Michel Rocard et Pierre Larrouturou persistent dans l’erreur et promeuvent une nouvelle réduction du temps de travail pour lutter contre le chômage.
Par Alexandre C.
C’est un argument qui revient régulièrement dans la bouche des socialistes de tous horizons : il y a de moins en moins de travail à pourvoir et de plus en plus de personnes sans emploi. La solution est donc simple : il faut réduire le temps de travail des gens qui ont un travail – sans perte de salaire, cela va de soi – et donner la quantité de travail restante aux chômeurs.
Cette approche résulte d’une conception particulière de notre univers : elle signifie que la quantité de travail est finie, qu’elle présente une limite supérieure indépassable tout comme la croissance qui en est à l’origine. Or force est de constater que la croissance existe encore. Mais contrairement à ce que croit massivement nos gouvernements, elle ne se décrète pas par des lois. On peut juste lui donner des conditions favorables d’exister. Ni plus, ni moins. C’est alors aux investisseurs de faire le reste, à savoir créer de la richesse et donc des emplois [1]. Quant à la baisse du temps de travail, elle peut exister, mais doit résulter de gains de productivité et en aucun d’une loi.
D’ailleurs au regard de l’histoire, aucune baisse – significative – du chômage n’a été enregistrée par la baisse du temps de travail, pas plus en 1936 avec les 40 heures hebdomadaires [2] que depuis 1998 avec la fameuse loi des 35 heures [3]. Pourtant l’échec de ces mesures pousse ses promoteurs à pousser le raisonnement encore plus loin : comme 35 heures par semaine, c’est apparemment encore trop, ils veulent descendre à 32 heures [4], voire même à 28 heures. À ce compte-là , si on passe à la semaine de 2 heures, je pense – sans nulle hésitation – que le chômage devrait disparaître avant la fin de l’année…
Non, si le gouvernement actuel veut faire baisser durablement le chômage il faut qu’il éclaircisse d’urgence l’horizon des investisseurs potentiels. Que ce soit sur la réglementation du travail, rendue complexe par l’amoncellement constant de lois, ou bien la fiscalité alourdie, ces revirements continuels n’ont de cesse de fragiliser la confiance en l’avenir. Stabiliser et assouplir ces contraintes redonneront l’impulsion nécessaire à l’investissement et à la croissance, nécessaires à la création d’emplois. Car la politique – il s’agit toujours de la même – menée en France depuis plus de 40 ans, ne produit que pénurie et déserts industriels. Un comble quand on voit les progrès technologiques effectués sur la même période.
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Sur le web.
Notes :
- Rappelons-nous la phrase d’Helmut Schmidt, ancien chancelier de la RFA : « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après demain« . ↩
- Alfred Sauvy déclara dans son ouvrage Histoire économique de la France entre les deux guerres que la reprise économique n’aura véritablement lieu qu’avec assouplissement de la loi en 1938. ↩
- À ceux qui me diront le contraire, je leur conseille de regarder les chiffres de la croissance et ceux du chômage sur les quinze dernières années… ↩
- C’est ce que promeuvent Michel Rocard et Pierre Larrouturou dans leur livre commun, La Gauche n’a plus le droit à l’erreur, Flammarion, 2013. ↩
croissance infinie ? en êtes vous sûr ?
Finie ou infinie, quelle importance ? Si vous n’en connaissez pas la limite, considérez-la infinie, si vous en connaissez une, dites-la nous, je suis bien tranquille que nous sommes loin de l’avoir atteinte.
Le génie et le potentiel créatif de l’Homme sont infinis. Il faut les laisser s’épanouir et s’exprimer sans castration d’aucune sorte afin que tous en tirent satisfaction.
« castration » « satisfaction » à propos de la politique sociale ce sont des mots de cadre supérieur qui gagne bien. Pas de limite pas de collectivité. RTT pour une société plus cohérente. sinon implosion programmée!
