Marchés : un peu de magie

À plus de 9 000 kilomètres de distance, les prix s’ajustent à la minute et au centime près.

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Marchés : un peu de magie

Publié le 27 septembre 2013
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À plus de 9 000 kilomètres de distance, les prix s’ajustent à la minute et au centime près.

Par Guillaume Nicoulaud.

Hier matin à 9 heures (heure de Paris), le marché parisien des actions ouvrait en même temps que celui de Londres (où il était 8 heures) tandis qu’à Hong Kong (où il était 15 heures) on entrait dans la dernière heure de cotation.

À Paris, le titre HSBC Holdings ouvrait à 8,19 euros exactement tandis qu’à Londres, où le marché est nettement plus liquide, on se l’échangeait pour 684,8 pences [1] et qu’au même moment, à Hong Kong, l’action HSBC Holdings valait 85,55 dollars locaux (HKD). Une demi-heure plus tard, à 9 heures 30 donc, le titre négocié à Paris était en baisse de 0,73% à 8,13 euros. Même constat à Londres et à Hong Kong, même si la baisse est moins accentuée : l’action HSBC vaut 681,3 pences (-0,47%) et 85,15 dollars de Hong Kong (-0,51%) respectivement. Encore une demi-heure plus tard, Hong Kong ferme. À Paris le titre HSBC continue à baisser : il vaut désormais 8,1 euros ; à Londres et à Hong Kong, en revanche, il se stabilise à 681,7 pences et 85,2 dollars respectivement (+0,06%).

Et maintenant, chers amis, je vais vous montrer la main invisible.

Durant cette petite heure, il se trouve que le cours de l’euro, exprimé en livres sterling ou en dollars de Hong Kong, a pas mal bougé. Je vous propose donc une reconstitution de ces prix, demi-heure par demi-heure, exprimés en euros, selon les données de Bloomberg :

Heure Paris Londres Hong Kong
9:00 8,190 8,145 8,161
9:30 8,130 8,107 8,120
10:00 8,100 8,114 8,128

 

Écart maximal de 4,5 centimes d’euros constaté entre le prix de Londres et celui de Paris à l’ouverture ; écart qui a été corrigé dans la minute suivante : à 9:08, le cours parisien est à 8,130 euros et celui de Londres, converti en euro, est à 8,138 – soit moins d’un centime d’écart.

C’est-à-dire qu’à plus de 9 000 kilomètres de distance, les prix s’ajustent à la minute et au centime près ; le tout en tenant compte de l’évolution des cours de change.

Bien sûr, il reste quelques petits écarts. Eh bien je vais vous dire une bonne chose sans même prendre la peine de calculer : déduisez de ses différences (i) les frais de courtage, (ii) les frais de change et (iii) les taxes et je vous parie ma chemise que l’écart qui reste est inférieur au millième d’euro.


Sur le web.

Note :

  1. Exception culturelle anglaise : certains titres cotent en pences plutôt qu’en livres.
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  • Et dire qu’il y a des ordinateurs pour grappiller les millièmes de centime, cela explique pourquoi le système met autant de temps à retrouver l’équilibre.

    Le système financier n’est qu’un gros système de corrompu, alors de là a dire que tous nos pays ne sont pas corrompu, c’est ridicule.

    • Equilibre ? N’importe quoi. Il n’y a pas d’équilibre à atteindre. La course du marché est un déséquilibre dynamique permanent, car nos priorités et nos opportunités changent tout le temps.

      Cet article est intéressant parce qu’il montre le niveau de précision et d’efficience dans l’échange d’information qui s’exerce sur la structure de production humaine. C’est un petit bout de couverture soulevée pour entrapercevoir l’élégante bauté de l’émergence.

      On peut critiquer le système financier, pas de problème, et je vous rejoins tout à fait sur la corruption de la finance internationale (comme la plupart des lecteurs réguliers de Contrepoints, d’ailleurs). Mais ça n’a rien à voir avec les mécanismes de marché…

      • intrinsèquement un titre ne peu avoir qu’une valeur, mais du fait du retard ou de l’avance d’un effet de change, il se voit comme étant un titre avec plusieurs valeurs à équilibrer. C’est donc juste dans ce sens que je parle d’équilibre, entre les différentes valeurs du titre. Le système de profit se nourrit des déséquilibres pour engranger les effet de change, mais y a-t-il des manipulation visant à maximiser l’écart à l’ouverture des places boursières…. mystère

        On devrait demander le code source !

        • “intrinsèquement un titre ne peu avoir qu’une valeur”

          Non, il a une valeur différente pour chaque personne qui l’évalue.

          Et de là, tout le reste s’écroule.

          Il n’y a pas de “système de profit”, il y a simplement des valuations fluctuantes et différentes façons d’en profiter individuellement, en agissant.

        • La “main invisible” est dans ce cas une excellente chose. S’il s’agissait de la baguette de pain, vous seriez ravis de ne pas la payer plus cher chez votre boulanger que chez celui de la rue suivante qui fait une promotion que vous ignorez. Le boulanger serait tout aussi content de ne pas voir ses clients renoncer à venir seulement parce qu’ils ignorent qu’il ne vend pas plus cher qu’un autre.
          A l’ouverture, il y a une phase d’hésitation, chacun doit deviner à combien l’équilibre va s’établir entre l’offre et la demande, et personne ne veut annoncer jusqu’à combien il est prêt à aller. Rien que de très normal et de favorable à l’intervenant occasionnel qui est sûr que le prix qui lui sera fait est celui du marché.

