La rentrée des classes est l’occasion de dresser un état des lieux des performances de l’école française. Voici cinq points noirs de notre système éducatif.
Par Arnaud Bichon.
La rentrée des classes est toujours l’occasion pour la presse, et surtout la télévision, de ressortir inlassablement chaque année leurs vieux marronniers – et France Télévisions n’est pas en reste dans ce domaine. Ainsi, nous avons été abreuvés ces derniers jours de palpitants « reportages » d’« information » sur la façon dont les Français préparent la rentrée de leurs bambins.
Qu’il est instructif de suivre par exemple, dans les dédales de Carrefour, les périples d’une famille lambda en train de dépenser son allocation de rentrée en remplissant son caddie de cahiers, trousses et cartables ! Qu’il est rassurant d’entendre les conseils pratiques d’un pédopsychiatre pour éviter que les bout’choux ne débutent l’année stressés – en gros, il faut bien les faire dormir la veille de la rentrée ! Hier, c’était la grande rentrée des enseignants, et c’est avec un immense intérêt que nous avons découvert l’application avec laquelle une jeune enseignante préparait ses premiers cours et bien sûr, nous avons pu compatir à son angoissante appréhension de se trouver pour la première fois de l’autre côté de la barrière.
Aujourd’hui, jour de rentrée des élèves, nul doute que nous aurons l’occasion d’accompagner via nos écrans la matinée de la famille Michu du réveil au petit-déjeuner jusqu’à l’attendrissante séparation de la maman et de son fiston devant l’école. Bien sûr, un point sur le poids des cartables des pauvres chérubins sera un passage obligé. Nous aurons droit aussi à l’indispensable image de monsieur le ministre de l’Éducation nationale qui formulera ses vœux de bonne rentrée à une classe totalement choisie au hasard, dans une école pas trop éloignée des rédactions parisiennes. La voix off du journaliste n’oubliera pas de préciser que l’importante réforme en cours sur les rythmes scolaires est en bonne voie de mise en œuvre.
Mais au-delà de ces portraits télégéniques et idylliques, derrière la beauté du métier d’enseignant, la bonté de la mission publique, la gaieté de l’apprentissage, la libéralité de l’« école gratuite », quel est donc le vrai visage de l’école française ? État des lieux peu reluisant : voici cinq éléments clefs de notre système éducatif dont ne vous parlera certainement pas France Télévisions.
L’école française, une fabrique d’illettrés
Si l’on se réfère à la définition basique de l’illettrisme, l’incapacité à lire un texte simple en le comprenant, alors il faut se rendre à l’évidence : aujourd’hui en France, près de 20 % des élèves entrent au collège en étant illettrés.
C’est donc un cuisant échec pour l’école primaire qui ne parvient pas à remplir sa mission première. D’après les chiffres de 2012 fournis par la défense nationale (à l’occasion des tests de la Journée défense et citoyenneté), le taux d’illettrisme chez les jeunes Français se situerait entre 10 % ou 20 %, selon les définitions retenues. Pire, 4,4 % seraient en situation d’analphabétisme.
Ces mauvais chiffres ont généré des polémiques récurrentes ces dernières années. De nombreux parents d’élèves et des associations telles que SOS Éducation ont accusé la mise en œuvre d’une nouvelle méthode de lecture dans les classes de CP – la « méthode globale » qui consiste à deviner les mots avant de savoir les déchiffrer – à la place de la traditionnelle méthode syllabique, qui repose sur la découverte progressive de l’alphabet, des syllabes et des sons. Devant les critiques insistantes, l’Éducation nationale a prétendu en 2005 avoir fait machine arrière et abandonné la méthode globale. Pourtant certaines enquêtes tendent à montrer qu’une écrasante majorité des enseignants de CP utilisent aujourd’hui une méthode mixte incluant partiellement cette méthode.
