Le racisme d’État vise à consolider le pouvoir en place. L’idée consiste à diriger l’opinion populaire contre un méchant ennemi étranger, aujourd’hui le musulman, pour détourner son attention de son propre gouvernement.
Par Ron Paul.
« Racism », Liberty Defined, Ron Paul, 2011.
Traduction : Thierry Falissard.
Le terme de « racisme » s’emploie inconsidérément de nos jours. Parfois, il s’agit bien de racisme, et d’autres fois non. Je désigne par ce terme (1) le fait de définir et de rabaisser toute une population principalement en fonction de sa composition raciale, ethnique ou religieuse, ce qui conduit à (2) la volonté de refuser à un individu ou à un groupe la plénitude de leurs droits au sein de la communauté civile, et (3) la tendance qui s’ensuit à accepter qu’un individu ou un groupe subissent des préjudices du fait de particuliers ou du fait de l’État. Les termes de « racisme » et de « raciste » peuvent s’appliquer à l’une des définitions précédentes ou à toutes.
En gardant cette définition à l’esprit, il devrait être clair que le racisme est un problème qui commence avec le refus de l’individualisme. Un raciste croit que certains traits de groupe prévalent toujours sur l’ensemble des caractéristiques individuelles. C’est là une première erreur, et elle découle d’une volonté de simplifier la réalité de l’hétérogénéité d’un groupe (car les personnes sont en réalité toutes différentes) par commodité ou par superficialité intellectuelle.
Je ne parle pas de la tendance universelle qui nous porte à des comportements collectifs dans des circonstances particulières de temps et de lieu. Cela fait partie des attentes que nous formons en fonction du comportement bien compris de la solidarité du groupe. Car il est clair que les gens agissent selon une solidarité de groupe. Si vous en doutez, regardez les matches de sport et voyez comment plusieurs milliers de personnes peuvent toutes ensemble supporter une équipe. Il n’y a pas de racisme, bien sûr, à voir les fans d’une équipe se réjouir quand leur équipe marque un point. Mais si l’on croit que l’intérêt commun d’un groupe efface les différences individuelles, ou que les différences individuelles ne comptent pas du tout comparées aux caractéristiques de groupe, on a là les prémices d’une mentalité raciste.
C’est quand on ne parvient pas à laisser de côté les généralités pour tenir compte des exceptions qu’il y a un problème. Un Blanc qui ne voit rien de bon dans toute action ou toute parole d’un Noir fournit l’exemple le plus évident de racisme. Un autre exemple d’une telle façon de penser serait le fait de rejeter, par exemple, le point de vue d’un économiste noir qui serait en désaccord avec le parti pris socialiste de l’Association nationale pour l’avancement des gens de couleur (NAACP). L’hypothèse sous-jacente est que l’économiste, en quelque sorte, « ne pense pas comme un Noir ». Le même type de rejet peut être le fait de n’importe quel groupe à l’égard de n’importe quel groupe. Des personnalités noires peuvent caricaturer les Blancs et les Blancs peuvent caricaturer les Noirs selon des préjugés de groupe. C’est bien différent des préjugés ordinaires qui, pourrait-on dire, font partie intégrante de la vie et sont constamment formés et rectifiés par l’expérience de la réalité.
Le problème des attitudes personnelles n’est cependant pas la question essentielle. Le problème est de savoir comment ces attitudes prennent une expression politique. Lors de la grande vague d’immigration européenne vers les États-Unis à la fin du XIXe siècle, les sentiments anti-italiens et anti-irlandais de la part de la majorité auraient pu s’expliquer par le contexte historique, mais ils eurent des effets réels sous la forme d’entraves politiques imposées à ces groupes. Il en fut de même avec les lois Jim Crow [1] qui suivirent la reconstruction dans le sud. Ces lois non seulement violaient les droits de l’homme, mais conduisirent à des ressentiments couvant dans la durée et entraînant des conséquences humaines et politiques terribles.