@MichelO :
Ah moi j’en connais une de limite, nos ressources en énergie (rappel : et donc en pétrole qui représente 40 % de l’énergie consommée contre 18% pour l’électricité). Et nous ne sommes pas « loin » de l’avoir atteinte. Bien sûre, il reste des réserves de pétrole, mais les débits d’extraction journaliers sont limités car nous atteignons la fin de nos anciens bon veux gisements si faciles à exploiter. Et il n’y a que ça qui compte, le nombre de barils qui sort tous les jours. Et quand je dis pas loin de l’avoir atteinte cette limite, je veux dire qu’on y est à plus ou moins 5 ans.
Vous n’allez pas me croire et parler des « pétroles de schiste », alors je vous conseille de regarder cette vidéo de M. Auzanneau (14 min), journaliste spécialisé sur la question, sur la situation de la production de pétrole (et donc de 41% de la conso d’énergie mondiale). Pour le moment le pétrole de schiste est une goutte d’eau par rapport à ce qu’on n’arrive plus à produire avec nos anciens gisements. Et ce n’est pas que des illuminés qui le disent, sauf si vous considérez C. de Margerie, le président de Shell ou encore Pierre René Bauquis comme des hippies.
Avec le lien ça sera mieux :
http://www.dailymotion.com/video/xz0sw2_pic-petrolier-chimere-ou-danger-imminent-m-auzanneau_news?start=811
J’aime beaucoup Jules Verne et dans l’Ile mystérieuse le petit jeune de service demande au petit vieux du même service ce qui se passera quand le charbon sera épuisé, puisqu’il le sera un jour et même proche.
Je vous laisse chercher ce qui s’est passé depuis.
@MDR Des gens se sont plantés dans le passé donc ceux d’aujourd’hui se plantent forcement, c’est un peu léger comme raisonnement. Moi je préfère me baser sur des chiffres.
@BOUT ce n’est pas ce que MDR veut dire. Le progrès technologique (en particulier l’électrique) remplacera le pétrole tout comme le moteur à explosion a remplacé le moteur à vapeur. Regardez le progrès fait par TESLA en matière de stockage de l’Énergie avec des voitures entièrement électriques ayant une autonomie de 500km ou encore le tour du monde fait avec un avion seulement grâce à l’énergie solaire. C’est pas pour demain, mais pour bientôt. Et la production d’électricité sera certainement de plus en plus abondante et propre avec les nouvelles technologies nucléaires et les recherches sur la fusion (si les politiques laissent le champ libre… ça c’est moins sûr). Dans un monde libre, les hommes trouveront toujours le moyen de s’affranchir des contraintes imposées par la nature à défaut de celles inventées par l’État…
C’est la croissance – et donc la productivité – qui crée naturellement la baisse du temps de travail. Quand vous n’avez pas de croissance et que vous décidez arbitrairement de baisser le temps du travail alors vous perdez en compétitivité. Le salarié français est le plus productif d’europe… quand il travaille. Autre cas de figure : on travaille beaucoup mais pour presque rien à l’arrivée. C’est la situation grecque.
Cet article est erroné. il suppose que le
« Cette approche résulte d’une conception particulière de notre univers : elle signifie que la quantité de travail est finie »
Rien n’est plus faux. Ne prenez pas Larrouturou pour un imbécile, il sait parfaitement que le travail se multiplie d’autant plus que plus de gens travaillent. Non seulement il le sait, mais il pense que justement la solution pour créer plus de travail, c’est de mettre plus de gens au travail, mais moins longtemps chacun. Et il a des arguments et des exemples qui versent de l’eau à son moulin.
Ca ne veut pas dire que Larrouturou est dans le vrai (il ne l’est pas !) ; ça veut seulement dire que cette critique (le travail comme gâteau fixe) tombe à plat.
Les 40 et 35 heures ont échoué, certes, mais pour une autre raison : on a imposé ça « à la française » (ie : mode usine à gaz ), et on a pas touché aux salaires finals, par électoralisme et avec une justification keynésienne ( surtout ne pas faire baisser la consommation donc ne pas toucher au pouvoir d’achat) ; ce qui revenait à obliger à produire autant en moins de temps (et donc n’avoir pas plus d’employés !), ou à crever.
