Aux origines de la révolution industrielle : les vertus du libéralisme historique

Histoire de la révolution industrielle : et si l’origine de la prospérité européenne venait autant de l’éthique libérale que de son système économique ?

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Aux origines de la révolution industrielle : les vertus du libéralisme historique

Publié le 20 juin 2013
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Et si l’origine de la prospérité européenne venait autant de l’éthique libérale que de son système économique ?

 Par Frédéric Mas.

La propension des individus à marchander, à échanger et à négocier n’est pas une invention récente. Pour Matt Ridley, ce comportement trouverait même son origine il y a près de 200 000 ans avec l’extension de la coopération en dehors du cercle familial : « Les êtres humains ont commencé à faire des choses pour eux et entre eux qui ont eu pour effet de construire une intelligence collective. Ils ont commencé pour la première fois à échanger des choses avec des individus sans liens de parenté, à partager, échanger, troquer et vendre. » [1]

Seulement, l’invention de l’échange, suivie de celle de la spécialisation des tâches et de la division du travail n’a pas abouti spontanément à l’émergence des marchés tels que nous les connaissons aujourd’hui. Il a fallu attendre le 19eme siècle pour que ses vertus propres soient reconnues, essentiellement à cause d’une nouveauté majeure dans l’histoire du monde, à savoir la sortie occidentale de la « trappe malthusienne » qui jusqu’alors enfermait toutes les économies antérieures dans un cycle de stagnation sociale qui semblait alors indépassable.

Sortie de la trappe malthusienne

Dans A Farewell to Alms, Greg Clark divise l’histoire économique du monde en deux périodes. La première englobe toute l’histoire qui précède le 19eme siècle, la seconde celle qui lui succède. La spécificité de l’économie soumise à la « trappe malthusienne » est son incapacité à capitaliser les innovations technologiques produites par les marchés : tout gain à court terme se répercutant sur les revenus était inévitablement absorbé par une croissance de population, et non par l’accroissement individuel du niveau de vie.  [2]

En d’autres termes, l’individu moyen au début du 18eme siècle n’était ni mieux, ni moins bien loti sur le plan matériel que l’individu moyen né 100 000 ans avant lui. Sa qualité de vie, son espérance de vie ou même la variété de ses biens de consommation de l’Anglais au moment de la révolution industrielle n’a rien à envier à celles plus proches de l’âge de pierre. Mieux encore, le pauvre de 1800, toujours selon Clark, aurait surement amélioré sa condition en revenant à l’âge des bandes de chasseurs-cueilleurs.

Ce modèle économique malthusien s’explique par trois raisons. La première tient au niveau d’avancée technologique. Tant que celui-ci s’accroissait lentement, les conditions matérielles ne pouvaient pas s’améliorer en permanence, même en cas d’avancées relativement rapides. Ce niveau technologique pouvait être déduit de la croissance de population. Deuxièmement, l’économie humaine était une économie dite « naturelle », commune à toutes les espèces animales, et donc rendue possible en fonction des conditions de vie partagées par l’homme et l’animal. Troisièmement, l’économie malthusienne valorisait hier ce qui est aujourd’hui considéré comme des plaies pour l’humanité. La guerre, la violence, le désordre, etc. étaient autant de moyens considérés comme bénéfiques car réduisant la pression démographique et augmentant les conditions de vie matérielles moyennes.

La révolution industrielle

Pour Clark, la révolution industrielle commence dès le milieu du 18eme siècle en Grande Bretagne. Plus exactement, elle se décompose en deux événements sans précédents dans l’histoire. Le premier voit se développer une croissance économique rapide alimentée par des gains de production sans précédent résultant de découvertes notables dans le domaine de la connaissance. Le second est démographique, et voit un affaiblissement de fertilité des classes supérieures, affaiblissement qui ensuite s’étendra au reste de la société. La transition démographique a permis la conversion de l’augmentation de l’efficacité productive de la révolution industrielle en une augmentation étonnante des revenus par habitant plutôt qu’en l’appauvrissement généralisé de la population. En effet, si nous nous reportons aux travaux de l’historienne D. McCloskey, le revenu réel des individus vivant en Angleterre et dans les pays ayant bénéficié de l’économie moderne postmalthusienne a, depuis le 19eme siècle, été multiplié par 16. [3]

La révolution de la prospérité

Seulement, si nous constatons au 19eme siècle l’effacement de l’économie naturelle au profit d’une économie moderne alliant extension des marchés et valorisation de l’innovation technologique, les historiens et les économistes restent divisés sur les raisons d’une telle révolution. Pour Gregory Clark, la raison est essentiellement démographique. Le ralentissement démographique des classes populaires a obligé les classes plus aisées à occuper des emplois autrefois laissés à des individus faiblement productifs. Ce croisement des classes aisées et des classes populaires a permis un gain de productivité sans précédent et le boom économique de l’Angleterre.

