Une nouvelle illustration de la lamentable centralisation française.
Un article de l’aleps.
Il y a les pour, il y a les contre. Pour une bonne raison : c’est qu’il y a du pour et du contre.
Le pour, c’est l’impérieuse nécessité pour les étudiants français de pouvoir lire et parler, sinon écrire, en anglais. Il faut en finir avec le français linguistiquement analphabète. L’exception linguistique devient exclusion et isolement. Le contre c’est la nécessité de conserver à la langue française ses qualités culturelles essentielles, qui se faneraient vite dans un enseignement totalement ou partiellement anglophone. C’est aussi l’abandon des relations privilégiées entretenues avec les pays francophones, qui nous adressent de nombreux étudiants souvent de qualité.
Sans doute toute cette analyse peut-elle s’affiner, mais le problème est-il réellement là ?
Le problème est, une fois de plus, la volonté centralisatrice et dirigiste des gouvernants. Jadis ils interdisaient l’anglais (la loi Toubon est toujours en vigueur en dépit de son caractère ridicule), aujourd’hui ils l’imposent. La vraie réforme, comme l’a souligné Jacques Garello dans sa dernière rubrique « Programme », c’est la fin des diplômes d’État, c’est l’autonomie des universités et leur libre concurrence. Alors certaines universités choisiront le 100 ou le 0% anglais, pour tous les enseignements ou pour certains. Quelques grandes écoles sont passées au tout anglais, c’est leur choix, il est respectable. Mais d’autres ont fait d’autres choix. De toutes façons c’est à l’étudiant de choisir, et il choisira bien vite en fonction de ses aspirations et de ses capacités.
Enfin, il ne faut pas oublier que le statut d’une langue dépend des valeurs qu’elle porte. Quand la France portait un message de liberté et de progrès, le français était une langue universelle pour une élite éclairée. Maintenant la France porte depuis des années un message de socialisme interne et de rejet de la mondialisation ; faut-il s’étonner du recul du français chez les jeunes des pays francophones qui ont envie d’entrer dans le grand jeu mondial ?
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Sur le web.
ils ont interdit le breton a nos parents à l’ecole sous peine d’etre battu, maintenant au tour du français de mourir. Et la france qui ne veut pas ratifier la charte des langues minoritaire, je rigole…
Il faut commencer par le commencement !
C’est à dire l’enseignement du français dans le monde. Qu’il s’agisse de lycées français ou d’études par correspondance, y compris d’achat de livres scolaires, les études en français coûtent incroyablement plus cher que celles en anglais ou en espagnol. Ce qui aurait dû être un produit d’appel à parler français est devenu un marché restreint et hors de prix. Pas bon pour la suite …
Puis vient le cursus universitaire. Les universités américaines divisent le programme en « semestres », et permettent d’y insérer la quantité de matière finale que l’on veut. Autrement dit, beaucoup d’étudiants ne le sont qu’à temps partiel : un semestre universitaire où on assimile et réussit un maximum de matières, un semestre de travail n’importe où dans le monde, et éventuellement des « summer courses » pour encore prendre de l’avance ou récupérer du retard. Chacun s’organise, et le diplôme est décroché quand toutes les matières du programme ont été réussies. C’est simple et pratique. En France, on entre à l’université pour 5 ans ou plus, point barre. Il faut vraiment n’avoir rien d’autre à faire et les étudiants qui en sortent n’ont aucune expérience pratique.
Les résultats sont dramatiques pour le commerce extérieur.
L’étranger largement formé à l’anglais ou à l’espagnol va évidemment se tourner, pour ses contacts commerciaux, vers des partenaires dont il possède la langue. Et donc de moins en moins vers la France.
Et l’entrepreneur français sera défavorisé sur les marchés extérieurs par son français monolingue que de moins en moins de gens parlent.
Quant au touriste français, tué d’avance par ces étranges étrangers qui ne parlent pas le français, il voyage surtout … dans les dom-tom !
Constat récent, que ce soit en Turquie, en Afrique du Sud ou en Russie, dans les lieux les plus touristiques : les dépliants sont en anglais, en allemand, en russe, en chinois, en espagnol … et même en néerlandais, mais pas une ligne en français !
Pas étonnant que les français redoutent la mondialisation : ils sont largement handicapés linguistiquement.
En Belgique, pendant ce temps, nos petits francophones sont souvent plongés, dès la maternelle, dans des « classes d’immersion » où la moitié des cours est donné par des professeurs d’expression anglaise, néerlandaise ou allemande (pas des profs francophones au parler approximatif, des « vrais ») Cela donne d’excellents bilingues vers 8 ou 9 ans, de bons trilingues vers 14 ou 15, et de super universitaires Erasmus, où qu’ils aillent.
Et pendant ce temps, la France se demande si quelques cours en anglais ne vont pas pervertir son « exception culturelle »
Je suis d’accord avec vous sur l’intérêt de la flexibilité du parcours américain, cependant il n’est pas exact que les Français sont diplômés sans avoir jamais rien fait de pratique.
J’ai pu observer le contraire : un étudiant français qui va faire son Master 2 au Canada et qui arrive bardé de stages et de jobs étudiants et qui se retrouve avec des gens qui n’ont jamais bossé.