Les périodes de guerre alimentent des formes malignes de racisme. C’est parce que les États aiment transformer les préjugés existants en haine afin de mobiliser les masses. Lors de la Première Guerre mondiale, l’hystérie anti-allemande a conduit à la suppression d’éléments culturels allemands et à une suspicion généralisée à l’égard des Américains allemands. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands ont à nouveau souffert, mais les Japonais davantage encore. On a du mal à imaginer cette horrible réalité : que tous les Américains d’origine japonaise furent arrêtés et mis dans des camps de concentration (« d’internement »). Pendant la guerre froide, les Russes qui vivaient aux États-Unis furent soupçonnés d’être communistes jusqu’à ce qu’ils proclament ouvertement et agressivement leur haine pour le régime de leur pays d’origine.
Si nous haïssons le racisme, nous devons aussi détester la guerre puisque c’est elle qui engendre toutes ces espèces malignes de racisme. À notre époque, on observe la même chose à l’égard des musulmans. Les membres des deux partis diabolisent ces personnes et encouragent un sentiment anti-musulman dans l’ensemble de la population. On raconte aux chrétiens, de façon orwellienne, que « nous avons toujours été en guerre avec l’islam », que l’islam est une religion guerrière par nature, qu’« ils » s’emparent de l’Amérique avec leurs mosquées, leurs vêtements et leurs lois. Toute cette campagne ressemble à une nouvelle guerre froide, ou bien est-ce une guerre chaude dans laquelle l’islam remplace le communisme athée comme ennemi désigné ?
Ce qui frappe dans cette forme de racisme, c’est sa distance avec la réalité. Les pirates du 11 septembre n’étaient pas de fervents musulmans, mais on nous a souvent fait croire que si. Le gouvernement de Saddam Hussein était laïque, ce n’était pas un État islamique, mais on a vendu aux Américains l’idée que l’attaque contre l’Irak et les sanctions des dix dernières années contre ce pays s’effectuaient dans le cadre d’un « choc des civilisations » et étaient le début d’un long combat contre l’islam. Les élites de l’État doivent sans aucun doute être des chefs religieux chrétiens ou juifs pour croire que la lutte contre l’Islam doive être d’une telle priorité en matière de politique étrangère.
On oublie complètement que l’islam, le christianisme et le judaïsme vécurent en paix, parfois dans les mêmes régions d’Europe, pendant près de 700 ans entre les huitième et quinzième siècles. Cette période de l’histoire espagnole est connue comme la Convivencia, la coexistence. On la crédite en grande part d’avoir apporté à l’Europe la sagesse de la philosophie grecque. Comment cela a-t-il pu se produire ? Grâce au commerce, aux échanges culturels et à des institutions juridiques libérales. C’est possible. C’est possible dès aujourd’hui pour peu que nous arrêtions ce cercle vicieux d’attaques et de représailles, qui ne profite qu’aux pouvoirs en place. La paix peut revenir, mais seulement si les États-Unis cessent d’occuper les pays arabes, de soutenir des gouvernements qui ne sont pas soutenus par leur peuple, de financer l’occupation du Moyen-Orient, d’imposer des sanctions contre les pays musulmans, et de répandre des diatribes anti-musulmanes au sein de la population américaine.
Je me souviens très bien de la propagande des années 1980 à l’époque de l’administration Reagan, quand les dirigeants conservateurs affirmaient qu’il était crucial pour la cause anti-soviétique que les Américains pratiquent l’Islam. Pourquoi cela ? Parce que l’islam était contre le libéralisme laïciste, était en faveur de la famille, et surtout opposé à la domination soviétique en Afghanistan. Les « combattants pour la liberté » pouvaient bien être violents et adeptes d’une autre religion, cela n’avait pas d’importance parce qu’ils s’opposaient à l’occupation soviétique, seule chose qui comptait étant données les priorités politiques de l’époque. Peu importe si ces mêmes personnes allaient plus tard se métamorphoser en détestables talibans, ceux-là même que nous avons neutralisés, et qui constituent aujourd’hui le noyau d’Al-Qaïda !
