L’imposition du « loyer fictif », envisagée au sein d’un rapport du CAE, a suscité des oppositions violentes. À juste titre tant l’idée est contreproductive pour tous.
Par Vincent Bénard.
Une proposition figurant, parmi des dizaines d’autres, au sein d’un rapport du CAE, a suscité beaucoup d’écho médiatique, ainsi que des oppositions violentes. Il s’agit de la réintégration d’un « loyer fictif » dans le revenu imposable des propriétaires occupants de leur logement. Une idée suffisamment dangereuse pour mériter un article à charge.
Le serpent de mer du loyer fictif qu’il faudrait imputer sur le revenu imposable des propriétaires occupants leur logement refait surface. Cette fois ci, la proposition émane du CAE [1], Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, dans un rapport plus global sur la fiscalité des revenus du capital cosigné entre autres par Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis. La menace se précise, nous ne sommes plus en présence d’une simple idée émise par un think tank proche du PS.
Pire : plusieurs économistes sérieux, y compris certains qu’il m’arrive souvent d’apprécier, comme Alexandre Delaigue, nous expliquent que cette mesure serait pleine de bon sens économiquement parlant. Bref, l’idée jouit d’un soutien qui dépasse le cercle des pseudo-économistes pré-marxistes habituels (Généreux, Fitoussi, Lordon, et assimilés). « Ce n’est plus une menace, sire, c’est un encerclement » ! Il convient donc de préparer une défense de feu contre cette idée, car il existe de nombreuses raisons de la trouver mauvaise.
La thèse d’Alexandre Delaigue comporte cependant un volet politicien pertinent : il pense l’idée conceptuellement intéressante (nous verrons pourquoi je suis en total désaccord) mais impraticable politiquement et difficile à gérer techniquement dans la durée. Cette proposition est donc un « troll politique » destiné à faire passer une proposition alternative tout aussi explosive mais tout de même un peu moins révolutionnaire, à savoir la rénovation des bases locatives de la taxe foncière.
Notons que je suis également en désaccord avec cette seconde alternative [2] , mais je vais ici me focaliser sur la seule question de « l’imputation du loyer fictif ».
Précisons aussi que le rapport Artus comporte bien d’autres propositions qui méritent examen, visant à réduire la taxation d’autres formes de capital. Il n’est donc pas à rejeter en bloc. Le présent texte ne vise qu’à discuter d’une de ses propositions, la plus contestable, et aussi celle qui a provoqué le plus de buzz médiatique.
Les arguments des « fictivistes »
Rappelons brièvement en quoi consiste la proposition : il s’agirait de demander aux propriétaires occupants d’imputer sur leur revenu imposable le loyer qu’ils encaisseraient s’ils louaient le logement en contrepartie d’une déduction de ce même revenu des intérêts versés pour l’emprunter (autre disposition que j’ai critiquée par le passé). Ainsi, un propriétaire ayant payé ses crédits et imposé marginalement dans une tranche de 30 %, paierait 30 % du loyer qu’il pourrait tirer de sa maison comme impôt supplémentaire. Pour un logement de 200 000 euros sur un marché aux rendements locatifs de 4 %, ce ménage moyen paierait donc 2400 euros de taxe sur le loyer fictif.
Les justifications de cette imputation par Patrick Artus sont les suivantes :
- en occupant lui même son logement, le propriétaire se verserait en fait un loyer implicite à lui- même, et la taxe serait un outil de neutralité fiscale entre location et occupation.
- en ne taxant pas l’auto-occupation, l’État favoriserait une mauvaise allocation du capital investissable par les individus vers leur logement, au détriment d’investissements plus productifs pour la société.
- augmenter une taxe sur ce capital permettrait, sans remettre en cause les grands équilibres budgétaires, de baisser les taxes sur d’autres formes de capital trop lourdement taxées et génératrices de valeur.
Ajoutons qu’il existe un autre argument parfois utilisé par les tenants d’une telle taxe, mais qui n’est pas repris par Artus ni Delaigue, trop intelligents pour tomber aussi bas. Je le traiterai quand même, dans l’éventualité où un autre débatteur voudrait l’amener : la taxe serait un instrument de justice sociale en imposant plus lourdement le riche propriétaire, un « possédant », alors que le locataire le serait souvent par « manque de moyens » pour devenir propriétaire. Artus et Delaigue, quant à eux, n’évoquent jamais une question de justice fiscale ou sociale mais arguent plus subtilement de la pertinence d’une neutralité fiscale.
Après avoir évacué rapidement le non argument socialiste, nous entrerons dans la partie plus ardue de la démonstration pour démonter tous les arguments de la proposition « Artus ». Enfin, nous élèverons le débat à un niveau théorique pour montrer combien la notion de « loyer que le propriétaire se verse à lui-même » est tautologique, et quels seraient les effets pervers importants d’une telle proposition.
Argument socialiste : le propriétaire fait-il moins d’effort que le locataire ?
Non, et c’est en grande partie à cause de l’État.
L’une des justifications de certains partisans du loyer fictif (les moins malins) est donc que les propriétaires qui ont fini de payer leur logement fournissent pour se loger un effort financier moindre que les locataires, qui sont pourtant, par définition, moins riches. Il y aurait une inégalité que tout gouvernement social se devrait de corriger. L’argument est spécieux mais puisqu’il faut parfois l’affronter en débat public, perdons du temps à le démonter.
