L’enfant : au cœur du débat politique ?

Le « droit des enfants » n’est-il pas sacrifié au seul profit du « droit des adultes » ?

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L’enfant : au cœur du débat politique ?

Publié le 18 juillet 2013
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Le « droit des enfants » n’est-il pas sacrifié au seul profit du « droit des adultes » ?

Par Alexandre B.

L’enfant ne mériterait-il pas d’être réellement au cœur du débat politique ? N’y recourt-on pas ces derniers temps pour légitimer le nouveau mauvais coup qu’on leur assène insidieusement, singulièrement en sacrifiant le « droit des enfants » au seul profit du « droit des adultes » ? Qu’en est-il, par exemple, de l’adoption par des couples homosexuels ? Les décisions récentes de la CJUE, en faisant référence à la « conception classique » du mariage, lient indéfectiblement mariage et adoption. Mais pour qui est principalement faite l’adoption ? N’est-elle pas principalement destinée aux enfants eux-mêmes ? Faut-il rappeler qu’il n’existe d’ailleurs aucun droit à adopter mais simplement une possibilité de se le voir accorder ?

C’est parce que l’adoption plénière efface la filiation biologique et qu’un enfant ne peut pas avoir deux pères et/ou deux mères que l’adoption n’est pas une bonne solution au problème que se posent les homosexuels qui souhaitent devenir parents. Il existe une solution qui, concernant en outre un nombre bien plus important de familles, permettrait de sortir du bazar de la Loi Taubira et les deux questions principales que ce débat a posé sans les distinguer. Faut-il accorder l’adoption ou ne serait-il pas préférable de se pencher sur le statut du tiers, statut qui aurait alors le mérite de dissocier la filiation de l’exercice de l’autorité parentale sans référence au sexe, ni davantage aux pratiques sexuelles des adultes ? Ce tiers est aussi bien le compagnon ou la compagne du père ou de la mère dans le couple homosexuel, que le beau-père ou la belle-mère dans un couple hétérosexuel. Plus d’un million d’enfants vivent avec un beau parent tandis que quelques milliers tout au plus vivent avec un tiers du même sexe que le parent biologique. Ne serait-il pas utile que les droits et les devoirs de ces adultes soient affirmés, sinon précisés ?

Je ne me prononcerai pas sur la procréation médicalement assistée, sinon pour dire, et je ne suis pas le seul, qu’on ne devrait plus gommer le donneur de gamète – comme c’est le cas actuellement – au profit du parent qui élève l’enfant. N’est-il pas dommageable de nier la filiation biologique de l’enfant, voire de lui faire croire qu’il peut avoir deux mamans biologiques ? Comment un enfant pourra-t-il se construire sur cette fiction ? Comment décider avant même sa conception de mentir à son enfant ? Ou, si on ne lui ment pas, de lui dénier le droit de connaitre son géniteur, et par conséquent ses origines ?

Enfin, en ce qui concerne la gestation pour autrui, je ne me contenterai pas de réfuter l’idée qu’un enfant, et par la même occasion le corps de la femme, puissent faire l’objet d’un contrat ; d’autres l’ont fait avant moi et mieux que je ne saurai le faire, mais il est clair que les promoteurs de celle-ci se cachent derrière le déni de l’importance de la vie intra utérine et des séparations précoces dès lors qu’il s’agit du désir des adultes, comme si toute revendication, quelle qu’en soit la nature, devait se traduire par un droit reconnu.

Souvenons-nous que la double filiation, maternelle et paternelle, n’est toujours pas garantie aux enfants puisque la mère peut accoucher sous « x » et le père ne pas se déclarer, tandis que l’égalité entre adultes qui prend la forme de la satisfaction de leurs désirs individuels est en train de se faire à nouveau sur leur dos.

Alors posons-nous cette question aujourd’hui : l’enfant ne serait-il plus une personne ?

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  • « l’enfant ne serait-il plus une personne ? »

    En tout cas, l’enfant n’est pas un électeur…

    • En tous cas, le simple fait de dire « l’enfant » et non pas « les enfants » ou « des enfants » est déjà le signe d’une mentalité collectiviste.
      Ne nous cachons pas les yeux, la réduction de  » l’individu » à « l homo economicus », que ce soit par des marxistes ou des « liberaux »(!!!!) [type institut Montaigne par exemple], fait des enfants nés ou à naître des débiteurs de dettes non souscrites, c’est à dire des moyens de fins voulues par d’autres.

  • Qu’il s’agisse d’adoption, de procréation médicalement assistée, de gestation pour autrui ou d’embryons surnuméraires l’enfant né ou à naître est l’ objet, plus que le sujet, de beaucoup de désirs d’adultes.
    Des adultes qui le revendiquent comme un droit ou qui le réduisent à un amas de cellules susceptible d’être détruit ou étudié.
    Il y a quelque chose de paradoxal chez les défenseurs du droit à un enfant pour les couples de même sexe qui sont souvent aussi les défenseurs du droit à la recherche médicale sur les embryons…
    Les embryons surnuméraires sont « déshumanisés » en fonction du stade de leur développement ce qui évite les interrogations éthiques, mais ces mêmes embryons congelés ont été crées par intervention médicale pour répondre à un désir d’enfant si fort qu’il a justifié des interventions lourdes et pénibles pour la femme et coûteuses pour la société au nom même de l’humanité et de la reproduction de son espèce !
    L’enfant en puissance deviendrait donc humain ou non par le seul désir d’un ou plusieurs adultes… et c’est ce désir qui remplacera le cas échéant le ou les parents biologiques et le droit à la filiation.
    Il s’agit là d’une toute puissance sur l’enfant qui était limitée au droit de la femme enceinte à mettre un terme à sa grossesse et qui s’étend à des  » demandeurs à devenir parents  »
    Ce qui touche à la procréation et à la filiation, comme ce qui touche à la fin de vie devrait faire l’objet de débats publics réguliers avec contribution de scientifiques, de philosophes, de politiques, de religieux, des témoignages, des documents filmés etc… et conduire chacun à sortir de ses préjugés pour réfléchir.
    L’Humain ne doit pas échapper aux humains dans leur globalité et dépendre que des seuls représentants élus.

