Amis allemands, montez les salaires pour Fair play zir à Benoit Hamon

Benoît Hamon appelle l’Allemagne à faire preuve de fair play en augmentant les salaires. La France est mal barrée par des ministres manchots.

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Amis allemands, montez les salaires pour Fair play zir à Benoit Hamon

Publié le 22 septembre 2013
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Benoît Hamon appelle l’Allemagne à faire preuve de fair play en augmentant les salaires. Ou comment montrer que la France est sur la mauvaise pente et ses Ministres incapables de comprendre l’économie.

Par Baptiste Créteur.

Benoît Hamon, ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire et à la Consommation.

La compétitivité française plonge parce que, même s’ils sont relativement productifs, les salariés français coûtent cher. Très cher. Ils ne sont pas mieux éduqués, pas plus brillants, pas plus beaux et ne sentent pas meilleurs ; aucune raison de les employer plus cher pour le même travail.

Mais côté employeur, il n’y a pas que le salaire, brut ou net, qui compte : c’est le salaire complet. Salaire, charges salariales, charges patronales : quand on somme le tout, les Français sont trop chers, et les entreprises préfèrent produire ailleurs, donc investir ailleurs. L’emploi est créé ailleurs, parfois détruit en France quand même réinvestir ailleurs revient moins cher qu’employer des Français.

Ne le prenez pas mal, chers compatriotes : ce n’est pas votre faute, si on écarte l’usage que vous faites de votre droit de vote. Et certains d’entre vous font preuve d’un admirable courage en mettant à l’État la pression pour qu’il commence enfin à faire son travail efficacement : ils tentent de lui montrer que payer, c’est pas automatique. Et ils seront entendus.

Ce n’est pas votre faute ; et même si vous coutez cher, vous êtes mal payés. Bien sûr, on trouvera toujours des trublions du modèle social unique français pour décrier les bas salaires des mini-jobs allemands qui réduisent le chômage et la tentation de l’assistanat, et des intellectuels capables d’affirmer qu’il vaut mieux un chômeur payé autant que s’il travaillait qu’un travailleur pauvre comme si le choix était celui-là. Mais ne vous y trompez pas : vous êtes mal payés. Votre employeur est prêt à ce que vous touchiez bien plus, pourvu que ça lui coute toujours autant. Comment ce miracle est-il possible ?

Et bien il ne l’est pas. Il suffirait de réduire le coût du travail induit par l’État – charges salariales et patronales – pour le réaliser, mais compte tenu de l’incapacité des dirigeants français à comprendre l’économie et l’entreprise, c’est impossible. D’autant plus qu’ils se montrent incapables de réduire la dépense publique, de tenir les engagements pris quelques semaines plus tôt en matière fiscale notamment, de voter des budgets autrement que semblables à ceux qui les font : déséquilibrés.

Déséquilibrés, ou au moins déconnectés de la réalité. Benoît Hamon a récemment exhorté l’Allemagne à augmenter les salaires, pour faire preuve de fair-play. Parce que bien sûr, c’est l’État allemand qui fixe les salaires des salariés allemands ; et que, évidemment, c’est en demandant à ses voisins d’augmenter les salaires que l’Allemagne est, elle, devenue plus compétitive. Chacun son tour, non ?

Non. Parce que ce que les hommes politiques français ne comprennent pas, c’est que ce qui coûte tant aux entreprises, et pas seulement directement en impôts mais aussi en lois, normes, règlements et autres farces, c’est l’État. Cet État qui veut tout contrôler, tout taxer, tout subventionner, bonuser ou maluser, mais surtout abuser et mésuser d’un pouvoir qu’il n’aurait jamais dû avoir : intervenir dans l’économie.

Parce que les hommes politiques n’ont rien à faire avec leurs gros doigts dans les rouages des entreprises, aucune raison d’interférer avec les choix des individus, aucun motif pour décider pour les autres. Ils sont tellement déconnectés qu’on propose aux entreprises d’adopter un élu, pour lui faire comprendre comment ça fonctionne. Un compte de résultat par exemple, ou les conséquences d’un résultat négatif récurrent ; l’impossibilité de simplement augmenter les prix pour ajuster recettes et dépenses ; la difficulté de trouver du personnel qualifié, malgré le nombre de demandeurs d’emploi ; le caractère kafkaïen des administrations, qui donnent – littéralement – envie de se tirer une balle ; et bien d’autres joyeusetés auxquelles font face les chefs d’entreprise, qui passent plus de temps à gérer les conséquences de la bêtise des élus et de l’abus des élites qu’à travailler à leurs produits et services. Un bon aperçu dans « Chronique d’un salaud de patron », paru récemment.

Donc non, monsieur Hamon, ce n’est pas à l’Allemagne de monter les salaires, mais à la France de réduire la voilure ; l’État français doit rétrécir. Vous devez accepter d’avoir un plus petit jouet, restreindre le périmètre de votre pouvoir, et arrêter de vouloir forcer tout le monde à jouer selon vos règles.

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  • Coût horaire dans l’industrie et les services marchands au premier trimestre 2013, source Eurostat : 34,99 euros en France, 32,74 en Allemagne, 28,90 moyenne zone euro. En cause ? Les charges sociales sur les salaires : un ouvrier touchant le même salaire net en France et en Allemagne coûte à l’employeur français 2,25 euros de l’heure de plus qu’à son concurrent allemand. On appelle ça le déficit de compétitivité.

  • En fait, le monde entier est méchant, fait du dumping social et fiscal, et refuse d’aligner ses systèmes sur ceux de la France, alpha et omega de la bien-pensance.

  • Bonjour à tous.
    C’est comme ça que je:
    Je vais plus au cinéma.
    Je n’achète plus ni livres, ni CD, ni DVD, ni revues, ni journeaux…
    Je ne vais plus au restaurant.
    Je ne roule presque plus en voiture…
    et bien d’autres choses encore…
    Tout autour, les magasins ferment…..Normal.
    Bonne journée quand même.

  • Mais b*rdel Benoît, si tu sais comment faire, fais-le ! Pars en Allemagne, fonde une société, donne des gros salaires à tes employés et reviens nous en parler. Baltringue !

  • quand on pense au nombre de socialistes condamnés par les prud’hommes, ou poursuivis pour ne pas avoir payés leurs salariés (Royal, Hollande, Taubira…).

    Et ces gens donnent des leçons…

  • Ce garçon n’a jamais travaillé une licence d’histoire et Hop dans les partis attaché parlementaire et divers autres petits boulots Coment voulez vous qu’il comprenne que pour produire il faut acheter fabriquer et vendre et que ceci a un cout Proche de Melenchon de surcroit Est ce la peine d’en ajouter

  • Les politiciens ne sont pas forcement nuls en économie. Ce sont les français qui le sont.
    En démocratie les politiciens sont élus par le peuple pour les représenter : les français sont nuls en économie et votent pour des solutions stupides. Il y a donc des politiciens pour entendre leur appel et les représenter.
    Le boulot de politicien n’est pas d’être bon en économie mais de représenter le peuple. Ni plus, ni moins. Et c’est ce qui se produit.
    Arrêtez de tirer sur les politiciens, tirer sur le responsable : le peuple, ou tirez sur la démocratie.

    Vous faite la même erreur que ceux qui critiquent les programmes nullissimes de TF1.

    Comme vous l’avez écrit : »ce n’est pas votre faute, si on écarte l’usage que vous faites de votre droit de vote. »

    On a les politiciens que l’on mérite.

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