Syrie : la complicité de l’inaction, nouvelle frontière de la bêtise politique

Les tensions s’accumulent autour de la Syrie. Les hommes politiques français continuent leur propagande, refusant d’être « complices de l’inaction. »

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Syrie : la complicité de l’inaction, nouvelle frontière de la bêtise politique

Publié le 7 septembre 2013
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Alors que l’ampleur des conséquences d’une éventuelle intervention militaire en Syrie continue de croître et que les racines et implications géopolitiques du conflit sont progressivement révélées, les politiques français de tous bords continuent leur opération de propagande.

Par Baptiste Créteur.

Le gouvernement ne se contente pas de tronquer les programmes d’histoire : il la réécrit. Najat Vallaud-Belkacem affirme, sans sourciller, que la Syrie a ratifié une convention contre les armes chimiques comme tous les autres pays et que le gouvernement syrien a eu recours aux armes chimiques. Dommage : aucun des deux ne semble vérifié. Non seulement la Syrie n’a pas ratifié ladite convention, mais ce sont les rebelles qui pourraient avoir eu recours à l’arme chimique. Oups.

Alors que l’inaptitude du gouvernement fait du silence une stratégie gagnante, l’UMP prend le risque d’afficher une position, et c’est Alain Juppé qui s’y colle : ne pas attaquer la Syrie, c’est une faillite absolument catastrophique de l’UE. Rien que ça.

« […] il faut souligner la faillite absolument catastrophique de l’Union européenne : on ne demande pas aux pays européens de s’engager dans une opération militaire, la plupart d’entre eux n’en n’ont pas les moyens, mais au moins une solidarité politique ! »

Bien entendu, la France, elle, a les moyens. Elle peut se permettre de dépenser sans compter pour soutenir des Syriens qui tuent d’autres Syriens, ou le contraire. Et franchement, quand un pays envisage d’aller en attaquer un autre qui n’a pas menacé ses frontières mais dont on soupçonne que l’État y a recours à des armes aussi dangereuses que celles des rebelles, un peu de solidarité politique ne serait pas de trop.

Tout en reconnaissant que décider d’une intervention militaire est une « décision extraordinairement difficile » dont il « ne sous-estime pas les risques de tous ordres politique, militaire, de contagion régionale », Alain Juppé estime qu’elle pourrait « marquer un coup d’arrêt, pour dire à tous les dictateurs potentiels de la planète et en particulier au régime syrien qu’on ne les laissera pas faire n’importe quoi ».

Les présidents élus, eux, peuvent continuer tranquillement. Il est même un temps, d’ailleurs, où les « dictateurs » pouvaient bien tranquillement faire n’importe quoi, loger dans une tente bédouine dans le jardin de l’Élysée ; où des ministres français proposaient un appui technique à la police d’un dictateur pour qu’il évite les débordements et d’être renversé ; où les dictateurs et chefs d’État africains étaient toujours certains de trouver auprès du président français une oreille attentive ; où d’anciens ambassadeurs étaient arrêtés avec des sommes importantes en liquide. Mais ça, c’était avant.

Aujourd’hui, et quand bien même on prend des risques politiques, militaires, et on en fait courir à d’autres, il faut marquer un coup d’arrêt. Et cesser de respecter des règles qui, cette fois, nous feraient passer pour les va-t-en-guerre.

Tout en soulignant que le feu vert des Nations unies « a été une ligne directrice de la diplomatie française depuis toujours », « on voit bien que dire cela aujourd’hui, c’est ne rien faire », a affirmé Alain Juppé. « Se retrancher derrière le feu vert du Conseil de sécurité, c’est en réalité se rendre complice de l’inaction », a-t-il insisté.

Et apparemment, être complice de l’inaction, c’est vraiment mal ; il vaudrait mieux risquer être complice de ces rebelles qui emploieraient peut-être des armes chimiques, attaquent des innocents et ne sont plus tout à fait composés des mêmes combattants qu’aux débuts des hostilités. Il vaut mieux continuer à redessiner les frontières et renverser les régimes quand on pense avoir une solution plus commode ; on sait bien tout le succès qu’on a eu par le passé avec ce genre d’initiatives, des guerres ethniques dans les anciennes colonies africaines à la Seconde Guerre Mondiale en passant par la situation de l’Iran dont les Américains ont longtemps choisi les dirigeants.