Le racisme d’État vise à consolider le pouvoir en place. L’idée consiste à diriger l’opinion populaire contre un méchant ennemi étranger pour détourner son attention de son propre gouvernement. C’est l’essence même de la propagande qui a accompagné chaque effort de guerre américain et sans doute tous les efforts de guerre de tous les États. Le racisme prospère en déshumanisant les personnes, en encourageant les gens à croire que l’objet de leur haine n’est pas digne des droits de l’homme. Une telle attitude est encore plus méprisable de la part des États quand ils agissent ainsi tout en prétendant vouloir nous protéger du racisme dans notre propre pays.
Je ne sais vraiment pas ce qu’il y a de pire : les fausses allégations de racisme, ou l’entretien des préjugés raciaux ; le patronage effectif du racisme par l’État lui-même en temps de guerre, ou le soutien qu’il apporte à la « discrimination positive » et aux « quotas » au nom de l’élimination du racisme. Toutes ces actions sont contraires à l’individualisme qu’une société libre devrait défendre sans aucun compromis.
Bibliographie :
- Mann, Vivian (ed.). 2007. Convivencia: Jews, Muslims, and Christians in Medieval Spain. New York: George Braziller.
- Mises, Ludwig von. [1956] 1983. Theory and History. Auburn, AL: Mises Institute.
- Rand, Ayn. « Racism », The Objectivist Newsletter, September 1963.
Note :
- Lois de ségrégation raciale dans les États du sud, abolies en 1964. ↩
L’islam n’est pas une race.
Non, mais s’intègre parfaitement dans la définition liminaire du racisme dans cet article : « Je désigne par ce terme (1) le fait de définir ../.. principalement en fonction de sa composition raciale, ethnique ou religieuse »
L’evocation de la Convivenca est assez étrange de la part d’un libéral tel Ron Paul. Je ne suis pas sûr qu’il soit totalement informé de ce que cela a été. Sûrement pas une période libéral compatible. Est-ce vivre en paix avec autrui que de vivre sous la menace et dans la ségrégation?
De plus, il met en avant l’apport grec en Europe dû à l’islam. Ron Paul s’interroge-t-il sur ce qu’en a fait l’islam pour sa propre évolution? S’il s’interrogeait sur ce point, peut-être comprendrait-il que d’autres s’interroge sur l’islam.
« On oublie complètement que l’islam, le christianisme et le judaïsme vécurent en paix, parfois dans les mêmes régions d’Europe, pendant près de 700 ans entre les huitième et quinzième siècles.  »
Ah ah ah… C’est beau le révisionnisme.
Ron Paul nous parle d’une période ou Byzance était en guerre quasi-permanente contre les Turcs et les Perses musulmans, où les pirates musulmans mirent un terme au développement économique permis par la méditerrannée pacifiée, ou les Espagnols luttèrent pendant des siècles pour expulser entièrement les musulmans d’Espagne, où pas moins de 12 croisades furent lancées par l’Eglise pour récupérer l’accès aux lieux saints occupés par les musulmans, et où les pirates musulmans pratiquèrent pillages et esclavages en ravageant les cotes des pays chrétiens.
https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=t_Qpy0mXg8Y&t=734
Bref, la question que l’on est en droit de se poser est : Ron Paul est-il un menteur ou un imbécile ?
Bonsoir,
De même que Mr. Paul réduit 7 siècles à une caricature humaniste, vous vous appliquez à vrai dire à l’exact opposé, en n’en retenant que la violence.
