Contre toute attente et dans une forme agressive d’atteinte à la notion même de compétence, Cécile Duflot est toujours ministre du logement. Et comme personne ne lui a dit qu’il fallait partir, maintenant, que c’est bon, ça suffit, et merci de ne pas revenir … Elle reste. Et là , c’est le drame.
L’histoire continue donc, sur sa lancée. Et bien que la pauvrette se soit déjà pris le mur de la réalité depuis un moment, elle s’obstine à en explorer toute la surface, pourtant recouverte de crépi, la joue amoureusement scotchée dessus. Résultat : ça picote.
Eh oui : malgré les injonctions répétées ces douze derniers mois, le marché de l’immobilier refuse obstinément de se comporter comme elle l’avait pourtant décidé. On se rappelle qu’elle avait déjà fort copieusement merdé sa précédente loi dans le domaine, ce qui ne l’avait pas empêchée de récidiver un peu plus tard. Il n’y a que deux choses qui expliquent qu’en répétant la même action, on puisse espérer un résultat différent. La première est la folie comme l’avait judicieusement décelé Einstein. La seconde est la possibilité de sucer un budget potentiellement infini fourni par de trop nombreux moutontribuables consentants : même si l’on sait qu’on se plante, ce n’est pas grave puisqu’on ne paye pas cet échec.
Pour la ministricule dont le besoin de reconnaissance dépasse très largement les connaissances géographiques, il était donc impératif de refaire parler d’elle. Après avoir, comme un escargot en présence de sel, fait un peu de mousse baveuse autour du pénible sujet de l’encadrement des loyers dans une trentaine d’agglomérations, encadrement immédiatement suivi d’effets magiques et de marché qui repart pour tout le monde dans la décontraction, Cécile Duflot a donc décidé de cogner un peu sur les intermédiaires qui étaient jusqu’à présent presque passés entre les gouttes.
C’est aussi ça la magie du socialisme : l’évaluation des résultats n’ayant jamais été réalisée par ses thuriféraires, même leur absence totale constitue pour ces grands enfants une réussite phénoménale qu’il faudra d’une part médiatiser largement et d’autre part utiliser pour rebondir sur la prochaine idée loufoque. Rebondissement utilisé par la bien trop pneumatique ministre pour proposer, donc, un encadrement très strict des tarifs des syndics et des frais d’agence immobilière à la location. Parce que, voyez-vous, le code de l’immobilier est beaucoup trop light en France. C’est bien trop édulcoré ! Et l’édulcorant ne passe pas par Cécile qui veut frapper un grand coup : « Le temps de la responsabilité est venu. »
Ici, le libéral fait une pause : la Duflot qui parle responsabilité, c’est un peu comme une poule qui parle physique des particules. Ça interpelle. Heureusement, quelques précisions journalistiques plus loin, on retombe dans l’espace connu et balisé des bêtises ministérielles habituelles : pour les frais d’agence, madame a décidé que faire payer un mois de loyer, c’était complètement con pardon « ça n’a aucun sens » et qu’on allait plafonner tout ça, par décret, pour rééquilibrer les frais en faveur des locataires (qui « ne sont pas des vaches à lait ») et pour limiter les abus dont tout indique que ce sont eux qui empêchent les gens de se loger, mais si, mais si, emballez c’est pesé et j’ai mis un peu de mou pour le chat.
Le déluge pourrait s’arrêter ici. Que nenni. Elle en a encore sous le pied.
Parce qu’après les salauds d’agents immobiliers (dont chacun connaît l’enrichissement quasi-pornographique puisque tous roulent en Porsche en fumant de gros cigares d’importation), elle s’attaque aux syndics, que tout le monde sait être des repaires de flibustiers sans morale et sans freins prêts à « augmenter leurs tarifs de façon inconsidérée au détriment des copropriétaires ». Pour eux, elle a mitonné un projet de loi qui leur imposera par décret la liste des prestations, comment ils doivent les tarifer, et oui je décide à ta place parce que je sais mieux que toi ce qui est bon pour toi et Ta Gueule C’est Magiqueâ„¢.
On le comprend : plus aucune zone d’ombre, de flou, … de liberté contractuelle entre adultes consentants n’existera entre un locataire et les intermédiaires qu’il aura (agent, syndic) avec son propriétaire.
Cette mise en coupe réglée de tout un pan de l’économie va marcher, c’est évident.
D’une part, parce que l’économie planifiée, ça marche et que tous les exemples de réussite flamboyante qui viennent à l’esprit corroborent ce constat d’évidence. Par exemple, le socialisme appliqué consciencieusement dans la ville de Detroit a montré des résultats spectaculaires. L’abandon par les habitants de ces idées débiles aussi.
D’autre part, parce que dans le domaine spécifique de l’immobilier, c’est une arme redoutable qui a déjà largement prouvé que, correctement utilisée, elle permettait de ratiboiser efficacement une ville, aussi bien qu’un bombardement.