Cette explication en termes de sélection sociale et culturelle est loin de faire l’unanimité. D. McCloskey a pu en faire une critique virulente, tout en rejetant avec Clark les autres hypothèses avancées par les historiens, que ce soit en termes de supériorité des institutions démocratiques, d’afflux de matières premières – en particulier le charbon – en Angleterre, du rôle des enclosures ou même de respect particulier pour la propriété. Face aux explications institutionnelles, néodarwinistes ou même purement économicistes, McCloskey invoque des raisons éthiques et culturelles.

L’éthique bourgeoise à l’origine de la croissance économique

En effet, l’origine de la révolution industrielle se trouve dans la valorisation récente dans l’histoire européenne de la dignité bourgeoise à partir du 17eme siècle. Ce fut avant tout un événement rhétorique : l’activité marchande trouve sa place dans la société moderne là où l’idéologie féodale ne lui conférait aucune dignité particulière, contrairement aux prêtres, aux soldats et aux paysans. Seront dès lors valorisées la liberté, la compétition et l’innovation pour la première fois dans l’histoire du capitalisme à travers les exemples vivants des commerçants des cités commerciales italiennes, flamandes ou encore hollandaises. L’imaginaire bourgeois qui portera le progrès comme un mélange d’innovation et de liberté innervera l’Europe entière pour finalement inspirer la révolution industrielle [4].

Cette morale bourgeoise, qui est aussi celle du monde moderne, donne une épaisseur sociologique et historique aux théories contemporaines du capitalisme et du libéralisme, tout en leur adressant une critique discrète. L’explication économique ne peut pas se détacher totalement de l’éthique, et l’éthique elle-même ne peut se penser sans les conditions historiques et sociales qui la rendent possible et efficace aux yeux de tous. C’est cette interdépendance entre toutes les sphères de la vie humaine qui la rend à la fois si difficile à comprendre et impossible à reproduire rationnellement comme le souhaiteraient les plus hardis de nos experts en ingénierie sociale et politique. En d’autres termes, l’invention occidentale de la vie morale va de pair avec l’invention de l’économie de marché. Vouloir l’une, c’est vouloir l’autre, abaisser l’une, c’est mettre en danger l’autre.


Notes :

  1. Matt Ridley, The Rational Optimist, London, HarperCollins, 2011, p. 56.
  2. Gregory Clark, A Farewell to Alms. A brief economic history of the world, Princeton Univ. Press, 2007, pp. 1-16.
  3. Deirdre N. McCloskey, Bourgeois Dignity. Why economics can’t explain the modern world, Chicago, Univ. Of Chicago Press, 2010, p. 49.
  4. McCloskey, pp. 10-30.
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  • Merci de nous avoir fait partager la teneur de ces essais.
    Il existe de nombreux ouvrages qui veulent expliquer l’histoire de l’humanité par une théorie simple, si certains angles de vue sont intéressants et apportent un éclairage nouveau sur des aspects de notre civilisation, à la lecture de votre résumé je trouve quelques approximations. Par exemple.
    Quid de la révolution néolithique ? Si l’on veut réduire l’histoire à un avant et un après, c’est probablement l’événement le plus marquant de l’histoire de l’humanité.
    Une affirmation comme « le pauvre de 1800 aurait surement amélioré sa condition en revenant à l’âge des bandes de chasseurs-cueilleurs. » pourrait bien être complètement fausse ou trop simplificatrice, toute théorie qui se base sur cette affirmation a des chances d’être simpliste.
    Vous pouvez confronter ces ouvrages à celui de David Cosandey sur la civilisation occidentale qui insiste beaucoup plus sur les causes scientifiques du développement économique et sur les raisons historiques de ces mêmes innovations scientifiques.
    Cordialement

    • Merci pour la référence. Je cherchais plus dans cet article à donner des indications sur le passage de l’économie préindustrielle à celle postindustrielle. La question de la révolution néolithique est effectivement très intéressante, et d’ailleurs elle est abordée dans l’ouvrage de Matt Ridley que je cite (avec beaucoup d’ingéniosité, il soutient qu’elle fut avant tout économique).