« la solution pour créer plus de travail, c’est de mettre plus de gens au travail, mais moins longtemps chacun. » Attention à la confusion habituelle entre emploi et travail ! Du travail, il y en a à foison. Des emplois, il y en a de moins en moins, sous l’effet de la destruction socialiste.
Pour libérer le travail, supprimons l’emploi ! Nous n’avons besoin pour travailler ni d’employeurs, ni d’actionnaires, ni de prêteurs.
Ni de contrats ?
Pour résoudre le chômage, c’est simple : diminuer le temps de travail à 0h.
D’ailleurs, la richesse non plus n’est pas un gâteau. Elle se crée.
« la croissance existe encore », oui mais essentiellement dans les pays en voie de développement.
Pour ce qui est des pays avancés, leur (faible) croissance n’est due qu’à des mesures d’assouplissement monétaire et de rachat massif de dette par leur banque centrale respective (USA, Japon, GB…), ou de dumping social comme le pratique l’Allemagne depuis 2005, siphonnant ainsi l’activité des autres états membres de l’UE.
Et Rocard et Larrouturou ne pronostiquent pas la fin de la croissance, mais l’avènement durable d’une croissance très faible, comme au Japon depuis 1990, insuffisante pour régler le sort des quelques 5 millions de chômeurs et précaires de notre pays.
Le raisonnement est en fait l’inverse de celui communément admis pour relancer la croissance, à savoir éradiquer d’abord le chômage par une mesure (qu’on peut qualifier d’artificielle) de réduction massive du temps de travail sans baisse de salaire, afin de redonner du pouvoir d’achat à 6 millions de familles, et la confiance en l’avenir à l’ensemble de la population, qui verrait des MILLIONS d’emplois se créer partout y compris en régions.
Le résultat global serait un boom de la consommation et donc de la croissance.
Patrick Artus avait analysé l’impact macro-économique de la généralisation de la loi De Robien de juin 1996 (400 PME passées à la semaine de 4 jours – MACIF, Mamie-Nova, Fleury-Michon…), verdict : le concept tient et le coût serait neutre pour les finances publiques, ainsi que pour les entreprises.
Témoignage d’un patron de concession auto, ayant passé sa PME à 4 jours/semaine (modulable) :
http://www.dailymotion.com/video/x10v9bb_un-patron-4-jours-de-travail-semaine-ca-marche_news#.UcMl49h4_Kc
Petite erreur de frappe, lire « afin de redonner du pouvoir d’achat à 2 millions de familles », la généralisation de la Loi De Robien créerait 2 millions d’emplois CDI (et non pas 6 😉
Réduire le temps de travail sans baisse de salaire, ben voyons !
Vous ne la verrez peut-être pas, elle sera peut-être cachée sous la forme d’une baisse du pouvoir d’achat du salaire, mais il y aura forcément une baisse, parce que c’est mathématique, on ne peut pas distribuer plus de richesses (payer plus de salaires) si on n’en produit pas plus. Ca n’est pas la consommation qui fait la croissance, dire cela c’est regarder le doigt qui montre la lune, c’est la richesse supplémentaire produite par les consommateurs qui leur permet de consommer plus et qui se traduit dans les statistiques comme une corrélation entre consommation et croissance.
MichelO,
En 1 siècle le temps de travail a été divisé par 2 et les salaires n’ont pas baissé, bien au contraire !
Et imaginez le marché du travail avec 2 millions de chômeurs en moins.
La négociation salariale pencherait de nouveau en faveur des salariés, et les salaires recommenceraient à augmenter (il deviendrait très facile de changer de job pour un autre mieux payé).
C’est bien pour ça que le MEDEF ne veut pas en entendre parler et fait feu de tout bois pour qu’on ne ressorte pas la RTT du tiroir !!
