Oiseaux : les espèces protégées, victimes des éoliennes

Les espèces protégées d’oiseaux souffrent de la multiplication des éoliennes, sur fond de relations douteuses entre promoteurs et agences de protection.

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Oiseaux : les espèces protégées, victimes des éoliennes

Publié le 16 septembre 2013
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Les espèces protégées d’oiseaux souffrent de la multiplication des éoliennes, sur fond de relations douteuses entre promoteurs et agences de protection.

Par James Delingpole, depuis le Royaume-Uni.

Eolienne (Crédits : FredArt, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.
Eolienne (Crédits : FredArt, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.

Il y a quelques jours, j’ai posté la photo d’une mouette qui avait été décapitée par une éolienne située – délicieuse ironie – dans la circonscription de la députée écologiste de Brighton Caroline Lucas. Ce qui était intéressant, bien que pas exactement surprenant, était à quel point les trolls habituels qui hantent la section des commentaires de mes articles étaient sur la défensive.

Certains d’entre eux ont essayé la manÅ“uvre :

« Depuis quand tu te soucies de la faune, Delingpole ? »

À laquelle j’aurais répondu – si je parlais aux trolls, ce que je ne fais généralement pas, par principe :

« Quelle preuve peux-tu présenter qui montre que je ne le fais pas ? »

D’autres ont essayé de relativiser :

« Ce n’était qu’une mouette. Les mouettes sont une sacrée menace à Brighton ».

Ce à quoi je réponds maintenant :

« Ah d’accord. Et le martinet épineux ? Celui-ci est assez rare pour vous – ou est-ce que vous ne serez satisfaits que quand les éoliennes auront tué le dernier ibis japonais à crête ou le dernier kakapo » ?

Ce serait presque comique si ce n’était pas si triste et inutile :

« C’est tragique. Plus de 80 touristes étaient déjà arrivés sur l’île, et d’autres arrivaient des quatre coins du pays. Mais il a juste volé droit sur l’éolienne. Il a été tué sur le coup. »

Vous pouvez l’imaginer dans un scénario de film de Claude Zidi : les ornithophiles avec leurs anoraks et leurs jumelles, les cris de jubilation à l’observation, puis « Paf ! » le piaf.

J’ai bien peur que ça me mette en colère et me bouleverse, cependant.

Quand j’ai fait des recherches pour cet article sur la relation financière éhontée entre la RSPB et l’industrie éolienne, j’ai parlé à plusieurs ornithophiles anéantis par les dégâts causés par des éoliennes dont ils avaient été témoins sur des oiseaux souvent rares.

Terry O’Connor, carrossier à la retraite, qui pendant 30 ans a regardé les oiseaux migrateurs tels que les bernaches cravant et les cygnes de Bewick près de son domicile à Silloth, dans le comté de Cumbrie, est également déçu.

Quand Npower a répondu à l’appel d’offre pour la construction de quatre éoliennes en plein milieu de leur route migratoire, les ornithologues ont supplié le représentant régional de la RSPB (ndt : la Société Royale pour la Protection des Oiseaux) de les aider.

Au début, la RSPB les a soutenus et les urbanistes ont rejeté la demande. Mais lorsque le promoteur a fait appel, la RSPB a mystérieusement retiré son opposition et les éoliennes ont été construites.

Monsieur O’Connor a déclaré :

« Les promoteurs ont inventé une histoire à dormir debout sur la façon dont ils allaient payer les agriculteurs pour nourrir les oies afin de les détourner des éoliennes. Mais pour quiconque ayant un minimum de connaissances sur le comportement des oiseaux, c’est une absurdité. Maintenant, les éoliennes sont là, et bien sûr les oiseaux n’ont pas changé leur trajectoire. Localement, nous nous sentons tous totalement trahis par la RSPB. Ils n’auraient jamais dû laisser cela se produire. »

Et en avril de l’année dernière, deux busards Saint-Martin (que la RSPB tente énergiquement de sauver dans d’autres régions au moyen de poursuites judiciaires vigoureuses des gardes-chasse) ont été tués dans le champ d’éoliennes Griffin à Aberfeldy en Écosse, dirigé par l’ancien partenaire d’affaires de la RSPB, la Scottish and Southern Energy.

L’association a attendu huit mois pour annoncer la nouvelle, mais n’a fait aucune critique à l’encontre de son ancien partenaire. Au contraire, elle affirme :

« Il est important de se rappeler que le changement climatique constitue toujours l’une des plus grandes menaces pour les oiseaux et autres animaux sauvages. »

Si cela continue, la RSPB devrait peut-être envisager un changement de nom. Société Royale pour la Pénurie des Oiseaux.


