Les libéraux ne sont pas de droite !

Belgique : mêler la droite et les libéraux est tout à fait désolant, et ignorant de l’Histoire.

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Les libéraux ne sont pas de droite !

Publié le 7 août 2013
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Belgique : mêler la droite et les libéraux est tout à fait désolant, et ignorant de l’Histoire.

Par Christian Coppe, co-fondateur de l’UdL, Belgique.

J’ai en général beaucoup de respect pour Manuel Abramowicz, de Résistance.be, le web-journal de l’Observatoire belge de l’extrême droite, car il sait nuancer ses propos. Mais ses commentaires rapportés dans l’article de Frédéric Chardon intitulé « La droite « décomplexée » veut la peau du MR », paru dans La Libre, me déçoivent un peu.

En effet, il semble ignorer l’existence d’au moins trois orientations en politique :

  • La gauche,
  • La droite,
  • Les libéraux.

Ce sont les trois orientations politiques historiques en Belgique, pour ceux qui l’ignoreraient.

Souvenons-nous qu’au début du pays, en 1830, il existait la droite, représentée par le parti catholique, et les libéraux. En 1885 est apparue la gauche, avec le POB. À partir de ce moment, les trois axes étaient en place et ont toujours coexisté, jusqu’à il y a peu, lorsque le PSC s’est transformé en CDH, et a glissé franchement de la droite vers le centre-gauche, lorsque le PRL a conclu une alliance avec la droite catholique du MCC et avec le FDF, créant ainsi un indéfinissable « potopot », que Louis Michel a fait glisser vers le centre-gauche, lors du fameux ‘libéralisme social », et lorsque le PS a quitté son discours de gauche pour venir également au centre-gauche.

Deux des axes politiques en francophonie ont ainsi été laissés totalement vacants, créant des trous béants dans le paysage politique francophone, tandis qu’un troisième trou se créait à gauche. D’où le fameux adage populaire « on prend les mêmes et on recommence ».

Aussi, de nouveaux partis ont tout naturellement émergé pour occuper le territoire ainsi libéré :

  • À droite, on trouve le PP de M. Modrikamen, La Droite de A.M. Mungo et le VLC de Ph. Chansay-Wilmotte. Rappelons que La Droite et le VLC sont deux dissidences du PP.
  • À gauche, outre Écolo, bien ancré à gauche, il y a le PTB+, et le MG de Bernard Wesphael.
  • Chez les libéraux, on trouve le Parti Libertarien (PLib), et l’Union des Libéraux (UdL).

Non seulement mêler la droite et les libéraux est tout à fait désolant, et ignorant de l’Histoire, mais je ne comprends pas non plus pourquoi cet article de La Libre fait l’impasse sur les nouveaux partis de gauche.

C’est donc très réducteur de « dénoncer » l’émergence d’une foultitudes de partis de droite extrême, alors qu’on en est loin. Par exemple, le discours du parti La Droite est un discours de… droite ! Je sais qu’on n’est plus très habitué en Wallonie-Bruxelles d’avoir un parti de droite, mais tout de même ! Tandis que les discours du PLib et de l’UdL sont des discours libertariens et libéraux, bien éloignés des discours de droite et de gauche. Aussi, j’engage Manuel Abramowicz, et tout un chacun, à lire les programmes à son aise et à comparer. Ce sera tout bénéfice pour tous. Et pour l’Histoire…


Lire aussi : Parti libertarien belge : « Ni de gauche, ni de droite, libres tout simplement »

 

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  • Pour l’étatisme, l’axe est possible (encore que mettre tout le reste en haut est un peu louche). Mais l’axe droite/gauche est bidon (et purement verbal en ce qui concerne les libéraux pour les mettre au centre). J’avais proposé trois axes: l’État, la société, l’individu.

  • Approche byzantine, centrée sur des partis insignifiants.

  • @Jacques Bolo : il existe pourtant une différence très nette entre les partis de gauche, égalitaires (pour le peuple) et partageux, luttant contre les classes sociales, et les partis de droite, conservateurs, nationalistes et prônant les classes sociales. Ils ont en commun le goût de la pression de l’Etat sur le peuple, le goût du pouvoir sans partage, et conduisent tous deux à la dictature. En Belgique, ces deux pôles politiques s’entendent très bien pour faire l’apologie de l’Etat Providence, mais ils sont très différents. Un exemple connu : la gauche ouvre les frontières à n’importe qui, la droite les fermerait à double tour…

    • Non la droite ne crois pas aux classes sociales en principe. C’est une création de la gauche. Comme l’échiquier c’est gauchis alors beaucoup de gens de droite prenne la conception marxiste des classes sociale.
      Mais pour moi comme pour la vrai droite traditionnelle c’est un mythe au même titre que les quatre classes de races humaines.

  • mps … Charles Michel sort de ce corps!

  • L’idée du shéma est très bonne, mais je crois qu’on ne devrait pas mettre « étatisme », mais plutot « implication de l’état » ou quelque chose comme ça. Quelque chose qui soit claire sans avoir l’air provocateur comme « étatisme », qui fasse plus objectif

  • En ce qui concerne le classement droite-gauche, tout dépend quelles références on choisit pour définir la gauche et la droite.

    On peut, par exemple, considérer que la gauche est progressiste et la droite conservatrice.

    Ainsi, un libéral du XIXème siècle était un homme de gauche, un progressiste, par opposition aux chrétiens, conservateurs, et donc de droite.

    On peut aussi se situer au point de vue économique. Par exemple, économiquement et socialement, le discours de NATION ou du FN est de gauche, car il est favorable à une intervention étatique tant dans l’économie que dans le domaine de l’aide sociale, par opposition au discours de LA DROITE, par exemple, qui lui, est clairement… de droite, en effet, comme le PP.

    Pourtant, toutes ces formations sont opposées à l’immigration et favorables à plus de répression policière et judiciaire.

    Mais bon, pour Manuel Abramowicz, qui n’a jamais pris la peine d’analyser honnêtement ces programmes, tout est à l’extrême-droite quand on est opposé à l’immigration (ce qui n’a pourtant rien à voir).

  • Je crois que c’est plutôt votre analyse qui est erronée. En effet, votre vision est forcément française, et en France le libéralisme est carrément marginal depuis longtemps, si pas inexistant (ce qui est presque unique en Europe). Il est donc difficile de placer un courant politique qui n’existe pas sur l’échiquier politique français, très marqué par ses deux pôles droite-gauche. Le libéralisme se démarque pourtant de cet axe, et la 3e voie doit être récréée de toutes pièces, tant en France qu’en francophonie belge. Je me rends compte à votre commentaire qu’il y a beaucoup de travail à accomplir.

  • C’est la première fois que je vois définir la gauche et la droite selon l’axe minorités/majorité. Cela ne me convainc pas plus que l’axe changement/conservation.

    Je préfère en rester à la sensibilité égalitaire ou libérale: Êtes-vous choqué par les inégalités entre individus, ou par le fait de contraindre ?

  • Est-ce qu’il y a des études statistiques basées sur les prises de position par rapport aux projets de loi?

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