Il faut différencier corrélation et causalité. C’est l’augmentation de la productivité qui a permis aux travailleurs de créer plus de richesses en moins de temps, donc d’être payés plus pour moins de travail.Pour que deux millions de chômeurs disparaissent, il faut qu’ils produisent des richesses, qu’ils puissent ensuite utiliser à consommer, ce qui fait des débouchés pour les entreprises qui augmentent les salaires pour trouver à embaucher. Mais si on retire les chômeurs du marché de l’emploi par des « ateliers nationaux » ou des « emplois aidés », on baisse le salaire des autres travailleurs par les charges supplémentaires qui servent à les payer plus qu’au chômage sans rien produire de plus, c’est tout.
Les raisonnements du MEDEF, un syndicat avec tous les défauts des syndicats, sont parfois bizarres, mais il est faux de croire que les patrons veulent baisser les salaires. Ils veulent augmenter leur chiffre d’affaire et leurs marges, et à de rares exceptions près, préfèrent de loin vendre plus quitte à augmenter leurs coûts (dont les salaires) que diminuer leurs coûts sans vendre plus. Mais de toute façon, ils savent que s’ils augmentent leurs coûts sans augmenter leurs ventes, ils sont morts. C’est ce qui a été fait avec la RTT, qui a abouti à ce que les marges françaises soient les plus faibles d’Europe, rendant le développement impossible à tous ceux qui ne font pas leur chiffre hors de France, et une boite qui ne se développe pas ne peut ni embaucher ni payer plus ses salariés.
Il n’y a pas de mystère, on patron vend le travail de ses salariés à ses clients. Si c’est plus cher et qu’il n’y en a pas plus ou mieux, ça se vend moins et il faut licencier. Si le marché de l’emploi se tend, c’est le client qui décide s’il est prêt à payer plus. Et actuellement, peu de clients sont prêts à le faire vu qu’à l’étranger on leur propose mieux pour moins cher. Prenez l’exemple des producteurs de fraises. S’il y a moins de cueilleurs sur le marché et que leurs prétentions augmentent, ils n’augmentent pas les salaires, ils perdent les marchés au profit de l’Espagne.
@Roosevelt 2012
« Le résultat global serait un boom de la consommation et donc de la » RECESSION.
Plus on consomme, plus on détruit, plus on est pauvre, moins on a de capital, et donc moins ça va.
Mais sii vous croyez vraiment que la consommation tire la croissance, je vous prend au mot (quand même) : filez moi votre maison, votre bagnole, et votre pitance quotidienne je me charge de les détruire et gaspiller (consommation accrue), et je vous laisse la « croissance » que ça générer.
Ce n’est quand même pas compliqué : il y a emploi si l’employeur gagne de l’argent avec le travail de l’employé. S’il en perd, l’emploi disparaît.
Notez au passage que si l’emploi a disparu, le besoin à satisfaire par du travail n’a pas disparu pour autant. Il n’est simplement plus satisfait par le travail de l’employé : on a créé une pénurie. Dans certains cas, 28h suffiront à satisfaire le besoin tout en assurant une marge satisfaisante pour l’employeur, qui sinon n’aurait pas embauché, et un salaire acceptable pour le salarié, qui n’aurait pas accepté l’emploi autrement. Dans d’autres cas, 50 ou 60h seront nécessaires, avec salaires et marges en conséquence.
Ainsi, l’abaissement autoritaire de la durée de travail, comme d’ailleurs la hausse autoritaire du smic, détruisent irrémédiablement les emplois non rentables sous ces contraintes légales. Peu importe que la durée légale soit de 28 ou 48h, celle-ci, parce qu’elle est imposée inconditionnellement, crée du chômage et de la pénurie sans discussion possible.
Il n’y a donc pas d’alternative à la suppression définitive de la durée légale du travail si on souhaite effectivement lutter contre le chômage. Mais est-ce bien le cas ?
et du smic.
Et, à défaut de possibilité de licencier simplement et sans risque, donner au moins la possibilité moduler les salaires à la baisse, le salarié choisissant ensuite s’il se contente d’un salaire plus bas ou si il cherche un aurte employeur (lui-même éventuellement)
Les 35h sont exactement le CONTREXEMPLE de ce qu’il ne fallait pas faire en matière de RTT.
