En récession, faut-il faire confiance à la destruction créatrice ?

Surtout en période de récession, faire confiance à l’innovation et à la destruction créatrice est un impératif.

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En récession, faut-il faire confiance à la destruction créatrice ?

Publié le 9 juin 2013
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Surtout en période de récession, faire confiance à l’innovation et à la destruction créatrice est un impératif.

Par Le Minarchiste, depuis Montréal, Québec.

Le magazine hebdomadaire The Economist a maintenant une nouvelle chronique intitulée « Schumpeter » en l’honneur de l’économiste Joseph Schumpeter, connu pour sa fameuse théorie de la destruction créatrice.

Voici un résumé de cette théorie (Wikipedia):

Les crises ne sont pas de simples ratés de la machine économique ; elles sont inhérentes à la logique interne du capitalisme. Elles sont salutaires et nécessaires au progrès économique. Les innovations arrivent en grappes presque toujours au creux de la vague dépressionniste, parce que la crise bouscule les positions acquises et rend possible l’exploration d’idées nouvelles et ouvre des opportunités. Au contraire, lors d’une période haute de non-crise, l’ordre économique et social bloque les initiatives, ce qui freine le flux des innovations et prépare le terrain pour une phase de récession, puis de crise.

La destruction créatrice désigne le processus de disparition de secteurs d’activité conjointement à la création de nouvelles activités économiques.

Joseph Schumpeter

Les récessions exposent les faiblesses de certains modèles d’affaires vétustes, elles créent de nouvelles opportunités et tuent les mauvaises habitudes, laissant le champ libre aux nouvelles idées innovatrices. Les facteurs de production peuvent être rachetés à ceux qui les utilisent mal par ceux qui les utiliseront mieux.

Les exemples sont nombreux.

DuPont a investi massivement en recherche et développement et a engagé des scientifiques qui étaient au chômage durant la Grande Dépression. Vers la fin des années 1930, 40% de ses ventes provenaient de produits qu’elle avait développés durant la dépression, tels que le nylon et le caoutchouc synthétique.

Les entreprises qui ont pris leur envol durant la Grande Dépression sont nombreuses, incluant Revlon, Hewlett-Packard, Polaroid et Pepperidge Farms.

C’est quand l’Union Soviétique s’est effondrée, plongeant la Finlande en sérieux problèmes économiques, que Nokia a décidé d’abandonner 90% de ses lignes d’affaires pour se concentrer sur les télécommunications, surtout sur la téléphonie sans-fil, industrie dont elle est devenue l’un des leaders.

Une étude de Bain Capital Group sur la période 1985-2001 a démontré que les fusions/acquisitions réalisées durant les récessions ont généré un rendement environ 15% supérieur à celles faites durant les périodes de croissance économique.

La Fondation Kauffman, laquelle étudie l’entrepreneuriat, mentionne que la moitié des entreprises du Fortune 500, incluant FedEx, CNN et Microsoft, ont été fondées soit durant des récessions soit durant des périodes de faiblesse économique. La plupart de ces entreprises sont apparues à partir d’idées qui ont révolutionné leur industrie.

Comme le disait Schumpeter : « The essential point to grasp is that in dealing with capitalism we are dealing with an evolutionary process. » Imaginez l’efficience et la superbe complexité de la sélection naturelle appliquée à l’économie. Imaginez la chauve-souris sans son système de guidage ultra-son, la girafe sans son long cou pour atteindre les feuilles élevées, le caméléon sans son camouflage, une araignée sans sa capacité à tisser des toiles ou le hérisson sans son système de défense. Ces « innovations » sont le fruit de l’évolution sous la pression de l’environnement, de la compétition pour la survie.

La destruction créatrice ne fonctionne pas dans une économie socialiste. L’État y a le monopole et n’a aucune pression compétitive pour stimuler l’amélioration de la productivité par l’innovation. C’est ce qui a été observé en Union Soviétique après la chute du rideau de fer. On y a observé de la machinerie agricole fonctionnant avec des moteurs à vapeur développés dans les années 1920.

L’industrie pétrolière soviétique fut aussi un cas spectaculaire démontrant ce qui se produit en l’absence de destruction créatrice. Les technologies utilisées dans les années 1980 dataient des années 1950, allant du simple outil de forage jusqu’aux activités de raffinage. Le matériel de forage était primitif ; incapable de dépasser 3.000 pieds sans se briser (ce qui est un problème majeur lorsque la plupart des gisements restants dépassaient cette profondeur).

En somme, s’il y a un côté positif dans une récession, c’est bien la destruction créatrice. Celle-ci est un moteur d’innovation et d’amélioration de notre niveau de vie. C’est pourquoi il faut s’opposer aux plans de relance et aux bailouts, lesquels agissent comme du sable dans l’engrenage de la destruction créatrice et du capitalisme. Les gouvernements pensent que par leur interventionnisme, ils peuvent enrayer les cycles économiques, comme le suggérait Keynes. Ce faisant, ils ne font que les amplifier !

Il est certain que la destruction créatrice crée du chômage temporaire. Les travailleurs dont les compétences sont rendues obsolètes par une innovation technologique entrent dans une période de transition où l’on verra ces ressources humaines être allouées à d’autres activités dans l’économie. La mobilité des travailleurs n’étant pas parfaite, cette transition est parfois difficile, mais c’est le prix à payer pour le niveau de vie dont nous bénéficions grâce au capitalisme.

Il serait stupide de stopper l’innovation et le progrès au nom de la protection de ces emplois archaïques. C’est pourtant ce que l’on fait lorsque l’on empêche le libre-marché de fonctionner.

