La politique menée par le gouvernement français à l’égard de la Francophonie laisse perplexe.
Un article du Parisien libéral.
On lit peu de critique de la politique étrangère du Président Hollande, aussi bien dans la presse que sur les blogs, de gauche notamment. Certainement est-ce dû au respect tout monarchique de ce qui était, sous De Gaulle, Giscard d’Estaing, Mitterrand et Chirac le « domaine réservé ».
Il y aurait pourtant de quoi dire, si on se souvient que toutes les initiatives diplomatiques du prédécesseur de Hollande avaient été fortement contestées par l’actuelle majorité.
Mais au-delà de la préférence pour la réception à l’Élysée de dictateurs africains, des voyages à bord de Air Sarko One en direction des pays du Golfe, du maintien des principaux acquis sarkozystes (Françafrique, base militaire permanente aux Émirats Arabes Unis, mépris des petits pays européens), s’il y a bien un élément qui est surprenant, c’est bien l’absence de vraie politique de Commonwealth de la Francophonie.
Certes, il y a une ministre en charge du sujet. Elle s’appelle Yamina Benguigui. Mais, pour paraphraser une petite phrase politique désormais célèbre, qui connait Yamina Benguigui ? Et puis surtout, au-delà des problèmes de casting, quelle est la vision stratégique du gouvernement sur la nature des liens qui devraient unir la France à ses anciennes colonies et protectorats, à part leur faire la guerre de temps en temps ?
Le Royaume-Uni est, au sortir de la guerre, devenu un petit pays, comme la France. Mais qu’est ce qui fait qu’Elisabeth II demeure un souverain d’un grand ensemble alors que, manifestement, le Président Hollande ne semble pas occuper la même place symbolique au sein de la Francophonie ?
Au-delà des personnages représentatifs tels que la Reine d’Angleterre ou le Président de la république française, il y a aussi, disons le clairement, la réalité de tout un pays et de son administration, qui font tout pour que la France soit bien détestée là où elle devrait être le pays préféré.
Avez-vous lu le témoignage de Bousso Dramé, lauréate du concours d’orthographe organisé par l’Institut français de Dakar, diplômée de Sciences-Po Paris, Master en Affaires Internationales, et de la London School of Economics, MSc in International Political Economy, nominée « Global Shaper » par le Forum Économique Mondial ? Elle s’exprime dans Jeune Afrique (lire Sénégal : elle refuse un visa pour la France plutôt que d’être « traitée comme une moins que rien »). Voila une jeune femme a priori plutôt intelligente, formée en partie en France, et que le consulat de France à Dakar a confondu avec une immigrante illégale potentielle. Oups. Accident ? Non, pas vraiment. Les forums Internet regorgent de ce genre de témoignages. Mais surtout, c’est bien parce que les diplomates français en Afrique ont trop souvent à croire qu’ils sont l’avant-garde d’une guerre anti-invasion que ce genre de choses arrivent.
Pourquoi la France ultra socialiste et ultra étatiste s’évertue t-elle à ériger des murs de Berlin bien réels au lieu, au contraire, de faciliter la venue des habitants de la francophonie, afin de profiter de leur volonté de se développer ? Au lieu de s’attaquer au problème (les allocations diverses et variées en France, et la volonté de l’État de s’occuper de tout), on traite une des conséquences (l’immigration) et ce faisant, on se prive du dynamisme des élites des pays émergents francophones.
Il n’y a pas que la cécité vis-à-vis des pays francophones africains qui soit un problème. Il y a aussi notre diplomatie vis-à-vis des pays riches francophones qui peut faire l’objet d’interrogations. Où sont les relations privilégiées de Hollande avec Albert II de Belgique, Henri de Luxembourg, Ueli Maurer (Suisse) ou Jacques Chagnon (Quebec) ? Pourquoi stigmatiser la Suisse, le Luxembourg et la Belgique, au lieu de mettre en avant leur système démocratique, leur économie de marché et leur excellent classement au niveau de la transparence ou du développement humain ?
Tout faire pour que la francophonie soit coupée de la France, ce n’est pas juste se tirer une balle dans le pied, c’est aussi tout faire pour laisser croire aux Français que le système socialiste, mort vivant, est encore viable.
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Sur le web.
on refuse une immigration de travail ou d’études et on accueil une immigration de regroupement familial, de détresse en tout genre…
« Au lieu de s’attaquer au problème (les allocations diverses et variées en France, et la volonté de l’État de s’occuper de tout), on traite une des conséquences (l’immigration)… »
Excellente formule ! En quelques mots simples, le pourquoi du comment de l’échec économique, social et moral du socialisme, tout cru, tout nu.
Bravo pour ce billet.
Effectivement l’ultra étatisme montre ses limites.