Il faut éviter de se rendre complices de l’inaction. C’est le nouvel argument pour justifier l’action : ce n’est pas tant que l’action est juste, ce que l’on aurait du mal à justifier, mais que l’inaction est une position tout aussi forte et au moins aussi mauvaise. Comme si la position par défaut d’un pays vis-à-vis d’un autre n’était pas la neutralité, comme si on se devait de porter assistance à toute personne en danger, où qu’elle soit dans le monde. Comme si ne rien faire était forcément laisser faire et que laisser faire était équivalent à faire ; comme si les dirigeants d’un pays ou ses citoyens devaient forcément avoir une position sur tout, prendre position, intervenir.

Les hommes politiques français accepteront-ils qu’on leur reproche leur inaction complice, eux qui refusent déjà de prendre la moindre responsabilité pour les ministères dont ils sont censés avoir la charge ? Accepteront-ils de comprendre que leur action les rend responsables, qu’ils le veuillent ou non, de l’état de la France ? Accepteront-ils une complice inaction, de loin préférable à leur coupable action ?

À l’extérieur comme à l’intérieur, les hommes politiques français semblent avoir une même crainte : ne rien faire. C’est pourtant ce qui aurait le plus de chances d’améliorer le sort des Français et du reste du monde.

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  • « Accepteront-ils de comprendre que leur action les rend responsables, qu’ils le veuillent ou non, de l’état de la France ? »: action ou inaction, ils sont responsables de facto en acceptant leur mandat d’élus. Mais le principe de responsabilité, c’est probablement, avec la probité, la chose la moins bien partagée aujourd’hui par ceux qui font profession de représenter des électeurs. Seule compte la tactique politique pour la prolongation de leurs privilèges…

  • Non-assistance à personne en danger !
    C’est grave ! Et ça va chercher loin, ça !
    Mais c’est tous les jours dans notre pays !
    L’ Etat Français,dit République,a-t-il la responsabilité du proche-orient et lui seul au monde?
    Maintenant,c’est toute l’Europe ?
    Faut aider les Syriens ? Mais lesquels ?
    Au choix ?
    Mais les Français n’ont pas la même martingale que leurs politicards !
    Ce qui veut dire qu’il n’ y a plus d’Etat en France!
    Une force d’oqpation,avec une folle et un con !
    UBU au carré !

  • En attendant rien ne nous protège, constitutionnellement parlant, du fou de l’Elysée.
    La France… une grande et belle démocratie, parait-il …. foutaise, oui !
    Les citoyens y sont pris en otages, muselés durant 5 ans, soumis aux délires économiques et moraux d’un président inconséquent, incompétent et qui se prends pour un monarque de droit divin tant il semble grisé par les pouvoirs quasi-absolus que lui octroie sa fonction.
    Rien ne peut l’arrêter légalement parlant puisque la constitution le protège, lui ! Aberrant.
    Ce mec est un véritable fléau, un maitre étalon du point zéro.

  • Quelle photo ! Complicité amicale, révélatrice, entre deux socialistes repris de justice qui seraient au gnouf encore aujourd’hui si l’Etat obèse n’existait pas. Décidément, la récidive est un des fléaux de ce pays.

    • @ Cavaignac :

      J’adore votre commentaire, il m’inspire l’envie de signaler à Taubira que l’absence systématique de peines de prison n’a jamais empêché ses collègues de récidiver mais qu’on la remercie toutefois de rétablir l’égalité entre Momo le dealer et Cahu le parjure. Finit la justice à 2 vitesses, maintenant elle est au point mort.

