Contrairement au discours officiel et aux cris syndicaux, le gel du point d’indice n’empêchera pas les augmentations de salaires !
Par Thibault Doidy de Kerguelen.
Le gouvernement l’a annoncé à grand renfort d’effets de menton, pour la troisième année consécutive, le point d’indice des fonctionnaires sera gelé. Reprenant le thème en chorus, les syndicats jouent la partition des travailleurs outragés et déposent un préavis de grève pour le 10 septembre. En fait, il ne s’agit que d’une opération de communication, un épisode de la comedia del arte sociale, comme bien souvent. Il est fort à parier que le budget 2014 ne verra aucune diminution des dépenses collectives, voire même, comme en 2013, il sera en augmentation. En tous cas, on en prend le chemin, puisque chaque mesure d’économie annoncée est aussitôt contrée par une annonce de dépense nouvelle.
Puisque la valeur du point reste inchangée, il suffit de donner plus de points !
Il en va ainsi du gel du point d’indice. En 2014, il n’empêchera pas une majorité de fonctionnaires de voir leur salaire progresser, donc le poste « salaires » du budget s’envoler. D’abord du fait de l’effet des « promotions automatiques à l’ancienneté ». Ensuite, parce que le ministère prépare un « geste » salarial en faveur des bas salaires. Marylise Lebranchu l’a confirmé, la semaine dernière, lors d’une nouvelle réunion avec les syndicats. Comment ? C’est très simple. Puisque la valeur du point reste inchangée, il suffit de donner plus de points ! Pour l’instant, « on » évoque dans les milieux autorisés (qui justement ne le sont pas à nous donner des informations…), 4 à 6 points d’indice en plus par agent, ce qui correspond à 200-300 euros brut (environ + 2%) de plus par an, limités à l’ensemble des fonctionnaires de catégorie C.
Cette mesure aura pour avantage de caresser un électorat fidèle dans le sens du poil pour un coût minime au niveau de l’État (les fonctionnaires de catégorie C ne représentent que 23% des fonctionnaires d’État), tout en reportant le gros du coût de l’opération sur les collectivités territoriales pour qui les catégories C représentent plus de 75% des effectifs….
Au bout du compte, c’est vous qui amputerez vos revenus pour assurer le pouvoir d’achat des fonctionnaires
Dans tous les cas, que ce soit au niveau de l’État, de la Région, du Département, de la communauté de communes ou de la commune, qui va payer ? Qui va voir ses propres revenus un petit peu plus amputés pour assurer le pouvoir d’achat des fonctionnaires ? J’ai l’impression que nos dirigeants n’ont pas encore compris qu’il faut d’abord créer des richesses avant d’espérer pouvoir les capter. Quelqu’un peut-il offrir le livre d’enfant avec le conte sur la poule aux œufs d’or à Monsieur le premier ministre ? C’est juste pour les vacances…
—
Sur le web.
—
Les fonctionnaires bien mieux payés que les salariés du privé
j’avais également lu cette info sur l’augmentation d’un fonctionnaire sur deux en 2013, dans le quotidien « Les Echos ».
Je suis sidéré qu’il n’y ait pas un moratoire sur leur augmentation salariale globale.
Inutile de finasser et de discutailler, sur le bien-fondé des augmentaions de primes ou de l’augmentation à l’ancienneté.
Les finances publiques sont dans le rouge. L’Etat rackette les épargnants, les actionnaires d’entreprises privées , les automobilistes, l’ensemble des entrepreneurs pour avoir des rentrée d’argent pour payer les fonctionnaires.
Cette augmentation en 2013 de la masse salariale est un coup de poignard dans le dos des contribuables et doit être dénoncée.
La France n’a plus les moyens de distribuer avec largesse de l’argent aux catégories dont l’emploi n’est pas menacé et à continuer la politique clientéliste qui est en train de nous tuer.
Il y a quelques jours , TF1 a honteusement accepté de faire de la propagande pour France Trésor qui a ouvert ses portes à ses journalistes afin de monter « au bon peuple » qu’en quelques clics France trésor peut emprunter des centaines de millions d’Euros à un taux très bas et que les prêteurs se bousculent.
Cette politique d’endettement ça suffit ! !
Vous oubliez aussi la GIPA qui n’existe que dan sla fonction publique : Garantie individuelle de pouvoir d’achat (http://www.fonction-publique.gouv.fr/fonction-publique/statut-et-remunerations-47) Ils sont augmentés en 2013 mais ont déjà eu un rattrapage en 2012 !!!
ça fait quand même 5 millions de voix pour les élections…..le gouvernement ne va pas s’assoir dessus…..
@marie
Est-ce qu’il existe des statistiques officieuses (ou sondages privés) pour connaitre le pourcentage de fonctionnaires qui votent contre le PS et les partis de gauche ?
Il n’y a pas que les fonctionnaires qui votent à gauche, Trappes a voté à 77% Hollande… Bonjour les clients, je vous sers une tournée de plus ? les riches vont payer vous cassez pas le bol !
Le problème, c’est que pour stopper ces augmentations mécaniques, il faut avoir le courage de s’attaquer au statut général de la fonction publique de manière sérieuse, et pas pour un petit toilettage cosmétique comme ce qui est en train d’avoir lieu.
