Détroit en faillite, vive Détroit !

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Detroit-Etats-Unis

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Détroit en faillite, vive Détroit !

Publié le 22 juillet 2013
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La récente faillite de Détroit (U.S.A.) est la preuve que l’interventionnisme en économie ne fonctionne pas, et qu’il y a d’autres solutions.

Par Pascal Dray.

L’interventionnisme en économie ne fonctionne pas parce que…

L’interventionnisme ne fonctionne pas parce qu’en subventionnant une industrie (celle de l’automobile dans le cas de Détroit), on détruit le système de rareté lié à cette industrie. Les acteurs planifient des actions qui ont toutes les chances de se solder, quand la subvention disparaîtra, par un échec et des faillites. Le secteur automobile était artificiellement maintenu en survie pour des raisons électorales et non pour des raisons économiques. Quand de telles aberrations existent, il ne faut pas s’étonner qu’elles se soldent par des licenciements et des faillites : c’est le marché qui reprend ses droits. Chassez le naturel, il revient au galop !

L’interventionnisme ne fonctionne pas parce qu’en manipulant l’offre immobilière et l’offre de services publics là encore les raretés relatives sont modifiées et le système de prix nécessaire à l’allocation optimale des ressources est détruit. Des individus qui bénéficient de loyers modérés, de prêts immobiliers hypothécaires avantageux, de transports publics quasi gratuits ne peuvent pas se comporter rationnellement quand on leur dit que ça n’est plus possible de leur offrir de telles conditions.

L’interventionnisme ne fonctionne pas parce qu’on a déconnecté la décision de l’action. Quand un individu agit sans supporter les conséquences de ses actions, son action n’a plus aucun sens, ni pour lui, ni pour ceux sur qui elles retombent alors le temps de la réalité reprend ses droits.

Ainsi les maires successifs de Détroit ont eu recours à l’endettement en pensant que le nombre d’habitants ou d’entreprises contribuant à la matière fiscale de la ville ne changerait pas énormément et pourrait même augmenter. La population de détroit a diminué de 60 % en 60 ans. Elle est passée de 1,8 million d’habitants en 1950 à 706 000 aujourd’hui. Plus de la moitié des résidents sont sans emploi. Une population qui diminue, des entreprises qui ferment, tout cela ne peut qu’amplifier l’ampleur de la déroute économique de cette ville.

Détroit : première ville libre au monde !

Mais il existe une solution au-delà de la déclaration en faillite de la ville. Cette ville, compte tenu de sa situation, est une réelle opportunité pour créer la première ville libre au monde.

Imaginons ce que cela pourrait être. Dans un premier temps, il faudrait vendre la ville « par appartement » : c’est-à-dire qu’il s’agirait de liquider des actifs comme dans une société privée en faillite. Il faudrait ensuite évidemment renégocier la dette. On peut alors imaginer faire une proposition de reprise avec une dette allégée. Ensuite, il faudra privatiser les rues, la police, l’éducation et les transports.

Actuellement dans nos centres commerciaux privés, les individus circulent librement, mais ce sont bien les commerçants qui s’y installent qui supportent les charges communes de sécurité et de propreté des lieux publics ! Pourquoi ne pas s’inspirer de ces espaces privés et de ces copropriétés pour inventer un nouveau modèle de ville ?

Des individus qui souhaiteraient vivre dans cette ville achèteraient leur logement et y consommeraient les biens et les services qu’ils auraient choisis. Pour ce qui est des rues, des bâtiments publics, des institutions, de la sécurité et autres activités habituellement payées par les taxes, il n’y aurait plus de taxes, mais des charges communes comme dans une copropriété.

Les individus à l’intérieur de la ville ne paieraient plus d’impôts locaux, voire peut-être même plus aucun impôt. Éventuellement pour ceux qui iraient dans une autre ville que leur lieu de résidence et qui y séjourneraient, il pourrait y avoir l’équivalent d’une taxe de séjour : les impôts pour les habitants de cette ville n’existeraient plus au sens actuel du terme.

Des communautés qui souhaiteraient vivre en autarcie pourraient acheter une parcelle de la ville et la légiférer à leur guise. Ce ne sont là que des exemples, d’autres solutions émergeront d’elles-mêmes. Car la faillite de Détroit est une opportunité pour tous les bâtisseurs du futur.

Au-delà de ces aspects, dire que la privatisation n’est pas possible est une aberration puisque des parcs d’attraction, de par le monde, totalement privés réussissent à être rentables avec commerces, service de sécurité, rues et parties communes.

Europapark en Allemagne est, par exemple, un espace privé au milieu d’espaces publics. À l’intérieur d’Europapark, on se sent en sécurité. Certes, c’est un parc de loisirs, mais que l’on peut parfaitement imaginer comme un parc de vie. En Europe, d’autres lieux de villégiature, comme Center Park, existent. Ces parcs sont privés avec des rues privées, des espaces publics, des activités…

Imaginons la ville du futur en rachetant les actifs et les dettes renégociées. Tel pourrait être le slogan des nouveaux propriétaires du nouveau Detroit libre. Le débat est lancé. Pour une ville prospère, pour une ville libre ! Vive Détroit !

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    • J’admet avoir pensé à Robocop, mais puisque l’expérience n’a jamais été tentée, se fier à un film rempli de cliché me semble un brin inutile.

  • OCP est une fiction, on ne voit pas de gens être racketter dans des centre commerciaux, au contraire pour que l’entreprise face fonctionner, les « clients » doivent se sentir en sécurité.

    Et d’ailleurs la ville démocrate de détroit est une OCP, chômage, délinquance etc..

  • Certes certes, mais le parallèle est frappant. Contrairement à la fiction, on peut supposer que l’on va voir l’état fédéral se lancer à la rescousse de la ville en perdition.

    Quoiqu’il en soit, c’est triste de voir sombrer un des vaisseaux amiraux des années fastes de l’Amérique.

  • Superbe idée, mais imaginons qu’on la transpose en France.
    Des quartiers coquets, disposant de tout ce que les habitants considèrent comme nécessaire, … mais disposés à le financer.

    En France, la moitié des gens ne paient pas d’impôts et vivent aux crochets des autres.

    Le système que vous préconisez pourrait assurer un filet contre la fatalité, via des assurances, mais pas cette gigantesque pègre prédatrice qui est le réservoir électoral principal.

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