      Et puisqu’il est question de conflit, suis-je le seul à ressentir une profonde terreur à l’idée que ces abrutis malhonnêtes et corrompus puissent posséder l’arme nucléaire ? C’est un genre de miracle qu’on soit toujours en vie …

  • Si l’inaction en politique était condamnable, ca ferait bien longtemps que Hollande aurait pris perpét’. Dans le domaine, c’est un multi-récidiviste, entre ses mandats foireux en Corrèze, sa direction du PS, ou sa présidence, on dirait du Chirac tellement c’est plat.

  • Il faudra bien qu’un jour on nous explique pour qui roulent tous ces gens, puisqu’ils n’ont pas le courage de nous le dire eux-mêmes.
    Combien de sujets indéfendables voient tel ou tel « ténor » de l’opposition du moment venir prêter main forte au pouvoir en place, permettant d’accréditer l’idée que la majorité des politiques et « ceux qui savent mieux que vous » sont tous d’accord (le fameux consensus des élites) mais que le jeu des partis ne permet pas de le faire savoir officiellement.
    A moins que ce ne soit effectivement bien ça et que notre démocratie ne soit plus que Chimère.
    Quant aux forces qui nous les poussent en permanence sur le devant de la scène, on croit deviner à leur constance et leur puissance, qu’il ne peut s’agir uniquement d’intérêts nationaux.
    Inquiétant tant on a l’impression depuis quelques années que finalement, ils ne cherchent même plus à préserver les apparences, se contentant d’ânonner poussivement approximations, désinformation et principes fondamentaux, ignorant la réalité dont ils ont perverti jusqu’aux mots pour la décrire.
    Inquiétant en effet, car une telle désinvolture, une telle distance et une telle suffisance ne peuvent laisser présager que du pire.
    Pour tout dire, ils ne sont plus crédibles, le savent et savent que nous le savons également. Mais voilà: ils pensent, et il faut bien le reconnaître, ils ont jusqu’à présent raison de le faire; ils pensent donc que rien ne peut les contraindre, et nous moins que tout autre, à changer ou même simplement nous révéler ce plan merveilleux, cet avenir radieux, ce futur enchanté qui vaut tant de renoncements, en notre nom bien sûr.
    Font-ils tout cela pour notre bien, celui des générations futures? Au nom de qui ou de quoi, de quel idéal, de quelle vision agissent-ils autant de concert? Ou sont-ils eux-même les victimes de leur propre compromission, de leurs propres turpitudes ou de leurs rêves de gloire?
    Il faudra bien un jour tirer tout cela au clair.

  • Si Obama consulte d’abord le Congrès , c’est ,à mon avis , qu’il espère que le Congrès sera opposé à une intervention en Syrie ,le libérant par là même de sa parole , car le Président US est opposé , lui aussi depuis longtemps à toute intervention en Syrie N’oublions pas les mensonges de Collin Powell au sujet de l’Irak et surtout la « ligne rouge » dont a parlé il y a environ un an Obama lui-même sans se douter ce vers quoi il s’engageait Quant à « Notre Président » il reste fidèle à lui-même : il suivra ce que décidera Obama ,et même l’ONU en espérant que ses rodomontades initiales vont lui servir et contribuer à servir sa cote de popularité et ce peuple de « gôche  » ,qui , parait-il , a contribué à son élection !

  • Pour Mr. Juppé une Europe triomphante provoque des tsunamis de règlements, paient une fortune des fonctionnaires pour paralyser l’initiative des citoyens et fait la guerre en Syrie.
    Mr. Juppé fait partie des bobos de droite lobotomisés (NKM, Baroin, Fillon….) par la soi disant supériorité morale de la gauche .

  • Il semble qu’un pays ait intérêt à ce conflit, Israël. Voir Fabius intervenir depuis ce pays, ayant en arrière plan le drapeau Israélien, arrangant le peuple Français en demandant l’intervention de nôtre pays, ne m’a guère convenu!
    Nous Français, comme de nombreux Européens, ne souhaitons pas l’intervention de la France dans ce conflit, les négociations ultimes avec Bachar Al Assad n’ayant pas été menées à leurs termes.
    Les « circle companies » américaines déploient leurs tentacules sur le Pentagone, les sociétés d’armement américaines souhaitant relancer leurs programmes!

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