Mais au-delà de ces constatations maintenant d’usage dès que la Cécile ouvre son caquet et provoque une magnifique bordée de catastrophes locales, on ne peut que s’inquiéter qu’aveuglée par un dogmatisme maintenant pathologique, elle fasse encore plus pencher la balance du côté des locataires, montrant s’il était encore nécessaire sa parfaite étanchéité à toute compréhension même diaphane du problème qui lui fut soumis.
Si, en France, le problème provenait de locataires trop exposés au bon vouloir des propriétaires, si, en France, le manque de logement était provoqué par une sous-protection des locataires, chaque loi qui fut votée, ces quarante dernières années, et qui aura, à chaque fois, favorisé le locataire, aurait dû largement redresser la situation. Non seulement, il n’en fut rien, mais elle a empiré. La conclusion évidente des imbéciles qui nous gouvernent est qu’il faut alors accroître la dose d’asymétrie entre le locataire et le propriétaire, au détriment du dernier.
Tant et si bien que la situation ultra-favorable au locataire est maintenant largement connue tant des locataires eux-mêmes, qui en abusent plus que largement, que des médias qui, de l’étranger, constatent, éberlués, le biais catastrophique en défaveur des propriétaires.
Au-delà des abrutissantes bêtises de Duflot qui nuisent directement au marché immobilier français dans des proportions que son esprit microscopique ne peut conceptualiser, la dérive est telle que s’évapore rapidement l’image même de la France comme pays où l’on protégerait normalement la propriété privée.
Hollande fait passer les Français pour des guignols partout dans le monde. Duflot, elle, réussit seule le pari d’éteindre le Siècle des Lumières.
Ce pays est foutu.
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Sur le web
il me semblait qu’il fallait mettre un peu d’ordre dans ces professions qui abusent très largement au détriment des propriétaires et des locataires non ?
Je suis d’accord avec vous sur la bétise de Cécile Duflot-Cantat. Mais d’un autre côté, les agents immobiliers abusent tres et trop souvent. Ils vendent parfois un appartement comme une aire de chaussure et le travail est souvent baclé.
J’en connais un qui a bien compris le principe de la magouille, sa porche et son lexus sont là pour le prouver.
Les agences ou les syndics qui abusent, qu’est-ce qui oblige à aller chez eux si ce n’est que la réglementation de plus en plus complexe instaure des monopoles de fait au profit de quelque(s ?) grand(s) groupe(s) ?
@MichelO,
Rien n’empêche de vendre son bien immobilier par d’autres truchements, modernes, que les « agences » percluses d’impéritie.
Rien n’empêche de louer son bien par les mêmes moyens modernes.
Les copropriétaires habitants peuvent constituer leur propre syndicats pour gérer leur immeuble.
Un conseil syndical actif peut et doit contrôler son syndic d’immeuble et le mettre en concurrence.
H16 : « Si, en France, le problème provenait de locataires trop exposés au bon vouloir des propriétaires, si, en France,…
…
….La conclusion évidente des imbéciles qui nous gouvernent est qu’il faut alors accroître la dose d’asymétrie entre le locataire et le propriétaire, au détriment du dernier. »
Là , c’est l’aspirine, quand ça ne marche pas, faut augmenter la dose, x2, x5, x10 et jusqu’à la mort. ^^
Les « agences immobilières ».
Les transactions immobilières, commises par l’intermédiaire des « agences » notamment celles tissées en réseaux nationaux de franchises, vous pourrez aisément observer que les agences pratiquent une entente sur leurs prix. Le même bien est vendu au même prix par plusieurs agences, il y a donc entente, factuelle sur les prix.
J’espère que le marché fera le ménage.
Il ne vous viendrez pas à l’idée, que les bons agents immobiliers, connaissent par cÅ“ur, le secteur, le prix du mètre carré précis dans ce dernier, l’environnement, l’état du bien vendu ….. Il n’est absolument pas rare d’avoir plusieurs estimations, qui correspondent parfaitement, car c’est le bon prix de vente tout simplement. Maintenant si vous connaissez, des propriétaires, surtout pour leurs résidences principales, qui ne surestiment pas leurs biens entre autre car il font rentrer une trop grande dose d’affectif, meilleur moyen pour se planter, présentez les moi !
Ceci dit quelque soit la profession, il y a des très bons, des moyens, des franchement mauvais, hormis chez les politiques bien sur où là l’uniformité est parfaite, dans la bêtise crasse.
Si on augmente les charges des propriétaires, celles ci seront répercutées sur les loyers.
Si les charges ne sont pas répercutées les biens resteront vides et iront à la vente en baisse.
L’immobilier est un marché, les petits proprio en embuscades prennent le risque de faibles revenus en jouant la sécurité.
Pour avoir le beurre et l’argent du beurre il faut épouser la crémière ou être copain avec le dispensateur de logements « sociaux » et perdre sa liberté.