      La comparaison entre chasseurs-cueilleurs et l’Anglais moyen vient du livre de Greg Clark, qui ne dédaigne pas quelques provocations pour mieux faire comprendre sa thèse. L’image me semblait suffisamment forte pour être évoquée dans un article, et ne doit pas tromper sur le contenu du livre, qui est de grande qualité et ne se résume pas du tout à des jugements sommaires sur l’histoire sociale des nations.

  • Une condition nécessaire de la révolution industrielle fut la « création » de la science moderne, c’est à dire les « principia de Newton »: tout ece qui va suivre, c’est à dire la technologie, l’applicatif, n’aurait pas été possible sans le fondement de la révolution scientifique: la physique mathématique ( comme je l’ai dis ailleurs, Galilée représente les 3 derniers mois de grossesse, et Newton l’arrivée au Monde).

    Dès lors, l’occident se détache du reste du monde, qui doit se contenter d’empirismes éprouvés et efficaces certes, mais sans développement possible.
    C’est donc grâce à des génies libres de penser que La Science nait: toute technologie « actuelle » ( disons depuis le 17e siècle) s’appuie sur la révolution Newtonienne.

    Evidemment, et Newton lui-même en atteste directement dans les Principia, le substrat mathématique de sa Physique est la géométrie grecque: entre penseurs libres, à deux millénaires de distance, on ne peut que se comprendre.
    Le reste du monde n’est que répétition, imitation, application, mais non création: la crétion, c’est l’occident des penseur libres ( 12 siècles d’homère à Constantin, puis coma, puis renaissance)

    • McCloskey consacre un article à la science dans son livre, justement pour écarter non pas son influence dans les changements qui vont suivre, mais l’idée qu’elle aurait joué à elle seule le rôle de transformateur (sans son insertion dans la nouvelle culture des marchés). Elle discute en fait les thèses de Mokyr qui tient cette position (dans le livre pp.355-65), en soulignant à la fois le rôle de l' »idéologie » qui a revalorisé la science en tant que telle, et les conditions économiques (par exemple l’acier bon marché au 19eme siècle en GB) qui ont rendu possible certaines explorations techniques.

  • Merci pour cet article très intéressant.

    Les deux premiers livres ont été commandé dans l’instant.

    Est-ce que vous avez d’autres livres à recommander autour de cette période de la révolution industrielle puis du XIXè siècle -qui nous sorte de l’image d’Épinal marxiste- ?

    • Le livre de Ridley (the rational optimist) peut être un bon guide pour revenir sur les lieux communs que nous connaissons tous en matière d’histoire économique. C’est d’ailleurs l’ambition affichée de l’auteur : proposer un aperçu de ce que la recherche en sciences humaines contemporaines peut proposer pour expliquer l’émergence et l’efficacité de l’économie de marché.

  • Peut-on, selon vous, projeter un regard critique au moins partiellement anhistorique – non strictement historico-sociologique- sur cette « invention occidentale de la vie morale » allant « de pair avec l’invention de l’économie de marché » ?

    • Oui, bien entendu. La vie morale, c’est ce qui succède aux éthiques médiévales et antiques, et qui se décline en une multitude de conduites particulières qui valoriseront l’autonomie humaine. Il est tout à fait possible de relever les illusions, les erreurs et les approximations de ces différentes manières d’aborder l’autonomie, tout en reconnaissant qu’elles partagent des préconditions sociales et historiques communes (ce qu’on appelle en général l’émergence de l’individu ou de l’individualisme en tant que tel). Sur le sujet, il y a le dernier livre du philosophe M. Oakeshott on human conduct, qui est éclairant, tout comme son livre Politics of faith, politics of skepticism (qui est plus facile d’accès et moins long).

      • Très bien. Les références livresques sont toujours salutaires. Merci.

        Je peine cependant à saisir, d’un point de vue strictement terminologique, votre distinction entre « vie morale » et « éthique », comme si la morale était l’apanage, disons, de la modernité – un rapport au bien, en sommes, dilué dans un phénomène d’atomisation ou d’insularité – alors que l’éthique prendrait, quant à elle, ses racines dans une vision, disons, classique du monde.