Allez sur n’importe quel comparateur « propriété contre location », tel que celui ci, jouez avec des paramètres réalistes et vous verrez qu’aux conditions actuelles de marché, louer est beaucoup plus rentable que d’acheter même si cela parait contre intuitif au premier abord. Cela est dû à l’état actuel du marché, fondé sur des prix élevés, des taux d’intérêts nominaux bas poussant en forte baisse les rendements locatifs (donc le niveau des loyers par rapport au prix du logement à l’achat), mais des taux d’intérêts réels nets d’inflation qui restent conséquents, et des coûts de transaction (droits de mutation, coûts d’intermédiation) très élevés.
Le résultat de cette conjonction est que quelqu’un qui louerait et consacrerait le différentiel entre le prix de la location et le prix du crédit à épargner, aurait en fin de période de remboursement de crédit une situation patrimoniale meilleure que celui qui achèterait maintenant. L’équation aurait été différente aux conditions de marché des années 1970, mais pour tous les accédants à la propriété depuis la fin des années 1990, c’est la réalité.
Si les Français continuent de vouloir acheter en masse, c’est parce qu’on leur a mis dans la tête que « verser des loyers dans le vide, c’est idiot », ce qui est simpliste. En outre, le propriétaire peut transformer son bien, ne dépend que de lui-même pour l’entretenir, et surtout le capital accumulé le protège contre les risques de pertes de revenus à long terme, à commencer par celles qui surviennent à la retraite.
Mais d’un strict point de vue financier, acheter un bien en période de bulle immobilière, d’inflation modérée et dans un système ou les taxes transactionnelles sont hors de prix, est un calcul perdant à coup presque sûr. C’est encore plus vrai si votre vie professionnelle vous conduit à déménager plus souvent : l’accumulation des coûts transactionnels sera pour vous financièrement particulièrement pénalisante.
Il est donc faux de prétendre que le propriétaire occupant a fait moins d’effort que le locataire. Il est en outre patent que le surcoût payé par les acheteurs aujourd’hui (à monnaie constante, un logement, rapporté aux revenus des ménages, coûte 80 % de plus aujourd’hui que dans la période 1965-1995, selon les statistiques immobilières du ministère du Logement)[3] provient de distorsions créées par des politiques publiques :
D’une part, les banques centrales fixent la base du prix de l’argent à un niveau trop bas, favorisant une expansion exagérée du crédit par rapport à la quantité globale d’investissements finançables, générant des bulles à répétition, notamment immobilières, dans le monde entier.
D’autre part, ce crédit facile se télescope avec des lois foncières et immobilières tendant à restreindre l’offre de logement, faisant basculer le rapport de force vers les vendeurs contre les acheteurs de logement et permettant aux premiers de rapprocher leur prix de vente des limites de solvabilité des seconds [4]. Dans leur jargon inimitable, les économistes parlent de « captation du surplus consommateur par les offreurs pour les biens peu substituables en situation de faible concurrence ».
Avant donc de prétendre « corriger une distorsion avantageant les propriétaires », il conviendrait peut- être de s’interroger sur toutes les distorsions du marché qui plombent les accédants à la propriété, et qui rendent la location financièrement bien plus avantageuse !
Nous ajouterons que lorsqu’un ménage a constitué son patrimoine, sacrifiant une part de sa capacité de consommation présente pour sa consommation future, il l’a fait avec ses revenus déjà très lourdement taxés. S’il a acheté un logement neuf, il a été soumis à 20 % de TVA sur la construction. S’il a hérité, son héritage est passé par la moulinette des droits de succession. S’il a bénéficié d’un coup de pouce familial (une des raisons invoquées par certains pour justifier une taxation fictive…), gardons à l’esprit que les parents aidants ont eux-mêmes payé plus que leur part de charges et d’impôts lorsqu’ils ont constitué cette épargne pour leurs enfants. Et quand les parents mourront, leurs héritiers subiront eux aussi une ponction.
Que l’on m’explique en quoi les propriétaires « bénéficieraient d’une rente » ? Cette rente n’est que la juste rémunération d’un effort d’épargne antérieur déjà lourdement obéré par la taxation des revenus disponibles.
Neutralité fiscale ? Non, préférence idéologique
Nous venons de voir que l’acheteur immobilier fait financièrement un effort nettement plus élevé, en grande partie à cause de mauvaises lois publiques que le locataire au moment où il constitue son patrimoine, en surpayant très cher un logement qui l’endette fortement.
Évidemment, quand son prêt arrive à échéance, au bout de 15/30 ans, il peut enfin souffler un peu. Le locataire, lui, choisit de faire un effort moindre au départ mais le fera plus longtemps. Ce sont deux choix différents de consommation de logement, et chaque « consommateur de logement » devrait pouvoir arbitrer entre ces deux choix avec le moins d’interférences fiscales possibles.
Entrons dans les finasseries de l’argumentation pro imputation.
En ne réintégrant pas le « loyer fictif que se paie à lui-même » celui qui occupe son propre logement, le législateur introduirait une distorsion en défaveur des locataires, sur la base du raisonnement suivant : si deux propriétaires de maisons parfaitement identiques se louaient leurs maisons respectives à un loyer de marché identique, leur situation matérielle serait strictement identique à celle de deux propriétaires occupants, mais ils devraient intégrer dans leurs revenus respectifs le loyer perçu de l’occupant de leur maison. Le raisonnement est le même si une infinité de propriétaires se louent leurs maisons les uns les autres. Il y aurait donc « distorsion fiscale » en faveur de l’achat.