Sur le web – Traduit de l’anglais par Laure Lancelle Sanvito pour Contrepoints

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  • toujours pas compris comment une éolienne pouvait couper en morceaux un oiseau, sa vitesse de rotation est trop lente !

      • en effet …tu as déjà essayé de couper en deux une mouche en plein vol ?
        il y a comme un problème d’aérodynamisme , assommer, oui , couper , des fois

        • Ca n’est pas une affaire d’aérodynamisme, mais d’inertie de l’objet frappé.

        • futurofman

          La vitesse angulaire des pales de l’éolienne est effectivement assez faible. Mais la vitesse en bout de pale dépend, et de la vitesse angulaire, et de la longueur de la pale, selon la formule v (en bout de pale) = 2pi * Rayon * vitesse angulaire (en tours/minute). Pour une éolienne de 30 m de diamètre, et une vitesse angulaire de 4 tours minute (hypothèses très conservatives), ça donne une vitesse en bout de pale de 50 km/h environ. Un choc à cette vitesse tue n’importe quel oiseau, sans même avoir besoin de le trancher en deux.

          Néanmoins, l’impact des éoliennes sur les oiseaux doit être comparé avec celui des autres infrastructures, telles que les immeubles vitrés et les lignes électriques, lui aussi tout sauf négligeable, avant de crier au scandale.

          • ah, je vois que cette bonne histoire des vitres des immeubles qui tuent les piafs se recycle à l’infini.. comme toutes les bonnes histoires véhiculées par les petits hommes verts.

            Perso, j’ai jamais pu constater un seul volatile non casqué ,au pied d’un immeuble, qui aurait été bêtement se fracasser sur une vitre.
            Et vous?
            J’ai beau demander autour de moi, tout le monde tombe des nues.
            Curieux non?
            Mais comme je ne comprends déjà pas comment le réchauffement climatique peut nous donner des records de neige,des hivers longs et rigoureux, ni que le même peut faire fondre la banquise qui augmente de surface, il est probable que cela soit vrai….

          • Des piafs électrocutés, personnellement, j’en ai vu un paquet. Ne fréquentant pas les quartiers d’affaires, je n’ai pas eu l’occasion de corroborer le second point. Par contre, je connais une personne au dessus de tout soupçon à la LPO qui est en première ligne pour constater les éventuels « carnages » de l’éolien, et n’en constate pas.

            Au passage, je suis contre les subventions à l’éolien, au solaire, et contre toutes les subventions en général, et le réchauffement climatique ne m’apparait pas, en l’état actuel, comme une urgence planétaire. Il y a des tonnes de bonnes raisons de combattre le lobby éolien, alors il n’y a aucune raison de se compromettre en utilisant les mêmes techniques bidons que nos adversaires.

          • Ou ai-je fait mention des lignes HT?
            Que ces infrastructures tuent des oiseaux, sans aucun doute.
            Par contre, nier que les éoliennes puissent aussi tuer des oiseaux, cela relève de la mauvaise foi.
            Dans cet ordre d’idée, on ne peut que s’étonner(enfin tout est relatif, plus rien ne m’étonne avec la mouvance)des « luttes citoyennes » des écolos contre les lignes HT, et le silence ,voire l’emploi d’arguments du genre les vitres d’immeuble,pour dédouaner les hachoirs à oiseaux.

            D’autre part, je constate que vous avez des kieux de promenade bien particuliers, s’il y a bien un endroit où j’évite de ma balader c’est bien sous les lignes HT

          • @joeletaxi
            « sous les lignes HT »
            Quoi ? Ce grésillement mélodieux ne vous sied pas ? 🙂

          • Des piafs sous les lignes BT, ce n’est pas ça qui manque. Moi aussi, j’évite de me balader sous les lignes HT.

            Et je ne nie pas que les éoliennes impactent les oiseaux. Simplement, leur impact doit être examiné objectivement, sans faire d’appels prématurés au pathos.

    • toujours pas compris comment on pouvait poster des commentaires pareils, alors qu’il est si facile de se renseigner sur internet de nos jours…

  • Car les oiseaux ne sont pas les seules victimes de ces modernes moulins à vent. Les hommes aussi.

    Comme toute activité humaine, l’industrie éolienne présente des risques.

    http://goo.gl/x36ZyQ

  • Cez scandaleuses machines, leur socles de nombreuses tonnes de béton comme des furoncles dans nos campagnes, la sur-consommation des centrales en back up qui rend la productivité de ces moulins à vent négative, et même leur design obsolète quand les asiatiques en font de trois fois plus performantes ne se contentent pas de nous ruiner.

    Posées près des routes ou des villages, elles exposent les gens à des détachements de pales meurtriers, comme on l’a vu récemment au Danemark, ou une pale a volé jusqu’à près d’un km de son socle !

