En renonçant à une diminution même symbolique du Quantitative Easing Ben Bernanke et la Fed avouent la gravité de la crise qui frappe les États-Unis, et le fait qu’il n’existe aucune reprise économique sérieuse.
Par Philippe Herlin.
Un article de Goldbroker.
Surprise jeudi : contrairement à ce que prévoyait la quasi-totalité des intervenants sur les marchés, Ben Bernanke a décidé de ne pas diminuer son Quantitative easing (QE). Ce sont donc toujours 85 milliards de dollars qui seront créés par la Fed tous les mois pour acheter de la dette fédérale (45 milliards) et des crédits hypothécaires aux banques, les MBS (40 milliards). Les marchés sont pris à contre-pied.
Nous avions dit ici il y a deux semaines que nous pensions que le QE allait continuer, et même augmenter lorsque le successeur de Bernanke prendra place le 31 janvier prochain. Nous verrons bien. Mais en ayant renoncé à une diminution même symbolique, de l’ordre de 10 à 15 milliards d’euros, ce qui n’aurait pas changé grand-chose sur le fond, Bernanke avoue la gravité de la crise qui frappe les États-Unis, et le fait qu’il n’existe aucune reprise économique sérieuse.
Bernanke reconnaît également implicitement qu’il existe trop de bulles aux États-Unis (le Dow Jones, l’immobilier dans certaines zones) et dans le monde (nombre de matières premières et de pays émergents, de devises et de marchés boursiers), et qu’une simple diminution du QE pourrait provoquer une série de krachs.
Bernanke sait aussi que la zone euro vit actuellement une rémission passagère mais que les problèmes de fond subsistent. Son collègue de la BCE, Mario Draghi, vient d’ailleurs d’annoncer qu’il n’excluait pas un nouveau prêt géant à long terme (LTRO) pour les banques européennes en difficulté. Manifestement, les 1000 milliards d’euros prêtés en deux fois fin 2011 et début 2012 ne suffisent pas. Il y a de quoi s’inquiéter, et l’on vient d’ailleurs d’apprendre que la banque italienne Monte dei Paschi (la plus ancienne du monde, elle a été fondée en 1472, quel symbole) vient de faire défaut sur le paiement d’intérêt de sa dette et qu’elle recherche en urgence des investisseurs privés sous peine d’être nationalisée par un État italien qui croule sous sa propre dette… En fait le système financier et économique mondial est fragile au point qu’un léger changement de cap de la Fed pourrait provoquer son naufrage. Voilà la situation.
Il y avait une bonne nouvelle jeudi, qui n’a fait que quelques lignes dans les médias : le cours de l’or a bondi. Voilà une réaction saine. L’or, on ne peut pas l’imprimer ! Au milieu de toute cette liquidité, on peut être assuré qu’il va surnager.
Les actions aussi ont monté suite à l’annonce de Bernanke, mais pas vraiment pour de bonnes raisons : bien sûr, elles profitent de l’afflux de liquidités, elles sont une bulle parmi d’autres. Ben Bernanke est coincé et sa seule marge de manœuvre consiste à maintenir le QE d’ici le 31 janvier où il passera le témoin à son successeur, en espérant qu’un krach ne survienne pas d’ici là. Sauver les apparences, voici l’ambition du président de la Federal Reserve.
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« Ben Bernanke et la Fed avouent la gravité de la crise qui frappe les États-Unis » mais surtout leur impuissance à l’enrayer puisqu’ils en sont à l’origine, les grands principes (keynésiens, mercantilistes, socialistes) guidant l’action des BC se révélant au mieux faux, au pire mensongers, ainsi que la vraie théorie économique permet de le spéculer sans erreur. Pour éviter la dépression à venir, il aurait mieux valu que les BC et leurs monnaies monopoles n’aient jamais existé. Comprenant cette évidence, les investisseurs (de même que les parasites vivant des largesses des Etats providentiels obèses) seront en première ligne et devront assumer leurs pertes, seuls, sans espoir d’être sauvés.
Ceci dit, entre temps, la bulle de l’or va finir de crever elle aussi. Il sera bien temps de s’intéresser à l’or quand nous serons revenus sous $700 l’once.
cela me fait penser à une situation que j’ai vécu il y a quelques années:
voulant retendre la courroie en tète d’une vis à grain ( à 5 mètre du sol ), j’ai monté à l’echelle, en appuyant le dernier barreau contre la goulotte de la vis, sans prendre la précaution de caller les roues de cette dernière. arrivé en haut, je me suis aperçu que sous le poids de mon corp, la vis reculait insensiblement, et que bientot, le dernier barreau ne serait plus retenu, me precipitant dans le vide. n’ayant personne à appeler, je me suis cramponné à la vis pour l’empècher de reculer d’avantage. j’ai tenu comme cela quelques minutes, cherchant à gagner du temps, comme bernanke… et puis, patatra, le dernier barreau a basculé, je suis tombé par terre sur le béton avec l’échelle, et le plus beau, c’est que le chariot de la vis c’est replié, entrainant celle-ci dans sa chutte, elle passa à quelques centimètre de ma tète. ce jour la, par ma faute, j’ai failli me rompre le coup , et me faire assomer en quelques secondes. ma voisine se payant mème le luxe de se moquer de moi, en me disant, la garce, que j’était décidement quelqu’un de peu précotionneux.
bernanke ni obwana, eux, ne sont pas pret de se faire assomer par le tas de billets qu’ils sont en train de produire, peut-etre mème avec un peu de tact, il finiront par obtenir le prix nobel d’économie ?
moralité; acheter du yuan
rien n’est éternel…ou comment reculer pour mieux sauter….un de ces quatre tout ça va se casser la figure et ce jour là , bonjour les dégats…..
Le cours de l’or a bondi? Dis donc par rapport a ce quil s’est cassé la gueule pendant les 6 derniers mois, il y a de la marge! Il peut encore bondir!