À première vue, c’est imparable. Mais ce raisonnement comporte un énorme vice conceptuel.
Chercher à capitaliser tout de suite pour ne pas payer demain n’est pas le résultat d’une distorsion mais un choix délibéré pour ne pas avoir à assumer ad vitam aeternam un loyer fluctuant avec l’inflation qu’il faut financer avec une retraite en peau de chagrin, et tutti quanti.
C’est ni plus ni moins qu’une dépense d’assurance sur les aléas qu’un avenir lointain peut réserver, une dépense mûrement choisie par celui qui l’effectue. Autrement dit, celui qui achète sa maison, comme le locataire, consomme du logement, mais il effectue en plus un investissement assuranciel. Certes, il existe chez certains acheteurs une volonté spéculative, mais nous avons vu que celle-ci n’était possible que lorsque l’État créait les conditions favorables à la création d’une bulle : je laisse donc ce volet spéculatif de côté pour l’instant.
La décision d’achat n’est donc pas le résultat d’une distorsion d’incitations mais la prétendue distorsion est justement… l’effet recherché par ceux qui effectuent la décision d’achat.
C’est un choix comportemental parfaitement rationnel, celui de l’épargnant contre le dépensier, de la fourmi contre la cigale. Les politiques de l’État faisant monter les prix peuvent rendre ce choix assuranciel du propriétaire occupant très cher, voire discutable économiquement, mais il n’appartient certainement pas à l’État de vouloir influencer les paramètres conduisant les ménages à faire le choix de la cigale ou celui de la fourmi : ce choix relève clairement de l’exercice de la liberté individuelle et du libre arbitre. Surtaxer les fourmis revient à considérer que ceux qui épargnent dans l’espoir d’avoir une vie meilleure demain doivent être punis pour ce choix. C’est une atteinte particulièrement grave à l’une des dernières libertés individuelles qui nous reste, celle de pouvoir décider librement de quelle façon nous voulons consommer du logement et comment nous voulons préparer notre avenir.
Aucune neutralité fiscale n’est donc décelable ici. Comme toute tentative de constructivisme fiscal, si elle était adoptée, une telle taxation ne serait que la marque d’une préférence du législateur envers certains types de comportements au détriment d’autres. En d’autres termes, une préférence idéologique pour les cigales.
Faut-il privilégier certains types d’investissement en capital sur d’autres ? La pierre ôte-t-elle le pain de la bouche de l’investissement dit productif ?
Le second volet du raisonnement d’un Patrick Artus revient à dire qu’il vaudrait mieux que l’individu ne mette pas d’argent dans sa maison et qu’il se dirige vers d’autres formes de capital plus productives [5], aujourd’hui trop taxées : participation dans des entreprises, prêts à des entreprises, etc. Soyons clair : je suis tout à fait d’accord pour dire que les autres formes de capital sont trop taxées.
J’évacue rapidement l’argument selon lequel la surtaxe de l’immobilier pourrait être une bonne compensation budgétaire pour une moindre taxation du capital dirigé vers l’entreprise : comme je l’ai dit à maintes reprises, comme Alain Madelin le rappelle pratiquement une fois sur quatre lors de ses passages télévisés sur le plateau de BFM Business, une vraie baisse d’impôts ne peut être gagée que sur une baisse de dépenses publiques, si elle doit être compensée par une hausse d’un autre impôt, ce n’est globalement qu’un jeu de bonneteau fiscal dont l’État choisit arbitrairement de changer les gagnants et les perdants.
Mais à cet argument de bon sens, un Patrick Artus répond que toutes choses égales par ailleurs il vaudrait mieux, dans le mix fiscal, augmenter les taxes immobilières pour rétablir l’équilibre avec les taxes sur les autres formes de capital productif. Là encore, l’argument est suffisamment habile pour, en cas d’examen trop rapide, faire sens. L’État doit-il désinciter à l’investissement immobilier en le surtaxant pour « mieux » orienter le capital vers la production de richesse ? En second examen, clairement, non.
Tout d’abord, nous avons vu que l’achat d’une maison comportait une composante consommation de logement et une part d’investissement de type assuranciel. Il n’y a donc pas dans l’esprit de l’investisseur stricte équivalence entre ce type d’allocation des ressources et la création d’un capital fondé sur des valeurs mobilières. Il est d’ailleurs peu probable de voir un ménage s’endetter sur 20 ans pour acheter des actions, ou des obligations. Prétendre que l’équilibre de la taxation entre ces deux formes d’investissement fort peu concurrentes devrait être recherché est donc très contestable. Mais là n’est pas l’essentiel.
Peu importe qui possède la maison que vous occupez d’un point de vue macro-économique. Il faut bien que quelqu’un la possède et que certains investissent dans les logements dont les familles ont besoin. Que l’investissement soit le fait de propriétaires occupants ou d’investisseurs locatifs particuliers ou institutionnels, les mêmes sommes y seront consacrées. Et si vous préférez investir dans votre maison plutôt que dans une startup, grand bien vous fasse. C’est peut-être celui à qui vous achetez la maison ou le terrain qui fera à son tour cet investissement productif, ou pas, selon les incitations et freins susceptibles d’influencer son choix.
