Il existe des livres qui valent grâce aux chiffres et statistiques qu’ils donnent. C’est le cas de celui-ci dont le grand mérite est de faire la lumière sur les impacts de la mondialisation en France.
Par Bogdan Calinescu.
Un article de l’aleps.
Jean-Claude Beaujour est avocat et conseiller d’entreprises à l’international. Il voyage beaucoup et a pu constater de visu les grands changements mondiaux de ces 20-25 dernières années. Il fustige – à juste titre – l’incompréhension et l’inconscience des politiques (de gauche et de droite) qui n’ont pas vu l’avènement de la mondialisation. Ou bien ils ont essayé de s’y opposer par le protectionnisme ou autres réglementations qui n’ont fait que fragiliser encore plus l’économie française. Les Français, eux, en profitent. Le déferlement de produits à bas prix dans nos magasins fait leur bonheur. Aujourd’hui en moyenne 12% de leur budget est consacré à l’achat de produits en provenance de l’étranger. Ces achats leur font économiser en moyenne environ 1 000 euros par an. De même, environ 20% des biens et services produits dans l’Hexagone sont vendus ailleurs. Si l’on fermait les frontières, des milliers d’entreprises feraient faillite…
Pour l’auteur, la France pourrait profiter encore plus de la mondialisation. Nous sommes bien d’accord. Du puits Zaeydus découvert au large des côtes de la Guyane française (on estime à 2 Mds de barils de brut les réserves de ce puits) et jusqu’au toute petites entreprises qui ont trouvé des débouchés à l’étranger, la France a ses atouts. Mais n’a-t-elle pas été retenue dans son élan par notre fiscalité et nos réglementations ? La France exporte bien mais mal. Un gros déficit et des destinations toujours européennes : 62% du total des exportations. Entre 18 et 20% de notre PIB est exporté tous les ans ce qui représente environ 7 000 euros par Français. Parmi ces exportateurs, l’auteur déniche quelques entreprises complètement méconnues qui profitent parfaitement du libre-échange. Comme Astelia, une PME rennaise spécialisée dans les sondes téléphoniques et les logiciels (77% de la production va à l’étranger) ou bien Arche, un des derniers fabricants de chaussures de l’Hexagone, qui écoule 73% de sa production à l’exportation. M. Mélenchon et M. Montebourg devraient connaître ces PME. Ils devraient aussi savoir qu’on estime à 4 millions de personnes le nombre de ceux qui travaillent en France pour l’exportation.
Nos politiques donneurs de leçon devraient aussi savoir que la mondialisation enrichit les pays pauvres. La classe moyenne de l’Inde compte actuellement plus de 300 millions de personnes et elle gonfle tous les ans de 10%. Le salaire minimum en Chine a fait un bond de 70% depuis 2008. Et les Indiens et les Chinois investissent de plus en plus au-delà de leurs frontières, y compris en France.
On ne partage pas toutes les propositions de l’auteur pour améliorer la compétitivité française. Il fait trop confiance aux acteurs publics pour cela. Mieux vaudrait libérer l’initiative et l’innovation par une bien moindre interférence étatique. Ce sont les entrepreneurs qui savent le mieux comment s’adapter à la mondialisation.
• Jean-Claude Beaujour, Et si la France gagnait la bataille de la mondialisation…, Descartes & Cie, 2013, 173 pages.
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Sur le web.
Oui et alors? Votre présentation bâclée, décousue, ne donne pas du tout envie de lire ce livre
En Europe, la France pas plus que les autres pays ne peut se défaire des règles contraignantes des traités (Maastricht – Lisbonne), des orientations de la Commission européenne qui s’avèrent contraire à l’intérêt souverain des pays. S’ajoute la mondialisation féroce contre laquelle les Etats trop endettés ne peuvent lutter.
Au niveau européen, il ne sert donc à rien de focaliser l’analyse économique, sociale… sur un seul pays, car tous sont encordés les uns aux autres, comme le sont les alpinistes sur une pente rocheuse, la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne ont dévissé, les autres dévisseront à leur tour dans la courte période à venir.