Il est gravé dans le marbre de ce fichu statut de 1983 que la promotion, au moins à l’ancienneté, est un droit inaliénable de tout fonctionnaire. Concrètement, il s’agit du passage des échelons du grade dans lequel se trouve le fonctionnaire. Chaque cadre d’emploi prévoit une fourchette de passage d’un échelon à l’autre (de 1 à 3 ans dans les premiers échelons puis ça s’espace un peu), sachant que le passage à la durée la plus longue est acquis de fait. Une part importante des collectivités territoriales a fait le choix de faire passer tout le monde au minimum, ce qui fait des augmentations automatiques. L’idée de la fourchette était naturellement d’avoir la possibilité de moduler la rémunération de l’agent en fonction de sa « performance », si tant est que le mot puisse revêtir un quelconque sens dans l’administration française. Le concept a été totalement dévoyé. Dans la fonction publique d’Etat, c’est le royaume d’Ubu, cf. l’Edulcoration nationale ou les critères pour passer à l’ancienneté ou au grand choix (durée mini) sont totalement flous.
Bref, tout ça pour dire que pour mettre fin aux augmentations automatiques, il conviendrait d’interdire le passage systématique à la durée minimale avant toute chose, puis d’élargir les fourchettes. Il me semble qu’il serait contre-productif de bloquer tout le monde mais individualiser les rémunérations et avoir la possibilité de les geler vraiment quelques années me semble être la base de la base.
Je suis fonctionnaire catégorie C, mon salaire est de 1300 euros, lorsque j’avance d’un échelon (environ tous les 2 ans) je gagne un point (4,63 euros). Je me demande tous les jours si je ne ferais pas mieux d’aller bosser dans le privé, je suis gestionnaire en ressources humaines, dans le privé c’est payé 1600 euros minimum en début de carrière… mais surtout j’en ai ras le bol de cet acharnement sur les fonctionnaires. Si on est mieux lotis dans le public je vous en pris, venez, on va se marrer quand vous découvrirez combien vous toucherez tous les mois! Ou sinon j’ai une autre très bonne idée : supprimons le service public, comme ça plus d’impôts, je piquerai le taf de l’un d’entre vous parce que je suis jeune et compétente et je me foutrais bien de votre gueule quand vous irez chiner 10 balles à Pôle Emploi. Et puis après tout le public, ça sert à quoi hein?
On est tous dans le même bateau c’est quoi cet article bidon?! Vous allez pleurer parce que je vais gagner 15 euros de plus par mois??? Quand je vois les avantages qu’ont la plupart de mes potes dans le privé, que ce soit salaire, chèques vacances, mutuelle, 13ème mois, vous croyez franchement que vous êtes à plaindre?!
@ sdu : je gère également la paie et la GIPA je ne l’ai jamais vu sur le bulletin d’un catégorie C. Acharnez vous sur les hauts salaires et laissez les autres tranquilles, vous êtes probablement mieux lotis que nous!
Chere audreý le pb du fonctionnaire est que l’on ne peut critiquer le système sans qu’il ne le prenne pour lui personnellement. Acceptez de remettre en cause votre statut , de dégraisser quelques inutiles, pour bénéficier d’un meilleur salaire. Qu’y a t il de si ignoble dans ce raisonnement ?
Audrey,
Le salaire moyen du public est supérieur à celui du privé (allez sur le site de l’insee vérifier).
Les salariés du privés sont sommés de payer à ceux du public une sécurité de l’emploi qu’ils n’ont pas.
VOUS vivez de l’argent du privé sur chaque centime que vous gagnez, moi je suis payé sur l’argent du patron de ma boîte (qu’il a crée, faisant vivre à ce jour 650 personnes …), donc un peu d’humilité: c’est le public qui est nourrit pour chaque centime par le privé, pas l’inverse.
Malgré tous ces avantages la France du public a réussit a ruiné le pays. Le pays est en quasi faillie à cause de la dette publique, alors que le niveau de service est de plus en plus mauvais et déclassé dès qu’il est mesuré par des non fonctionnaires français.
Regardez le monde: plus l’état écrase une société de sa masse plus celle-ci est malheureuse, plus il est au contraire le gardien des libertés civiles plus les humains y vivent bien.
Je critique votre système et vous aussi, car on est responsable de ses choix: nombres de fonctionnaires sont des parasites, qu’ils en ai conscience ou non, cela me semble un fait économique aussi dur qu’indubitable.
Je ne pense pas que tout ceux qui s’élèvent contre l’augmentation du salaire des agents de catégorie C pourrait vivre décemment avec un salaire aussi bas.
J’étais moi même catégorie C début des années 2000 et je devais vivre à Paris avec 7000 francs par mois.
On dit toujours que les agents de la fonction publique sont des privilégiés mais on est beaucoup moins payés que dans le privé et ne parlons pas des retraites car la majeure partie de notre salaire est constitué de primes qui ne sont pas prises en compte dans son calcul.
En plus, je tiens à rajouter que les gens se plaignent que l’on ne répond plus au téléphone ou que l’on met très longtemps à répondre à leur demande mais il faudrait savoir. On ne peut pas avoir la qualité avec la quantité.
Quand on voit qu’il faut faire le double de travail (vu la conjoncture, par exemple aux finances publiques) avec moitié moins de personnel…