A votre exemple des croisades – incontestable au demeurant – je me permets d’intercaler cette citation de Jean Sévilla (« Historiquement correct », 2003) : si celui-ci précise que l’expansion musulmane ne s’est jamais effectuée dans la douceur, il reste néanmoins que « (…) les croisades n’ont pas constitué un affrontement de bloc à bloc. Les chrétiens comme les musulmans ont été divisés : des combats ont opposé des chrétiens à d’autres chrétiens, des musulmans à d’autres musulmans. On a même vu des tribus musulmanes s’allier aux croisés et certains chrétiens orientaux préférer le service de princes musulmans.  »
De même, l’esclavage et la piraterie ne sont pas à l’exclusivité des musulmans (mais bien des nations guerrières, petites ou grandes, dans leur ensemble)…
La réalité historique peut servir à peu près toutes les démonstrations ; celle du présent article vise à contrebalancer des préjugés tenaces, et plus délétères à ses yeux que constructifs (et promouvoir une société dénuée de préjugés sectaires, en s’appuyant sur des faits historiques – même secondaires – me paraît plus judicieux qu’attiser les flammes en rappelant que ses ancêtres en ont bavé pendant les croisades…).
Ce n’est donc ni mensonge, ni imbécilité, mais de la rhétorique.
Nyamba
Non je n’ai pas dit que la confrontation islam-occident a été une situation de guerre totale permanente. Dans le reste de votre poste vous me prêtez des propos que je n’ai pas tenu.J’ai simplement réfuté l’assertion ridicule de Ron Paul citée plus haut, qui elle, est incontestablement erronée.
Ron Paul m’apparait de plus en plus comme un personnage douteux, à mettre en rapport avec ses déclarations selon lesquelles les USA sont quasi-responsable du 11 septembre ou bien lorsqu’il laisse entendre que les USA n’aurait pas du intervenir pendant la WW2. Probablement essaie-t-il de se soumettre au politiquement correct pour se faire pardonner les papiers racistes qu’il avait laissé publier sous son nom.
La piraterie en méditerranée est venu bien après cette époque décrite par Ron paul. à partir du 16eme siecle, juste apres la venu des Truc en Afrique du nord. Arabes chrétiens et juifs ont bel et bien vecu en paix en Espagne pendant 2 siecles minimum. Maimonide, le plus grand philosophe juif du moyen age est le produit cette  »coexistence »
Maïmonide a du fuir l’Espagne puis le Maroc où son maître a été assassiné en public à cause de l’islam. La coexistence pacifique est un mythe, il y a eu des périodes plus ou moins violents pour les juifs et chrétiens relégués à l’état de dhimmi en terre d’islam. Pour comprendre les rapports de l’islam et des musulmans aux autres, il faut connaître la doctrine du jihad (l’Autre qui est dans son pays) et du dhimmi (l’Autre qui est dans un pays musulman). Après on viendra parler de racisme anti-musulman, car s’il y a bien un « racisme » religieux (qui ne veut pas dire grand chose) la doctrine islamique se trouve en pointe dans ce domaine.
La langue est assez riche pour ne pas nommer racisme ce qui n’en est pas. Ostracisme, xénophobie, …
Souventes fois, des attitudes de moindre tolérance, à propos de comportements de gens, qui forts de se sentir en groupes, entretiennent des us et coutumes incompatibles avec les mœurs locales.
Définir par çà par racisme, mot qui renvoie à une notion de dominant/dominé et ses avatars les plus funestes, il y a un abus, qui n’est pas que de langage.
Je tiens la France pour un pays tolérant, ouvert et xénophile à ses restaurants d’obédiences exotiques.
Ici où la table est sacrée, quelle petite ville de province gastronomique n’a pas son resto chinois, indien, japonais, couscous, pizza, tex-mex, américano-burger et j’en oublie.
Tous ces gastos ne sont fréquentés par tous, n’y voir jamais un musulman déguster un porc au caramel n’induit pas un quelconque « racisme » anti chinois.
En tout cas, la position de Ron Paul sur l’islam me montre la petite vue qu’il a sur de grands problèmes civilisationnels, bien plus importants à mon sens que le système économique d’un état.
Je dois dire que bien que généralement partisans de Ron Paul, je trouve ce texte manque assez de pertinence.