D’ailleurs Pierre Larrouturou, à l’origine de la loi expérimentale De Robien de juin 1996 sur la semaine de 4 jours l’avait prédit dès 1998 dans son ouvrage « 35h : le double piège » (suivi en 1999 de « Pour la Semaine de 4 Jours – sortir du piège des 35h »).
MichelO, je suis d’accord sur le fait que ce sont les gains de productivité qui permettent une baisse du TT sans baisse des salaires.
Et justement, le TT a a été divisé par 2 sur 1 siècle jusqu’en 1970, alors que la productivité augmentait peu, et depuis la révolution informatique, la productivité explose mais le TT reste bloqué à 5j/semaine/39h (quasiment plus aucun salarié ne fait 35h à part dans la fonction publique), d’où l’explosion du chômage et de la précarité (voir les derniers chiffres sur la part des CDD en France : 84% !).
Passer à 4 jours/semaine ne serait qu’un rattrapage du fil de l’Histoire.
C’est incroyable la propension de certains à venir nous expliquer que le chômage est dû à des causes diverses et variées, jusqu’à nous servir sans honte la soupe historiciste marxiste, alors que le socialisme pratiqué obstinément dans notre pauvre pays est le seul et unique responsable du chômage de masse.
Déclaration en 2012 de Robert Reich, ancien Ministre du travail de Bill Clinton :
« La question fondamentale est de mieux répartir les bénéfices de la révolution de la productivité. Le problème n’est pas qu’il y ait moins de travail à cause des ordinateurs, des robots et d’Internet mais que les fruits de cette productivité ne soient pas partagés correctement : une grande partie de la population est au chômage et ne gagne plus de quoi vivre, tandis que l’essentiel des gains de productivité va aux 1% les plus riches.
La future seconde administration Obama, s’il y en a une, devra organiser une vraie réforme fiscale pour réduire le temps de travail sans perte de revenus, permettant ainsi des créations d’emplois supplémentaires.»
Voir aussi le chapitre consacré à ce sujet dans le dernier ouvrage d’Al Gore « The Future », avec cette phrase : « La productivité est la première cause explicative du chômage »
Et pour info Gilles De Robien était UDF (donc de droite) à l’époque de sa loi sur la RTT.
La différence entre la RTT De Robien et la RTT « de gauche », c’est que la première était ouverte (réversible), volontaire (choisie par l’employeur après négociation réussie avec les employés) et gagnante pour tout le monde, y compris le contribuable, alors que la seconde était « socialiste » : obligatoire, fermée (irréversible), usine à gaz, et payée par quelqu’un d’autre. Donc globalement perdante.
C’est un peu la même différence qu’entre un kibboutz et un Kolkhose.
Robert Reich, c’est pas celui qui a avoué s’être totalement planté, quand il pronostiquait que le remplacement du welfare par le workfare allait être une calamité sociale ? 🙂
Un siècle jusqu’en 1970 ça nous fait commencer en 1870. Vous avez pas l’impression qu’en plein milieu il y a la révolution industrielle? Et vous dites que la productivité augmentait peu? L’Ed Nat a bien fait son boulot!
Dans cette même veine regardez les rendements agricole sur cette période, ce secteur qui était l’employeur majoritaire en 1870 s’est extrêmement réduit en 1970, c’est de la productivité à l’état pur.
Et tout ça en dépit de 2 guerres mondiales…
Les gains de productivités ne sont pas énormes dans les dernières 40 années, on a surtout un gain en qualité et une grande gamme de nouveaux produits, notamment l’informatique. Cela ne se ressent pas tant dans la durée du travail, mais bien plus dans la pénibilité du travail, il n’y a que les gens de france telecom qui se plaignent des cadences infernales…
Libérez la durée du temps de travail et vous verrez si les individus sont intéressés par 4j/s ou par un plus grand pouvoir d’achat.
Totallystone, je suis bien placé pour savoir que l’informatique est une véritable révolution telle que l’humanité n’en a jamais connue, étant moi-même ingénieur informatique gros système (ERP).
