L’État français est drogué à la dépense publique, au point de tuer le secteur privé. À 57%, n’est-on pas tombé depuis longtemps dans le socialisme ?
Par Michel Albouy
La taxe à 75% sur les salaires supérieurs à un million d’euros n’y suffira pas, les autres taxes non plus du reste ! Avis aux amateurs du plus d’impôts ! Le ratio de la dépense publique sur PIB devrait passer à 56,9% en 2013. Ce chiffre peut paraître anodin et un brin technocratique pour tous ceux qui sont victimes de la panne de croissance et d’emplois (à commencer par les jeunes) de la France ; il révèle pourtant mieux qu’aucun autre chiffre la véritable situation économique de notre pays – et son orientation collective – drogué à la dépense publique.
Car là est véritablement le problème de la France d’aujourd’hui en ce début de 21e siècle. En effet, à ce stade de la dépense publique, on peut se demander si la France n’est pas en train de devenir un vrai pays socialiste, au sens – non péjoratif du terme – où l’essentiel de l’économie est davantage orienté par la dépense publique que par celle des décideurs privés (entreprises et ménages).
Comprenons-nous bien : 57% du PIB est aspiré et refoulé – on n’ose pas dire géré – par la puissance publique dans l’économie. Deux questions se posent à cet égard : (a) dans quelle mesure l’aspiration marche bien (quid de la fraude fiscale et de la justesse de l’effort demandé aux cotisants ?), et (b) dans quelle mesure la répartition de la manne ainsi collectée est efficiente sinon efficace ? À ces deux questions, on peut être dubitatif. Voilà de beaux chantiers pour la Cour des comptes !
À noter que celle-ci s’est déjà penchée sur la dépense publique d’éducation et nous verrons si ses conclusions, pourtant édifiantes, seront suivies d’effets… L’État n’est malheureusement pas le seul en cause dans cette dérive de la dépense publique. Les collectivités locales ne sont pas en reste, ainsi que d’autres acteurs publics. Bref, le toujours plus de dépenses publiques est maintenant arrivé à son apogée et à moins d’infléchir sa progression, notre pays risque de s’appauvrir et le chômage s’aggraver.
Ce chiffre de 57% relativise également le faux procès intenté de façon récurrente aux accusés d’un « ultra libéralisme » – qui pointerait également son nez à travers la Commission de Bruxelles –, toujours invoqué par les gardiens du temple du « modèle français » et grands supporteurs du toujours plus de dépenses publiques. La question, au stade où nous en sommes, n’est plus de savoir si on doit choisir entre l’économie de marché (le grand méchant marché) et l’économie administrée (le gentil administrateur public), mais de savoir si oui ou non on va commencer à infléchir la courbe galopante de la dépense publique qui nous plombe tous, jeunes et vieux. Et cette question est moins sexy que les vrais-faux débats récurrents sur le plus ou moins d’État assaisonnés du rôle plus ou moins néfaste des marchés financiers sur l’économie.
Par ailleurs – et cela est bien le plus triste –, l’extraordinaire augmentation de la fiscalité sur les revenus des Français et les entreprises avec la présidence Hollande, que l’on croyait stabilisée en 2013 (mais qui devrait continuer son chemin en 2014 ?), ne devrait pas permettre de réduire notre déficit public et notre dette. Un comble pour tous les fonctionnaires de Bercy qui, armés d’une calculette financière, calculent – toutes choses étant égales par ailleurs – l’augmentation des impôts et taxes diverses de façon à équilibrer tendanciellement le déficit du budget à 3% pour satisfaire à Bruxelles.
Tel Sisyphe, nos fonctionnaires de Bercy sont condamnés à un travail inutile et vain : celui de s’abrutir à rouler deux rochers (la dette et le déficit) éternellement. Car là est bien le problème : le raisonnement « toutes choses étant égales par ailleurs » ne tient pas, car il fait fi du comportement des acteurs. Que ce soit pour l’ISF, l’impôt sur le revenu ou celui sur les sociétés, les acteurs s’adaptent pour échapper à un État prédateur ; sans parler de la ponction réalisée sur le pouvoir d’achat des ménages, qui se répercute sur la consommation et qui impacte les recettes de TVA.