Les jeunes Français, bonnets d’âne de la classe européenne
PIRLS et PISA : voilà deux acronymes qui désignent deux grandes enquêtes que l’école française préfère ignorer. Celles-ci proposent une comparaison internationale des compétences des jeunes à l’issue de leur parcours dans le système éducatif – compétence, c’est-à-dire non la simple mémorisation de connaissances, mais la capacité des jeunes à les mobiliser de façon concrète : comprendre un texte, résoudre un problème par exemple. Fortement commentées à leur lancement au début des années 2000, alors que notre Éducation nationale obtenait des places honorables dans les classements internationaux, elles ne trouvent plus beaucoup d’écho aujourd’hui dans la presse et chez les politiques ; il faut dire que depuis une décennie, elle n’a fait que dégringoler dans le hit parade des pays développés.
Alors, dans la classe des élèves européens, le jeune Français serait-il le cancre du fond de classe, endormi près du radiateur ? C’est bien ce que semble indiquer l’étude PIRLS1 qui mesure les performances en lecture des élèves à la fin de leur quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France). Avec un score de 520 points, classée à la 19e place (sur 23 pays de l’UE évalués), la France se situe en deçà de la moyenne européenne (534 points), et ce quelles que soient les compétences considérées, des plus simples (prélever des informations dans un texte) aux plus complexes (analyser et évaluer le contenu d’un document).
En outre, si on devait constituer des classes de niveaux avec les élèves européens, alors on trouverait davantage de jeunes Français dans les classes de faible niveau. En effet, si l’on ordonne tous les élèves des pays européens ayant participé à PIRLS en fonction de leur score et que l’on découpe cet ensemble en quatre groupes de même taille, on note que les élèves français se trouvent surreprésentés dans le groupe le plus faible (32 % contre 25 %) et, à l’inverse, qu’ils sont sous-représentés dans le groupe de plus haut niveau (17 % contre 25 %).
Autre détail intéressant, les élèves français se distinguent également au cours de cette enquête en étant les plus nombreux au sein des pays européens à s’abstenir de répondre et en étant les plus nombreux à ne pas terminer les épreuves qui leur sont proposées.
L’étude PISA2 n’est guère plus flatteuse pour la France. Loin derrière celles de nos voisins (la Finlande, les Pays-Bas, la Suisse notamment), l’école française récolte en effet de poussifs résultats en compréhension de texte (classée 22e avec un score tout juste dans la moyenne), en mathématiques (classée 22e à nouveau) ou en sciences (classée 27e). Pire, les résultats de la France n’ont fait que dégringoler sur la dernière décennie, notamment en mathématiques où elle rétrograde du groupe des plus performants au groupe des moyens, alors que la moyenne des pays de l’OCDE a grimpé.
Un ascenseur social en panne
Bien qu’on justifie généralement l’existence d’une école « gratuite » et obligatoire au nom d’un principe d’égalité, le système éducatif français est l’un des plus inéquitables de l’OCDE, toujours selon les résultats de l’étude PISA.
C’est en effet sur les bancs de l’école française que les différences de « capital culturel » entre élèves issus des classes populaires et aisées sont les plus marquées. Cela se retrouve également dans les dernières statistiques du baccalauréat.
Ainsi, parmi les jeunes qui réussissent au bac, 76 % des enfants de cadres ou de professions intellectuelles supérieures obtiennent un bac général qui leur ouvrira les portes des universités et des meilleures écoles, avec l’espoir d’accéder à une catégorie socio-professionnelle supérieure, alors que seulement 31 % des enfants d’ouvriers sont dans la même situation. Ces derniers obtiennent majoritairement (46 %) un bac pro avec lequel, on le sait, il est extrêmement difficile de poursuivre des études supérieures. L’école française est une machine à reproduction sociale.
Et la situation se détériore ces dernières années : les premiers touchés par la dégradation de l’école sont les jeunes issus des classes populaires. Ce sont en effet les enfants les moins favorisés socialement qui tirent les performances françaises « vers le bas » de l’enquête PISA depuis dix ans.
Une inflation de diplômés
Si les différentes études extérieures à l’Éducation nationale (ministère de la Défense, IAE, OCDE) soulignent la médiocrité des compétences de la jeunesse et le déclassement progressif du système éducatif au plan international, cela ne semble pas bousculer les certitudes de l’école française qui continue de diplômer à tour de bras.