        Cette dichotomie entre éthique et morale ne me semble pas clairement ou pleinement consacrée par notre filiation intellectuelle (l’éthique est, tout au plus, une méta-morale).

        Ou alors, vous faites de la « vie morale » un concept à lui seul ; différent, en ce sens, de la simple morale (?).

  • Pas de révolution industrielle sans machines de plus en plus sophistiquées ;
    Pas de machines sophistiquées sans les lois de Newton
    Naissance des sciences physiques: 17 siècle en Europe; père accoucheur: Isaac Newton ( Britannique)

    Ce qui précède, en termes d’ingénierie, ce sont des empirismes efficaces, mais limités.
    Sans ce saut qualitatif, pas de révolution industrielle.

    •  » Pas de machines sophistiquées sans les lois de Newton »

      Je serais curieux de savoir en quoi la connaissance des lois de newton en optique et en astrophysique était nécessaire pour développer la pompe à eau à vapeur qui a littéralement amorcé la révolution industrielle en permettant une exploitation avancée des gisements de charbon, ressource connue et exploitée depuis l’antiquité mais jusque la quasiment inaccessible.

      • Sinon, d’accord pour dire que l’empirisme efficace a été la clé de la révolution industrielle.

        A vrai dire, la science « formelle » a finalement apporté assez peu à l’humanité. La plupart des objets modernes, même les plus avancés, sont le fruit de bricolages de faisant intervenir que des mathématiques et des modélisations extrêmement limitées, pour ne pas dire simplistes.

        • Je pense que c’est tout le contraire. Sans formalisation il n’est pas possible d’inventer réellement. Donc d’avancer. Après, il est de plus en plus difficile pour le béotien de comprendre et de voire cela.
          Pour prendre quelques exemples concrets, sans optique quantique pas de laser, sans laser pas de CD/DVD/BRD… Sans logique formelle et théorie des nombres, pas d’informatique théorique, pas de « révolution du calcul ». Sans probabilités formalisées, pas de statistiques puissantes, donc pas de « big data » ni d’assurances sophistiquées…
          Toujours ce qui se voit… et ce qui ne se voit pas !

          • Lisez Vascal Smil. Il a démontré que la révolution informatique a apporté bien moins que ce qui est généralement pensé. C’est évident, quand on pense qu’on a envoyé des hommes dans l’espace avec pour seule puissance de calcul l’équivalent d’une calculette collège, et que les centrales nucléaires ont été développées quasiment sans faire intervenir les ordinateurs. Même aujourd’hui, dans les grandes écoles d’ingénieurs et en prépa, on inculque toujours essentiellement la maitrise des filtres analogiques, passif. L’élément clé du filtrage des téléphones portables modernes, ce sont des filtres … acoustiques qui seuls permettent ce genre d’interventions à de telles fréquences ! Et les simulations informatiques buttent toujours face aux problèmes de non linéarités et de complexité algorithmique apportés par les équations complètes de la physique et des mathématiques (le célèbre adage ce qui est simple est faux et ce qui est compliqué est inutilisable est toujours valable aujourd’hui). Au final, l’informatique sert essentiellement à compacter les dispositifs et à accélérer les traitements d’informations, sans toutefois qu’on discerne réellement de singularité, de phénomène d’émergence issu de ce processus. Et des tonnes de mini révolutions informatiques sont tuées dans l’oeuf par les limitations à la mobilité résultant de la consommation excessive d’énergie des dispositifs. L’informatique n’a permis que marginalement d’améliorer les batteries des dispositifs mobiles.

            Même quand l’informatique permet de mettre en Å“uvre des algorithmes complexes, on devient rapidement limité par la qualité des données en entrée, le phénomène GIGO. Pire, l’informatique donne souvent l’a fausse impression de maitriser des phénomènes complexes, du fait de l’effet boite noire des dispositifs sur les utilisateurs lambda.

            Bref, l’informatique n’a pas été SI révolutionnaire que ça. Dans ce domaine, il y a eu beaucoup de bulles, spéculatives aussi bien sur le plan financier que sur le plan des prétentions au niveau des applications, il y en a et il y en aura encore énormément.

