Gaz de schiste : bad mother fracker

Le peak oil est au point mort, le réchauffement anthropique est atone : les environnementalistes se concentrent sur leur croisade contre le gaz de schiste

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Gaz de schiste : bad mother fracker

Publié le 13 juillet 2013
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Avec la fracturation hydraulique, le peak oil se fait de moins en moins menaçant. On découvre du pétrole, du gaz, on les extrait ; la production d’hydrocarbures augmente, et le moment crucial où la production diminue n’en finit plus de ne pas arriver.

Une défaite pour les écolos ? Pas le moins du monde ! Si le peak oil n’arrive pas, ce n’est pas parce que l’idée était mauvaise ; c’était un super coup marketing, avec des courbes qui impressionnent et qui sonnent vrai.

Au moins aussi bon que le réchauffement climatique, avec ses modèles compliqués qui démontrent, absence de preuves à l’appui, que l’homme est responsable de la montée des températures. Des baisses aussi. Du dérèglement, en somme. Le climat était jusque-là réglé comme du papier à musique, les températures étaient douces, et l’homme a débarqué avec sa pollution…

Ce n’est pas parce que le peak oil n’arrive pas et que le réchauffement climatique anthropique est de moins en moins crédible qu’il faut relâcher les efforts. Il faut les recentrer.

Sans trompettes ni tambours, sans fleurs ni couronnes, le principal blog présentant la théorie du Peak Oil ferme ses portes, par manque de contributeurs et malgré le soutien des derniers croyants. Les environnementalistes lancent leurs forces dans une nouvelle bataille : le gaz de schiste.

Avec une certaine rancune : c’est en partie sa faute si le peak oil n’arrive pas. Bon, aussi parce que la montée des prix rend d’autres techniques rentables, mais si les écolos étaient aussi bon en économie qu’en communication, ça se saurait : la transition énergétique allemande et sa petite sœur française coutent cher, très cher.

L’intérêt du combat, c’est aussi qu’on peut jouer sur deux tableaux distincts. A force de présenter des courbes et des modèles, les environnementalistes ont suscité l’intérêt de scientifiques qui, une fois rentrés dans le sujet, sont un danger pour des chiffres biaisés et transparents.

D’abord, on peut jouer sur l’émotion : les beaux paysages ravagés, le terroir dénaturé, le mode de vie traditionnel menacé, ça marche toujours. Peu importe que des régions entières aient été conquises sur la mer ou soient devenus cultivables une fois les marais asséchés ; peu importe que les beaux paysages agricoles soient en eux-mêmes une transformation de la nature ; le conservatisme écologiste, c’est comme celui de la langue française, on veut maintenir les choses en leur état actuel ou revenir un peu en arrière, mais pas trop. Vendre un retour à l’âge de pierre, ce n’est pas aussi simple que vendre un charmant folklore paysan.

On peut aussi miser sur un nouvel imaginaire. Puisqu’on agit sous terre, on crée un danger. Difficile de faire croire que la terre va s’écrouler, mais que les nappes phréatiques soient touchées au point que l’eau du robinet s’enflamme, ça passe. Elle s’enflammait déjà avant ? Allons, des bactéries na-tu-relles n’auraient jamais fait ça. Jamais.

Difficile de demander aux automobilistes de passer au vélo. Même de bon matin, sur les chemins, et avec Paulette, c’est contraignant.

En revanche, l’interdiction d’exploitation d’une nouvelle ressource en France, ou le gel des projets en Allemagne, c’est simplement empêcher un changement ; le status quo est facile à vendre, surtout si on empêche tout débat qui permettrait d’évoquer le potentiel économique de la ressource souterraine.

Et comme toujours, on pourra évoquer le manque de prudence des partisans de l’exploitation, même s’ils sont prêts à engager toutes les études nécessaires pour s’assurer de la non nocivité. Les risques sont à long terme, difficiles à évaluer, mais colossaux.

Après les films de propagande, on peut donc s’attendre à la multiplication des blogs et actions de communication à mesure que les environnementalistes concentreront leurs efforts sur le gaz de schiste. Ils seront soutenus financièrement par les producteurs actuels, qui ont tout intérêt à empêcher l’émergence d’alternatives pour maintenir leur influence.

Le mode opératoire sera toujours le même : accaparer le débat, saturer d’informations erronées, parcellaires ou biaisées pour éviter toute réponse. On présentera dans Gasland une liste des interviews refusées, qui ne dit mot consent et circulez, y a rien à voir.