J’ai participé à la mise au chômage de pas mal de monde, croyez-moi.
Une étude récente a été publiée sur l’impact d’internet par exemple, et le verdict est que 2 MILLIONS net d’emplois vont disparaître en Europe dans les 5 ans qui viennent.
Mon fils qui vient de finir ses études d’ingé Info lui-aussi a automatisé un process manuel de tests médicaux pour son stage de fin d’étude, résultat : 40 postes supprimés dans la boîte où il est intervenu (de source du DRH lui-même).
Et l’Histoire n’est pas terminée, la technologie va continuer ses ravages sociaux dans les décennies qui viennent, voir la RFID par exemple ou la robotique androïde à plus long terme (jetez un oeil ici par exemple : http://www.aldebaran-robotics.com/fr/ et leur projet Romeo : http://projetromeo.com/)
C’est consternant de lire ces bétises, sous la plume de quelqu’un de soi-disant instruit. Remplacer « informatique » par « métier Jacquard », et vous avez exactement les même conneries que celle débités par les luddites.
L’informatique détruit des emplois, bien sûr, c’est évident ; MAIS elle en crée PLUS ailleurs. Parce qu’elle crée de la valeur ajoutée supplémentaire, des biens qui n’existaient pas avant, qui peuvent être utilisés comme offre pour d’autres nouveaux biens.
@Roosevelt 2012 : Devant une telle participation à l’augmentation de la misère, pourquoi n’avez-vous pas démissionner de votre poste ?
Croyez-vous seulement à ce que vous racontez ?
@Roosevelt 2012
L’argument des automates-qui-détruisent-l’emploi est d’autant plus stupide qu’il suffit de regarder deux secondes autour de soi pour avoir des contre-exemples flagrants. Si c’était vrai, l’Afrique aurait le plein emploi et ses enfants n’auraient pas besoin d’émigrer en masse au péril de leur vie en Europe, la Suisse ou la Suède aurait un chômage massif, etc…
Cadeau ou Gateau ?
P.
Faux , je persiste et signe, l’informatique détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée, toutes les stats sérieuses à ce sujet le prouvent.
Jusqu’à la fin des années 70, les gains de productivité étaient compensés par une croissance assez forte pour permettre à chacun de retrouver un nouvel emploi après formation éventuellement.
Ce n’est malheureusement plus le cas depuis les années 80.
Et ce phénomène se retrouve partout dans les pays développés, y compris aux US, voir les déclarations que je mentionne plus haut.
Le seul moyen d’éradiquer le chômage de masse est une RTT massive (mais « intelligente »), sans quoi nous allons vers un pourrissement de notre société qui finira pas se désintégrer par la violence.
Notre situation est totalement comparable à celle des années 30, et on sait comment tout cela a fini.
Tom,
Toutes les PME qui sont passées à la S4J grâce à la loi De Robien cartonnent, voir la vidéo dont j’ai posté l’adresse plus haut.
Voir la santé financière de Fleury-Michon par exemple :
http://www.boursier.com/actions/actualites/news/fleury-michon-le-chiffre-d-affaires-annuel-progresse-de-7-516381.html
Pour info, le groupe AXA devait passer à le S4J en 1998 (1200 embauches d’un coup), le jour de l’annonce du projet, l’action a pris 5% !
Le projet est malheureusement tombé à l’eau pour cause de 35h.
