Il faut se méfier de la démocratie. Il faut se méfier de la légitimité qu’on lui accorde a priori avec une telle ferveur qu’on soumet au vote démocratique ce qui ne devrait jamais l’être : les droits individuels.
L’issue d’un scrutin démocratique n’est pas bonne en tant que telle ; elle n’est valide que si son objet est légitime, et les droits individuels ne doivent pas être soumis au vote d’une majorité. La raison en est simple :
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.
La démocratie n’est donc pas censée décider de quelle façon les droits individuels vont être contournés et au bénéfice de qui, mais placer l’État – garant des droits individuels – sous un contrôle objectif par les citoyens qu’il sert.
Les gouvernants, à la tête de l’État, sont censés être sous le contrôle des citoyens, pas l’inverse. Pourtant, les hommes politiques dans de nombreux pays se sont affranchis des règles et sont rarement inquiétés par la justice lorsqu’ils abusent de leur pouvoir.
Sans surprise, les membres du Congrès américain qui votent PRISM sont eux-mêmes assurés qu’ils ne seront jamais surveillés de la même façon que les citoyens. Les élus français bénéficient d’un traitement de faveur fiscal qui en fait des évadés fiscaux de l’intérieur, ou évadés fiscaux légaux. Et sont rarement poursuivis pour de vrai, alors qu’ils sont souvent « rattrapés par les affaires » qu’ils ne laissent jamais bien loin.
On pourrait assez facilement évoquer des magasins réservés à une clientèle proche du Parti dans les pays d’ex-URSS, mais il n’y a pas besoin de faire de parallèles pour que chacun comprenne qu’un traitement différent pour les individus selon qu’ils soient ou non élus, selon qu’ils appartiennent ou non à certains groupes est contraire à l’idéal démocratique d’égalité des citoyens devant la loi.
La démocratie a progressivement glissé d’un contrôle objectif de l’État garantissant leurs droits à tous les citoyens à une fumisterie donnant aux citoyens l’illusion du choix et les privant de réel pouvoir. Ont-ils le choix de leur monnaie d’échange ? De disposer des moyens d’assurer leur propre protection ? De la façon dont sera dépensé leur argent ? Dont ils le gagneront ?
Jusqu’à présent, les hommes politiques se contentaient de violer les principes fondateurs des systèmes qui leur conféraient un tel pouvoir et de spolier toujours plus les citoyens des fruits de leur travail pour les dépenser n’importe comment – et principalement dans des moyens de renforcer et maintenir leur pouvoir, ici en prenant en charge culture et éducation, là en développant des systèmes de surveillance et de contrôle. En faisant tout cela au nom de la démocratie, ils en ont sali le nom, de la même façon que les marxistes ont sali le nom de la liberté et de l’égalité.
Mais ils sont allés plus loin, sans même s’en rendre compte. En plus de s’attribuer la richesse et le pouvoir dont ils spolient les citoyens, ils se rendent responsables de la formation d’une formidable bulle dont les contours se font par endroits visibles et que de plus en plus d’acteurs s’empressent de dissimuler.
Dans la mesure où les citoyens ont aujourd’hui un pouvoir très limité et une liberté qui tend à le devenir tout autant, qu’adviendra-t-il d’eux lorsque cette crise se déclenchera réellement ?
Le déclenchement et le développement de cette crise dépendront principalement de la rapidité avec laquelle les politiques accepteront de laisser faire les citoyens et rendront les armes ; la France part avec un sérieux handicap. D’ici là, les citoyens feraient bien de se préparer à ne pas trop compter sur l’État ni pour leur prospérité, ni pour leur liberté, ni pour leur sécurité. Et, s’ils résident en France, à quitter leur charmant pays.
D’accord avec l’essentiel de l’édito, la social-démocratie étant une vaste fumisterie parce qu’elle ignore que la limite de la démocratie, comme pour n’importe quel régime, est la morale, c’est-à-dire, en simplifiant, le respect d’autrui.
