Obama a un sérieux problème avec la liberté de la presse. Le jeune journaliste Barrett Brown en sait quelque chose, victime de persécutions pour avoir publié des informations sensibles concernant le gouvernement.
Par Antonio José Chinchetru
Barack Obama est arrivé à la Maison Blanche en bénéficiant d’une immense popularité aussi bien aux États-Unis qu’ailleurs, peut-être même plus à l’extérieur qu’à l’intérieur de son pays. Et bien que son image se soit en partie détériorée (surtout aux États-Unis, moins dans le reste du monde), pour beaucoup il continue de personnifier l’idéal de gouvernant. Mais malgré l’efficacité de la propagande autour de sa personne, l’héritage que laissera l’actuel président des États-Unis pourrait être néfaste sous bien des aspects. L’un de ceux-ci est sans aucun doute la liberté d’expression.
Tout d’abord, on a appris que le gouvernement américain avait mis sous écoute le téléphone d’une centaine de journalistes de l’agence Associated Press et que le FBI avait eu accès au courrier électronique de James Rosen, de Fox News, qui était accusé « d’instigation, de complicité et de coopération nécessaire du délit » (la remise d’information confidentielle de la part de sa source, un employé du Département d’État). Maintenant un nouveau cas de persécution contre ceux qui se consacrent au journalisme fait grand bruit dans les médias. Obama insiste à ressembler chaque fois plus à Nicolás Maduro et Rafael Correa.
Barrett Brown est détenu depuis plus de dix mois, après avoir subi deux perquisitions de son domicile et une dans la maison de sa mère, pour avoir publié et analysé des informations confidentielles de l’agence privée Stratfor, sous contrat avec le gouvernement fédéral. Brown n’avait pas pénétré dans les systèmes informatiques de ladite compagnie. Il s’est contenté de travailler sur le dénommé Project PM, à partir de documents qui avaient été obtenus par Jeremy Hammond, membre du groupe Anonymous, et publiés par Wikileaks. Le journaliste, de 31 ans, n’a pas obtenu l’information de manière illégale, ni n’a payé pour que d’autres le fasse. Ce délit fut commis par Hammond, déclaré coupable pour cela.
Dans les systèmes démocratiques, ce n’est pas un délit que de publier des informations confidentielles que des tiers ont obtenues ou filtrées sans en avoir l’autorisation. Dans le cas contraire, on aurait pu condamner tous les médias qui ont informé des câbles diplomatiques de Wikileaks ou, par exemple, les journaux qui, en Espagne, ont informé sur des éléments de procédures judiciaires soumis au secret de l’instruction. Et, heureusement, cela ne s’est jamais produit.
Le gouvernement d’Obama n’ose pas tenter de l’emprisonner pour le simple fait d’informer, chose qui ne serait acceptée par aucun juge pour porter atteinte de manière évidente au premier amendement de la constitution des États-Unis. Cependant, il y a d’autres moyens pour faire en sorte qu’il termine en prison.
Il a été maintenu en détention, sans charges et sans traitement médical adéquat, durant plus de deux semaines. Passé cette période, le 3 octobre 2012, il a été accusé de « menaces » à l’encontre d’un des agents du FBI qui avait perquisitionné son domicile, de « conspiration » et de « vengeance » contre ce même fonctionnaire. Un peu plus de deux mois plus tard, ont été rajoutés 12 chefs d’accusation relatifs au vol de l’information de Stratfor (qu’il n’avait pas réalisé, comme nous l’avons indiqué, et que l’auteur a confessé). Finalement, en janvier 2013, ont été présentées deux nouvelles accusations pour « dissimulation de preuves ».
Au total, ce sont 17 chefs d’accusation, qui viennent d’être confirmés et pour lesquels sont demandés 105 ans de prison, dix fois plus que la condamnation maximale qui pourrait être appliquée à l’auteur du vol des données. Tout cela avec un double objectif : faire définitivement taire un jeune journaliste qui devenait gênant pour Obama et, au passage, effrayer tous les professionnels de l’information qui pourrait avoir accès à des informations sensibles concernant le gouvernement.
Quel sera le prochain pas d’Obama ? Commencer à parler de « démocratisation des médias » pour essayer de fermer, sous divers prétextes, des radios, télévisions ou journaux critiques ? Si l’actuel président des USA n’a pas de problème pour essayer d’emprisonner des journalistes, dans le plus pur style castriste, pourquoi en aurait-il pour suivre les traces du défunt Hugo Chávez et de Rafael Correa ? Dans tous les cas, le futur de la liberté d’expression est bien sombre aux États-Unis.
çà fait froid dans le dos!
« Obama insiste à ressembler chaque fois plus à … » -> « Obama continue à faire des pas vers toujours plus de ressemblance avec »
merci pour cet article, je ne connaissais pas Barrett Brown
http://en.wikipedia.org/wiki/Barrett_Brown
A ajouter à ça la mort récente, plus que suspecte, du journaliste Michael Hastings…
http://www.lewrockwell.com/lrc-blog/crashes-of-convenience-michael-hastings/
Truth is treason in the Empire of lies – Ron Paul
sous la monarchie et la 3eme république, l’utilisation du jury était plus dépendue.
en particulier pour les « délits de presse ». Je crois que nous devrions à nouveau penser à nous doter à ce type d’institutions. comme le jury pour inculpation.
Il faut bien comprendre la stratégie qui est menée ici : on vous menace de 105 ans de prison pour que vous acceptiez une peine plus faible en plaidant coupable même si vous ne l’êtes pas, en vous privant ainsi du droit à un procès équitable. Qui est prêt à prendre le risque de passer sa vie en prison si on lui offre une porte de sortie, même si le risque est faible et la porte de sortie dure et dégradante ?
Et en sortant de prison vous ne pourrez même pas vous plaindre, après tout vous avez reconnu vous même votre culpabilité ! Vous êtes punis ET discrédité : quasiment soviétique comme méthode.
Les USA nouvelle URSS avec Obama?Regan reviens on t-en supplie!
Le bilan de l’administration Reagan est terrible : plus de taxes, plus de dépenses et plus de dette. Oui, la rhétorique était plus sympa, mais ce sont les actions qui comptent…
Il faut abolir les brevets et les copyright. Copier n’est pas voler !
Toute ressemblance avec l’administration d’un autre pays dit democratique serait fortuite….
Entre Obama et nos bons socialistes, on va finir par trouver ce Monsieur Poutine intéressant.
🙂