L’objectif de « 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat », popularisé en 1985 par Jean-Pierre Chevènement alors ministre de l’Éducation nationale est en passe d’être atteint.
L’éducation a connu deux grandes vagues de massification.
La première, lancée en fanfare par Chevènement en 1985, a duré une dizaine d’années durant lesquelles la proportion des Français obtenant un bac général ou technologique a progressé d’environ 85 %. Ainsi s’ils n’étaient que 19 % d’une génération à décrocher un bac général au milieu des années 1980, ils étaient plus de 37 % à l’obtenir 10 ans plus tard. Une progression similaire a concerné les bacs techno. En une petite décennie, la France est donc passée d’une situation où elle diplômait moins de 30% d’une génération au niveau bac à près de 63 %, et ce sans envisager de changements majeurs en termes pédagogiques et organisationnels. Qui peut croire un seul instant que cela ne s’est pas fait au détriment du niveau des diplômés ?
Débutée dans les années 1990, la deuxième vague de massification a surtout reposé sur le développement des bacs professionnels. D’aucuns prétendent que cela a permis depuis de maintenir stable le niveau des bacs généraux et technologiques. Lorsqu’on se penche, dans le détail, sur les taux de réussite aux examens, on peut toutefois avoir quelques réserves – notamment si l’on observe par exemple la courbe du sacro-saint bac S, que les médias aiment présenter comme celui de l’élite de la jeunesse française.
Une école « gratuite » toujours plus chère
« La faute aux moyens ! » ne manquent jamais de pester les syndicats dès que son évoquées les piètres performances de l’Éducation nationale. Sauf que cet argument ne tient pas. Alors que le niveau des jeunes Français s’est dégradé, la dépense moyenne par élève a explosé : au cours des 20 dernières années, 57 % de hausse pour l’élève de primaire, 52 % de hausse pour le lycéen (chiffres corrigés des effets de l’inflation).
La première rentrée de la gauche
Illettrisme, dégradation des compétences des jeunes, déclassement de l’école française au plan international, panne de l’ascenseur social, surcoûts… il y a du pain sur la planche du ministre de l’Éducation nationale !
Mais Vincent Peillon, qui claironne depuis quelques jours qu’on va assister à « la première rentrée de la gauche », celle de la « refondation », a-t-il bien pris la mesure des défis à relever ? On peut franchement en douter au vu des actions engagées et communiquées avec emphase par le Ministre depuis un an : embauche d’enseignants, réorganisation des emplois du temps, mise en place d’une morale laïcarde, suppression des mauvaises notes, introduction de la théorie du genre dans les programmes…
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Notes :
- L’enquête PIRLS (Progress in International Reading Literacy – Programme international de recherche en lecture scolaire) est réalisée par l’IAE, l’Association internationale pour l’évaluation du rendement scolaire. ↩
- Le programme PISA (pour « Program for International Student Assessment » en anglais) est un ensemble d’études menées par l’OCDE. ↩
L’Éducation Nationale, outil d’endoctrinement au main des socialo-communistes :
http://www.twitlonger.com/show/n_1rlsrj8
Excellente synthèse, bravo !
Attention à la déception lorsque l’on trouve une faute à la dernière phrase, surtout sur un tel sujet !…
—> « Au vu de » est une expression figée, il faut donc prohiber son accord en la forme « Aux vus de ».
Longue vie à « Contrepoints » !
Courage, jeunes parents ( et grands parents): à vous de faire à la maison
Il sévit encore:
http://www.la-croix.com/Famille/Education/Philippe-Meirieu-La-reforme-des-rythmes-scolaires-risque-d-introduire-des-inegalites-2013-09-02-1005390
Lisez Meirieu! Il faut connaître ses ennemis.
Je suis impressionné par le nombre d’erreurs qu’il est capable de commettre en si peu de temps.
