La réforme des retraites annoncée par Jean-Marc Ayrault vient doucher les maigres espoirs qu’on pouvait avoir en ce gouvernement.
Par Alexis Vintray.
Je n’attendais pas de François Hollande qu’il soit un bon président, qui mène les réformes de libération des énergies dont la France a besoin. Mais, au moins, j’espérais qu’il fasse les réformes affectant les clientèles politiques « de droite » que dix ans de gouvernement UMP avait épargnées. Dans le cas de la réformes des retraites, cela voulait dire ne pas faire porter l’intégralité de l’ajustement sur les jeunes, votant plutôt à gauche, mais mettre aussi à contribution les retraités, votant largement à droite et bénéficiant d’avantages choquants :
- abattement de 10% sur le revenu imposable au titre des frais professionnels – pour des retraités, c’est comique ;
- taux de CSG et CRDS réduits par rapport aux salariés, avec des abattements si nombreux que moins d’un retraité sur deux paie le taux plein ;
- départs à la retraite à 60 ans ou avant, là où les jeunes d’aujourd’hui devront bientôt attendre leurs 70 ans.
Pour faire court, on pouvait espérer d’un président socialiste qu’il essaie de rétablir un peu d’égalité et d’équité, pour plus de justice sociale. Au vu des principaux éléments présentés hier par Jean-Marc Ayrault, la réforme des retraites qui se prépare va anéantir ces modestes espoirs. La présidence de François Hollande nous livre en effet une nouvelle réforme pour rien, qui ne règle pas les vrais problèmes, rajoute des coûts supplémentaires certains et fait payer encore et toujours les mêmes. Tour d’horizon.
Le principal élément consiste en l’allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein. Au lieu de mettre en œuvre cette réforme au plus vite pour qu’elle s’applique à tous de manière équitable, Jean-Marc Ayrault choisit de l’étaler jusqu’en 2035, frappant de facto tout particulièrement les jeunes. Une fois de plus, de quoi nourrir l’impératif de révolte de la jeunesse, qui paie plus de taxes pour obtenir moins.
À l’inverse, pour augmenter les prélèvements, c’est tout de suite et sans modération aucune, alors que le coût du travail exorbitant condamne les Français à un chômage massif endémique. La réforme des retraites prévoit +0,6% de cotisations sociales, qui viendront amputer directement votre pouvoir d’achat et, partant, la croissance économique française. Seul (petit) point positif, l’inégalité de cotisations entre fonctionnaires et salariés du privé n’est pas amplifiée, tout le monde devrait être mis à contribution. L’écart, important, reste mais n’augmentera pas.
Enfin, loin de réduire les dépenses, le gouvernement s’est plutôt engagé à en faire de nouvelles, encore financées par des taxes : le compte pénibilité devrait coûter, selon les estimations officielles, 500 millions € par an, financés par de nouvelles cotisations sociales. Voilà qui devrait aider l’emploi à repartir…
Sans surprise, si avec cette réforme, le gouvernement compte « économiser » 7,3 milliards d’euros en 2020 pour le régime général (salariés du privé), la très grosse majorité de l’effort viendra donc de cotisations supplémentaires (4,4 milliards, 60%), certaines, tandis que les économies, encore hypothétiques, n’arriveront pas avant 2020, quand l’âge de la retraite augmentera. Le tout, sans réussir à ramener le régime à l’équilibre puisqu’il serait encore en déficit de 300 millions € en 2020, pour ne trouver l’équilibre qu’en 2040.
Le message en filigrane est clair pour les jeunes : si vous voulez une retraite, mettez de l’argent de côté…
Vu le niveau de prélèvements, dur de mettre de l’argent de côté… Le message est plutôt : si vous voulez une retraite, barrez-vous de France et arrêtez de subventionner les nantis de la génération précédente.
Et comment feront ils ? Immobiler inaccessible , stages payes au rabais, salaires d embauche tres bas et de toutes facons trop taxes …. les plus courageux et aventureux partiront et ils auront raison.
Mettre de l’argent de coté… mais alors vous êtes traité de rentier et entre l’inflation et les taxes, à la fin il n’est pas certain qu’il reste grand chose.
Il est clair que l’épargne retraite par capitalisation doit être exonérée de taxes comme le sont actuellement les cotisations pour la répartition.
Ne vous en faites pas, pour les fonctionnaires c’est le cas et depuis longtemps avec la Préfon.
On vous le dit et le répète : tout le monde fonctionnaire !
Pour les autres, c’est aussi le cas depuis Sarko avec le PERP. Ces produits sont construits pour être gérés de manière si calamiteuse qu’ils ne fassent pas de concurrence à la répartition, mais c’est une autre affaire.
Comme devrait être exonérées ne taxes toutes les forme d’épargne.
