Le tête-à-tête de ce week-end entre Barack Obama et le Président chinois Xi Jinping aura été un fiasco américain.
Par Guy Sorman.
Le tête-à-tête, le 8 juin en Californie, entre Obama et le Président chinois Xi Jinping aura été un fiasco américain. Obama, fidèle à une longue tradition de naïveté culturelle, avait cru qu’il pourrait créer une relation personnelle avec son homologue chinois et que sa bonne volonté serait forcément récompensée. Lourde erreur dans l’analyse qui n’est pas sans rappeler un discours d’Obama au Caire, il y a quatre ans, quand le Président américain tendit une main ouverte aux islamistes et aux dirigeants iraniens.
Les dirigeants chinois, pas plus qu’islamistes, ne partagent les valeurs occidentales du dialogue, de la négociation et du compromis. Xi Jinping a déjà publiquement fait savoir que ces valeurs occidentales n’étaient pas universelles et certainement pas chinoises. Le Parti communiste chinois ne poursuit qu’un seul objectif, rester éternellement au pouvoir dans une Chine toujours plus puissante. Pour y parvenir, tous les stratagèmes sont bons, y compris le vol de la propriété intellectuelle des Occidentaux, les menaces militaires contre Taïwan, l’Inde et le Japon, la corruption comme système de gouvernement à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine. La rencontre avec Obama ne pouvait qu’illustrer le malentendu culturel. Ce qui n’est pas rassurant. Car il n’existe en ce moment aucun lieu, aucun moyen de gérer ni de résoudre un quelconque conflit qui irait s’aggravant entre la Chine et l’Occident.
Et l’Occident serait tout aussi désemparé si le Parti communiste chinois s’effondrait. Cette hypothèse est-elle envisageable ? Oui, bien entendu. Mais le Parti ne disparaîtra pas sous les assauts d’une poignée de dissidents démocrates, presque tous en prison ou en exil. Le Parti ne disparaîtrait que s’il se retrouvait soudain incapable d’acheter la loyauté des gouverneurs de province, des maires des grandes ville, des dirigeants de l’armée, des grands entrepreneurs – et de leurs complices hors de Chine. On entend souvent que le pouvoir du Parti est indexé sur le taux de croissance chinois : certes, mais parce que la croissance procure aux dirigeants les moyens d’acheter l’allégeance de ses sujets.
On doutera que le dialogue entre Obama et Xinping ait évoqué tous ces sujets. Mais, Alléluia !, pour masquer le fiasco, les deux Présidents ont fait état de leur convergence de vues sur le réchauffement climatique : ce qui n’engage à rien. Si le réchauffement n’existait pas, il faudrait l’inventer pour fournir matière à communiqués de chefs d’État.
Le sommet Obama-Xi Jinping à peine achevé, on apprend que le frère de Liu Xia, épouse de Liu Xiaobo – elle-même incarcérée depuis bientôt trois ans –, était condamné par un tribunal fantoche de Pékin, à onze ans de prison pour « corruption ». Liu Hui a le tort d’être le frère de Liu Xia qui a le tort d’être l’épouse du prix Nobel de la Paix : un crime de sang assurément. Et un verdict qui résonne comme une claque à Obama.
—
Sur le web.
—
« Si le réchauffement n’existait pas, il faudrait l’inventer »
Ben justement.
Il n’existe pas.
Le grand espoir officiel de renouveau économique occidental mondial repose sur le succès économique des actions entreprises par une dictature politique écrasant volontiers l’intérêt individuel au nom du « bien social ».
Ces actions demeurent mystérieuses pour les potentats occidentaux qui défendent la transgression des intérêts individuels au nom du même « bien social » pourtant.
C’est ce que je lis dans cet article en tout cas.
Je trouve assez étonnant que Hollande Obama soient présidents en même temps. Ils ont petit coté naifs tous les deux. Un coté un peu beunet qui les caractérisent. C’est peu comme si nos démocraties s’etaient mises d’accord pour botter en touche, pour élire des consensuels molassons et bisounours en faisant croire que ce sont des personnalités de grand courrage politique. La molesse est une vertu politique semble t’il.
« Ils ont petit coté naifs tous les deux. Un coté un peu beunet qui les caractérisent »
Et que dire alors du prédécesseur d’Obama ?
« Le Parti ne disparaîtrait que s’il se retrouvait soudain incapable d’acheter la loyauté des gouverneurs de province, des maires des grandes ville, des dirigeants de l’armée, des grands entrepreneurs – et de leurs complices hors de Chine »
Amusant, c’est assez proche de la République oligarchique des socialistes de France! 😀
Sauf que chez nous ils arrivent à court d’argent des autres…
en plus sur le réchauffement ils n’ont parlé que des CFC alors que là dessus il y a déjà un accord signé à Montreal dans les années 1980 e qui prouve que les Chinois n’entendent pas se voir liés par u quelconque accord sur le CO2 qui entraverait leur développement …
Obama débarque dans la diplomatie comme un scout dans une Loge de maçonnerie, et vu qu’il enfile les bourdes comme des perles, il semble incurable.
On se souvient de son interminable baratin subie par la Douma, dont les parlementaires peinaient à rester éveillés : les drwdloms, et patati et patata. Et cette phrase laconique du Président russe en guise de conclusion : « nous prenons bonne note du fait que vous allez changer. Nous pas » !
La récente réponse chinoise est identique …
J’ai tout à coup eu comme un flottement en lisant le passage sur l’effondrement possible et son origine, et j’ai vérifié que l’article ne concernait pas nos élites françaises.
Pour un « specialiste de la Chine », il en aligne des poncifs sur la Chine notre chroniqueur ! Tout un poeme et que de perles…
Le grand mechant ogre chinois le couteau entre les dents…
Et que penser de l’hypothese de notre expert : Que faire en cas d’efffrondrement du PCC ?
Bel effort de speculation oisive ! Il peut meme reponse c’est une hypothese envisageable !!!!
Wouaf trop fort !
Ce qui est bien dans cet article c’est qu’on sous-entend que les occidentaux sont vertueux et ouverts au dialogue alors que nous ne sommes rien d’autre que des bourgeois barbares se cachant derrière le masque des Droits de l’Homme pour piller l’ensemble des autres pays.
Obama est un boucher, comme tous ses prédécesseurs. Il ne vaut pas mieux que la Chine, et je dirais même que la tradition chinoise est moins dévastatrice que celle des anglo-saxons.