La carte scolaire, l’approche par les compétences, la mémorisation…
Mais surtout la mission première de l’école: « Dans cette loi, la finalité de l’école est clairement affichée : elle insiste sur la formation à la citoyenneté, à la solidarité, à travers un enseignement moral et laïque. »
L’idéologie avant tout!
Inflation de diplômés effectivement et qui dit inflation dit baisse de valeur.
Ce qui me fait le plus rire ( hélas amèrement), c’est le mythe du bac S, entretenu par la propagande médiatique.
Mon fils vient de passer son bac S et le programme de math de S, spécialité math, est très en deçà de celui du bac C que j’ai passé en 1979. C’est incomparable.
Mon fils vient d’entrer aujourd’hui en math sup ( PCSI). En gros, leur programme de math correspond à celui de ma terminale C en 1979.
Pas tout à fait: le premier trimestre est effectivement le programme de term C. Pour la suite, une fois rattrapé leur retard, le niveau des prépas scientifique reste élevé.
Quant aux mentions, il suffit de regarder le nombre de TB au bac pour voir que le niveau d’exigence n’est pas tout à fait le même qu’il y a 30 ans…
Allez voie le nouveau programme :
http://cache.media.education.gouv.fr/file/special_3_ESR/45/4/programme-PCSI_252454.pdf
A part les probas, espaces vectoriels et matrices au second semestre !
Bonjour,
Vous auriez pu rajouter l’inflation de mention au Bac. Les mentions Bien et Très Bien qui étaient l’exception au début des années 80 sont devenus pléthores, preuve flagrante que le niveau monte.
Au passage, les niveaux sont tellement élevés que le fils d’un de mes amis, entrant en première année d’IUT « Gestion de entreprises et des administrations » a passé des tests de niveaux en français, maths et anglais. Les heureux élus pourront avoir des cours de rattrapage dans les matières où ils sont jugés faibles à raison de deux heures par semaine!!!
Il y a de cela quelques années, une classe de cinquième dans un établissement privé où j’avais des amis enseignants, était d’une exceptionnelle vitalité. Le rectorat a imposé qu’elle soit dissoute l’année suivante pour que les élèves rentrent dans le moule de la médiocrité officielle.
Personnellement j’ai obtenu une mention AB au bac S (qui s’appelait à l’époque Math Elem) en 1966.(académie Aix-Marseille)
Je voudrai savoir si ça correspondrait à un bon niveau à l’heure actuelle ?
Dans la classe de mon fils, la moitié de mention TB ( 15 sur 31), 10 mentions B, les reste a eu mention AB. Seul sans mention, mais avec le bac, un garçon qui séchait un jour sur deux.
Neuf ont eu 20 en math, on n’a même pas compté le nombre de ceux qui ont eu 19 !
Je pourrais vous dire que c’est une classe de petits génies, mais en toute honnêteté, dans un lycée public, je n’y crois pas.
bla bla bla …
Sans doute, même s’il est difficile de de donner un avis sur des données aussi vagues.
La baisse de niveau n’est pas uniforme selon les disciplines.
C’est un désastre en orthographe et en syntaxe. C’est à peine si on les évalue encore au bac.
En histoire et en littérature, on a de tout. On peut avoir des élèves brillants. D’autant plus qu’on constate un surinvestissement de certaines familles, qui veulent compenser les erreurs du système.
En sciences, il y a des chapitres nouveaux, mais le degré de maîtrise des connaissances est certainement moindre. Si vous voulez, les élèves auront vu des choses qui ne s’apprenaient qu’à la fac autrefois, mais sont incapables de se passer de la calculatrice, même pour des choses simples et ils manquent généralement d’entraînement.
Malheureusement, la méthode globale n’est pas nouvelle. Elle existe en France depuis une bonne quarantaine d’années et elle est devenue quasiment doctrine officielle en 1989. Par ailleurs, il faut faire très attention, car elle n’est pas du tout fixée. Elle ne le peut pas puisqu’elle est inefficace et incohérente. Aussi change-t-elle souvent de nom. On se perd facilement dans les méthodes semi-globales, à départ global, approche directe etc. C’est un virus mutant.
