La seule chose qui tient les marchés « en l’air » c’est les politiques monétaristes hyper agressives de la BCE / FED /BoJ. Le « risk free » et les autres taux étant anormallemennt bas, il se produit un effet de « crowding out » vers les marchés, seule source de « rendement » pour toutes ses liquidités artificielles.

    • « Bref tout indique une décorellation totale entre les marchés (pourtant souvent considéréss comme un indicateur procyclique) et la réalité économique « de terrain » »

      Quels marches? quels terrains?
      des marches il en existent des centaines, pas tous correles entre eux, loin de la. Comment peut-on etre conseiller en investissement et parler des marches financiers comme d’un tout uniforme?

      • 1/ Je crois qu’Alexis Chevalier parlait des principaux marchés boursiers (l’essentiel de la capitalisation boursière se trouve aux Etats-Unis en Europe et au Japon). Certes tout ne monte ou ne baisse pas en même temps et avec la même ampleur mais quand les indices partent dans un sens, cela veut dire que le gros des valeurs le composant part dans le même sens. Donc si vous pensez comme Thibault Doidy de Kerguelen que la hausse de ces marchés boursiers est entretenue par l’inflation monétaire, donc largement artificielle et non soutenable, il est légitime de rester à l’écart ou d’en sortir afin d’échapper à la chute quand vous n’êtes pas capable d’en connaître la date exacte ni de faire le tri entre les valeurs qui vont continuer à monter et celles qui vont dévisser. Maintenant, si vous pensez être suffisamment devin pour être capable de détecter précisément quel actif va monter ou baisser et quand, et ce par tous les temps, alors vous n’avez pas à vous soucier des avis de professionnels comme Doidy de Kerguelen. Mais ce genre de capacités n’existe pas, n’en déplaise à tous les boursicoteurs du Dimanche qui se prennent pour des petits génies de la Finance.

        2/ « Comment peut-on etre conseiller en investissement et parler des marches financiers comme d’un tout uniforme? »

        Vous avez mal lu. Thibault Doidy de Kerguelen ne met pas tous les marchés dans le même panier :

        « je vous recommande de sortir des investissements financiers pour vous concentrer sur des investissements tangibles, solides, pérennes, qui auront demain, quelle que soit la monnaie en cours et son taux de conversion, une valeur d’échange basée sur leur intérêt et non pas sur la spéculation financière. »

        Pas besoin de traduction.

        • « je vous recommande de sortir des investissements financiers pour vous concentrer sur des investissements tangibles »

          je suis desole, mais pour moi, la phrase ci-dessus signifie qu’il faut sortir de tout investissement financier!

          Inutile d’etre un devin pour reperer les pays sainement geres et diversifier son portefeuille sur les marches actions et obligations de ces pays…

          • @ F. Bastiat, vous nous intéressez ! Pouvez vous vous faire plus précis et moins « jésuitique » dans vos remarques et suggestions?

          • Desole pour l’agressivite, c’est juste que je deteste voir des gerants de portefeuille qui ratent le coche et se justifient en disant que le marche devient fou. C’est trop facile. Quand on est un professionel, on accepte d’etre juge sur la performance par rapport au marche (marche qu ‘on definit a l’avance)

            Le marche reflete les choix rationels de la majorite. Dire que ca va peter, c’est bien beau mais c’est trop facile: les cassandres qui disaient ca va peter de 2003 a 2008 pour finalement dire en 2008 « je vous avez prevenus », ca sert a rien.

            En tant que professionel de la finance je pense qu’il faut savoir offrir une solution a ses clients. Dire de sortir du marche (donc se mettre en cash) est irresponsable, notamment quand on se base pour cela sur des politiques monetaires potentiellement hyper inflationistes, qui detruiarait le patrimoine de tous ceux qui se sont mis en cash. Quand a l’or, son role de hedge contre l’inflation n’est pas au top dernierement.

            En tant que professionel de la finance, je proposerai a mes client un portefeuille diversifie d’obligations de pays emergents (sur la base des indices JPM EMBI GD et CEMBI GD, desquels je suuprimerai ou ajouterai quelques pays et changerait quelques ponderation pour refleter mes esperances en fonction de chaque pays). Pour la partie actions, je leur proposerait un portefeuille diversifie d’actions de Frontier Market, de marche emergents, de small cap US et de tech stocks US.

          • En actions françaises, il y a de belles valeurs dont le CA et la part de marché progressent, comme L’Oreal ou Danone, n’en déplaise à M. de Kerguelen. On trouve beaucoup de boîtes avec un PER à prix discount, inférieur à 10 donc rien qu’en dividendes, le rendement est >10%. Ajouté à ça la plus-value quand les actions avaient été achetés à bas prix (j’avais pris des actions de Total à un PER de 5 !), on peut faire de belles marges.
            J’ai également pris des FCP d’actions US, en misant sur un redémarrage durable grâce au gaz de schiste, ça fait bientôt 6 mois et ça m’a plutôt bien réussi.

            Cette méfiance envers le marché action est plutôt excessive, à mon avis. Bien sûr, il faut prendre des précautions pour ne pas trop perdre lors d’une chute à laquelle il faut s’attendre (notamment lorsque les taux directeurs, anormalement bas, remonteront), ne serait ce qu’en déterminant soigneusement des seuils automatiques à mettre.

            Ceci étant dit, je ne suis qu’un boursicoteur qui place son propre argent, si quelqu’un a une solution de placement à fort rendement et faible risque, je suis tout ouïe. Et merci à Bastiat pour ses suggestions intéressantes.

  • Je ne peux qu’abonder dans le sens de F. Bastiat, en particulier concernant : « je vous recommande de sortir des investissements financiers pour vous concentrer sur des investissements tangibles ».

    Une action n’est pas moins tangible qu’un lingot ou une maison. Il s’agit de parts dans les actifs d’une société (qui peuvent être très physiques) et surtout d’un droit de propriété sur ses revenus futurs, qui ne dépendront pas de la politique monétaire (si l’on part du principe que les tentatives de cette dernière pour aider l’économie seront vaines). Je vous invite tous à lire ou à relire la section sur l’Echange et la Valeur dans les Harmonies Economiques de notre ami Frédéric Bastiat :
    http://bastiat.org/fr/echange.html

    Au passage, on en tire une formidable leçon sur le potentiel de Bitcoin ou toute autre monnaie cryptographique, qui n’a absolument pas besoin d’avoir une « valeur physique intrinsèque » pour devenir à la fois une nouvelle monnaie d’échange et de réserve, supérieure à l’or de tous points de vue dans ces rôles même si son potentiel décoratif est inférieur.

    S’il y a bien un « marché financier » qui devrait résister à l’inflation, ce sont les equities. Les entreprises échangeant service contre service au taux « spot » de l’étalon Echange, tant que la productivité, la masse d’échanges et la part absolue du capital dans la rémunération du travail ne diminueront pas, les actionnaires ne devraient pas s’appauvrir.
    Pour le fixed income (les obligations à taux fixe), en particulier à longue échéance, c’est moins évident car leur rendement ajusté de l’inflation dépendra directement de la politique monétaire.

    Croisons simplement les doigts pour que le parasitisme bureaucratique habituel des Etats cesse de laminer la productivité, de remettre sans arrêt en cause la capacité des acteurs économiques à échanger librement (le protectionnisme n’étant qu’un exemple) et de spolier les revenus du capital.

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