Le rappeur Orelsan est condamné pour injure et provocation à la violence à l’égard des femmes. Parce que la liberté d’expression, c’est bien, sauf pour les autres.
Un billet d’humeur de Baptiste Créteur.
Orelsan est un rappeur caennais qui a, il faut bien l’avouer, parfois recours à la provocation dans ses chansons. Il y raconte des histoires, tantôt personnelles, tantôt fictionnelles ; parfois, il s’en prend aux fonctionnaires, aux parisiens, aux campagnards, aux femmes. Des associations de contrôle de la pensée, de l’art, des médias et des idées sont heureusement là pour éviter que ne vienne l’idée à ses auditeurs de battre leur femme et lyncher des fonctionnaires.
Non, Orelsan ne respecte pas les règles de la langue de bois. Il n’a sans doute rien contre les femmes, mais s’il lui vient l’idée de faire une chanson en donnant une image peu reluisante, il met cette idée en musique, risquant ainsi de pervertir la France entière. Merci aux militants associatifs de la bien-pensance de l’empêcher de nuire.
Je tiens, pour aider ces associations dans leur lutte contre la liberté d’expression, à signaler à leur attention les chansons horriblement discriminantes de Mickaël Youn, qui incite à la haine des roux et des Savoyards ; de Max Boublil, ouvertement sinophobe et qui relaie des clichés racistes et antisémites ; la violence crue de Girlfriend de TTC ; l’image de la femme véhiculée par Booba ; les invitations répétées au suicide du Klub des Loosers ; Giédré qui lutte ouvertement contre la bonne démographie française. Sans même mentionner Didier Super, et des tas d’autres que les vigiles de la pensée connaissent sans doute mieux que quiconque.
Heureusement que nous pouvons aujourd’hui compter sur ces groupes de pression pour protéger les bonnes moeurs, comme nos parents et grands-parents pouvaient compter sur les détracteurs de Serge Gainsbourg qui osait se rire de la Marseillaise. Comme nos ancêtres plus lointains pouvaient compter sur les détracteurs des Lumières.
En quoi limiter la liberté d’expression aujourd’hui est-il moins grave que le faire hier ? On condamne une Å“uvre d’art qui n’est pas dans l’air du temps, un texte misogyne à l’heure de la théorie du genre. Personne n’oblige les sympathiques militants de ces associations à écouter Orelsan, qui d’ailleurs, bon joueur, leur dédie quelques lignes dans Suicide social :
Adieu, ces associations bien-pensantes / Ces dictateurs de la bonne conscience / Bien contents qu’on leur fasse du tort / C’est à celui qui condamnera le plus fort
Adieu lesbiennes refoulées, surexcitées / Qui cherchent dans leur féminité une raison d’exister / Adieu ceux qui vivent à travers leur sexualité / Danser sur des chariots, C’est ça votre fierté ?
Les Bisounours et leur pouvoir de l’arc-en-ciel / Qui voudraient me faire croire qu’être hétéro c’est à l’ancienne / Tellement, tellement susceptibles / Pour prouver que t’es pas homophobe faudra bientôt que tu suces des types
Ces associations n’existeraient sans doute pas aujourd’hui si des artistes n’avaient pas fait émerger la cause féministe et la défense des droits des homosexuels, pour ne citer qu’eux. Ceux qui luttaient hier contre le « conservatisme » qui restreignait la liberté d’expression la restreignent aujourd’hui au nom du « progressisme ».
Car il y a bien une cause à défendre dans ce cas, et c’est justement celle de la liberté d’expression ; de la même façon qu’il faut la défendre parfois contre quelques intégristes. La liberté d’expression est aujourd’hui entravée par des procès plus que par des cocktails molotov.
«Je ne suis pas en train de faire un discours politique», «c’est une chanson, je ne suis pas en train de donner mon avis», avait expliqué Orelsan
Les élus opposés au mariage homosexuel sont devenus homophobes. De la même façon qu’une dénonciation – maladroite, certes – de la culture de la complaisance et de l’excuse passe automatiquement pour raciste. Le jeu politique, plutôt que de s’intéresser aux principes et valeurs – et, accessoirement, aux vrais problèmes du pays – se résume à la construction d’hommes de paille pour mieux enfoncer des portes ouvertes : le racisme, l’homophobie, la misogynie, la violence envers les femmes, c’est mal. Mais la censure ne contribuera pas à lutter contre eux, au contraire.
Les idées nauséabondes ne sont dangereuses qu’en l’absence d’hommes pour en défendre de meilleures. (Ayn Rand)
Et pour défendre de meilleures idées, mieux vaut ne pas compter sur des associations dont l’activité se résume à peu près à occuper l’espace médiatique et toucher des subventions.
On a une liberté d’expression si on est adoubé par le système et si nos motifs, notre vie sont compatibles du mainstream.
Bon… Orelsan je ne suis pas fan, et encore moins de ce qu’il fait aujourd’hui.