          En voyant le titre de l’article, je croyais qu’on allait parler de l’information qui aurait transité plus vite que la lumière l’autre jour entre New York et Chicago, montrant simplement que certains intervenants, en fait sur les deux marchés, avaient connaissance des annonces avant qu’elles ne sortent. Là, il y a un problème, mais en France, pas même capable de maintenir le secret de l’instruction dans une seule affaire judiciaire, on devrait s’écraser mollement sur ces sujets.

    • “Et dire qu’il y a des ordinateurs pour grappiller les millièmes de centime, cela explique pourquoi le système met autant de temps à retrouver l’équilibre. ”

      Ca y est, on reparti sur les fantasmes sur le HFT, etc…

  • @Lafayette :
    Votre ignorance des mécanismes économiques n’a pas a transformer le travail des financiers en de la corruption. C’est un raccourci grossier et injuste. Un préjugé quoi.

    • Bon en terme de préjugé je vous trouve bien affirmatif.

      A part cela non, c’est une sorte de corruption. Tout n’est pas dans le même cas, mais prendre l’argent avant qu’il soit crée, c’est quoi pour vous ? du vol ?

      • Prendre de l’argent avant qu’il ne soit créé … Vous voulez dire faire un emprunt immobilier à votre banque ?

        • oui, c’est ce qu’il veut dire. Il raisonne comme un vieux moine borné ou un mollah islamiste, pour qui tout prêt/emprunt est de l’usure, et l’usure est un vol. Donc emprunter/prêter c’est voler.
          Et comme l’argent est la matérialisation d’un emprunt, c’est un instrument d’un vol. L’argent est sale, impur.
          Logique…

          • Très drôle, non certes ça aurait pu être compris comme cela, mais je parle juste de l’intermédiaire.

            Quand vous faites une hypothèque vous n’allez pas chez l’usurier pour qu’il vous revende une hypothèque.

            Bref le boursicoteur qui achète et vend avant terme s’apparente à un intermédiaire et il peut tirer de l’argent avant qu’une société ne dégage de dividende.

            C’est comme si votre proprio vient vous taper des frais de nettoyage avant même que vous ne logiez.

            @P j’aime bien rire, c’est pourquoi je vous lis, mais vous exagérés les propos en sortant du contexte boursier. Je ne parle pas de prêt à long terme comme vous semblez ne connaitre que cela. Prendre l’argent dans une caisse et la refermer pour la passer plus loin, c’est un peu ça l’image des Edge-funds, mais ça dépasse un peu la règle de trois, donc je vous l’accorde vu que vous n’aimer pas les math.

  • Un titre n’a pas de valeur “intrinsèque”, il a un prix d’échange issu de l’équilibre entre l’offre et la demande. Et comme il y a plusieurs places boursières sur lesquelles peuvent s’exprimer cet échange, le titre a plusieurs prix, un sur chaque place boursière.

    Il n’y a aucune manipulation entre les prix du titre. Ce qui est mis en valeur dans cet article, c’est la rapidité avec laquelle ces prix ont tendance à converger spontanément. C’est tout.

    • Chaque place doit échanger avec l’autre place le titre pour équilibrer l’offre et la demande du titre.

      Ce qui est moins normal c’est que le titre s’ajuste moins vite que le taux de change des monnaies, ce qui crée un potentiel de faire de l’argent sans prendre de risque sur un titre.

      • Si vous croyez qu’on peut faire de l’argent en négligeant les risques de contrepartie, par exemple, que ne le faites vous !

      • Très amusant : les titres, paraît-il, s’échangeraient entre places ? Comme ça, sur la pointe des pieds et à très haute vitesse, sans rien dire à personne ? Hmmm…

        Oublions les bullshits socialistes pour faibles d’esprit et revenons sur la terre ferme ! S’il y a cotation, c’est que l’offre et la demande ont DEJA trouvé leur équilibre éphémère instantané ( = déséquilibre permanent) sur chaque place, indépendamment des autres. Si l’offre et la demande ne sont pas équilibrées, il ne peut pas y avoir cotation, de même que si le boulanger refuse de vendre un matin (40 de fièvre), personne ne peut lui acheter son pain. Dans ce cas, le titre ou le pain n’a plus de prix et les quantités à l’échange sont nulles : plus aucune cotation n’est possible et la dernière information connue est le prix décidé lors du dernier échange équilibré, en attendant le prochain. N’importe qui ayant des yeux et un cerveau peut objectivement observer ces absences temporaires de cotation sur les marchés.

        Simplement les opérateurs ne sont pas fous : lorsqu’une société est cotée sur diverses places, ils regardent ce qui se passe ailleurs et adaptent leurs offres et demandes en conséquence. Cela explique qu’une même société peut voir ses titres cotés selon divers prix, quasi instantanément, sur diverses places de cotations, mais ces prix convergent inéluctablement. C’est effectivement un bon exemple de la pogne transparente en action, la même qui ne manque jamais de claquer le groin des cuistres prétentieux proférant des âneries.

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Avantages de la division du travail, ordre spontané naissant de la recherche de l’intérêt personnel, main invisible, critique des règlements, critique du dirigisme, avocat de la liberté du commerce... Vous pensez à Adam Smith ? Eh bien non, c'est le marquis d'Argenson, une génération avant l'économiste écossais...

https://youtu.be/KhJOwZ4Nbqc

Article initialement paru le 25 octobre 2020.

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