Autre témoignage d’un patron :
« Co-dirigeant d’une entreprise de 44 personnes, j’ai eu la chance de rencontrer Pierre LARROUTUROU en 1994. J’ai mis en place un de ses concepts « la semaine de 4 jours » (création d’emplois par la réduction du temps de travail-loi expérimentale de Juin 1996). Après quelques mois d’étude avec le personnel pour réorganiser l’entreprise (ouverture 6 jours par semaine mais 4 jours de travail pour les salariés, la mise en place s’est effectuée avec une incroyable énergie et avec des résultats financiers inespérés. La très grande leçon de cette « aventure » c’est la découverte de la capacité de tous les salariés à trouver des solutions concrètes aux problèmes de l’organisation de chaque service dans la mesure où ils sont impliqués dans le projet. »
« Toutes les PME qui sont passées à la S4J grâce à la loi De Robien cartonnent, voir la vidéo dont j’ai posté l’adresse plus haut. » C’est l’évidence. Pourquoi ? Parce qu’elles y avaient intérêt, parce qu’elles y gagnaient des marges, tandis que d’autres ont besoin de 40 ou 50 heures par semaine pour être rentables. La loi Robien était intelligente mais insuffisante : elle laissait libre de choisir, sans pour autant supprimer le carcan stupide des 39h.
Vous êtes obnubilé par votre discours idéologique qui consiste à faire passer sous la même toise les entreprises et, pire, les salariés. Si jamais vous avez pratiqué un minimum de management, vous ne pouvez ignorer que, selon les missions, certains salariés seront plus rapides que d’autres. En réduisant autoritairement le temps de travail, vous provoquez l’élimination des plus lents comparativement aux plus rapides pour ces missions. Autrement dit, vous condamnez ces salariés au chômage, à la pauvreté. Est-ce que ça vous amuse ou vous laisse indifférent de condamner à la pauvreté des individus et leurs familles, sans même les connaître, au prétexte d’un fantasme égalitariste ? La vraie vie n’est pas compatible avec l’idéologie : les emplois non rentables à vos conditions de durée légales seront détruits. La RTT détruit des emplois aussi sûrement qu’un bombardement détruit des villes.
Ce que les statistiques montrent, c’est que le décrochage historique de la productivité et des exportations françaises est intervenu pile au lendemain de l’introduction de la RTT en France au tournant des années 2000. Voilà la réalité objectivement observée !
Il est indispensable de supprimer la notion de durée légale de travail dans le code du travail.
En France où l’Etat a consciencieusement tué l’informatique nationale, les emplois sont plutôt dans l’importation des ordinateurs et leur ventes.
Mais au niveau mondial, je pense que des emplois ont été créés ex nihilo et que finalement le bilan est positif.
Mais c’est vrai quand on regarde avec des oeillères…
Cavaignac, vous ne semblez pas avoir bien saisi le principe de la S4J.
Les entreprises qui l’ont mise en place avaient obligation d’embaucher au moins 10% de personnel en plus, afin d’alléger la tâche de chacun (grande différence avec les 35h où il n’y avait aucune obligation d’embauche), chaque salarié a été formé pour pouvoir prendre en charge une partie des taches de son n+1 lors de son absence.
Parmi les 400 PME ou TPE passées à la S4J on trouve aussi bien des auto-écoles, SSII informatique (auquel cas la RTT s’organise plus en termes de semaines pleines que de jours), des charcuteries industrielles (Monique Ranou – 400 salariés), labos, agences de pub etc…
Dans tous les cas on a observé un gain en motivation des équipes (moins de fatigue/stress, meilleur équilibre vie pro/vie perso, augmentation du niveau de formation), d’où une forte rentabilité financière dès la 1ère année.
Rappelons que le coût de l’opération est neutre pour l’entreprise, étant donné qu’elle ne paie plus d’allocation chômage sur l’ensemble des collaborateurs.
Témoignage d’un collaborateur :
« Je travaille comme freelance pour une entreprise, dont le personnel est à la semaine de quatre jours. Je peux vous dire que c’est très agréable, on sent des gens heureux de vivre! Bon, parfois il faut attendre un peu pour avoir certaines réponses, mais il n’y a pas mort d’homme! »
Roosevelt, vous ne semblez pas avoir compris la différence entre démocratie et dictature, entre une évolution volontaire choisie après négociation, et une évolution contrainte imposé par … vous.