Cette réforme par l’impôt est d’autant plus catastrophique qu’en réalité elle ne résoud pas le trou des retraites contrairement à ce qui est affirmé avec véhémence par le premier ministre. En effet, comme le montre la page suivante, les déficits prévisionnels sont basés sur des prévisions très optimistes de croissance pour les prochaines années …
http://www.les-crises.fr/previsions-de-croissance/
Comme ces prévisions ne seront pas respectés, le déficit sera plus grand que prévu (Oh surprise !) et donc les régimes privés ne seront toujours pas à l’équilibre … De plus, tout cela ne résout pas le problème de la dette existante ni du déficit du régime public payé par nos impôts.
Une vrai réforme prévoirait des mécanismes de régulation automatique qui équilibrerait le système tous les ans. Au lieu de cela, les politiques verrouillent tous les paramètres sur des contraintes extérieures sans tenir compte du déficit (âge de départ sur espérance de vie, montant des pensions sur inflation, …)
Attention aux mécanismes de régulation automatique : les socialistes choisiront forcément d’augmenter les recettes (cotisations) plutôt que de baisser les dépenses (âge de départ, montant des pensions) puisque leur but principal n’est pas d’équilibrer les comptes des régimes mais de poursuivre la collectivisation forcée du pays.
Le gouvernement souhaite plus de justice et d’équité entre tous les français. Alors pourquoi n’aligne-t-il pas le régime des retraites des fonctionnaires et des salariés du secteur privé ? Soit dans un sens, soit dans l’autre, et là on parlerait d’équité ! Cette réforme n’a rien d’une réforme, c’est du vent. François Hollande s’était indigné quand Nicolas Sarkozy a fait sa réforme des retraites. Il était contre l’allongement de la durée de cotisation, ça se voit !
D’ailleurs, les socialistes clament fort et clair qu’il n’y a pas de différence entre les pensions du public et celles du privé. Dont acte, rien ne s’oppose à la fusion des régimes en un seul.
Bon bah on a espéré une vrai réforme que seul la gauche pouvait faire.
Et le désastre collectiviste va arrivé dans une 20 année, ou on divisera les retraites par deux et les gouvernements de l’époque critiquerons les passés …
Ca n’a plus vraiment d’intérêt, tous ce regarde le nombril en priant les dieux économique qu’on s’en sorte, sauf que l’économie c’est pas les plus riches c’est pas les plus pauvres, c’est les médiant qui la crée et la démobilisation est telle que le retour de bâton sera terrible pour les plus pauvre quand il prendront leur retraite….
Appeler ça une « Réforme des retraites » c’est déjà tomber dans le panneau.
Faire pire, ça aurait de ne rien faire… oh, wait…!?
Raymond Soubie a dit ce matin qu’il manquerait 7 milliards d’Euros pour les retraites de fonctionnaires. Ceux-ci seront pris « dans le budget de l’Etat ». Pour le reste, les marchés finiront bien par « parler »
« […] un peu d’égalité et d’équité, pour plus de justice sociale. »
Tiens un article de Libé qui s’est égaré sur Contrepoints…
Quoi de plus injuste que l’égalité de fait ?
Pour l’établir entre personnes inégales, il faut traiter ces personnes inégalement.
Après la guerre, la notion de « justice sociale » est sans doute ce qui se fait de plus délétère pour une société.
Elle dit aux pauvres: Vous êtes victimes d’une injustice.
Commise par qui ? Les riches, pardi !
Et aux riches qui ont travaillé, créé, entrepris honnêtement : Salauds, rendez ce que vous avez accaparé !
Tocqueville a prévu notre époque il y a 2 siècles:
« Mais je suis profondément convaincu que tout système régulier, permanent, administratif, dont le but sera de pourvoir aux besoins du pauvre, fera naître plus de misères qu’il n’en peut guérir, dépravera la population qu’il veut secourir et consoler, réduira avec le temps les riches à n’être que les fermiers des pauvres, tarira les sources de l’épargne, arrêtera l’accumulation des capitaux, comprimera l’essor du commerce, engourdira l’activité et l’industrie humaines et finira par amener une révolution violente dans l’État, lorsque le nombre de ceux qui reçoivent l’aumône sera devenu presque aussi grand que le nombre de ceux qui la donnent, et que l’indigent ne pouvant plus tirer des riches appauvris de quoi pourvoir à ses besoins trouvera plus facile de les dépouiller tout à coup de leurs biens que de demander leurs secours. »
Nous y sommes.
http://dx.doi.org/doi:10.1522/24850018
Ridicule de vouloir encore taxer les retraités qui ont cotisé toute leur vie, pour un rendement moitié inférieur à ce qu’ils auraient obtenu dans le privé.
Votre vision qui consiste à chercher qui on va plumer est minable.