    Elles ne se contentent pas à l’occasion de décapiter quelques rossignols à pattes palmées, mais à défaut de produire de l’électricité utile, elles émettent des ultra-sons abominables pour les gens et le règne animal, elles ont à certaines heures en effet stroboscopique très invalidant, et elles provoquent de violents remous d’air jusqu’à plus de 2 kms …

    Mais on voit les écolos taper du pied pur en obtenir d’avantage : ce n’est pas de la transition énergétique, mais du passage du simple bon sens au militantisme le plus crétin (ou affairiste ?)

  • Les éoliennes, si elles ne tuaient pas d’oiseaux, n’en seraient pas moins un développement stupidement coûteux, moche et inefficace.

  • @FabriceM : les éoliennes nécessitent beaucoup plus de lignes à haute tension.

    • Tout à fait exact. Et l’extension des lignes électrique constitue même une majeure partie du cout d’un parc. Tout comme les couts de raccordement du photovoltaique sont tels que même un prix du silicium à zéro ne suffirait pas à rendre la production de masse rentable. C’est un problème de densité énergétique surfacique.

      • le PV a pleins de défaut, mais pas celui-là : les bâtiments ont de toute façon besoin d’une toiture et d’un raccordement électrique au réseau ; raccordement qui peut aussi facilement évacuer la production PV qu’apporter la consommation (les deux sont du même ordre de grandeur).

        • @P

          A chaque installation de panneaux, en France en tout cas, on est obligé d’installer un deuxième compteur directement relié à un alternateur lui même au cul des panneaux. Ensuite, certes, il n’y a pas beaucoup de cables à poser pour relier les panneaux au compteur, mais ce n’est pas négligeable étant donné qu’il faut de toute façon sortir toute la panoplie d’électricien, et qu’il faut sur-dimensionner les câbles pour réussir à faire rentrer toute l’électricité de pointe dans les tuyaux. Et cette électricité de pointe est étant fatale et synchronisée à large échelle, il n’est pas évident que les lignes supportent sans aménagement cette charge dans des zones fortement équipées (exemple : http://solisiblog.blogspot.fr/2012/07/belgique-bout-de-souffle-les-reseaux.html ). Le PV est utile pour alimenter en jus des instruments vitaux dans des zones isolées du réseau. C’est l’usage pour lequel i l a été développé (au départ pour des satellites). Connecter du PV ou une éolienne à un réseau de transport national, c’est une absurdité. Produire du courant alternatif avec est déjà, à la base, une mauvaise idée. Mais ce serait trop long de s’étendre la dessus.

          • Tu sur-estimes ces problèmes, qui seront facilement réglés si jamais le PV devient d’un prix raisonnable (exactement comme on a pu dire que l’automobile n’avait aucun avenir car les routes ne pourraient jamais absorber le trafic si jamais tout le monde en possédait une …). En attendant…

  • Et je ne nie pas que les éoliennes impactent les oiseaux.

    bien, il y a un net progrès

    Simplement, leur impact doit être examiné objectivement, sans faire d’appels prématurés au pathos.

    oui, du genre prétendre que les vitres des immeubles tuent des millions d’oiseaux…

    mais encore une fois, je lance un appel à tous:
    vous est-il arrivé de trouver des oiseaux morts au pied des immeubles?

    Ce qui m’a fait réagir, c’est de voir répéter un peu partout cette affirmation,issue d’une « étude » à mettre au rang des « études  » de Philipps Moris sur les cigarettes.

    • « vous est-il arrivé de trouver des oiseaux morts au pied des immeubles? »
      ——————————–
      Oui, je travaillais dans un immeuble de 15 étages entièrement recouvert de verre, des oiseaux qui foncent dedans et qui tombent raide mort, j’en voyais fréquemment, soit sous mes yeux (après un gros bruit de fracassement contre les vitres !), soit sur le parking. Mais ça ne reste pas plus d’un jour, dès la nuit tombé, les rats n’en font qu’une bouchée.

      • perso, je n’ai jamais constaté cela, mais faut dire que dans ma région, on a des rats « boostés » à la bière….

        Je suppose que vous travailliez dans un ministère, réputé pour sa transparence

    • J’habite une maison il m’est déjà arrivé deux fois qu’un oiseau se cogne sur une de mes vitres et finisse parterre.

  • je crois que ce sont les double-vitrages qui trompent les oiseaux . chez moi à la campagne très rarement un oiseaux type moineau percute la baie double vitrage mais jamais les fenêtres simple vitrage .

  • Comme on dit en anglais, tout ceci se résume en un mot: « bullshit! ».

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