Dans son livre Urgences françaises, Jacques Attali est capable du pire comme du meilleur. Le meilleur : la description de la ruine et la nécessité de réformer. Le pire : les causes de la ruine et la plupart des réformes proposées.
Par l’Aleps.
Faut-il encore revenir sur le déclin économique de la France ? Je me souviens lorsque Nicolas Baverez et ceux qui tiraient le signal d’alarme sur un pays qui chute étaient traités ironiquement de déclinologues. Ce qui n’était pas encore clair à l’époque c’est que la situation était le résultat d’une trentaine d’années d’immobilisme et/ou de mauvaises mesures économiques prises par des dirigeants incapables de comprendre la situation. Aujourd’hui le déclin est avéré. Il faut agir vite. Attali a raison. Un chirurgien ne demande pas à son patient toutes les 5 minutes si ça va. Il opère car il faut le faire. Nos politiques, de droite et de gauche, veulent se « concerter » d’abord et ensuite faire semblant d’agir : ça ne marche pas.
Il faut agir maintenant. Après, il y aura les élections municipales, européennes et puis, ça y est, on se dirige en ligne droite vers les présidentielles. Or, pendant cette période, aucun exécutif n’a jamais fait de réforme. D’ailleurs, pour Attali, en France on n’a plus réformé depuis 1983. Mais il se garde bien de rappeler la catastrophe économique à laquelle ont mené les mesures socialistes de 1981 dont il est l’auteur…
De courte mémoire de son passé, Attali aime bien en revanche la prospective et annonce drames et crimes pour les années à venir. Il y a la touche développement durable. En 2030, la température de la planète aura augmenté en moyenne d’au moins un degré environ, on connaîtra la guerre de l’eau, etc. Il y a aussi la touche alter-mondialiste. Une possible vaste dépression guette le monde. Pour lui, c’est la crise idéologique et politique qui expliquerait les crises économiques et écologiques. Ce serait la victoire du marché et de l’individualisme qui entraînerait les déréglementations partout car « aucun État de droit planétaire ne vient réguler le marché ». La mondialisation fonctionne sans « globalisation de la règle du droit » et le « triomphe de l’individualisme conduit à celui de la réversibilité, de la précarité, du court terme et de la déloyauté… ». D’après l’auteur, « plus l’homme verse dans l’individualisme, moins il est enclin à prendre en compte l’intérêt des autres »… Jacques Attali veut bien réformer mais il se méfie des lois du marché et du libéralisme sauvage.
Après avoir rappelé les atouts de la France avec plus ou moins de conviction (personnellement pas très convaincu par le français comme langue de communication mondiale ou par les leaders mondiaux dans les industries et les services), il insiste sur la France qui s’enfonce. Beaucoup plus convaincant. Chômage, gaspillages, école en perdition, élites qui partent… tout est dit. Et néanmoins la France n’aime pas les réformes. Elle aime les révolutions. Sommes-nous à ce stade-là ? L’auteur le pense (je suis beaucoup moins convaincu car, malgré la situation, nous ne sommes pas vraiment comme avant la Commune ou comme 1788-89). Pour l’immédiat, Attali redoute  la révolution, dans un mois ou dans un an, et il pense qu’il vaut mieux réformer comme l’ont fait d’autres pays. Et l’auteur de rappeler les réformes en Suède, au Canada, en Allemagne et… au Mexique. Pour la France, il propose dix chantiers, dont la pertinence et la cohérence ne sont pas évidentes pour le lecteur libéral. Il privilégie toujours la création d’organismes publics de contrôle et d’orientation (un genre de planification à la française), mais il est aussi en faveur de vrais référendums, de certains allègements fiscaux, et de comptes retraites individualisés, mais par répartition, et contre le financement des syndicats. Attali veut aussi plus d’investissements publics au service de la francophonie, le renforcement de la gouvernance européenne, l’union bancaire qui contrôlerait les banques de la zone euro, la relance par les investissements dans l’économie durable, plus de pouvoirs à la BCE pour maintenir l’inflation entre 2 et 5 %, imposer de nouvelles normes aux marchandises extra-européennes.