Pour savoir quel genre de méthode vos enfants utilisent, c’est assez simple: un bref coup d’œil aux manuels. S’ils ne présentent pas dès le début de l’année des leçons claires sur les lettres, c’est qu’on va inciter les enfants à la devinette. Signe des temps, les manuels de lecture « traditionnels » sont en bonne place dans les librairies. Ce qui était fourni par les écoles est maintenant acheté par des familles méfiantes ou déçues. Si à Noël les enfants sont capables de réciter leur manuel, mais pas de déchiffrer des mots nouveaux, il convient de s’inquiéter.
Je suis parfaitement d’accord avec vous et j’irai même plus loin. Il ne faut pas attendre Noël pour la méthode globale. Si votre enfant a la méthode globale, ou semi -globale, il faut agir tout de suite. Pourquoi : parce que votre enfant dont c’est la première expérience d’apprentissage scolaire sérieuse va intégrer le fait qu’apprendre, c’est deviner. Son cerveau tout malléable va intégrer ça et cela sera très dur pour redresser le tir par la suite.
Mon expérience avec ma fille où j’ai attendu le troisième trimestre du CP pour prendre les choses en main en atteste. On a pu redresser la situation mais au prix d’un très gros effort.
Il faut que l’enfant comprenne d’emblée qu’apprendre, ce n’est pas deviner, c’est analyser.
Effectivement, il ne faut pas attendre Noël. Je voulais surtout dire que c’est à ce moment-là qu’on ressent clairement les effets de la méthode globale. On peut alors savoir quelles sont les démarches adoptées par l’enseignant, simplement en discutant avec l’enfant. Je donnais un critère de contrôle, si vous voulez. Si à Noël aucun progrès n’est visible ou si de mauvaises habitudes ont été prises, il est temps d’agir.
Beaucoup de parents ne savent pas comment juger les manuels de leurs enfants. D’ailleurs ils ont peur (à juste titre) de casser la confiance entre leur enfant et l’instituteur.
Cela dit, un manuel dont la démarche n’apparaît pas clairement à un adulte normalement constitué doit être considéré comme suspect. Il y a des manuels de lecture de CP qui sont absolument inutilisables sans le livre du prof! « Ce que l’on conçoit bien… »
Ma fille est professeur en math spé dans un prestigieux lycée parisien. Elle a participé depuis plusieurs années à la sélection des dossier d’admission en classe préparatoire quand elle enseignait en math sup et elle n’a cessé de me dire que le niveau en mathématiques se détériorait année après année. Effectivement les math des années 60 en terminale scientifique étaient équivalentes à celles de math sup aujourd’hui. Pour l’anecdote je suis allé en classe pour la première fois à l’âge de 10 ans. J’ai appris à écrire, lire, compter, dessiner et raisonner avec mes parents. Quand je suis arrivé à l’école (en sixième) j’avais lu les oeuvres complètes de Jules Verne et le Larousse en 4 volumes n’avait pas de secret pour moi. Il n’y avait pas de télévision à l’époque. Je crois (j’en suis persuadé) que la télévision, les jeux vidéo et bien d’autres gadgets ont ramolli le cerveau des enfants. Ce n’est pas en regardant la télévision qu’on apprend à analyser un texte ou même à se poser des questions. Je me rappelle avoir donné des répétitions de math, physique et chimie à des élèves de lycée quand j’étais moi-même encore au lycée puis à l’université et ma plus grande joie était de faire comprendre à un enfant la notion d’inconnue en mathématiques … mais ce sont de vieux souvenirs !
La télévision n’est pas nouvelle. Certes, elle constitue un divertissement qui peut être néfaste aux études. Même chose pour les jeux vidéo.
Cependant la principale raison de la crise est interne à l’éducation nationale. Si je considère le temps que les élèves passent à l’école (de 25 à 35 heures par semaine, 9 mois dans l’année, pendant au moins douze ans), prétendre que l’école est impuissante face aux évolutions de la société, c’est un peu se foutre de la gueule du monde.