« If you think you are better than a fascist because you are passing laws to control people’s behavior in trivial and oppressive ways, instead of beating people up, well, you are wrong. The fascists did exactly the same thing. In fact, you are worse than a fascist, because you are too cowardly to do the dirty work yourself, and want to leave it to the police and the courts.  »
http://www.anesi.com/Fascism-TheUltimateDefinition.htm
« Chaque salarié a été formé pour pouvoir prendre en charge une partie des taches de son n+1 lors de son absence » : cette phrase de trop, qui révèle le fantasme égalitariste sous-jacent à vos propos, décrédibilise l’ensemble de votre intervention. Vous ne savez vraiment pas de quoi vous parlez. Si le N+1 comme vous dites peut-être remplacé par ses subordonnés, c’est qu’il ne sert à rien. Votre expérience professionnelle doit probablement se résumer à la fonction publique ou à la politique et vous rêvez de voir votre merveilleux univers appliqué de force à toute l’économie. On se souvient que l’expérience fut tentée plus de 70 ans en URSS, avec le succès qu’on sait.
Abitbol,
Je ne regarde pas avec des oeillères mais avec des statistiques…
les statistiques : la forme ultime du mensonge 🙂
Blague à part : si vous croyiez une seconde à vos propos, vous les mettriez en Å“uvre, maintenant, tout de suite, comme ont fait les Kibboutzim, les abbé Pierre et Coluche. C’est facile, il suffit d’une simple association 1901, d’une SCOP ou autre forme mutualiste.
Le simple fait que vous fassiez appel à la puissance publique, donc à la nécessité d’enrôler tout le monde de force, dans votre rêve, démontre que ça n’est qu’une utopie, et que vous le savez parfaitement. Vous mentez. Vous VOUS mentez.
« Notre situation est totalement comparable à celle des années 30, et on sait comment tout cela a fini. »
parfaitement d’accord : le socialisme généralisé à conduit à une crise prolongée (1929 : première crise traitée massivement par le socialisme de votre idole Roosevelt, et aussi première crise qui n’est pas toujours pas terminée 12 ans après son début… mais c’est un hasard, bien sur bien sur…) et enfin une conflagration généralisée
Mince alors, l’invention de la locomotive aurait mis des centaines de conducteurs de calèche au chômage… C’est pas sérieux voyons… les gains de productivités et de temps par l’innovation n’ont jamais créé de misère au contraire. Quand une boîte supprime 40 postes car elle a un nouveau système informatique, elle diminue ses coûts, donc augmente ses bénéfices qu’elle peut redistribuer sous formes d’augmentations de salaires, de dividendes ou l’investir. Dans tous les cas ce surcroît créera de la consommation ou du capital qui créera d’autres emplois, certes différents. Mais quand l’état ponctionne ce gain de bénéfices pour le jeter par les fenêtres ou que l’éducation nationale produit des assistés ignares incapables d’entreprendre les résultats sont plus mauvais.
*Ou elle peut aussi baisser ses prix bien entendu.
Bon, en attendant, les vrais chiffres de l’état du marché du travail au pays représentant le temple du libéralisme commencent enfin à être diffusés :
http://www.boursier.com/actualites/economie/l-economie-americaine-a-cree-moins-de-postes-que-prevu-en-aout-21156.html
37% d’inactifs aux USA, le taux d’emploi des personnes en âge de travailler est tombé le mois dernier à un plus bas depuis 1978 !!
1) Le taux d’emploi en France au T2 2013 est 64%…. guère mieux.
2) Personne (ou presque) n’érigera ici les États-Unis en temple du libéralisme tant économique (lobbies surpuissant, dépense publique galopante, réglementation en hausse, politique de la FED) que philosophique (PRISM etc.) Il est typique des opposants aux libéralisme (qui le connaissent fort mal) de penser que notre modèle est l’Amérique ce qui est tout à fait faux (du moins aujourd’hui, il fut un temps ça se discutait)
3) J’ai fait l’effort de lire le site Roosevelt2012 et le livre de Michel Rocard et Pierre Larrouturou (c’était pas facile), veuillez lire au moins « Pulp Libéralisme » je vous prie, ça vous évitera de vous fourvoyer sur le cette pensée.
@Roosevelt2012 Je salue cependant votre volonté de venir débattre sur Contrepoints.