Si ces investissements dans nos entreprises sont aujourd’hui insuffisants, ce n’est pas parce que vous achetez trop d’immobilier, c’est parce que la récompense des investissements dits productifs est aujourd’hui trop faible, fiscalité oblige. On n’en revient au même problème : oui, le capital productif est trop taxé (sur ce point, Artus a raison), mais cela ne justifie en rien que le capital immobilier ne le soit pas assez.
La constitution d’un stock de logements répondant à une demande de consommation de logement ne vole donc pas le capital dont l’investissement aurait besoin dans d’autres secteurs économiques. Une mésallocation ne peut se produire que si l’on construit trop de logements. Et cela ne se produit que si les conditions d’une bulle spéculative sont réunies, à savoir une demande soutenue par des taux d’intérêt artificiellement bas voire des niches fiscales mal placées, et des lois du sol permettant à une bulle de se former, laissant entrevoir aux agents économiques des profits purement spéculatifs. Bref, une fois encore, les distorsions qui peuvent se produire ne sont pas le fait d’une absence d’intervention fiscale de l’État contre les propriétaires occupants, mais bien le résultat de politiques publiques bullaires.
Le loyer fictif, une proposition intrinsèquement inégalitaire
Imaginons que la « Taxe Artus » soit adoptée et entraîne le marché vers une prédominance de la location, ce qui est l’effet recherché.
Dans un marché théorique ou 100 % des occupants seraient propriétaires de leur logement, chaque famille posséderait un logement (hors résidences secondaires) : la répartition des patrimoines immobiliers serait relativement égalitaire même si toutes les maisons ne se valent évidemment pas.
Au contraire, dans un marché où le taux de propriétaires occupants tendrait vers zéro, il serait peu probable que tout le monde soit propriétaire d’un seul logement et que les ménages se louent les uns aux autres. Des phénomènes de concentration de la propriété tendraient à apparaître et donc la propriété serait concentrée dans un nombre de mains plus petites : multipropriétaires riches, ou grands groupes institutionnels aux actionnaires bien nourris, ou État aux organismes HLM très lucratifs pour leurs administrateurs. Dans ce second cas, la répartition du patrimoine immobilier serait donc nettement plus inégalitaire.
Toute mesure favorisant l’augmentation du taux de locataires occupants est donc intrinsèquement porteuse de plus d’inégalités patrimoniales. Drôle de résultat, pour des décideurs politiques qui n’ont que l’égalité matérielle à la bouche.
Tout converge pour affirmer qu’il est totalement faux de prétendre que l’imputation d’un loyer fictif au revenu des propriétaires occupants serait une mesure de neutralité, voire de justice fiscale.
Mais allons plus loin : et si tout le concept d’imputation de loyer fictif n’était qu’une tautologie ?
Raisonnements par l’absurde : le loyer versé à soi-même, une tautologie
Car enfin, si l’idée était si bonne, pourquoi ne l’appliquerait-on pas naturellement à d’autres secteurs d’activité ?
Ceux qui utilisent leur voiture devraient se voir imputer le coût de sa location fictive dans leur revenu. On pourrait multiplier le raisonnement à l’infini avec l’électroménager, et ainsi de suite. Sans parler de vos livres, que vous ne louez pas à une bibliothèque : faut-il imputer à votre revenu la location fictive de votre bibliothèque ? Vos achats de livres ne font-ils pas injustement concurrence à tous les investissements productifs que vous pourriez faire avec la même somme ?
Mieux : en droit français, sauf clause explicite, les locataires ont le droit de sous-louer tout ou partie de leur logement. S’ils n’exercent pas ce droit et choisissent de jouir pour eux-mêmes de la location, ne faudrait-il pas imputer sur leur revenu le loyer fictif de la sous-location ?
Vous le voyez : l’extension du concept « d’imputation de revenus fictifs d’auto-location » aboutit rapidement à des constructions intellectuelles aberrantes. Et pourquoi ce qui serait aberrant lorsqu’on parle de livres ne le serait-il pas lorsque l’on parle de maison ?
Ajoutons que le propriétaire occupant ne peut, conceptuellement, se « verser de loyer à lui-même ». En effet, l’action d’occuper un logement contre un loyer est un échange entre deux parties. Pour que l’échange ait lieu, il faut que chaque partie juge la valeur de ce qu’il reçoit supérieure à celle qu’il donne : c’est le concept d’asymétrie des préférences, qui induit que tout échange libre n’est entrepris que s’il est perçu comme bénéficiaire pour les deux parties. Cette asymétrie des préférences fonde l’existence du prix des choses.
Or, un échange avec soi-même gomme toute asymétrie des préférences. En effet, je ne peux pas simultanément préférer le loyer à la jouissance du logement et préférer la jouissance du logement au loyer ! Il est donc rigoureusement impossible de fixer un prix de référence à l’autolocation, ce prix n’existe pas et ne peut en aucun cas être le même que celui qui résulterait d’une négociation entre deux personnes différentes.
Imputer un loyer fictif d’autolocation par comparaison avec la moyenne d’autres transactions (le prix de marché) est donc parfaitement arbitraire et ne repose pas sur une base théorique sérieuse. C’est juste un moyen d’essayer de presser un peu plus le citron du contribuable en période de vaches maigres.