« …Si nous haïssons le racisme, nous devons aussi détester la guerre puisque c’est elle qui engendre toutes ces espèces malignes de racisme… » ( Je désigne par ce terme (1) le fait de définir et de rabaisser toute une population principalement en fonction de sa composition raciale, ethnique ou religieuse )
Il y a là un amalgame entre la définition d’une population et son dénigrement qui rend quasi impossible l’évocation de tensions entre groupes humains sans être marqué de l’actuel sceau de l’infamie, le racisme !
Devoir haïr ce « racisme » qui est l’expression basique et instinctive de défense d’un groupe qui se sent menacé par un autre groupe me semble tout aussi absurde que devoir haïr la guerre qui participe de l’agressivité constitutive de notre espèce…
Comme si il existait d’une part des humains ayant atteint LA sagesse qui sauraient ce qui est Bien, ce qu’il faut haïr et ce qu’il faut vénérer, et d’autre part, des humains encore vautrés dans leurs instincts forcément mauvais qui les poussent à défendre leur groupe d’appartenance forcément sectaire quand ils le sentent menacé forcément à tort !
Bien sur qu’il faut haïr la guerre. Un mauvais instinct ça se contrôle et cela n’excuse rien du tout.
Il faut distinguer le racisme « légitime » (définition n°1 de Ron Paul), qui relève des « préjugés ordinaires », des autres formes de racisme qui conduisent à une agression (définitions n°2 et 3 de Ron Paul)
J’aime assez Ron Paul d’ordinaire, mais je retrouve dans ce texte l’extraordinaire naïveté américaine
Consternant, Ron Paul relayant le révisionnisme historique qu’on croyait socialiste …
Non il n’y a jamais eu de coexistence pacifique avec l’islam, seulement soumission à la charia. Une communauté chrétienne qui se soumettait devenait dhimmi : Elle avait le droit de survivre mais à quel prix ! Les Ottomans prélevaient le fils aîné des chrétiens vers 5 ans pour en faire des janissaires, islamisés et turquisés. ON imagine dans quelle terreur ces gens vivaient pour s’y résigner.
Sous la charia les chrétiens subissaient un simulacre annuel d’égorgement, lors du paiement de l’impôt par lequel ils obtenaient le droit de vivre un an de plus.
Quant aux chrétiens de peuples non soumis, ils étaient simplement des ennemis et des esclaves en puissance – certes moins mal traités que les Noirs.
La légende d’une coexistence harmonieuse est donc un bobard monstrueux, du révisionnisme historique. L’islam a été une horreur pour tous, surtout les femmes, les infidèles et les Noirs.
Par ailleurs l’islam est une religion et non une race, et un libéral ne peut pas accepter qu’une religion ne soit pas choisie, donc assumée.
Il n’y a pas de liberté sans responsabilité.
C’est précisément pour cela que le socialisme détruit la liberté, il est donc particulièrement consternant de voir Ron Paul lui-même propager de telles âneries.
Ëtre islamophobe, ou islamopessimisme, c’est juger un objet et non une personne, en faisant usage de sa liberté de conscience et de son esprit critique.
Exactement comme juger le communisme, autre religion totalitaire tenant sa prétendue autorité totale non de l’islam, mais de la science.
J’adhère 100%…
« La légende d’une coexistence harmonieuse est donc un bobard monstrueux, du révisionnisme historique. L’islam a été une horreur pour tous, surtout les femmes, les infidèles et les Noirs. » Ce qui est du révisionnisme historique c’est de nier que durant le moyen age les pays musulmans furent globalement plus tolérant envers les minorités monothéistes non musulmanes que les pays chrétiens envers les minorités non chrétiennes. Il s’agissait de tolérance très relative, mais tout de même.
Pour ne parler que de l’Espagne même si la situation des juifs et des chrétiens fut évidemment loin d’être idyllique sous le règne islamique c’est bien sous le règne des chrétiens que furent expulsé les musulmans et les juifs.
Bonjour !