La facilité du marché du travail canadien, réformé avec l’Etat par jean Chrétien il y a 20 ans, y est certes sans doute pour quelque chose.
Il faut arrêter avec le « french bashing » et l’auto-flagellation : les grandes entreprises françaises ont merveilleusement pris le virage de la mondialisation : elles sont souvent leaders mondiaux de leur domaine (l’Oréal, Essilor, St Gobain, Pernod Ricard, Sanofi, LVMH…).
Et ce sont beaucoup de Français qu’il y a à l’intérieur et qui ont porté ces boîtes vers les sommets.
Et on y cause anglais. Comme dans toutes les boites internationales.
Rassurez-vous: il y a des écoles primaires primaires en France où on parle 3 langues; bien sûr pas dans l’enseignement public; pourquoi? d’abord une mauvaise vision à long terme, du conservatisme mal placé vis à vis de notre langue, une structure lourde, engluée dans ses procédures, ratant les points essentiels d’une société en mutation rapide, un corps professoral qui aurait dû être capable d’intégrer des profs étrangers dès le primaire,…
Pourtant TOUS les jeunes diplomes aujourd’hui en France sont mauvais en anglais et ne maitrisent pas d’autres langues, et je parle en connaissance de cause.
Strictement TOUS les jeunes Francais venus faire un sejour en Australie pensent avoir un excellent niveau en anglais et pretendent tout comprendre. Or je me rends toujours compte apres quelques jours qu’en realite ils ne comprennent pas 80% de ce qui se dit (or difficulte de comprehension de l’accent local, c’est le cas meme avec les series americaines a la tele par exemple) et surtout, qu’ils sont incapables de parler correctement c’est a dire sans faire la traduction francais-anglais sans leurs tetes.
Le comparatif avec les jeunes Allemands est incroyables. Ils paraissent etre bilingues en comparaison.
Qui a déjà constaté la réputation et la fréquentation des Alliances Françaises à l’étranger, peut se rassurer sur la persistance de la culture française hors France. J’ai aussi rencontré à Shanghai plusieurs jeunes ayant étudié le Français à l’université; c’est rare, mais ça existe, notre langue est très belle à l’oreille pour les Chinois; cela n’a vraiment rien à voir avec les soi disants valeurs ou non valeurs de nos gouvernements; un vieux Chinois de province m’a parlé en 1994 de Montherlant… Maintenant il ne faut pas se leurrer, l’Anglais est la langue d’échange dans le monde entier; question pratique il faut évidemment que tous les jeunes Français le pratiquent, et correctement – pas comme actuellement -; cela passe par des profs bilingues, ou mieux, venant de pays anglophones à l’école.
Pour ce qui est de la langue, l’anglais est le passeport de tout le monde.
les grandes entreprises francaises leaders dans le monde ? presque aucun salarie provenant de l’universite, presque tous viennent des grandes ecoles. CQFD.
« Französisch über alles »! Qui parle français de nos jours? Quelles valeurs la France défend-elle? Pays décadent qui se croit, bien à tort, le nombril du Monde! Aucune vision, aucun projet digne de ce nom, aucune réflexion sur le devenir de la Société. Pays sans Dieu, sans valeur(s) et sans avenir! Bref, « No Future »!
Pays sans Dieu ?! Comme vous y aller Cher catsforty-five !..
Et puis que veut dire ce vous avez écrit entre guillemets ?
Bonjour, Even. Entre guillemets il était écrit « Le français sur tout » en allemand. C’est une remarque qui a mon avis s’interdit pour un allemand. Bon bref. En ce qui concerne les langues, chaque langue à ses richesses. Alors il faudrait lire Shakespeare or my personal favorit Keats in English, Chateaubriand en français, ou Charles de Foucauld, la France sans Dieu. Absurde. Ou bien Hoelderlin en allemand. Par contre il me semble mieux d’ enseigner » International Tax Law » en anglais. La France a une telle histoire et culture qu’ il ne faut rien craindre. Alors du courage! Karsten
Ce sujet me rappelle un partage qui n’a fait rire que moi sur Twitter avec @BernardPivot1 qui disait :
« Si on étudie Shakespeare en anglais ça me va, mais s’il s’agit de Chateaubriand, ça commence à m’embêter… »
Je lui avais répondu en citant Flaubert qui employait un mot anglais à propos du vicomte :
#Chateaubriand « surtout fameux pour le #beafsteak qui porte son nom »
@BernardPivot1 n’a pas répondu 🙁 Dommage, je trouvais ça drôle !..
Even
C’est dés la maternelle qu’il faut commencer l’apprentissage d’une langue, à l’université, il est malheureusement trop tard. Mais c’est plus sympa de sensibiliser les enfants à « l’art » que de leur donner les armes pour évoluer dans le monde. Je vois plutôt les cours en Anglais à l’université pour tenter d’attirer des étudiants étrangers afin de maintenir des filières obsolètes garantissant des heures de cours les personnels. Par ailleurs, il y a actuellement pas mal de cursus suivis par des « étudiants » ne parlant pas français et un anglais des plus approximatifs servant ainsi d’alibis au système dépassé de nos facs.