    • Il faudrait savoir, finalement!
      Ou bien l’enfant, et plus généralement le primate hominien « est  » sa génétique ( arguments de « certains » pour ne surtout pas toucher à ladite génétique), ou bien il est « autre chose » que sa génétique (les mêmes « certains » adoptant d’ailleurs le « package » des deux)
      En réalité, ce qui définit « l’humain » est quelque chose de totalement subjectif et individuel et ne dépend pas de l’objet ou du sujet lui-même: c’est l’entourage et rien que l’entourage qui définit celle ou celui qui va être considéré ou non, par ledit entourage, comme « humain »: chez les chrétiens on appelle celà le « baptème »

      • le baptême donne la grâce d’un sacrement mais en aucun cas un enfant non baptisé n’est pas un être humain. Il est déjà enfant de Dieu dès sa conception.

        A partir du moment, où le législateur a décidé que l’enfant pouvait être tué dans le sein de sa mère (1975), il a ouvert la porte à toutes les horreurs possibles, puisqu’il a autorisé le sacrifice de l’enfant au profit des adultes (la future mère, le futur père, et/ou l’entourage, la société…).

        Ce qui se passe aujourd’hui n’en est que la conséquence logique et humaine.

        Le mariage « taubira » en est la dernière étape actuelle, mais cette logique égoïste des adultes veut qu’il y en aura d’autres.

        La valeur d’une civilisation se mesure au sort qu’elle réserve au plus faible : nous sommes donc descendus bien bas et ce n’est pas fini.

        • Je crains que l’intervention de Dieu ne soit pas la question dans une société laïque.
          La perception du caractère humain ne relève pas de la seule religion et c’est la société dans son ensemble qui doit réfléchir aux conséquences des décisions qu’elle prend, ne croyez-vous pas ?
          Vous êtes hostile à l’avortement que vous qualifiez d’horreur, c’est votre droit mais la femme qui décide d’avorter ne se débarrasse pas d’un amas de cellule, elle sait qu’il s’agit d’un enfant, elle ne lui dénie pas son statut d’humain, elle le refuse.
          Un croyant qui donne à la vie un caractère sacré y voit un crime mais il s’agit de la toute puissance de la mère sur sa progéniture, c’est d’un autre ordre que l’embryon matériau de recherche médicale, du moins à mes yeux…

          • @carredas

            « …c’est la société dans son ensemble qui doit réfléchir… »
            Une société, ça n’existe pas, il n’ ya que des individus; il n’ ya pas plus de pensée « collective » que de « reflexion collective » ou que « d’index ou majeur collectifs » ouq ue « d’intérêt collectif »
            Une société n’est rien d’autre que la résultante, la somme au sens mathématique du terme, des interactions des individus deux à deux; le seul « collectif » ou le seul « Tout » irréductible », a-tomique, c’est deux

  • A propos de la PMA , ne risque-t-on pas des mariages consanguins à la deuxième génération? Quels seraient les recours légaux ( et affectifs) de ces enfants????? cessons de faire les apprentis sorciers.

  • Si l’enfant était précieux il y aurait une caméra dans chaque salle de classe. On devrait recueillir l’ADN des « éducateurs spécialisés » pour le comparer systématiquement avec celui des bébés produits par des handicapées mentales. L’inspection d’académie devrait communiquer chaque incidents …

  • Vous prenez le sujet trop au sérieux, croyez-en 10 ans d’expérience en Belgique depuis la légalisation de l’adoption homo.

    En fait, il n’y a pas d’enfants à adopter : nos orphelins sont littéralement otages d’un système très rémunérateur qui ne les lâche pas, et les enfants étrangers proviennent de pays qui n’admettent jamais ces adoptions homos …

    La faculté donnée par la Loi porte uniquement donc sur des situations pré-existantes et intra-familiales : l’enfant orphelin de mère, vivant avec son père « en ménage avec un copain » : l’enfant sans père, vivant avec sa mère naturelle et sa « copine ».

    Donc, de fait, ces enfants sont déjà élevés par un couple homo. L’adoption par le « parent tiers » est pour lui un énorme avantage : obligation d’aliment, héritage, lien juridique réel avec le « parent tiers » en cas de disparition inopinée du parent de sang.

    Sans cette adoption, l’enfant serait, à la mort de son parent, considéré comme « seul », placé, et coupé de la dernière affection qui lui reste.

  • Les enfants sont sourtout de nos jours en France considérés soit comme de futurs esclaves bon pour payer les dettes et les retraites soit comme une source de nuisance ou de déstabilisation intérieure!Comment tout cela va-t-il finir?Bien je l’espère!

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