En terminant, voici une excellente illustration de ce phénomène, tirée d’un article de W. Michael Cox et Richard Alm:

 

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  • Tant que nos états gauchistes, démagoqiques, voudront à tout prix soigner le chômage, comme un médecin soignerait le thermomètre plutôt que le patient, la situation ne va que se détériorer. L’argent dépensé en acharnement thérapeutiques sur des mammouths agonisants sera – encore et toujours – celui du contribuable, les consommateurs et les entreprises vont se terrer, et surtout ne plus innover.
    Tout maître nageur sait que pour aider un noyer, il faut parfois l’assommer. Tant que les joyeux mages du protectionnisme, du « made in France », de la taxation folle, du maintien en vie de vieilles boites à l’agonie ne seront pas assommés, l’emploi survra la courbe descedndante de l’économie.

  • Çà me fait rire, un bombardement répond aussi à la théorie de Shumpeter, C’est donc une sorte de sacrifice de l’existant pour ne voir que le neuf et nouveau. Cette logique ne cultive qu’une part très limité de la connaissance et ne prépare pas face à l’avenir, c’est juste une logique presse-citron.

    Bref on y raserait les monuments historiques, y compris la tour Eiffel !

    • Vous raccontez n’importe quoi. Un bomardement, la destruction d’un monument n’ont rien à voir avec la destruction créatrice de Shumpeter.

      Cela n’a rien à voir avec un sacrifice. Il s’agit de nouveaux procédés, services ou tecnologies qui rendent les anciennes obsolètes et non-compétitives, et les font donc, sauf intervention de l’état, disparaître.

      Les chantres de la destruction il faut plutôt les chercher chez les socialistes de tous bords, qui font plonger nos sociétés depuis au moins la seconde guerre mondiale.

      Ou bien pensez-vous qu’il faille maintenir chaque emploi sous perfusion, au frait de la société toute entière?

      Le choix de votre pseudo est bien malheureux.

      • Je ne suis pas pour maintenir l’emploi contre évolutif, mais je suis pour une évolution plus réfléchie, car un humain formé en plusieurs dizaines d’années ne deviens pas obsolète comme une simple technologie.

        Le centime d’économie fait plus de dégât que l’évolution technique.

        • Marx lui-même, excusez du peu, dans « LE CAPITAL » Livre I, Préface 1, préface de la première édition :  » Dans toutes les autres sphères, nous sommes, comme tout l’ouest de l’Europe continentale, affligés et par le développement de la production, et aussi par le manque de ce développement ».

        • La seule réflexion pour une évolution plus réfléchie sera de suivre la théorie de l’évolution darwinienne. Le reste est faribole. Sa traduction dans les faits :
          Exploration des gaz de schistes, c’était possible il y a 5 ans. Développement des OGM, c’était réalisable il y a 15 ans.
          Evitement des énergies nouvelles sans issues.
          Moindre imposition des entreprises qui cherchent.

        • « Je ne suis pas pour maintenir l’emploi contre évolutif, mais je suis pour une évolution plus réfléchie, car un humain formé en plusieurs dizaines d’années ne deviens pas obsolète comme une simple technologie. »

          Il n’est pas obligé de se laisser aller à cette issue, il peut continuer à se former durant sa vie professionnelle.

    • Bombarder les villes, c’est plutôt la théorie keynésienne…

    • Raser la tour Eiffel serait sans effet, sauf à considérer que la seule vocation de la France est touristique.
      C’est méconnaitre que les cathédrales gothiques sont bâties sur d’autres constructions qui furent rasées.
      C’est méconnaitre que le première révolution industrielle d’Europe, autour de l’an mil, celle des moulins à eaux à due raser les tours Eiffel de l’époque.
      Ce conservatisme dans le formol est pathétique.

    • Sans bien sur prôner les bombardements, il est d’observation basique que des pays détruits, donc en nécessité de reconstruction, n’ont pas à s’embarrasser d’un passé pesant et désuet.
      Je verrais comme moins catastrophique l’inauguration d’une usine remarquablement productive que le ..ème musée dont se targuent élus locaux et nationaux.

  • Rien d’autre que l’évolution darwinienne. Si vous observez une « zone industrielle » existante, à l’instar de la ZIPEC, Zone Industrielle du Plessis(Robinson) et Clamart, vous observerez :
    Qu’au haut moyen-âge on y faisait paitre les cochons demi-sauvage, les habitats étaient situés en partie basse, pour Clamart notamment. Dans cette partie du plateau, les forêts on ensuite été exploitée pour le charbon de bois à destination de Paris, peu distant et accessible en pente descendante. Puis les bois devinrent des champs de blé pour partie et l’exportation vers paris des grains. Puis des moulins à vents ont été crées pour transformer les grains en farine, toujours à destination de Paris. Une briqueterie fut plus tard édifiée, visible jusque dans les années 50. Puis des activités furent implantées dans la ZIPEC des années 60 dont DANONE, plus tard les trois sièges sociaux de Bouygues. etc… Bref, une évolution bien darwinienne, qui va du plus primitif, du plus élémentaire, au plus élaboré, au plus abstrait. Souventes fois la partie ressemble au tout.

  • Faire confiance aux entrepreneurs, donner la foi aux citoyen pour qu’ils puissent s’exprimer au moment où ils peuvent etre utile au collectif.
    Comme j’ai déjà dis « la marrée de l’activité fait que les starts-up surfent sur la vague, puis s’éteignent, puis renaissent à la prochaine vague, s’adaptant à la houle avec une insolante précision. Les grandes et vieilles entreprises ne sont pas taillées pour ces mers, et frôlent de briser leurs quilles à chaque creux ».

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