Et la rhétorique sur le patriotisme économique cher à nos édiles de droite comme de gauche n’y pourra rien. On devrait se souvenir à cet égard de la rhétorique de l’URSS qui vantait les mérites de l’ouvrier Stakhanov pour promouvoir l’ardeur au travail avec les résultats que l’on sait. Bref, l’incantation ne suffira pas à redresser la barre de notre économie et la dérive de nos dépenses publiques.
La dépense publique nous plombe. Voilà ce dont il faut être persuadé et nous devons en tirer les conséquences. Du reste, si elle était la solution, nous serions les grands gagnants de la compétition internationale ! Alors, pourquoi ne pas revoir nos dogmes ? La France a encore beaucoup d’atouts – mais pour combien de temps ? –, et il est encore temps de réagir. Mais pour cela il faudrait des décisions courageuses et baisser drastiquement les dépenses dans les secteurs non prioritaires pour notre futur. Mais cela signifie faire des choix difficiles politiquement, surtout pour un président de gauche et qui de plus a toujours privilégié la synthèse œcuménique au sein de son parti. Mais 57% est-ce bien raisonnable ?
« baisser drastiquement les dépenses dans les secteurs non prioritaires pour notre futur » : c’est précisément parce qu’ils sont prioritaires qu’il convient de privatiser certains secteurs en urgence, pour qu’ils échappent à la stupidité et la nocivité des politiciens et des fonctionnaires de l’Etat obèse.
Les sept secteurs économiques à privatiser d’urgence : éducation, santé, retraite, logement, énergie, transport, culture.
Hollande n’a acunement envie de baisser et la dépense publique et l’impôt. Dernière idée en date de nos arriérés mentaux : assujettir les successsions et donations aux prélèvements sociaux. Le progrès social est à ce prix, n’est-ce pas ? Source : http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20130607trib000769145/faut-il-soumettre-les-successions-aux-prelevements-sociaux-.html.
Autre bonne nouvelle. Selon Pépère 1er, qui est passé par l’école des ânes, la crise de l’Euro est derrière nous. Comment faire confiance à cet imbécile heureux ? Source : http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20130608trib000769157/la-crise-de-la-zone-euro-est-terminee-pour-francois-hollande.html
Hélas, la pression fiscale tend à augmenter (quoique… http://www.contrepoints.org/2013/06/08/127190-la-france-en-etat-dalerte-rouge-fiscale-cachez-vos-economies) et va probablement encore augmenter, le PIB est récession, aucune décision de réduction de la dépense publique n’est ni prise ni sérieusement envisagée, conclusion, 2013 va pulvériser ce chiffre et 2014 risque de voir le cercle vicieux (prélèvements obligatoires asséchant l’économie) continuer. Bref, le crash est pour bientôt.
A force, ils finiront par appliquer les prélèvements sociaux sur les biens de consommation en sus de TVA. Nous avons de quoi être très inquiets face à cette équipe d’une médiocrité indiscutable.
Sans aller vers la 6eme République , il faudrait déjà réformer le système électoral de la 5eme . En effet , faute de pouvoir faire en sorte que tous ceux qui sont élus soient un peu compétents il me semble que le combat contre une élection « à vie  » , donc à caractère « professionnel » ,peut être obtenu par la limitation à deux mandats et le cumul accordé seulement pour des fonctions données Comme il ne faut pas compter sur les élus pour voter une telle réforme , seul un référendum populaire peut être envisagé , malgré les difficultés qui ne manqueront pas de survenir
Pourquoi parler de dépenses publiques alors que ce sont avant tout, les couts publics (salaires et frais de fonctionnements des fonctionnaires et assimilés) qui plombent le pays. Il y en a bcp trop et ils tiennent le pays. Comment faire disparaitre 30 à 40% des fonctionnaires sans bloquer le pays?
Si ça bloque le pays pendant moins de 6 mois ça resterait über-rentable et en 1 an la France serait nettement mieux. Et c’est à 30 à 40 % qui peuvent partir, c’est 50 % : la quasi-totalité de la territoriale et du para-public, 40 % des enseignants, 50% du reste hors armée, police & justice.