Clément Méric : ce que révèle une caméra

Un enregistrement vidéo montre un Clément Méric provocateur et confirme qu’il est mort accidentellement.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Clément Méric

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Clément Méric : ce que révèle une caméra

Publié le 26 juin 2013
- A +

Un enregistrement vidéo montre un Clément Méric provocateur et confirme qu’il est mort accidentellement.

Par Stéphane Montabert.

La bagarre eut lieu pour des motifs politiques entre l’étudiant de Sciences Po engagé dans « l’antifascisme » et les skinheads en plein Paris vers 18h, dans le quartier de la gare Saint-Lazare. Clément Méric, un type bien, avait fortuitement croisé le chemin de nervis de l’extrême droite ; sauvagement attaqué, il chuta au sol où ses agresseurs finirent de le lyncher.

Martyre et symbole, la victime fut instantanément instrumentalisée par ceux-là même qui s’indignent régulièrement des récupérations de faits divers.

Rien n’était trop hâtif dans le cas de Clément. La fable était belle. Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls dénonça « une violence qui porte la marque de l’extrême droite ». Le Parti de gauche, toujours subtil, affirma quant à lui que « l’horreur fasciste venait de tuer en plein Paris ». La même semaine et les suivantes, des rassemblements eurent lieu sous la férule de Jean-Luc Mélenchon et de Harlem Désir, et d’autres encore, toujours totalement pacifiques.

La récupération n’avait rien de symbolique. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault promit devant les sénateurs que le gouvernement allait étudier les moyens de « tailler en pièces les mouvements d’inspiration fasciste et néo-nazie ».

Les députés observèrent une minute de silence.

Malheureusement pour les adeptes des fables, nous ne sommes plus au temps des légendes, mais en 2013. Il y a des caméras partout. Les enquêteurs finirent par faire parler l’une d’elle et le déroulement est sensiblement différent:

C’est une vidéo qui va peser lourd dans l’enquête sur la mort du militant antifasciste Clément Méric. On y découvre un Clément Méric agressif, qui porte, par derrière, un coup à la tête d’un militant d’extrême droite, Esteban Morillo, aux prises avec deux assaillants. Morillo se retourne et renvoie une droite pour se défendre, faisant tomber à terre le jeune Méric qui ne se relèvera plus.

Nulle trace d’un poing américain. Nulle trace de lynchage. Nulle trace de lutte même. Clément Méric s’en est lâchement pris dans le dos à un individu déjà en prise avec deux agresseurs, a reçu un coup de poing improvisé en retour et s’est retrouvé étendu pour le compte.

Avec toutes ces hordes de skinheads fous furieux qui arpentent quotidiennement les rues de l’Hexagone, brutalisant tous ces étudiants d’extrême gauche, immigrés et homosexuels qui croisent leur chemin, ce n’est tout de même pas de chance. Les médias et le monde politique ne parviennent-ils à monter en épingle qu’une rixe où ils confondent agresseur et victime ? C’est pour le moins singulier, à moins que les hypothèses de départ ne soient fausses. Mais dans le monde de la pensée unique, pareil point de vue est-il seulement concevable ?

On peut se demander, par exemple, pourquoi il a fallu autant de temps pour que cette vidéo émerge. « Sans doute fallait-il attendre que la pression retombe autour de cette affaire, avant de pouvoir dévoiler cet élément troublant », spécule un fonctionnaire de police parisien de haut rang cité par Le Figaro. Il leur aura fallu 3 semaines… Le minimum pour que la France se défoule dans sa minute de haine avant de regarder objectivement les faits ?

Espérons au moins que la prochaine fois le monde politico-médiatique fera preuve d’un peu plus de prudence avant de s’indigner comme un seul homme. Mais, comme pour des excuses des principaux intéressés, on peut rêver.

Dans le monde du spectacle de l’indignation sélective, la vérité est la première victime à tomber à terre. Il est rare qu’elle se relève.


Sur le web.

Les amis de Clément Méric ont provoqué les skinheads

Clément Méric : du mortel fait divers au paravent idéologique

Et si vous laissiez Clément Méric reposer en paix ?

Mort de Clément Méric : un drâme de l’extrémisme

Le catalyseur Méric

Que savez-vous sur l’antifascisme ?