Mais ce qui montre ses limites aussi c’est le mea culpa permanent d’un pays qui n’arrive pas/plus à être fier de son histoire, de sa culture, de ses réussites (car, malgré l’Etat, notre pays a beaucoup d’atouts et de domaines dans lesquels les Français excellent)…
Je livre à votre réflexion cette citation trouvée sur le très bon site d’Histoire Herodote.net :
«À la différence de l’Union indienne qui sait gré aux colonisateurs britanniques de lui avoir donné son unité et une langue de communication, à la différence du Vietnam qui regarde résolument vers l’avenir et se soucie comme d’une guigne de ses guerres passées avec les Français et les Américains, l’Algérie indépendante n’en finit pas de ruminer son passé, cherchant dans la colonisation une excuse à ses difficultés de l’heure».
A propos des relations France-Suisse, c’ est toujours tordant de le relire :
http://lespetitssecretsdupalais.bleublog.lematin.ch/archive/2013/05/06/d-accord-d-accord.html
Là, Lobster, vous m’avez gâtée !!! Mdr.
Il y a peu, j’étais appelée en consultance à Paris : lever à l’aube, la route, et me voila à 9 heures place Vendôme. Une dizaine de « hauts cadres » commencent à se féliciter sur leurs nouveaux tailleurs ou cravates, et à papoter. Je me tais.
Puis, ils prennent chacun interminablement la parole pour exposer leur problème, ce qu’un minimum de concision permettait de faire en 60 secondes. Je me tais.
La matinée s’avance, vient la question cruciale : où allons-nous déjeuner ? Les avis fusent, les expériences gastronomiques, des secrétaires s’affolent, réservent une table, cherchent des chauffeurs.
Je me tais.
Près de trois heures à table, où s’échangent commentaires boustifailles et petites vacheries entre collègues. Je me tais.
Retour place Vendôme. Comme je suis belge, il faut me résumer cette brillante journée de débats : une bonne heure de péroraison, qui tourne à papote généralisée. Je me tais.
Vient l’heure des adieux. Mes interlocuteurs arrêtent soudain de se contempler le nombril, semblent brutalement se souvenir de la raison de ma présence, et me demandent si je crois pouvoir les aider.
Ayant décidé (moi généralement bavarde) de jouer la sobriété, je réponds « oui », sans autres commentaires … Et j’ajoute : je vous ferai signe.
Le lendemain, l’ami belge qui m’avait recommandée me téléphonait : il avait reçu des remerciements éperdus du staff, qui m’avait trouvée « brillante » (sic !).
La suite ? J’ai exigé un seul interlocuteur, et mené tout le programme toute seule, et avec succès 🙂
,Pour avoir vécu dans un tas de ces anciennes colonies ou protectorats, la première chose qui m’a frappée est que les anciens « anglais » adorent la maison mère, les anciens français ont une formidable détestation de la France. Le sourire leur revient quand vous expliquez que vous êtes belge ou canadien …
Deuxième facteur : les lycées français sont horriblement chers, de même que les cours par correspondance. N’y vont pratiquement que les gosses dont les frais scolaires sont assurés par l’employeur de papa. A côté de cela, il existe pléthore d’excellents collèges anglais, ou même espagnols, qui assurent une formation très supérieure pour bien moins cher. Donc, de moins en moins d’étrangers se forment en français.
Et bien entendu, ces gens devenus adultes auront un tropisme naturel vers tout ce qui est anglais : partenariat, fournisseurs, matériel, etc. On voit ainsi des pays d’Afrique ou d’Asie s’angliciser …
Reste ce pont que peu créer le tourisme. Mais là aussi, tout ce qui touche de près ou de loin à la France est peu sympathique et fort cher. Le touriste français qui en a les moyens y va pour ne pas être linguistiquement désorienté, les autres choisissent plutôt « rest of the world » …
Ajoutons enfin l’allergie totale des français à la « rondeur », cette attitude faite d’un peu de familiarité, d’humour décontracté, d’égalitarisme relatif, qui fait que certains peuples sont chez eux partout, et que les français restent toujours des étrangers. Leurs cocoricos cassent les oreilles 🙂
Quand la France récupère les voleurs d’enfants de l’Arche de Zoé pour qu’ils prestent leur peine et indemnise les familles, et qu’on apprend qu’ils ont été relâché et que l’indemnité ne sera pas versée, vous croyez que cela fait quel effet ? Quand la France abandonne les algériens qui lui étaient fidèles et les livre au massacre, vous croyez que ça fait quel effet ? celle d’un partenaire honorable, fiable et respectueux ?
Mais je suis contente d’apprendre que Flamby aurait une politique étrangère : personne ne l’avait remarqué 🙂
Pourquoi on délaisse la Francophonie ? A cause de l’UE.
Ne cherchez pas plus loin.
L’UE est un piège.
Affirmation interessante, mais quel est votre raisonnement?
Pour le risonnement, voir apres
Le système marche encore….pour ceux qui font les lois et en profitent. Le socialisme est juste un produit Marketing pour nous la mettre bien comme il faut avec un grand sourire et un merci Mr…
Merci pour ce texte….moi francophone ! Et bien vu MPS , vous avez tout dit . En effet il m’arrive d’intervenir en fin de réunion ( tour de table oblige ) et mes idées sont reprises 6 mois plus tard » à l’issue de mon plein gré » ; ma francophonie ne m’aide pas toujours . Par contre si j’exprime mon sujet en anglais une attitude bienveillante se fait sentir !