L’objectif, lui aussi, sera toujours le même : mobiliser la puissance publique. L’État doit protéger les citoyens sans défenses du pouvoir des multinationales assoiffées d’argent. Empêcher le libre-échange, saper toute initiative susceptible de nuire un tant soit peu à la sainte planète – quand bien même elle générerait une réelle prospérité et serait bien moins nuisible qu’on veut bien le croire.

Le collectivisme vert a son clergé, son avant-garde éclairée qui a compris plus tôt que du progrès naîtraient les ténèbres. Il a les mêmes ennemis que les autres collectivismes : l’impérialisme, le capital, l’initiative privée forcément dangereuse. La même rhétorique, selon laquelle des puissances occultes œuvrent en secret pour servir leurs intérêts et dirigent le monde dans l’ombre.

Comment expliquer alors que les dirigeants soient unanimement en guerre contre le changement climatique ? Comment expliquer que l’écologie politique use habilement du lobbying et reçoive des financements de multinationales ? Comment expliquer le consensus et la ferveur quasi-religieuse en faveur de notre terre nourricière ?

Les environnementalistes commettent une réelle erreur. En polarisant le débat, ils sapent toute possibilité de le rendre constructif. L’exploitation des ressources naturelles dans les pays du tiers-monde est une formidable opportunité pour les populations locales, à condition qu’elle ne bénéficie pas uniquement à des despotes. En en faisant un fléau, les environnementalistes ferment la porte à une exploitation raisonnée et bénéfique de la ressource.

Il en va de même du gaz de schiste. Il n’y a pas d’ultimatum entre une exploitation irresponsable et dangereuse d’une part, l’absence d’exploitation d’autre part. Au lieu de concentrer leurs efforts sur la communication, les environnementalistes devraient miser sur la R&D et l’innovation pour proposer des solutions plus efficientes et plus propres. S’ils ne le font pas, le monde le fera sans eux ; les vilaines multinationales et des entreprises plus petites cherchent activement des solutions innovantes et ne manqueront pas d’en trouver.

Si leur objectif est d’empêcher purement et simplement l’exploitation des ressources naturelles, les environnementalistes ont tout intérêt à continuer à passionner le débat. Si leur objectif est de préserver l’environnement, ils ont tout intérêt à rendre le débat rationnel – quitte à conclure que l’exploitation propre d’une ressource donnée est impossible, et ensuite militer pour qu’elle ne soit pas menée. Leur choix sera un bon indicateur de leur rationalité, mais je doute qu’ils parviennent à faire de leur cause autre chose qu’une religion.

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  • Si j’ai bien tout compris, les écolos ne veulent pas mettre d’eau dans le gaz !

  •  » je doute qu’ils parviennent à faire de leur cause autre chose qu’une religion. »

    Comme jadis avec les sources d’eaux, transformées naguère par des ouvrages sommaires de captage en fontaines et auprès desquelles trônent aujourd’hui des vierges à l’enfant.

  • Le « pic pétrole » recule!
    Et si… les hydrocarbures sont d’origine minéral (ou du moins en partie). Mendeleïev le pensait! et les réactions de Fischer Tropsch (un peu modifiées) prouvent qu’il est possible de faire des hydrocarbures à partir de carbonates d’eau et d’alumine comme catalyseur (au dessus de 1000°C toutefois). Cette température est atteinte sous le manteau terrestre et l’eau ne manque pas sur terre. Le gaz de schiste ne serait donc qu’une energie renouvelable puisant son potentiel énergétique dans la géothermie. Après tout on trouve de l’éthane et du méthane en abondance sur Titan (satellite de saturne) et là on ne peu pas dire que ce soit une energie fossile!
    Il y aura bien une fin mais ce sera avec le refroidissement du noyau terrestre!

  • « Comment expliquer alors que les dirigeants soient unanimement en guerre contre le changement climatique ? »

    C’est une question très importante, mais il est extrêmement difficile de trouver quelque part un embryon de réponse.

    Tous les gouvernements, depuis une vingtaine d’années, ressortent la même soupe réchauffée. Pourtant, ils n’ont pas tous en leur sein que des imbéciles, même si certains se sont fait particulièrement remarqués en la matière.

    Des 6°C à Paris en 2050 à la sénile poêle à frire, en passant par le récent – et profondément débile – 4°C de moins valent mieux que 4% de déficit, on peut raisonnablement s’interroger sur les capacités et les motivations de leurs auteurs.