Le souci n’est pas tant dans l’islamopessimisme… le souci est d’éviter de dériver de l’islamophobie à « ce mec est musulman – sûrement un terroriste polygame, donc, – je ne supporte pas les gens comme lui, et je vais lui péter la gueule ».
M. Paul s’exprime en langage populaire, à destination, donc, de gens qui ne font pas forcément la distinction entre religion, pratique du culte, appartenance ethnique (d’importance majeure aux USA). Pour ceux qui ne se fatiguent pas à réfléchir à ce que leur assènent la presse, la télévision ou les sondages d’opinion, ce type de discours est, à mon sens, le seul outil de « vulgarisation de la réflexion ».
Les réserves émises sur la qualité intellectuelle de l’article sont tout à fait légitimes, mais je crois qu’elles se situent à un degré supérieur de réflexion.
Il semble douteux que la Convivencia ait duré 700 ans comme l’affirme Ron Paul. Selon certains historiens comme David Bensoussan, elle aurait duré le règne d’Alphonse X de Castille, au XIIIe siècle. Cela montre sans doute que la « coexistence » est possible, mais à condition d’effacer certains aspects « rugueux » de certaines religions…
Petite remarque historico littéraire:
Dans « le monde d’hier », stefan zweig, parlant du Paris des années 1920, mentionne que c’est la seule ville où l’on peut voir une jeune blanche et un jeune noir pénétrer ensemble dans un hôtel ( à l’évidence pour passer un joyeux moment, et sans que personne y voie trahison raciale)
Sans doute mais n’oublions pas de replacer le racisme des Blancs envers les Noirs dans un contexte humain où il est banal, et non propre aux Blancs.
Il faut rétablir ce fait pour sortir du racisme anti-Blanc, principalement fondé sur la conviction erronée que seuls les Blancs sont racistes.
Rappelons que la traite arabo-musulmane des Noirs a été la plus importante, et que les hommes y étaient castrés.
Que la seconde en importance fut intra-africaine.
Que les Européens prirent une part brève à cette traite, et surtout qu’ils furent ceux qui y mirent un terme et essentiellement pour des raisons morales envers les Noirs.
Il est donc faux que les Blancs aient été plus racistes que les autres.
J’aime bien ce genre de p’tit billet (qui a des couilles) destiné aux insatiables de sang et de larmes coulés.
Le racisme d’Etat est une réalité en France. Racisme, ou si l’on préfère défiance à l’égard de l’étranger que j’appellerai xénophobie, dans la préférence nationale en matière d’emploi qui autorise de réserver aux « nationaux » des millions d’emploi sans motif légitime (SNCF, Poste, etc.)
Ainsi, lorsque le Front National reprend cette thématique de la « préférence nationale », il utilise ce qui existe et se pratique déjà .
Le racisme d’Etat se pratique, aussi, dans le discours que produit une classe politique sur l’Autre, l’étranger, qui n’est pas le mème selon le moment historique, et qui finit par se traduire dans des règlementations et des lois.
Les Lois Pasqua des années 1990 visaient le droit d’entrée et de séjour des étrangers. Elles ont produit un « effet pervers » sur des millions de « nationaux » qui se virent sommés de justifier de leur nationalité Française à l’occasion de démarches de papiers d’identité. Certains durent attester de la naturalisation d’un père, grand-père ou mère…nés à l’étranger ou étrangers d’origine.
La responsabilité des politiques et de l’Etat, en la matière, est grande. Outre l’instrumentalisation à des fins politiciennes, ils portent la responsabilité de l’installation d’un climat délétère et ses effets sur les relations entre les gens, nonobstant les dégà ts sur les esprits faibles.
Naturellement, je ne néglige pas la tradition européo-centriste qui cultive une représentation racialiste et/ou raciste des humains. Le colonialisme naquit dans ce terreau, et a entretenu pour sa propre justification et survie cette avanie à l’endroit de peuples entiers à lui soumis.
Les traces de cette atteinte à l’Humanité se trouvent dans les livres de la « civilisation européenne ». Elles survivent dans les corps et esprits des hommes qui l’ont subie.