Nous sommes d’accord sur les mesures qu’il préconise concernant le financement des syndicats et la fin des différentes rentes mais faut-il réaffecter les 40 milliards d’euros d’aides au logement et à la construction de logements sociaux ? Et que veut dire « développer les nouveaux réseaux de l’économie positive » ?
Tout n’est pas très libéral… Loin de là . Et puis, avant d’aller chez le chirurgien, on consulte d’abord le généraliste. Est-ce qu’il nous prescrit des dizaines de médicaments ou bien seulement 2 ou 3 ? Le médecin qui fait une ordonnance avec une liste interminable de médicaments, il vaut mieux s’en méfier… Attali devrait revenir à la chirurgie, et extraire du corps politique français le cancer du collectivisme et de l’étatisme.
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Je pense que le pays est prêt à une refondation.
une méthode : enfermer une centaine de citoyens n’exerçant aucun mandat politique, syndicale ou associatif…
les faire plancher sur la gouvernance du pays, les missions régaliennes, les objectifs et le financement de la protection sociales ; créer de vrai choc de simplification dans l’entreprenariat, les relation avec l’administration, employeurs/employés ; definir une organisation de l’éducation, de la sécurité, etc… etc…
L’idée est de faire deux groupes de 100
– le premier travaille sur un projet “dirigiste”, visant à responsabiliser l’état , pour rendre les citoyens plus heureux.
– le deuxième travaille sur un projet “libéral”, visant à responsabilise le citoyen, avec le moins d’état /administration possible
j’oubliais : reférendum entre les deux projets
Attali n’aura guère changé en trois décennies : visionnaire ? selon les vents.
Devin par observation du passé, projetant ses prédictions avec des retards calculés ?
Ce faux oracle ne fait qu’écrire ce que d’autres ont hardiment dit AVANT lui…
Quelqu’un va-t-il enfin tirer la chasse sur ce crétin?
J’aime bien Attali, c’est un intellectuel de haut niveau qui est le principal représentant de la seule école qui nous reste après les avoir inventées toutes, d’où notre régression intellectuelle. Ainsi, il n’est pas le fondateur mais l’éminent représentant de cette école que le monde nous envie, le copiécollisme dont l’origine est le clicdroitisme.
Attali, comme Minc et bien d’autres, est un bonimenteur qui répète à longueur d’opuscules vendus à cinquante mille exemplaires les mêmes idées éculées. Attali a oublié qu’il était conseiller (ou peut-être ministre ?) de Mauroy, celui-là même récemment encensé post-mortem, qui a précipité le déclin de la France empêtrée dans une idéologie rétrograde depuis 1945, pardon 1941 … On dirait du Parkinson littéraire !
Si le poids du français s’affaiblit effectivement depuis quelques décennies, et si donc en parler comme “langue n°1 de communication mondiale” est prématuré (ou passéiste), il ne faut surtout pas jeter aux orties notre langue qui est la plus claire et la plus belle au monde et se mettre à parler “globish”.
Il y a un avantage concurrentiel à gagner en se différenciant par la langue du flot de sous-culture américanisée. Il y a des centaines de millions de gens qui attendent que la France joue cette carte, et notamment en Afrique, le continent de demain.
Et pourtant si.
“Les Anglais, à la vérité, ajoutent, par-ci, par-là , quelques autres mots en conversant : mais il est bien aisé de voir que Goddam est le fond de la langue”.
Je sais pourtant aussi Goddam, mais l’engliche quotidien même version Beaumarchais est moins plaisant.
Vous bénéficieriez de la lecture de ce petit texte de Jean Dutourd, qui date de 1985 et ne manque cependant pas d’actualité : http://www.academie-francaise.fr/de-lexcellence-et-de-la-necessite-de-la-langue-francaise-discours-de-la-seance-publique-annuelle
“Ce serait la victoire du marché et de l’individualisme qui entraînerait les déréglementations partout car « aucun État de droit planétaire ne vient réguler le marché ».”
Vraiment, la propagande pro-gouvernement mondial ne s’arrête jamais avec lui. Tout est bon pour enfoncer dans le crane de la population que le mondialisme doit venir avec la mondialisation…
il est plein de bonnes idees ,il sait tout ,il a ete surtout le complice de tout ceux qui ont ruine la Fance ..
Bien dit !