Le sport national français est l’impôt, pas le football

Les meilleurs joueurs de football ont une forte incitation fiscale à jouer ailleurs qu’en France.

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Le sport national français est l’impôt, pas le football

Publié le 12 juillet 2013
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Les meilleurs joueurs de football ont une forte incitation fiscale à jouer ailleurs qu’en France.

Par Daniel J. Mitchell, depuis Washington D.C., États-Unis.

Je n’ai jamais compris pourquoi le football est si populaire dans certaines parties du monde. Pourquoi regarder des gens courir sur un terrain pendant 90 minutes lorsque le résultat est habituellement un match nul 0-0 ? Mais les non-Américains ne comprennent pas le baseball en général, donc je suppose que c’est une question de goûts et de couleurs.

Je mentionne le football parce que c’est une excuse pour parler de compétitivité et de fiscalité. Sauf que je ne vais pas parler de faibles taux d’impositions et de création d’emplois ou de faibles taux d’imposition et de formation de capital. Au contraire, le sujet du jour est la compétitivité fiscale et le football français.

Et vu que les Français sont intéressés par le football, c’est peut-être une bonne opportunité de leur apprendre que des taux d’imposition élevés sont une mauvaise idée dans tous les domaines.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que l’État français joue ici le rôle du méchant.

Voici comment le New York Times commence cette histoire :

Monaco peut sembler minuscule, même pas un vrai pays, plutôt un joli coffre-fort orné de palmiers et de concessionnaires Lamborghini, mais il fourmille de statistiques intéressantes. Population : 35 427. Nombre de nationalités représentées : 125. Taux de chômage : 0 %. Taux d’impôt sur le revenu : 0 %.

Jusqu’ici, tout va bien. J’ai déjà écrit un article positif sur Monaco et je suis d’accord avec cette description.

Et il semble que la politique fiscale de Monaco soit favorable à leur équipe de football locale.

Un magnat de l’engrais (…) a exprimé son soutien à son pays d’adoption en 2011 par l’achat d’une participation majoritaire dans son équipe de football en difficulté, l’AS Monaco, et en commençant à démarcher de façon agressive des joueurs européens coûteux. (…) Monaco est différent des autres pays, Rybolovlev peut s’offrir des joueurs (…) libérés de la petite gêne de l’impôt sur le revenu. C’est une perspective heureuse peu importe ce que vous gagnez, mais cela commence à ressembler au bonheur quand vos revenus se comptent en millions.

Mais il semble qu’il y ait une controverse dans ce paradis fiscal. Ou pour être plus précis, il y a une controverse fiscale dans l’enfer fiscal juste à côté.

Cela rend le reste des équipes de la ligue française défavorisé. Tandis que Monaco jouit de son statut fiscal spécial, les joueurs des équipes françaises sont soumis aux taux d’imposition élevés qui ont récemment conduit l’acteur Gérard Depardieu à renoncer à sa citoyenneté. (…) C’est comme avoir une équipe de base-ball de Major League basée dans les îles Cayman.

Quelle surprise. Les Français se plaignent que des taux d’imposition plus faibles sont une forme injuste de compétition fiscale.

Donc comment ont-ils réagi ? En utilisant leur vrai sport national : imposer des taxes plus élevées.

La ligue de football française a grogné contre la situation exceptionnelle de Monaco dans le passé. Mais désormais, alarmée par la soudaine série de victoires de l’équipe et énervée par l’acquisition pour environ 120 millions d’euros de trois grands joueurs (João Mountinho et James Rodriguez de Porto et Radamel Falcao de l’Athletico Madrid), elle a finalement agi. En mars, elle a décrété qu’à partir de juin, toute équipe jouant dans le championnat français devra être basée en France et soumise aux impôts français. Par « toute équipe », il faut comprendre « Monaco ».

Naturellement, leur solution consiste à augmenter les impôts à Monaco et non pas à baisser les impôts en France. Au moins, le gouvernement espagnol avait créé un régime spécial de faible imposition pour les joueurs de football quand il fût confronté à la concurrence des clubs de football étrangers.

Ce n’est pas la bonne réponse. Il devrait y avoir des taux d’imposition faibles pour tous. Mais une exception spéciale pour les joueurs de football est une approche moins pire que ce que fait la France.

Remarquons également que l’approche française ne fonctionnera pas. Je ne dis pas qu’ils ne peuvent pas imposer des taxes plus élevées à l’équipe de football de Monaco. En revanche, je dis que la ligue de football française continuera de perdre ses meilleurs joueurs aussi longtemps que l’État aura un taux d’imposition punitif de 75 %.

Les entrepreneurs fuient la France. Les acteurs fuient la France. Et désormais, les meilleurs joueurs de football ont une forte incitation fiscale à jouer ailleurs qu’en France (ou à Monaco).

Quelques remarques finales :


Sur le web.
Traduction : Cthulhu/Contrepoints.

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Créer un compte Tous les commentaires (6)
  • Quand on y connaît rien, on évite de l’ouvrir…

    • C’est qu’ils regardent ça des US. Mais ce n’est pas faux sur le fond. La France investit dans la production de champions qui très rapidement, quittent le pays. Le pire étant dans le basket où nous sommes devenus un pays du tiers monde au niveau des équipes de club. A contrario, au rugby, nous n’avons pas ces problèmes car la France a peu de concurrents au niveau mondial (j’adore le rugby mais il faut reconnaître que pour les clubs, hormis la GB, l’Autralie et l’Afrique du Sud, il n’y a pas grand monde). Donc, il faut se poser les questions: pourquoi fait on fuir?

  • On l’a vu avec Beekham, qui a accepté un contrat fort court, pour rester contribuable anglais.
    S’il avait outrepassé ce délai, il était tondu !

  • On oublie de dire que dans les compétitions européennes les clubs ne sont pas fiscalement sur le même pied d’égalité et que personne n’y trouve rien à redire. Ce problème de Monaco résume en réalité tout le problème de la fiscalité française faussant la concurrence.

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