Une taxe sur les propriétaires… qui ne fera qu’augmenter les loyers !
De ce qui précède, on peut déduire que l’existence de deux modes de consommation du logement, achat et location, modifie les asymétries préférentielles entre offreurs et demandeurs par rapport à ce qu’elles seraient si un seul mode de consommation de logement existait. En français normal, le choix que certains font d’occuper leur propre logement modifie l’échelle des prix sur le marché locatif, puisque le propriétaire bailleur subit la concurrence de l’occupation propriétaire, et vice versa.
Et donc, si l’État modifie par la taxe le niveau de perception relatif des préférences entre location et propriété en taxant un peu plus la pleine propriété… Vous augmentez le prix que le bailleur peut exiger de la location ! Du coup, vous augmentez le loyer fictif imputable à la propriété auto-occupée, donc rendez l’achat moins désirable, donc augmentez le pricing power du bailleur, et ainsi de suite.
Pire encore : les particuliers qui investissent dans le locatif sont le plus souvent des personnes qui ont déjà acheté leur logement d’habitation (quand bien même ils n’en ont pas payé intégralement le crédit). Ajouter une taxe sur leur propriété ne fera que réduire les ressources qu’il pourront consacrer à la formation de capital de type locatif. Et si cela réduit l’offre locative, donc la concurrence entre bailleurs, alors… cela tend à augmenter les prix !
Quel que soit l’angle selon lequel on considère la question, le concept fatalement vicié d’autolocation et de loyer implicite-fictif tend à engendrer une rétroaction vicieuse pouvant entraîner une spirale de la hausse des loyers bien réels.
Conclusion : une théorie bancale, prétexte au constructivisme fiscal
L’idée d’imputer un loyer fictif aux revenus des ménages est la pure négation du caractère socialement bénéfique de choix effectués librement par les individus.
En transformant les différences de prix et de situation patrimoniales nées de ces choix en distorsions de marché, les promoteurs du loyer fictif bâtissent une construction académique qui a tous les atours du sérieux universitaire mais qui n’est qu’une théorie spécieuse fondée sur des prémisses fausses, dont le seul but semble être d’essayer de justifier un nouvel avatar du constructivisme fiscal visant à moduler les comportements des individus selon leurs propres préférences d’experts, d’élus, de technocrates ou de tout autre forme d’aspirant dirigiste.
Le rapport du CAE prétend essayer de rationaliser la taxation du capital en général et celle des actifs immobiliers en particulier. Cette volonté de mettre de l’ordre dans cet ensemble fiscal totalement bancal n’est pas mauvaise. Mais parce qu’il méconnaît la nature profonde des motivations à former du capital et qu’il attribue subjectivement et sans justification valide à la formation de patrimoine immobilier une valeur moindre qu’à la formation d’autres d’actifs, il est amené à formuler des propositions qui, sous couvert de neutralité, ne font qu’introduire ses propres préférences (idéologiques ?) dans la fiscalité.
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Sources :
- Alexandre Delaigue, “faut il taxer les loyers fictifs des propriétaires occupants ?”
- Note du CAE : « la fiscalité des revenus du capital », le chapeau | La note PDF, 12 pages
Lien entre réglementation foncière et bulle immobilière :
Présentation générale (études foncières) | Les mécanismes bullaires, présentation générale | Les mécanismes immobiliers de la crise financière | Etude française : influence des PLU sur les prix du sol | Ebauche d’une loi de formation des bulles immobilières | L’OCDE souligne nos problèmes d’offre en matière de logement
Autre liens :
- (2007) La réévaluation des bases locatives, fausse bonne idée, effets pervers en série (“les impôts calculés sur la valeur d’un capital sont immoraux”)
- (2010) Une Taxe de 2% sur le patrimoine immobilier, une idée dangereuse – proposition alternative
- Mon livre, pdf gratuit, « logement, crise publique, remèdes privés »
- Résumé du livre et principales propositions pour sortir de la crise
Notes :
- J’ai déjà eu l’occasion de critiquer d’autres propositions du CAE en matière de logement et de crédit hypothécaire. ↩
- Le rapport Attali avait fait des propositions (élaborées par Jacques Delpla) de réévaluation de la fiscalité immobilière fondée sur une réévaluation de ces bases et une taxation annuelle proportionnelle aux valeurs des propriétés remises à jour. J’ai critiqué cette proposition et fait des propositions alternatives en 2010 pour l’Institut Turgot. Un article plus ancien (2007) évoquait également cette question. ↩
- Les statistiques sont celles de Jacques Friggit, de l’ex-conseil général des ponts et chaussées. ↩
- Sur les causes foncières de la bulle immobilière, j’ai produit de nombreux articles, voir la liste ci dessous en section « liens ». ↩
- Il y aurait beaucoup à dire sur le manichéisme qui consiste à présenter une maison occupée comme un capital dormant ou improductif. Le service produit par un logement est bien réel ! Mais ce développement nous emmènerait trop loin dans un article déjà très long… ↩
parler pour ne rien dire !
les taxes foncières sont basées sur la valeur locative des logements ou des terrains depuis toujours ou presque . et tout le monde sait que les bases utilisées sont incohérentes et obsolètes .les rendre justes est sans doute le but de cette future loi .