Les commentaires sont surprenants, ils sont d’un réalisme incroyable, les agents immobiliers sont dans leur grande majorité des pourris mais plus grave, des incompétents. Le problème vient des tribunaux qui ne font pas le boulot quand on leur présente des affaires pourtant évidentes, des consommateurs assistés qui se laissent berner. E. La loi Carrez qui ne sert à rien mais j’ai vu des proprio proposer à la vente des 85 m² alors qu’il y en avait que 65 m²… finalement la loi Carrez protège les cons, ce qui revient à – on a les gouvernants qu’on mérite !
Oui enfin les syndics c’est quand même du bon gros foutage de gueule.
Déjà leur façon d’être payé. « et bah on va prendre un pourcentage des charges/travaux etc… qui seront votés »
Ah donc plus vous nous faites dépenser d’argent, plus vous y gagnez ? Mais c’est brillant dites moi ? Donc vous n’avez absolument aucun intérêt à réduire les dépenses de la copropriété en évitant les frais inutiles et les devis trop élevés, ce qui serait quand même un petit votre travail au fond non ?
Il y a beaucoup à dire sur les syndics et sur une ribambelle de frais plus ou moins annexes qui truffent leurs contrats dont de pharaoniques frais de photocopies, cela dit, la meilleure des oppositions aux travers des syndics reste des copropriétaires qui s’impliquent,qui vérifient, qui consacrent une petite partie de leur temps à la copropriété, qui lisent les ordres du jour, qui viennent aux AG, qui ne se bouffent pas le nez entre eux ce qui se fait toujours au bénéfice du syndic.
Rien n’empêche de changer de syndic si ce n’est la majorité nécessaire pour valider cette décision à trouver chez des copropriétaires parfois négligents et dont certains agissent non pas pour le bénéfice de la copropriété mais pour le leur ( un travers très critiqué chez les politiques mais largement partagé dans toutes les couches de la population ! )
Les % d’honoraires sur les travaux ne sont pas nécessairement indus quand le syndic est là pour vérifier les travaux, mais souvent trop élevés, une AG vigilante et un conseil syndical compétent peuvent les négocier à la baisse.
Deux aspects notables.
1) Quenelle bien épaisse pour la FNAIM et les autres professionnels qui se croyaient malins de soutenir Duflot quand il s’agissait de taper sur les propriétaires, espérant sans doute passer entre les gouttes !
2) Que va-t-il se passer ? Les agences et les syndics abandonneront les propriétaires non rentables, favorisant la hausse des loyers et des frais de copro. Les propriétaires non rentables devront se débrouiller seuls, notamment pour faire face aux réglementations ubuesques. Quand on sait les efforts herculéens généralement nécessaires pour mettre d’accord les copropriétaires, on va bien rire. Non seulement le marché officiel de la location va encore régresser, mais en plus les copropriétés vont se dégrader à la vitesse V. Les procès vont se multiplier, contribuant à figer le marché et ruiner encore plus tout le monde.
Avec Hollande et Duflot, la décroissance, c’est maintenant, tout de suite, dans ta face.
@Cavaignac
« Les agences et les syndics abandonneront les propriétaires non rentables, favorisant la hausse des loyers et des frais de copro. Les propriétaires non rentables devront se débrouiller seuls,  »
Oui c’est déjà bien visible et je l’ai expérimenté avec les chaines d’agence franchisés du réseau national, que l’on connait bien
En tant que proprio, ils ont refusé de fixer un prix d’offre de location de mon bien comme je le souhaitais et m’ont imposé LEUR barême au m2.
Mon offre de location s’est retrouvée à un prix supérieur à ce que je demandais (avec aussi plein de refus après examen de dossiers de demandeurs , selon eux, « à risque »).
Si je n’acceptais pas de louer à leur prix, ils ne voulaient pas prendre mon affaire..
Je ne comprend pas ce que vous appelez  » des propriétaires non rentables » ?
Quant à louer, moins cher que le marché, contre l’avis, et les conseils des professionnels, là je nage. Le prix au métre carré, effectivement est une base imuable et importante, en vente comme en location, pourquoi se faire Hari-Kiri. Masochisme ? Déjà que la rentabilité en immobilier est plus qu’étriquée ! et que Duflot, va s’occuper du restant.
Quant aux dossiers refusés, faites confiance aux professionnels ! Seuls les mauvais, ne perdent pas leur temps, et vous propose, sans étudier les dossiers, le premier qui se présente, pas toujours le bon locataire.
Mais il est vrai, que le français connait tout sur tout, souvent mieux que les professionnels ! qui forcement sont des malhonnêtes ou des truands….. grand bien leur fasse. Que je suis content d’avoir quitté la profession, tout vendu au bon moment, et surtout d’avoir quitté la France.
Personnellement, je ne supporte pas ce type d’abus.
J’espère que Duflot va se pencher aussi sur ce problème.
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