Moins avec la conclusion, du moins si on la lit au premier degré. On peut certes fuir physiquement ce qui reste de la France laminée par la bouffonnerie social-démocrate, au risque de débarquer dans un pays sur la même pente fatale que la France mais où le cancer collectiviste est simplement moins avancé.
Procédant à une lecture au second degré de cette conclusion, on peut tout aussi bien décider de seulement quitter la France telle qu’elle est, sans bouger physiquement, sans pour autant s’exiler dans un autre pays. C’est l’exil intérieur, qui implique une résistance de chaque instant, un refus de collaboration, par tous les moyens légitimes et légaux, avec l’occupant illégitime du pouvoir.
» on n’emporte pas sa patrie à la semelle de ses chaussures »
george jacques Danton 1794
Clap clap clap pour Cavaignac 🙂
Dominique,smicard,fidéle lecteur,a-crate depuis et pour toujours sans doute.
Le terme « social-démocratie » est beaucoup trop indulgent. Plusieurs auteurs libéraux (C. Gave, notamment) emploient celui de social-clientélisme, qui est beaucoup mieux approprié aux agissements de nos gouvernements actuels, dans un grand nombre de pays dits « libres ».
Quant à la conclusion et sa fuite, intérieure ou extérieure, elle esquive ce qui me semble primordial: affronter l’adversité et donc ceux qui gouvernent en appliquant des mesures que je considère comme destructive de la liberté de chacun. Ne pas concéder un seul pouce de terrain devant tout type de totalitarisme, c’est, me semble-t-il, le coeur de l’esprit libéral. Y renoncer, c’est ipso facto offrir un champ d’action au collectivisme négateur de l’individu (c’est d’ailleurs ce qu’il recherche avant tout: aucun réfractaire au sein du tout). Que le refus s’exprime de l’intérieur ou de l’extérieur importe peu (quoique la proximité rende souvent plus clairvoyant).
Exact. On peut toutefois reprendre à dessein les expressions employées par les socialistes afin de leur donner une connotation inverse de celle qu’ils leur donnent. Le but est de flétrir, d’assécher l’idée socialiste en piratant ou en sabotant ses ressources rhétoriques. Il faut reconnaître aux socialistes un certain succès dans la perversion du langage. Il convient de s’y opposer en redonnant leur sens véritable aux mots qu’ils emploient.
L’exil intérieur paraît supérieur à l’exil extérieur parce qu’il implique justement ce que vous évoquez, la résistance, même passive, à l’occupant en ne cédant pas un pouce de terrain. Le socialisme n’existe plus sans collaboration active.
Il y a deux genres de fous en France, tous deux très répendus
– ceux qui croient que la France est un pays libéral
– ceux qui croient que la France est une démocratie
Comme me disait un ami, il y a bien des français heureux, joyeux et créatifs : on les rencontrent loin de l’Hexagone 🙂
La tyrannie française est particulièrement bien rodée et astucieuse, et commence dès l’entrée en classe avec la complicité, voulue ou non, des enseignants.
On atteint donc ce score admirable de voir des gens réduits en esclavage, tout en leur faisant croire que c’est ce qu’ils souhaitent !
Le réveil sera dur !
Voulez vous tuer un zombie ? Une balle dans la tête. Réveiller un Français: impossible. Pour moi, je préfère un zombie bien vivant à un Fançais « dévitalisé ».
La tyrannie francaise semble perverse et les francais des poissons morts qui flottent au fil des courants. Mefions nous des idees au premier abord genereuses et progressistes que l’on met en oeuvre et qui sont un cancer qu’il faut denoncer, des idees qui puent ?!….a suivre…
Encore un article qui cherche la perfection et se trompe de cible, alors qu’il est manifeste qu’une véritable démocratie comme la suisse, ou le Liechtenstein, préserve 10 fois mieux « les droits naturels et imprescriptibles de l’homme » que le régime nomenklaturiste Français.
Le mieux est l’ennemi du Bien.