Certes, mais le mot « juste » ces derniers temps me donne des boutons. Ca sent la taxe à plein nez et connaissant le socialiste de base doublé d’un énarque, le truc mal ficelé actuel risque risque de l’être encore plus mal, plus compliqué, etc. L’objectif étant que personne ne comprenne à quel point il se fait entuber et n’y échappe, sauf au prix de contorsions extraordinaires.
La proposition du CAE est caractéristique du réflexe pavlovien de nos dirigeants, OGM monstrueux issus du croisement entre mercantilistes et socialistes, qui consiste, lorsqu’ils rencontrent une difficulté, à augmenter les taxes sans fin au lieu de baisser les dépenses.
Taxer les loyers imputés, c’est inventer l’ISF pour les pauvres, littéralement ceux qui ne sont pas riches, autrement dit nous tous.
L’ISF pour les pauvres est le comble du socialisme, mais il est révélateur de sa véritable nature. En réalité, le socialisme ne s’intéresse pas aux riches qui ne sont que des boucs émissaires idéologiques. Le socialisme vise les populations dans leur ensemble, avec une finalité intrinsèquement esclavagiste, une finalité d’assujettissement, de soumission pleine et entière.
Quand une taxe comme la taxe foncière est incohérente et obsolète, on ne la modifie pas : on la supprime définitivement. Réformer les taxes locales sur des bases plus saines ? Pourquoi pas, à condition de les baisser pour tout le monde ! Ce qui est véritablement malsain, c’est le poids actuel des multiples taxes, notamment locales, dans le budget des ménages, poids d’ores et déjà insupportable.
La réactualisation des valeurs locatives, on sait très bien comment cela va finir … Hausse globale pour tout le monde, hausse importante pour ces salaud de riches (à partir de 2 SMIC) et quelques non-hausse pour les plus modestes au titre de la fameuse justice sociale …
J’attend avec délectation la liste des équivalences superficielles pour les équipements de confort … La moitié des appartements parisiens par exemple vont récupérer au passage une baignoire, un lavabo, un WC, une douche, le gaz, l’électricité, les égouts, le chauffage … Cela fera bien une bonne vingtaine de m2 ce qui sera bien gratiné pour des studios de 13 m2 !
il me semble que « il est donc faux de pretendre que le proprietaire occupant a fait moins d’effort que le LOCATAIRE » et non le proprietaire.
Si vous lisiez un peu Taleb, vous comprendriez que « économistes sérieux » est un oxymore.
Il est parfaitement cohérent que des individus qui prônent l’endettement endémique et qui sont incapables de se constituer un patrimoine (comme tous nos bons minustres nous en ont fait récemment la démonstration, en dépit des fortunes que les contribuables leur versent, plus tous les dessous de table…) regardent d’un mauvais oeil ceux qui parviennent, par un effort bien mesuré, à s’en libérer.
Tout est une affaire de jalousie, comme toujours pour les socialistes: ceux qui réussissent doivent redistribuer à ceux qui échouent ou ne tentent même pas, et surtout pas.
Économe de mes compliments, je dois reconnaître que cet article est parfait, complet.
Mais, car il y a un mais, l’auteur n’aura pas le loisir d’aller dans une grande émission de télé défendre son point de vue.
Le bon peuple sera abreuvé des discours constructivistes des socialistes.
Je trouve cet article très juste.
L’argument « imparable » de neutralité ne vaut évidement que si aucune taxe ne porte sur la part des revenus capitalisés pour acheter le logement, mais uniquement sur la part « dépensée ». Dans le cas contraire, on a une double taxation, à la foi du capital et du revenu du capital.
Par ailleurs Vincent Benard rappel à juste titre qu’un « bon » impôt est un impôt anciens, quand tous les agents économiques l’ont pris en compte dans leurs arbitrages et qu’un éventuel « privilège » de rente a été intégré aux prix de marché par une hausse de prix d’achat de celui-ci.
Une telle loi constitue un matraquage de plus sur ceux qui peuvent plus difficilement se barrer. Les nouveaux accédants verront peut être les prix immobiliers baisser jusqu’au moyen terme (si l’offre n’est pas trop réduite face à la demande) comme effet de bord de cette nouvelle taxe.
Au final en en taxant le logement, on verra encore l’offre se réduire dans les décennies à venir.
Si cela voit vraiment le jour, celui de 1789 approche inexorablement.
S’il n’ont pas peur, ils sont inconscient !
Je pense aussi que plus prosaïquement, étant donné que les taxes d’habitation et taxes foncières sont encaissés par les échelons administratifs inférieurs (département communes…) ,l’État central en manque d’argent veut créer cette taxe dont il sera le seul bénéficiaire, tout simplement
Bonjour à tous,
Je vous propose de nous rassembler et de créer un mouvement général afin de nous faire entendre.
En espérant que cette initiative apolitique ne sera pas vaine, pour le bien de notre pays.
https://www.facebook.com/pages/Les-Coqs/238732399612200
en toute logique si on suit le raisonnement du CAE il faudrait taxer les parisiens et généralment les habitants des grandes villes qui ne sont pas tenus de posséder une voiture car ils ont à leur disposition des transports publics subventionnés (!!!), des Vélib ou des Autolib et faudra aussi à penser taxer les SDF qui ne paient pas de loyers
Très bon étude pour appuyer le futur recours qui s’imposera devant le Conseil Constitutionnel, au cas où 🙂
Aucun argument rationnel ne parviendra jamais à déloger la foi dans le collectivisme chez un croyant socialiste, j’en ai bien peur.
en tout cas, on accumule bien les preuves que la finalité du collectivisme passe par le totalitarisme.