    • moi je trouve très facile de répondre.
      Les dirigeant ont besoin de la guerre. C’est ce qui les autorise à « mobiliser » les habitants et d’exiger d’eux tout ce qui est nécessaire à la guerre.
      L’ennemi idéal est
      * consensuel, il n’a aucun défenseur.
      * énorme et excessivement destructeur. il justifie la mobilisation de moyens dans les même proportions
      * permanent. Il ne doit pouvoir ni vaincre, ni être vaincu, sans quoi la guerre prendrait fin et le pouvoir qu’elle justifie ne serait plus.
      Un ennemi abstrait comme le chômage, la crise, la drogue, la criminalité ou le terrorisme sont idéaux.
      Le changement climatique est pas mal non plus

      • il y a aussi la simple l’impossibilité de se renier quand on a hurlé à l’évidence quitte à laisser doucement le débat mourir .
        quand vous avez qualifier vos contradicteurs de fous , stupides etc..difficile de dire soudainement ah ben oui vous aviez raison les gars.

        Ce n’est bien sur pas la raison principale mais elle joue et pas seulement chez les politiques mais dans les médias et certains organes de com de sociétés scientifiques.

  • Toute cette affaire est pop-cornable.

    D’un coté l’état n’a plus un rond et il va crever d’où la concupiscence très forte d’une partie des z’élites pour cette manne qui permettrait de continuer un peu la fête. De l’autre, les religieux maniaco-dépressif du péché originel qui font de l’homme et de toutes ses réalisations l’alpha et l’oméga du mal sur terre.

    Sachant qu’ils ont besoin les un des autres pour imposer aux autres leurs visions du monde il ne reste plus qu’a acheter un bon sachet de pop corn et les regarder tranquillement se bouffer le nez.

    Coté libéral l’exploitation de cette manne profiterait surtout à l’état (en l’état), donc ne soyons pas trop pressé non plus, il n’y a rien à gagner qu’un sursis pour le cancer étatiste.

    • Soyons sérieux deux minutes.

      Du pétrole, il y en aura toujours.
      Du pétrole facilement exploitable, par contre…. pourquoi, à votre avis, on paye des gens pour étudier la saccha

      Le pétrole de sables bitumineux que l’auteur cite (encore un pistonné qui n’y connait rien) a un EROI misérable… et les réserves prouvées ne suffisent pas à répondre à la demande de toute façon.

      • Oups, bug.

        Bon, je reprend : on s’intéresse aux gaz de schistes et autres bioethanol car on manque de pétrole conventionnel. D’où les sommes investis en RetD pour rendre ces procédés rentables (je ne m’en plaint pas, cet argent va (pour une petite partie)aussi dans ma poche).

      • Ouaip, Delzaron. On fait le mēme constat tous les jours : les restrictions dues au manque d’énergie sont inhumaines, intenables, on va tous mourir.

  • Les ressources minérales sont, à l’échelle humaine, inépuisables. Qu’elles soient de plus en plus difficiles à récupérer, c’est certain, mais ça ne veut pas dire qu’elles s’épuisent : il est simplement nécessaire de faire ce que l’homme à toujours fait, trouver de nouvelles solutions techniques (ça s’appelle de l’innovation) pour les obtenir.

    Par exemple, de l’or, il y en a encore et beaucoup, simplement, il devient de plus en plus difficile d’en trouver avec les connaissance techniques (et non scientifiques) actuelles à un prix raisonnable (ie. inférieur ou égal au taux courant).

    Contrairement aux ressources organiques, telles le pétrole ou le charbon (même si ce sont bien des ressources minérales, leurs origines sont organiques).

    L’uranium, par exemple, est une ressources minérale inépuisable (à l’échelle humaine) et peut donc être qualifiée de durable, même si ça dérange les escrolos. Il faut rappeler que le nucléaire civil — hormis Tchernobyl, qui était un accident [du système] soviétique — n’a fait à ce jour aucune victime…

    Voilà en quoi il me semble que le nucléaire est un moyen pérenne de produire de l’énergie sur le long terme, la transition pouvant se faire avec ce qui reste de pétrole, les gaz de sciste et les chlarates de méthane, ce qui nous laisse encore bien du temps pour améliorer la production nucléaire et en particulier son rendement (surgénérateurs, etc.)… et si la fusion fini par aboutir (ce qui est plutôt imaginable) ce sera un grand pas en avant (il faudra toujours utiliser la fission pour le tricium d’allumage, mais qui sait ce que l’homme du XXIIe siècle aura trouvé et/ou imaginé.

    Nous passons surtout une sale époque durant laquelle la politique populiste, largement relayée par des médias incompétents, nous fait perdre beaucoup… d’énergie !

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