Pourquoi taper sur lui et pas sur d’autre ? (D’ailleurs pour ce qui est de l’image de la femme, je pense que le Klub des loosers est bien pire) Je pense que c’est simple, c’est connu, ça à eu un certain écho médiatique, y’a eu un soit disant « buzz » sur cette très vielle chanson qui, il me semble, ne figure sur aucun album et n’est pas jouée en concert, donc forcément les associations qui n’ont quasiment aucune raison d’exister en profite.
Pour revenir au Klub des loosers, je pense que c’est pire sur l’image véhiculée de la femme, peut être parfois plus subtil, moins cru, moins direct, mais surtout c’est moins connu, donc totalement innutile.
Bref, moi je retourne lire Schopenhauer.
« Pour prouver que t’es pas homophobe faudra bientôt que tu suces des types »
Ouais, c’est pas facile à avaler mais c’est bien ça, la normitude obligatoire.
J’ai lu jusqu’à là : « des associations de contrôle de la pensé » et puis j’ai arrêté.
Dommage, vous auriez pu prendre du recul quand au délitement actuel de la fRance…
J’ai lu jusqu’à là : « des associations de contrôle de la pensé » et puis j’ai arrêté.
lol
c’est avec des gens dans le déni ; ou qui au mieux rejette en bloc toute autre façon de penser que ce qu’il pense être juste que les libertés reculent peu à peu.
Vous pouvez penser ce que vous voulez de l’article, mais faire un blocage comme ça est la meilleure démonstration de ce que dénonce l’article.
Mr Creteur reste très factuel, l’article est bon ; le rejeter est étrange.
CQFD
Super… J’ai mangé du saucisson et puis j’ai arrêté…
1000€ avec sursis !!! Paye ton atteinte à la liberté d’expression.
La chanson est toujours sur le net, sur les sceuds.
A la limite, il devra réfléchir lors des concerts, encore que ça lui rapportera toujours plus de la jouer.
Et puis c’est bien le droit de tout à chacun que de se plaindre de l’autre. NTM en a souvent fait les frais.
On peut s’en plaindre, mais de là à être reconnu coupable par la justice, c’est une autre histoire. C’est une atteinte à la liberté d’expression.
On commence avec des amendes et on finit avec des Goulags, l’URSS, Pol Pot et Mussolini l’ont suffisamment montré.
Orelsan est un bon rappeur, ces textes sont souvent très bien écrit.
Si on lui tape dessus pour des textes de fictions, j’aimerais bien qu’on tape aussi sur hollywood, qui incite à la violence, à la guerre et montre parfois des comportements bizarres.
On vit vraiment dans un pays où la dictature de la bienpensance fait son Å“uvre…
à quand le ministère de la pensée de Orwell ??
Orelsan n’est pas prescripteur de comportement, mais il a le vent en poupe, est créatif, autodidacte et sort du moule ; raison suffisantes pour exercer le sport national qui consiste à niveler par le bas et à la soumission à un modèle de domination où toute influence qui ne va pas dans le sens de l’élite doit être neutraliser.
Vive la police de la pensée !!
Mais, mais, mais, au fait, et les plaintes contre les rappeurs issus de la diversité ? On a des nouvelles ?
Bien que j’apprécie que très moyennement le style de musique de monsieur ;Je trouve insupportable que l’on empêche de parler librement!!!Le puritanisme à l’anglo-saxonne non merci!
Oui à la liberté d’expression totale. Je suis sorti récemment de prison où j’avais été jeté par la justice française pour me punir d’avoir écrit et publié sur la Toile un roman et de courts récits pédophiles et antiféministes. Quatre mois et demi de zonzon pour des textes de fictions c’est cher payé !
On ne peut s’empêcher d’imaginer quel eut été le jugement si Orelsan était originaire du 9-3, plutôt que de Caen.
Je ne peux m’empecher de poster ce lien qui montrent les subventions dont bénéficie SOS Racisme cette saloperie de pompe à fric du contribuable:
http://www.observatoiredessubventions.com/2010/les-subventions-a-sos-racisme/
En gros, les recettes c’est:
– 98% de subventions
– 2% de cotisations
« Lorsque tu te heurtes à l’impudence d’un homme, demande-toi de suite: « Peut-il y avoir un monde sans êtres impudents? » Cela ne se peut. Ne demande donc pas l’impossible; car cet homme est précisément un de ces impudents qui sont nécessairement dans le monde. » »
Marc Aurèle
Quand on voit que la justice est engorgée et lente sur des questions graves et qu’elle prend le temps délibérer sur des textes, c’est minable. Il y a des gens qui ont été frappés physiquement, spoliés menacés, violés, et qui doivent attendre pour voir leur cas passer en justice que l’on juge de la légalité de textes artistiques. Comment peut t’on tolérer un tel manque de sens des priorités dans ce pays?
Magnifiquement dit
Combien d’années s’est-on interrogé sur la mort au cour de son arrestation d’un criminel qui avait juré de ne pas se faire reprendre vivant?