Voir les commentaires (20)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (20)
  • Cette affaire rappelle beaucoup l’affaire de « Carpentras ».
    Les socialistes ne tirent aucune leçon de leurs erreurs passées.

    • Certes, mais les Français lucides tirent, eux, les leçons de ce nouveau mensonge organisé: les socialo-communistes s’enfoncent toujours plus dans leur propagande qui porte de moins en moins ses fruits délétères.
      Comme dans tout régime totalitaire (et cette affaire en est un magnifique exemple), il faut être capable de maitriser efficacement tous les rouages de l’information. Or, quel état le peut aujourd’hui face aux moyens de diffusion que nous avons tous à notre disposition?
      Les socialistes et leur affidés n’ont encore pas compris que nous ne vivons pas une crise mais une mutation de notre civilisation: l’information est partout, sans contrôle hierarchique, elle s’insinue partout où l’on veut la voir passer. La voie royale de la liberté de savoir est grande ouverte et les libéraux doivent saisir cette opportunité…

    • La gauche ne dispose pas de logiciel de vérification pour ses idées, leur horloge du progrès tournera toujours avec ou sans consentement.
      L’affaire Carpentras n’était pas une erreur, mais la continuité d’une méthode de salissage par le mensonge, l’amalgame et l’intimidation systématique de chaque critique. La vérité fût-elle dévoilée, elle ne l’est qu’à demi-mot, murmurée.
      Contrairement à Hermodore, je suis très pessimiste sur la possibilité de sortir les esprits des ténèbres dans lesquels ils ont été jetés.
      Peut-être y aura-t-il une réaction, que je ne présume pas pacifique, dès que les gens auront plus mal que peur.

  • Lire les recherches très convaincantes de l’historien sur son site http://www.bernhard-sauer-historiker.de concernant les violentes luttes de rue entre SA et syndicalistes à Berlin, avant 33, mais surtout leur instrumentalisation par Goebbels ce génie du mal de la com’ … pardon, « propagande » Nazi.

  • Peut-on voir cette vidéo ?

  • L’auteur n’est pas très prudent, des informations contradictoires circulent au sujet de cette vidéo.

    • Non Mathieu, il n’y a pas d’informations contradictoires à ce sujet.
      Il y a simplement Libé qui tente une lecture à sa manière pour tenter de sauver les apparences suite à ses articles consécutifs à l’événement qui relevaient de la propagande et non du journalisme.
      Tous les autres lisent la vidéo de la même manière. Et elle est très gênante pour laveurs de cerveaux.

    • Ma foi, puisque le camp du bien a déjà décidé de la culpabilité du prévenu, un peu de bon sens à contrepied de saurait faire de mal…. De plus, l’intuition des masses depuis le début de cette mascarade ne va pas dans le sens décrété par le pouvoir en place ; cette vidéo ne surprend donc que les idiots ou les ignorants.

  • Au bout d’un moment il va bien falloir libérer les prévenu comte tenu de l’avancement de l’enquête, à moins que le régime socialiste ne veuillent les garder en prison jusqu’au assise. Mais si ils les libèrent il va falloir être attentif à la réaction des antifascistes de prisunic. Plus généralement il faudra être vigilant à toutes leur violences politiques dont ils sont coutumiers, car selon leur grille de lecture n’importe qui est susceptible d’être un fasciste du moment qu’on ne pense pas comme eux. Il est vite dit de dire que ces milices sont d’extrême gauche tellement leur lien est étroit avec le Parti Socialiste, comme on le voit parfaitement à travers cette affaire, tout comme ils bénéficient d’un large parti pris dans la classe médiatique, qui à l’instar de l’affaire de ophtalmologiste ne s’embarrasse pas avec la présomption d’innocence. Dans ces deux ce n’était pas la présomption d’innocence, mais plutôt le permis de lycher, où pour l’affaire d’Aix Fraance Inter et Rue89 on multiplier en toute impunité les fautes professionnelles graves.

  • « Dans le monde du spectacle de l’indignation sélective », bah, non, le « monde du spectacle » a toujours été collabo comme aux HLPSDNE et sa vertu est celle d’une courtisane.

  • Donc pour résumer :

    – L’anticapitaliste Breton Clément Méric, étudiant à Sciences Po et fils de profs de droit, attaque à trois contre un le Skinhead Esteban Morillo, agent de sécurité immigré Espagnol fils d’artisan, à une vente privée dans Paris.