@jacqueshenry
Pour vous donner une idée du degré de maturité que les enseignants attendaient d’un élève de 6 ème au début des années 60,j’ai conservé dans mes archives un devoir d’histoire relatif à l’egypte où j’avais obtenu une note médiocre.
le sujet était
Racontez la journée d’un paysan vivant à l’epoque des pharaons.
Merci à l’auteur de l’article pour votre analyse détaillée. Mais cependant je ne vois qu’elles sont les solutions pour l’enseignement. La privatisation peut être un moyen mais le problème c’est que cela exclu les plus démunis.
Pour la théorie du genre que vous voulez dénoncez en mettant un lien, je suis d’accord avec vous que ça ne doit pas y être dans l’éducation nationale qui ne devrait que transmettre des connaissances, mais n’imposez pas votre point de vue à ceux qui ont avis différents s’il vous plaît.
La privatisation ne dit rien des méthodes à employer, elle est surtout un moyen de purger le système de ses plus mauvais éléments, alors qu’ils sont maintenus artificiellement en vie par la carte scolaire. Les ZEP sont des ghettos, puisqu’il est interdit aux pauvres d’en sortir. Les riches eux ont du choix (école privée, fausse domiciliation etc.).
Le coût d’une école privée ne serait pas forcément si monstrueux, si on dispensait les gens de l’impôt correspondant. Par ailleurs, on éviterait beaucoup de gaspillages. Les écoles privées savent qu’elles doivent équilibrer leurs comptes, les écoles publiques savent qu’elles doivent dépenser le budget qui leur a été alloué, si elles veulent qu’il soit renouvelé.
Cela dit, on peut aussi envisager un système de ticket scolaire, si une privatisation pure et simple n’apparait pas opportune dans l’état actuel de l’économie.
Privatiser serait génial, mais faut pas rêver…
On a pas besoin de privatiser statutairement, il suffit de privatiser fonctionnellement, c’est à dire autonomiser les établissements, en faisant sauter l’inspection ET les programmes officiels. Faire pour les lycées (puis les collèges, puis les écoles) ce qu’on vient de faire pour les universités, et les laisser évoluer.
Sans parler de l’instruction économique biaisée:
http://lequidampost.fr/rentree-2013-pas-de-changement-lecole-dendoctrinement-va-continuer/
Je trouve que c’est quand même faire trop de cas d’un problème bien circonscrit qui ne peut être résolu aussi vaguement.
Le prix de l’enseignement augmente, la qualité baisse.
Ben justement disent les socialistes: – » Comme la qualité baisse, on augmente les budgets. Si on le faisait pas, ce serait pire(ls)! »
Le fait de savoir que l’Allemagne se trouve devant la France par 5 points dans telle étude n’apporte pas grand chose cependant, comme la relativité de l’échelle est objectivement peu significative – et les systèmes éducatifs peu comparables.
Quelle réforme proposer, à part à mon avis la même toujours: simultanéité des niveaux d’enseignements de qualité relative différente comme aux USA ou au RU.
Les bons prennent A les cancres prennent K.
Peu réaliste certes dans les écoles de campagne, mais c’est l’esprit qui compte.
Voici quelques extraits du livre de Vincent Peillon « La révolution française n’est pas terminée ». Ed du Seuil. 2008 et qui démontre si l’on veut bien comprendre que la laïcité est la nouvelle religion amenée à remplacer toutes les autres :
« L’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. C’est une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi. » (P17)
« Ce qui manque au socialisme pour s’accomplir comme la pensée des temps nouveaux, c’est une religion nouvelle : “Donc un nouveau dogme, un nouveau régime, un nouveau culte doivent surgir, afin qu’une nouvelle société prenne la place de l’ancienne” (Littré) » (p. 149).
« La laïcité elle-même peut alors apparaître comme cette religion de la République recherchée depuis la Révolution » (p. 162)
« C’est au socialisme qu’il va revenir d’incarner la révolution religieuse dont l’humanité a besoin, en étant à la fois une révolution morale et une révolution matérielle, et en mettant la seconde au service de la première » (p. 195).
