Les Autrichiens votent demain, dimanche 29 septembre. Près d’un électeur sur trois déclare vouloir voter pour un parti eurosceptique.
Un article d’Open Europe.

Une semaine après l’Allemagne, les Autrichiens vont voter pour renouveler leur Parlement ce dimanche.
L’Autriche est gouvernée par un « grande coalition » centriste composée du Parti social-démocrate (SPÖ) du Chancelier Werner Faymann et du Parti du peuple (ÖVP), parti de centre-droite dirigé par Michael Spindelegger. Les sondages donnent environ 27% au SPÖ et 23% à l’ÖVP – ce qui devrait théoriquement être suffisant pour les maintenir aux affaires.
Mais ça ne va pas être une promenade de santé. Le Parti de la liberté (FPÖ), par exemple, pourrait jouer les trouble-fêtes : ce parti eurosceptique et anti-immigration est crédité de 21% dans les sondages – lors des dernières élections législatives, il avait récolté 17% des voix. Pendant ce temps, le Parti Vert est estimé à 14% tandis que l’« Équipe Stronach pour l’Autriche », un parti récemment fondé, eurosceptique et en faveur du marché libre, pourrait décrocher 7% des votes. Selon les sondages, le parti d’extrême-droite BZÖ, une scission du FPÖ, serait à 2 ou 3% ; à la dernière élection, il avait obtenu le score impressionnant de 10,7% des voix (voir tableau ci-dessous).
La plupart des observateurs politiques considèrent qu’une reconduction de la coalition actuelle est l’issue la plus probable de cette élection (selon un institut de sondage ce résultat aurait une probabilité de 76%). Mais le résultat dépendra aussi de la façon dont la plupart des petits partis parviendront à se hisser au-dessus du seuil parlementaire de 4%. Les deux principaux partis pourraient avoir besoin de l’appui des Verts pour maintenir leur coalition. Mais les Verts s’opposent au traité budgétaire de l’UE, ce qui pourrait fausser la donne.
Finalement l’élément le plus frappant de cette élection est qu’environ 30% des Autrichiens déclarent vouloir voter pour le FPÖ, l’Équipe Stronach ou la BZÖ, trois partis qui soutiennent officiellement une sortie de la zone euro.
Ainsi, le FPÖ réclame une sortie de l’Autriche de la zone euro et un référendum à propos des fonds de sauvetage du MES. La BZÖ envisage une sortie de l’Autriche de l’eurozone en vue de constituer une zone du Nord avec l’Allemagne, la France et les Pays-Bas. De son côté, l’Équipe Stronach, fondée il y a un an par le milliardaire austro-canadien Frank Stronach, a changé d’avis concernant l’euro. Elle a d’abord lancé l’idée d’une eurozone composée de pays ayant leurs propres devises, en parallèle de l’euro en tant que monnaie commune. Mais désormais, le manifeste du parti proclame qu’il veut « réviser, abolir ou reconstruire » l’euro. Selon ses propres termes, il s’agit d’une « position explicitement critique à l’égard de l’euro » dans la mesure où « l’unification artificielle de l’Europe a échoué ». L’Équipe Stronach a remporté plus de 10% des voix lors des élections régionales – ce qui n’est pas si mal pour un nouveau venu sur le terrain politique.
Comme pour l’Allemagne, peu de changement dans la politique de l’Autriche à l’égard de la zone euro serait à prévoir d’un gouvernement de grande coalition. Mais l’information la plus importante de cette élection, c’est qu’en Autriche – un pays dont l’économie est essentielle pour l’assise de l’euro – près d’un tiers des électeurs souhaitent s’en séparer – ou du moins déclarent vouloir voter pour un parti qui souhaite une sortie de l’eurozone.
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Sur le web. Traduction : Raphaël Marfaux.
Et au prochaines élections européennes (2014), il y aura des libéraux (eurosceptiques donc) ?
Comme d’habitude, des contradictions fondamentales.
On ne peut pas d’un côté voter pour la reconduite de la coalition, et de l’autre proclamer son affection pour des partis anti euro.
C’est comme chez nous un gauchiste votant… Hollande président. Ou un “libéral” votant pour Sarkozy.
L’élection en Allemagne la semaine dernière donne le la : ils ne se passera rien.
Autrichiens, Allemands sont beaucoup trop “conservateurs”, dans le sens maintien du status quo, pour faire tanguer le navire.
Non… les vrais détonateurs se trouvent en Grèce, en Italie.
Là bas il se passe des choses intéressantes…
Dans le premier, Bruxelles montre son vrai visage : une dictature où l’on rafle des membres d’un parti qui ne rentre pas dans le moule, pour une affaire criminelle sans aucun intérêt (un Meric local).
Dans le second, la pétaudière politique pourrait entraîner de nouvelles élections… qui pourraient rendre l’Italie encore plus ingouvernable. La clique bruxelloise déteste les élections et les référendums.
Grèce et Italie, les deux symboles du pourrissement complet de toute l’Europe.
Et paradoxalement, les deux espoirs pour mettre à bas l’édifice vermoulu de la Commission, et tous les apprentis dictateurs et autres control freaks qui l’occupent.