Décidément le droit de propriété n’est vraiment plus en odeur de sainteté dans notre pays!La prochaine étape consistera t-elle à étatiser le foncier entièrement?
On est déjà passé à 25% de HLM et à un contrôle des prix pour les locations privés. De plus, avec la garantie universelle de loyers, le propriétaire touchant un loyer même en cas de non paiement, il n’y aura plus de justification pour une expulsion. Il est donc possible que techniquement un propriétaire sera incapable de récupérer son bien vis-à-vis d’un locataire. De plus, un locataire pourra bientôt se servir des lois anti-marchands de sommeil pour lui faire du chantage et l’obligé à faire des travaux après avoir emménagé (en cas de plainte, on peut vous interdire tout achat immobilier pendant 5 ans et il y a 1000 euros d’astreinte par JOUR, et panne du chauffage ou de l’eau est considéré comme insalubre …).
Cela avance donc rapidement à grand pas vers un collectivisme total de la propriété …
De toute manière, nos gouvernements successifs détourne le système des impôts pour faire de l’auto-justification. le but des taxes est de fournir des recettes à l’Etat, pas d’orienter l’économie. Toute taxe est inique car elle ne donne droit à aucun service spécifique. Cette volonté permanente de « ciseler » les taxes afin de détourné le marché libre est un exemple de constructivisme politique inverse complet du capitalisme. Dans l’esprit de nos dirigeants, les échanges économiques libres mènent nécessairement à une horreur sociale et il est nécessaire de des détourné en permanence. Bref, le capitalisme est coupable avant d’avoir put agir …
Le problème c’est le principe même de l’impôt sur le revenu, qui est totalement inique puisqu’il ne tient aucun compte de ce à quoi on a renoncer pour obtenir le revenu en question.
Comme si le temps passé par le travailleur à bosser alors qu’il préférerait faire autre chose, ou la renonciation du bailleur à la jouissance directe du bien loué (ou du capital équivalent), comptait pour rien.
L’impôt sur le revenu est une sorte d’impôt sur le chiffre d’affaire. Une profonde débilité, morale et économique, et même fiscale (le remplacement des vieux impôts par la TVA a été fait à l’initiative du fisc lui-même parce que cela était plus avantageux pour lui).
Le résultat, c’est que l’impôt sur le revenu traite différemment des situations qui devrait être identique, comme par exemple
* A et B qui logent chacun chez eux
* A et B qui logent chacun l’un chez l’autre, en se versant des loyers qui se compensent
L’évidence libérale, c’est que les gens doivent contribuer « en raison de leur faculté », et que leur faculté ne dépend pas de la forme que prend leur patrimoine ni de l’usage qu’il en font (ou pas). Ce qui veut dire qu’on taxe le patrimoine, et pas le revenu qui en est tiré (ou pas).
Bref : l’immobilier est déjà taxé, rajouter une nouvelle taxe au prétexte qu’il génère un revenu « fictif » est juste une iniquité et une débilité de plus.
Etrange, ce souhait (libéral ?) de taxer le patrimoine ! Taxer le patrimoine sans tenir des comptes des revenus revient à collectiviser plus ou moins rapidement le patrimoine. Détruire la propriété privée n’a rien de franchement libéral. Quand il n’y aura plus de patrimoine, que tout sera collectivisé, que restera-t-il ? Les taxes directes sur le patrimoine sont vaines : elles épuisent leur assiette.
A patrimoine égal, ce sont bien les facultés de chacun, savoir-faire et vouloir-faire, qui permettent d’en tirer plus ou moins de revenus. Taxer les revenus par une taxe proportionnelle (et certainement pas progressive) correspond parfaitement à la définition de l’article 13 de la DDH.
Il est stupéfiant de voir à quel point fonctionnent les opérations d’intoxication, téléguidées par l’Elysée.
Et l’adage, « lorsque le sage pointe du doigt la lune, le crétin regarde le doigt »… se vérifie toujours et encore.
Cette affaire fait jaser, car elle choque. Et pendant que vous vous amusez à vous faire peur (sur une idée qui est totalement absurde)… le gouvernement prépare votre tonte.
… et prépare tout simplement la hausse de la fiscalité classique, sur l’immo : taxe fonctière et taxe d’habitation.
Et vous verrez que… vous serez SOULAGES ! « Ouf on a évité la taxe sur les loyers non payés… On l’a échappé belle ».
Et c’est tout juste si vous ne direz pas « merci ».
Et vous serez tondus.
Remarquez : être tondu, c’est le propre des moutons.
Donc reprenez vos esprits. Et partez du principe que de toutes les façons… ça va empirer AVANT que ça puisse s’arranger.
Dès lors, préparez vous. Vendez votre immo, au plus haut, et partez à l’étranger.
C’est le seul moyen de porter un coup fatal au Leviathan. Quand il n’y aura plus (moins) de base imposable en France, il n’y aura plus des Hollande, Ayrault pour se nourrir de votre servage.