Et encore :
« Toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque, à changer la nature même de la religion, de Dieu, du Christ, et à terrasser définitivement l’Église. Non pas seulement l’Église catholique, mais toute Église et toute orthodoxie. Déisme humain, humanisation de Jésus, religion sans dogme ni autorité ni Église, toute l’opération de la Laïcité consiste à ne pas abandonner l’idéal, l’infini, la justice et l’amour, le divin, mais à les reconduire dans le fini sous l’espèce d’une exigence et d’une tâche à la fois intellectuelles, morales et politiques. »
PEILLON, Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson, Le Seuil, 2010, p277
J’en ai croisé des nouveaux diplomés :
galimatias gauchiste en guise de convictions, orthographe déplorable, grammaire a contresens et expression approximative pleine de faux amis (j’ai lu « paradoxe allemand » pour paradoxalement, et d’autres pire encore)
… et bac +3, avec les combines de ratrappage de l’uv machin par l’uv truc, et les mémoires a tomber par terre de bétise mais qui ramènent des notes honorables; correctes, on dira.
absolument navrant, la fac donne ses diplomes, les bac+4 sont devenus de vrais cancres.
nb: contrepoint est en train de virer non pas libéral mais de droite…
critiquer la méthode globale, la téhorie du genre c’est pas du libéral.
tout au plus on pourait critiquer l’absence de choix…
c’est pas le seul article et ca décrédibilise…
sur le fond je crois que les problèmes sont ailleurs, ni programme (sauf la notion de programme en elle même), ni financemen( (sauf la non participation des parents).
sur la réforme des horaires, je note que l’on a ignoré une des grandes forces (restante) de notre pays, les horaires d’école permettant aux mamans de travailler (parlon pas des nounous qui avec les charges sociales exigent des salaires de ministrea aux maman).
on ne parle pas de l’efficacité du système d’école privé, parfois pas lié à sa propre qualité mais a la simple motivationd es parents. elle baisse on l’observe , et c’est peut être la démotivation des parents qui explique la tragédie actuelle.
il y aussi la complication de la vie qui gêne les parents, et je crois bien que le plus gros du temps perdu est causé non pas par la mondialisations malheureuse mais par une complexifications administrative au boulot et dans la vie administrative et scolaire…
l’école subit ce mouvement qui épuise les parents, qui sont autant des adminisrés, des contribuables, des employés, des entrepreuneurs…
parmi les autres problèmes de l’école, je remettrais aussi les adultes en cause, qui donnent de mauvaise habitudes quand au respects des règles (codes de la route a pied, vélo déjà). Comment espérer le respect de l’enseignant, qui est la condition pour apprendre, et aussi pour que l’enseignant soit motivé.
La méthode aussi est peut être à revoir, avec plus de responsabilité , moins de passivité, mais là la discipline doit être réelle … faire un projet avec des ptits monstres égocentrés et irresponsables c’est pas possible, et pourtant c’est le meilleur moyen de donner l’envie d’entreprendre au lieu de subir.
je met donc pas mal sur le dos de nous les adultes (pas seulement les parents et les profs). la société n’aide pas en interdisant aux adultes de sanctionner les autres enfants, et même les siens. Les enfants et adultes actuels sont des avocats avant d’être des ingénieurs.
Aux passage piétons ils négocient leur vie au lieu de prévoir les trajectoires. ils jouent de leur faiblesse au lieu d’utiliser leurs compétences.
C’est une conséquence du « droit de l’hommisme » (un libéralisme mal compris) qui fait que l’on n’intègre pas ses responsabilités, mais qu’on abuse de ses droits sur les autres, et qu’on en profite pour pas admettre la réalité et la négocier façon avocat.
la tragédie éducative n’est qu’un symptôme de divers problèmes généraux.
Il faut refonder une morale, basé non pas sur un coté ractionaire ou religieux, mais sur un équilibre entre responsabilité et droits, un recentrage sur la réalité et la justification des droits et responsabilités par la pratique et non par la transcendence.
en gros, remettre l’ingénieur au coeur de la société, et pas l’avocat ou l’assistante sociale.