Détrompez vous. La répartition est un Ponzi qui a eu pour « les retraités qui ont cotisé toute leur vie » des rendements mirifiques, que la meilleure capitalisation n’aurait jamais pu produire
Voyez
http://theoreme-du-bien-etre.net/2013/06/11/retraites-pourquoi-la-jeunesse-devrait-se-revolter/
et le paragraphe « assurance vieillesse » du billet
http://theoreme-du-bien-etre.net/2013/06/26/ce-que-le-capitalisme-vous-offre-ce-que-le-socialisme-vous-prend-et-ce-quil-vous-rendra-ou-pas/
Ces rendements dignes de « la banquière » ont été obtenu au prix d’une kolossale dette implicite : 350 % du PIB (branches santé et vieillesse).
http://www.stiftung-marktwirtschaft.com/wirtschaft/themen/generationenbilanz.html
Le système craque parce qu’on est arriver au bout du Ponzi, et que ceux qui entrent maintenant dedans ne pourront pas toucher les même avantages que les actuels retraités. On a pas besoin de « chercher qui on va plumer « , on le sait déjà, et ils ont déjà été plumés.
La répartition est un Ponzi qui a eu pour « les retraités qui ont cotisé toute leur vie » des rendements mirifiques, que la meilleure capitalisation n’aurait jamais pu produire
Ce n’est même pas vrai, la capitalisation aurait offert un meilleur rendement même pour les papy boomers.
Les jeunes sont obligés de partir à l’etranger pour se construire un avenir,
– Monsieur le président pour sauver le système par répartition des retraites, qui est un système de Ponzi, il faudrait muter par des retraites par capitalisation.
– Ah non M. le premier ministre ! Les français sont tous contre, ça fait trop américain, et puis ça signifierait qu’on s’est trompé dans notre modèle que tout le monde nous envie.
– Bon alors faisons un modèle par points comme dans les pays Scandinaves. En plus notre syndicat allié la CFDT est pour.
– Ah non je vous dis ! Ce serait reconnaître qu’on a eu tort !
– Bon alors augmentons l’âge légal et la durée de cotisation comme le suggère le MEDEF !
– Non non non ! C’est trop d’un coup, les français seront dans la rue et on dira que je suis le caniche du medef.
– Dans ce cas n’augmentons que l’âge légal. C’est clair pour tout le monde, surtout les marchés, en plus ça pénalise moins les longues études.
– Oui mais non ! Ce serait donner raison au gouvernement précèdent et nos promesses !
– BON… dans ce cas augmentons la durée de cotisation avec une hausse de la CSG qui donne de l’argent frais immédiatement.
– Oui… mais non c’est encore trop violent. Oubliez la hausse de la CSG, faites payer les vieux mais sans jamais le dire et puis rajoutez un compte pénibilité financé par les entreprises.
– La pénibilité c’est censé être compris dans le salaire, Mr. le président.
– Faites comme ça, c’est pour mieux faire passer la réforme. Et pour faire avaler la pilule aux patrons, dites-leur qu’on leur promet des baisses d’impôts en échange. Mais surtout ne détaillez-rien.
– Mr. le président ?
– Oui ?
– En fait le mieux ce serait encore de ne rien faire.
– Ah non, j’ai une copie à rendre à M. Barroso et le changement c’est maintenant !
– Malheureusement…
– Au fait M. le premier ministre, je suis face à un dilemme capital. Selon vous, faut-il que mieux j’interdise la cigarette électronique ou que je la taxe d’avantage ?
– J’y réfléchirai M. le président, j’y réfléchirai…
erratum : « et renier nos promesses »
» si vous voulez une retraite, mettez de l’argent de côté… »
C’est bien le seul et meilleur message que l’on puisse leur transmettre
ceci a été fait par votre lecteur et depuis longtemps à ses trois garçons!!
M. Christophe, traiter de nantis des retraités qui ont bossé pendant 44 ans, comme moi, élevé 3 enfants en commençant à 16 ans (c’était 45h par semaine à l’époque pas 35) pour une retraite de base de 830 euros, c’est du foutage de gueule ! Commencez par travailler plus tôt et vous lever le matin pour gagner votre vie au lieu de critiquer ceux qui ont largement cotisé pour une retraite de misère et qui continuent de payer de la CSG pour payer les cigarettes et les voitures des « pauvres jeunes » qui touchent le RSA, n’ont jamais rien fait et ne cherchent même pas de boulot (trop dur, trop mal payé !). Il y en a plein les PMU et les trottoirs à pleurer comme ça au lieu de se bouger… Elle vous dit bien des choses la génération précédente. Ils y a en France des personnes bien plus nanties que les petits retraités ! Au moins on n’était pas fainéants et on se battait sur les barricades pour les générations futures en mai 68 !.