La distinction capital-revenu est tout à fait artificielle : tout flux monétaire a une « valeur actualisée nette » qui est équivalent à un capital, c’est la base de toutes les transactions financières. D’ou le vice d’une double taxation de la même chose, que même le fisc a vu
La seule différence, et elle est d’importance, c’est qu’un patrimoine est une valeur nette (on ne doit rien à personne) alors qu’un flux de revenu du travail est une valeur brute (pour l’obtenir il faut céder son propre travail).
Taxer les revenus,
a) cela nécessite un appareil inquisitoire pour identifier les propriétaires et mesurer la façon dont ils utilisent leur biens (quel revenu ils en tirent). Taxer le patrimoine ne nécessite que de recenser des choses sans se préoccuper de qui les possède (pourvu qu’il paye l’impôt ; et si il ne le fait pas on pourra saisir le bien, mais pas un autre bien de la même personne)
b) cela implique un jugement sur la façon dont les gens utilisent leurs biens, et ce jugement est immorale et inique : celui qui utilise de façon meilleure est plus taxé que celui qui l’utilise mal (la personne qui laisse ses biens à l’abandon sans profit pour personne n’a pas de revenu et n’est pas taxée, celle qui crée de la valeur est taxée)
c) corollaire du problème précédent, qui apparait d’autant plus que les taux sont plus élevés (progressif ou pas !) : les rendements des supplémentaire pour celui qui les fournis sont décroissants. Il y a découragement. C’est un problème bien connu qui a conduit la loi française a plus ou moins interdire le métayage (revenu partagé : le métayer ne conserve qu’une partie — jusqu’à 70 % quand même — du profit supplémentaire pour la valeur supplémentaire qu’il crée), au profit du fermage (redevance fixe : le fermier encaisse la totalité du profit supplémentaire pour la valeur supplémentaire qu’il produit)
d) est historiquement une invention récente contemporaine du développement du socialisme
Inversement, le développement du capitalisme s’est fait dans un cadre fiscal strictement patrimonial, et ça n’a nullement conduit à collectiviser le patrimoine, au contraire. Une taxe raisonnable sur la patrimoine n’épuise pas son assiette, elle organise son transfert des mains qui n’en font rien (qui en tire moins que ce qu’ils doivent payer) vers celles qui en tire une valeur (supérieur à celle de la taxe correspondante)
Je ne vois pas pourquoi on devrait taxer le capital, ou les revenus, de maniere proportionnelle (et encore moins progressive): l’Etat apporte les meme services a chacun d’entre nous, le prix de ces services devrait etre le meme, en montant!
Les seules fonctions de l’Etat qui se justifient selon moi, la justice (budget actuel inferieur a 8 milliards) et l’armee (qui peut aussi servir de police, budget actuel inferieur a 32 milliards), sont largement financable par ce moyen: moins de 700 euros par francais et par an, les parents devant payer pour leurs enfants.
propriétaire-retraité ayant fini de payer mes crédits et affrontant donc les frais de maintenances et rénovation, je pense sérieusement, au cas où ce nouveau racket fiscal passerait, à me ranger pour de bon du côté des « gens du voyage » dont les conditions d’accueil, de fiscalité, de charges sociales prouvent qu’il existe une alternative cohérente, une « niche résidentielle » à exploiter – car si je dois ajouter ce fameux loyer virtuel à mes revenus à déclarer, le résidu de retraite qui me restera, après la tonte par les impôts, me rangera, bien que proprio résidant en mon domaine, du côté des vrais pauvres qui défilent aux restos du cœur.
Et pour m’aligner sur les spéculations en mode « absurde » de V. BENARD, que deviendrait le système foncier si la totalité des résidents-propriétaires abandonnaient leur maison pour aller s’installer sur des aires municipales à viabilité (eau, électricité, ordures…) gratos?
le CAE est un petit monde confiné qui croit refaire le monde en tapant sur une calculette sans oser regarder par la fenêtre; qui comme la plupart des missions ministérielles bénéficie de fonds démesurés; Une clique de diplômés tout contents d’avoir trouvé un poste dans la machine de l’état qui leur fait croire qu’ils accèdent aux marches de la théogonie du pouvoir. Il faut se croire affranchi de l’humanité et hôte définitif de l’Olympe pour concevoir de telles absurdités. Les a-t-on prévenus qu’eux aussi ne sont que du consommable dans le projet de leurs employeurs? De la main d’oeuvre sujette aux ressacs des résultats électoraux?
Sont-ils prêts à affronter les échafauds qu’ils sont en train de remonter? Car eux ne l’entendent pas, mais le ton monte au bistrot du coin!
ATTENTION MONSIEUR HOLLANDE IL FAUT PAS TROP JOUER AVEC LES FRANÇAIS, IL Y A DES LIMITE A FRANCHIR EN CONNAISSANCE DE CAUSE A SAVOIR QUE L’ON RÉCOLTE INÉLUCTABLEMENT LE FRUIT DE SES ACTES ET ON NE PEUT LES TRANSFÉRÉ A QUELQU UN D AUTRE, LES FRANÇAIS AUJOURD’HUI SONT RELATIVEMENT CALME MAIS CELA POURRAIT CHANGER, AVEC TOUT MON RESPECT MONSIEUR LE PRÉSIDENT NE FRANCHISER PAS CERTAINE LIMITE