    C’est qui le « jeune étudiant pacifique » déjà ?
    C’est qui l’agresseur déjà ?
    Et c’est qui le raciste déjà ?

  • J’adore la dernière phrase.

  • Zut pour une fois que les gôchistes réacs voyaient enfin leurs plus grands fantasmes se réaliser…c’est vraiment pas de chance !

  • Après la RATP c’est Passe-partout qui dément formellement avoir filmé la bagarre entre le groupe antifas de Clément Méric et les skinheads.
    http://tempsreel.nouvelobs.com/mort-de-clement-meric/20130626.OBS4700/mort-de-meric-la-ratp-dement-etre-a-l-origine-de-la-video.html

    • ce qui est foncièrement effrayant c’est toujours la différence de traitement, un « fasciste » ne mérite pas la présomption d’innocence ( alors que le militant anti fa déclaré est pardonné d’avance) …ça en dit long sur la conception de la justice de certains..

      ceci dit comme l’a fait remarqué un des intervenants , restez prudent, vous n’avez pas vu la vidéo.

      et à tous ceux auquel vous faites remarquer que leurs articles sur l’assassinant politique de meric étaient outranciers, ils vous rétorquerons que vous êtes bien sur un fasciste ou que vous le soutenez…

  • C’était « évident » dès les premières heures, pourtant la gauche et la flopée de journalistes du même bords se sont empressés de faire mousser l’histoire à leur sauce. Ça en devient préoccupant cette propension a manipuler et faire de la propagande politique gauchiste. Mais oh bonheur, ça ne prend plus franchement dans l’opinion. Il y a quelques années nous aurions eu des manifs SOS racisme de centaines de milliers de gens pour défiler contre la danger fasciste. Aujourd’hui les français ne sont plus dupes, en ont raz-le-bol de cette soupe gauchiste, et c’est tant mieux. Antifa et Natio sont l’avant et l’envers de la même pièce extremiste, socialiste, violente.

    Ahhh si ces messieurs mesdames du petit écran et de la presse avaient pu se contenter de présenter leurs conoléances à la famille, condamner la violence qu’elle soit d’extreme-droite ou d’extreme-gauche, et appeler a attendre sagement les conclusions de l’enquête… doux rêve d’un monde de bon sens hermétique aux magouilles ideologico-politiques.

  • Ah, on peut donc se dire aussi que ce genre de manip’ à pour conséquence l’ effet inverse de celui escompté: à savoir un peu plus de skinheads néo nazis?
    Ah, faites gaffe à Contrepoints, le boomerang « Nicolas » pourrait vous revenir dans la figure.

    • Ca manque de classe pour éliminer les gens qui ne pensent pas comme vous. Un incendie de l’assemblée nationale fomenté par l’extrème droite serait plus percutant pour la dissoudre. la réponse du berger à la bergère 80 ans après.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
La négligence et l’imprécision dans le langage, aussi bien dans le quotidien qu’en littérature et en politique, peut être lourde de conséquences.

« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde », écrivit un jour Albert Camus. Autre formule parmi les plus connues, autour du même sujet, celle de Nicolas Boileau, « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ».

C’est bien sur ce même thème de l’importance du langage que George Orwell écrivit cet article paru en 1946 dans le magazine... Poursuivre la lecture

Le rapport des Etats généraux de l’information vient d’être édité. Analyse du type de réaction auquel il peut donner lieu.

Nous avions déjà évoqué le sujet en 2019 : Alors que le Président Macron s’inquiétait au sujet du caractère fragile de l’information, face notamment à ce que l’on appelle les fake news et de manière plus générale la désinformation, il qualifiait alors l’information de bien public. Un présupposé lourd de menaces et d’effets pervers.

Il est vrai que la défiance à l’égard des grands médias traditionnels devenait de pl... Poursuivre la lecture

4
Sauvegarder cet article

C’est bien connu, à force de jouer aux apprentis-sorciers, on risque bien d’agir fort imprudemment, au point de se trouver vite dépassé par des événements qu’on n’avait su anticiper. Les péripéties récentes, et celles peut-être à venir – ne le souhaitons pas – pourraient bien donner raison à cet adage.

 

Les dangers de la tambouille politique

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, nous assistons, médusés, à une surenchère, comme nous ne l’avions jamais vue, de compromis ou compromissions, tr... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles