Les médias en France ne sont pas simplement mauvais, ils sont aussi très partiaux et présentent un fort biais idéologique pro-État. Pour plus d’équité et de qualité, supprimons les subventions et niches fiscales.
Par Baptiste Créteur.
Les médias français sont très mauvais. Ils livrent des analyses partielles et partiales, mettant leur sens critique au service unique de l’idéologie plutôt que de la vérité. Prompts à dégainer l’analyse fine pour démonter le modèle américain qu’ils croient encore libéral ou pour remettre en question le bien fondé d’une mobilisation, ils mettent un temps considérable à corriger leurs conclusions trop hâtives et erronées.
Les citoyens ne se laissent plus dicter leur opinion. S’ils accordent encore du crédit aux informations des principaux médias, leurs analyses ne sont plus prises pour argent comptant ; ils se sont donc fait une spécialité de présenter les informations tantôt de la façon la moins neutre possible, tantôt sans prendre la moindre distance avec les déclarations des uns et des autres.
Les thèmes développés par les médias sont largement déconnectés des priorités des citoyens, qui cessent petit à petit de lire la presse écrite qui ne survit plus que grâce à ses subventions. Les sujets et le calendrier sont plus dictés par le monde politique que par le monde réel ; la façon de les traiter aussi. On pourra arguer qu’ils ne sont pas tous doués pour le calcul et que le comptage des manifestants est toujours un exercice difficile, mais rater un cortège entier, c’est gros.
L’accumulation de reports et ajustements de prévisions depuis un an s’accélère et constituerait un bon sujet ; la valeur ajoutée des journalistes politiques est, dans d’autres pays, de s’assurer que les hommes politiques remplissent correctement leur rôle et ne prennent pas ouvertement les citoyens pour des abrutis – que ce soit en annonçant ne pas avoir de compte à l’étranger ou en annonçant des prévisions de croissance, peu importe. Mais en France, les journalistes politiques écoutent et relaient les messages et faits d’armes, répandent la bonne parole décidée en haut lieu.
Les médias en tant qu’entreprises et les journalistes en tant que professionnels ont en réalité deux possibilités : être un relais de l’opinion des citoyens et l’alimenter de faits et d’analyses, ou tenter de la façonner. Ils ont choisi leur camp et sont dûment récompensés ; la presse écrite survit uniquement grâce à des subventions massives depuis des années, les journalistes bénéficient de niches fiscales dont les justifications ne tiennent pas la route.
Dans ce débat, les journalistes sont juge et partie puisqu’ils ont le pouvoir de mobiliser ou non l’opinion publique. Ce n’est pas plus glorieux que les parlementaires qui votent eux-mêmes leur rémunération.
Les aides spécifiques aux journalistes ne sont pas justifiées par la précarité et les bas salaires pour les journalistes débutants, ni par des frais professionnels : précarité et bas salaires existent dans tous les secteurs (merci aux syndicats et au collectivisme), et si lire la presse en vacances est une dépense professionnelle, elle l’est pour tous ceux qui travaillent d’une façon ou d’une autre avec l’actualité.
«On considère que le travail du journaliste ne s’arrête jamais, répond Michel Diard. Même en vacances, le journaliste doit se tenir au courant, acheter les journaux, regarder le JT de 20h, consulter les infos sur Internet, ce qui a des coûts non pris en compte par l’entreprise de presse» (Michel Diard, ancien secrétaire général du SNJ-CGT)
La vraie justification aux avantages des journalistes, c’est la peur que les politiciens ont d’eux.
«Le souvenir que j’en conserve est moins la hargne des journalistes que la trouille des politiques», raconte Alain Lambert, ex-rapporteur du budget au Sénat.
En clair, les journalistes et leurs médias ont le choix entre la carotte et le bâton, et ils ont choisi la carotte. Grâce à eux, les hommes politiques ont pu, des années durant, continuer à sévir.
On peut même, légitimement, soupçonner les médias de couvrir certaines affaires. Oh, c’est assez joli de balancer sur Cahuzac et ses frais de déplacement pour venir à ses auditions, maintenant qu’il est tombé. Mais parlons un peu des fils de nos ministres, soupçonnés fortement : Fabius (fils) pour un patrimoine suspect, Touraine (fils) pour un vol à main armée, Taubira (fils) pour complicité de vol. Peu d’articles sur le sujet, mais dans le cas de la ministre de la Justice, beaucoup d’articles pour dénoncer un canular selon lequel son fils serait en prison pour meurtre. Qui noient plutôt bien un autre article, selon lequel Christiane Taubira aurait, en 2001, écrit en tant que député pour demander à la ministre Lebranchu de faire annuler la condamnation de son fils. Où sont nos fins limiers de l’investigation, capables de faire la part des choses et aller un peu plus loin que les mots-clés « Taubira fils prison » ?
La Cour des comptes remet en question les subventions à la presse. Une bonne idée ; elle mentionne trois aides, qui n’ont aucune justification. Mais quid des autres ?
Les Français n’achètent plus la presse, donc ils doivent payer pour ne plus la lire, au nom du pluralisme. Quel intérêt ? La concurrence de la presse en ligne est féroce. Oui. Cela signifie que des alternatives plaisent plus aux Français que les journaux papier. Peut-être que le papier n’est pas un format rentable, peut-être que les consommateurs attendent une info plus rapide avec liens et mises à jour. Peut-être que les titres de presse écrite n’ont pas su se convertir, malgré l’argent qui leur a été donné pour cela – même si son utilisation n’a pas vraiment été contrôlée.
Peut-être aussi que les journaux doivent s’adapter, à ce que les lecteurs attendent d’une part, et aux moyens les plus efficaces de le leur fournir d’autre part. Et surtout, apprendre enfin à voler de leurs propres ailes.
Parce qu’en dépit des aides massives, la crise de la presse est loin d’être terminée ; c’est ce que la Cour des comptes reproche principalement à ces aides, de n’avoir rien arrangé. En fait, on peut aller jusqu’à dire que c’est à cause de ces aides : s’ils avaient dès le début appris à vivre sans elles, les journaux auraient régulièrement dû s’adapter, en augmentant leurs recettes ou réduisant leurs coûts. Comme toute entreprise ; et les journaux sont des entreprises.
Mais comme pour la culture, par exemple le cinéma, les aides détruisent toute velléité de rentabilité, et les acteurs du secteur se cachent derrière des notions que tout le monde devrait apparemment trouver sacrées : exception culturelle pour les uns, pluralisme pour les autres.
Parlons du pluralisme. Comment peut-on affirmer que le pluralisme est nécessaire et se prononcer régulièrement contre la libre concurrence ? Et l’exception culturelle, est-ce simplement d’avoir une culture d’État et de produire toujours plus de films dont toujours moins sont rentables ? Si des recettes en-deçà des attentes et une moindre rentabilité doivent amener Hollywood à se remettre en cause, la remise en cause du cinéma français aurait dû intervenir il y a bien longtemps. Prenons l’exemple du Monde : ici, Hollywood ; là , l’exception culturelle française. Deux poids, deux mesures.
Même chose pour les religions. D’un côté, on a des catholiques conservateurs qui tentent de résister au progrès et d’imposer leurs règles à la société en s’opposant au mariage pour tous ; d’un autre, des musulmans dont les principes et la dignité sont bafoués par un usage bête et méchant de la liberté d’expression. Deux poids, deux mesures, encore une fois.
Les Français n’aiment pas ça, et lisent de moins en moins les journaux devant lesquels ils passent toujours chaque matin. Mais les journaux s’en fichent ; ils n’ont pas à plaire aux Français, ils n’ont qu’à plaire au pouvoir. Et ça ne plait pas à la Cour des comptes.
Mais comme à chaque fois, les propos modérés de la Cour des comptes passeront pour extrêmes car le spectre politique et médiatique français est largement déconnecté de la réalité. Il est devenu en France impossible d’imaginer l’absence d’État-providence, même d’un État-providence pour les journaux malades ou âgés. Aux Pays-Bas, c’est ce qui est annoncé. L’avenir reconnaîtra les siens.
La presse, ou le cinéma, sont deux exemples typiques de la sclérose de ce pays. Trop de Français refusent de voir l’évidence, qui est de ne pouvoir continuer éternellement à vivre aux dépens des autres, comme le promeut l’État-Providence.
Le demande dépasse désormais de loin les resources disponibles et le tonneau des Danaïdes (qui n’a rien à voir une défunte princesse) se vide toujours et toujours plus vite.
C’est fini de vivre aux frais de la princesse! Il va faloir bosser maintenant (ce qui n’est pas le slogan de Grosflop).
Excellent, comme d’habitude.
Pour avoir un ordre de grandeur des faveurs de l’Etat envers la presse et même les médias, il suffit de lire, entre autres, les annexes aux projets de loi de finance «Dépenses fiscales», notamment celui de 2013.pour chiffrer la gabegie de l’Etat et l’ampleur de son interventionnisme.
http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/farandole/2013/pap/pdf/VMT2-2013.pdf
Indépendamment de toutes les niches fiscales concernant la professions et les avantages divers, voici déjà une partie des privilèges payés par les contribuables:
– Avance à l’audio visuel public 688 millionsÂ
– Mesure n° 730305 :Taux de 2,10% applicable aux publications de presse.
Coût en 2011 :180 millions d’euros
Coût en 2012 : 265 millions d’euros
Coût en 2013 :270 millions d’euros
(médias, livres et industries culturelle/presse
– Mesure n°320129 :Crédit impôt pour dépense de production d’œuvres audiovisuelles
Coût en 2011, 2012 et 2013.: 50 millions d’euros
Par ailleurs, cette élite qui tente de formater l’esprit des gens, devient source de dérision à l’étranger. Ainsi la Gaceta, en Espagne, évoque une scène du Grand journal en concluant «Este último episodio del Grand Journal vuelve a poner sobre la mesa, la progresiva frivolización del debate público en Francia, …»(«Ce dernier épisode du Grand Journal remet sur la table la progressive banalisation -dans le sens frivolité- du débat public en France»
http://www.intereconomia.com/noticias-gaceta/internacional/politicos-franceses-flirtean-directo-20130920
Décidément, les perfusions de l’Etat infantilisent même certaines professions.
Excellent, comme d’habitude.
Pour avoir un ordre de grandeur des faveurs de l’Etat envers la presse et même les médias, il suffit de lire, entre autres, les annexes aux projets de loi de finance «Dépenses fiscales», notamment celui de 2013.pour chiffrer la gabegie de l’Etat et l’ampleur de son interventionnisme.
http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/farandole/2013/pap/pdf/VMT2-2013.pdf
Indépendamment de toutes les niches fiscales concernant la professions et les avantages divers, voici déjà une partie des privilèges payés par les contribuables:
– Avance à l’audio visuel public 688 millionsÂ
– Mesure n° 730305 :Taux de 2,10% applicable aux publications de presse.
Coût en 2011 :180 millions d’euros
Coût en 2012 : 265 millions d’euros
Coût en 2013 :270 millions d’euros
(médias, livres et industries culturelle/presse
– Mesure n°320129 :Crédit impôt pour dépense de production d’œuvres audiovisuelles
Coût en 2011, 2012 et 2013.: 50 millions d’euros
Par ailleurs, cette élite qui tente de formater l’esprit des gens, devient source de dérision à l’étranger. Ainsi la Gaceta, en Espagne, évoque une scène du Grand journal en concluant «Este último episodio del Grand Journal vuelve a poner sobre la mesa, la progresiva frivolización del debate público en Francia, …»(«Ce dernier épisode du Grand Journal remet sur la table la progressive banalisation -dans le sens frivolité- du débat public en France»
http://www.intereconomia.com/noticias-gaceta/internacional/politicos-franceses-flirtean-directo-20130920
Décidément, les perfusions de l’Etat infantilisent même certaines professions!
Erreur de manip. C’est passé 2 fois.
La presse est un produit comme un autre, dont le manque d’intérêt ne justifie nullement les subsides dont on l’arrose …
Sa seule évaluation est le nombre de ses lecteurs pressés d’acheter leur feuille de chou, et qui ne cessent de diminuer depuis que les gens ont trouvé d’autres moyens d’allumer le feu ou d’emballer les épluchures 🙂
Les « informations » viennent désormais avec des heures de retard sur celles que chacun trouve gratuitement sur Internet, et les « articles de fond » touchent en fait le fond de la militance et de la désinformation.
Faut-il saigner le contribuable pour engraisser ce faux service , ?
http://www.topjournaliste.com/classement.php?op=pires&sens=up
Au 19/8/2013, Joffrin est le 5ème meilleur folliculaire.
C’est surprenant car il me semblait qu’il était bien vu par les bobos germanopratins, pastèque et tutti quanti !
Contrepoints pourrait mettre en place une cellule media-veille et par exemple pour Joffrin :
« 3 heures du mat – Alerte, Joffrin aurait écrit cinq lignes sans dire trois conneries ! »
Gyro, Sirènes, scotch spécial investigation pour ceinturer l’antre du génie de la plume et éviter ainsi que la populace ne souille le site.
3h 12, l’attente est interminable…
3h 14, un louffiat avec oreillettes soulève le scotch, le procureur de la République s’avance ! les flashs crépitent, les micros se tendent…
« Le résultat de l’analyse d’urine vient de m’être communiqué… … …
Monsieur Joffrin est bien le pisse-copie ! »
Hourras et soulagement de la foule, « je l’avais bien dit ! » – « J’en étais sûr ! » – Baptiste Créteur de Contrepoints atterré « Comment est-ce possible ? »
Le procureur répond aux questions :
Monsieur Joffrin va-t-il faire paraître ce papier dans son torche-cul ? Il faut l’espérer, les heureux propriétaires de cabanes au fond du jardin s’impatientent !
Monsieur Joffrin va-t-il percevoir du pognon des autres, euh, pardon monsieur le procureur, une subvention ? Il n’a pas besoin d’écrire pour palper !
Monsieur Joffrin va-t-il être nominé au Pulitzer ? Ce serait mérité, c’est un zobservateur certes pas nouveau mais de talent !
Excellent !