      • @ Fabrice M
        Les lois de Newton sont le point de départ de la Physique Mathématique Moderne: optique, electromagnétisme, thermodynamique
        Il ne faut pas parler sans savoir!

    • Il y a eu, avant Newton, la révolution industrielle du tournant du millénaire avec le moulin à eau, force motrice qui précède la vapeur/charbon et qui est une amorce d’automatisation.

  • Et encore un article sur les révolutions industrielle où pas une fois on ne parle des énergies fossiles, et de la clé technologique qui en a ouvert la porte : la pompe à eau à vapeur.

    Un système libéral facilite la recherche et le développement, l’exploration et la prise de risque mais tout ça ne servirait à rien s’il n’y avait pas des ressources à exploiter et à découvrir.

    • Et ces ressources comme l’eau n’existaient pas avant la révolution industrielle?
      L’article cherche à explorer ce qui a permis en amont tant d’innovations soudainement. L’éthique bourgeoise et le désir de liberté et de morale qui en découlent ont permis de créer un système permettant l’accumulation de capital et l’innovation, et donc l’accumulation de revenus et l’amélioration de la condition humaine.

      • Merci d’avoir suivi 🙂

      • Si vous êtes inculte au point de trouver comparable des ressources comme l’eau et les hydrocarbures fossiles, je ne peux rien pour vous.

        Je ne nie pas l’importance de la philosophie politique sur le progrès technique. Néanmoins, l’évidence est que la révolution industrielle repose avant tout sur l’exploitation massive des hydrocarbures fossiles, exploitation elle même permise, avant tout, par les conjonctions géologiques et de cinétique chimique qui ont permis cette accumulation singulière (j’insiste) d’énergie.

        On peut comparer cet évènement à la fin du dernier age glaciaire. A la fin du dernier age glaciaire, l’apport drastique et gratuit d’énergie qui a résulté est à l’évidence le facteur premier ayant permis
        l’émergence des premières civilisations et des constructions monumentales qui les ont accompagnées.

        • « la révolution industrielle repose avant tout sur l’exploitation massive des hydrocarbures fossiles, exploitation elle même permise, avant tout, par les conjonctions géologiques et de cinétique chimique ».
          Cette exploitation aurait été impossible sans l’éthique bourgeoise, donc Fabrice M confond paramètre (les conjonctions géologiques et la cinétique chimique) et cause (l’éthique bourgeoise).
          Fabrice M, c’est un gars qui M dire des conneries 😉

          • Allez donc expliquer le développement de l’arabie saoudite et de tous les autres régimes plus puants les uns que les autres de cette région du monde comme résultat de l’épanouissement de l' »éthique bourgeoise » à l’intérieur de ces pays.

            Bon courage.

  • Le développement de la pensée libérale et bourgeoise n’est déjà qu’une conséquence de la sortie momentanée de la « trappe malthusienne » qui a eu lieu après la découverte du nouveau monde, grâce à l’augmentation de la surface agricole disponible que cela a représenté, et grâce à l’émigration qui en a résulté depuis le vieux continent jusqu’au nouveau (et qui s’est poursuivie jusqu’au début du XX°s). On peut aussi y ajouter l’apport de nouvelles plantes utiles, pomme de terre, canne à sucre, tomate, maïs, etc.
    Il a bien fallu quatre siècles pour que les conséquences de cette immense découverte se ressentent dans le bouleversement de la technique : l’augmentation de la surface disponible et l’augmentation des rendements ainsi que du commerce de long cours a libéré de la main d’oeuvre et a généré de nouveaux secteurs économiques, lesquels ont permis un développement des secteurs secondaires et tertiaires. D’avantage de chercheurs, de professeurs, de scientifiques, mais aussi d’avantage d’artisans, de commerçants, d’industriels ; l’invention de l’imprimerie qui a permis de décupler encore les échanges immatériels, et donc les possibilités de partages de savoirs et de connaissances, etc.
    Le développement a ensuite été exponentiel, et il ne commence à s’essouffler que depuis le début du XXI°s, avec la raréfaction des ressources en terres arables, en ressources énergétiques fossiles, en métaux, en sable, etc. Désormais nous sommes à nouveau dans un monde clos et entièrement occupé, et la « trappe malthusienne » se referme doucement, préfigurant une économie à croissance plus lente et à plus faible spéculation et endettement, mais aussi plus stable et plus équilibrée. Plus durable aussi, par nécessité.

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