Baisse du nombre de chômeurs au mois d’août : moi doute.

Le nombre de chômeurs a apparemment baissé au mois d’août. Oui, apparemment, et c’est tout. youpi quand même ?

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Baisse du nombre de chômeurs au mois d’août : moi doute.

Publié le 29 septembre 2013
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Le nombre de chômeurs a apparemment baissé au mois d’août. Oui, apparemment, et c’est tout. Youpi quand même ?

Par Baptiste Créteur.

Le gouvernement devrait se féliciter, le président a évoqué cette formidable performance lors de sa visite à Florange : le chômage a reculé au mois d’août. Pourquoi alors ne pas claironner, fanfaronner, s’émerveiller devant un succès plus rapide qu’attendu ?

Michel Sapin, le ministre du Travail, veut rester prudent : « les résultats d’un mois ne font pas un retournement» a-t-il déclaré, dans un communiqué. Pis, « une baisse en août ne permet pas d’exclure une hausse le mois suivant »

Mince, l’inversion qu’on verra sur la courbe ne serait pas durable ? Comment est-ce possible, après tant d’efforts et une aussi vigoureuse politique du gouvernement ? Pourquoi ne pas se lancer, entre membres du gouvernement, des félicitations même molles ? Il doit bien y avoir une explication…

Mais les chiffres montrent surtout qu’en août – et c’est la principale raison de la baisse de 50.000 affichée – un nombre plus important de personnes (77.000 de plus qu’en juillet – soit une hausse de 40% sur un mois et un an) ont « oublié » d’actualiser leurs données à Pole Emploi, ce qui a conduit à la suspension temporaire de leur inscription. Un effet purement statistique qui effectivement relativise la baisse du chômage.

Ah. Hum. Pardon. Un effet purement statistique relativise – un peu – la baisse du chômage. 50 000 chômeurs de moins, moins 77 000 de pur effet statistique dû aux vacances des chômeurs qui n’ont pas pensé à mettre à jour leur profil, ça nous laisse donc une baisse de -27 000 chômeurs. On pourrait aussi parler d’une hausse de 27 000 chômeurs, mais évitons.

Donc, dans la vraie vie, 27 000 nouveaux demandeurs d’emplois en catégorie A de plus ont rejoint au mois d’août les plus de 3 millions d’autres Français en recherche d’emploi, qui seront ravis d’apprendre que le président créera un centre de recherche en sidérurgie, contredisant Arnaud Montebourg.

Pour le vaillant Arnaud, l’État ne doit pas investir dans les entreprises sans avenir. Un changement du tout au tout, qui conduirait l’État à céder toutes ses participations et véhicules d’investissement : il existe un lien de causalité presque parfait entre l’investissement par l’État et la compromission de l’avenir de l’entreprise.

On peut même aller plus loin, en étendant le raisonnement à ces étranges secteurs qui échapperaient pour des raisons qui nous échappent à toute logique de marché, et constater que l’investissement par l’État a aussi des conséquences dévastatrices sur l’éducation, la sécurité, les transports, l’énergie, la santé, la diplomatie, la justice, la culture et les médias, et bien d’autres encore.

Quel revirement de situation depuis le Montebourg de Florange qui, casque vissé sur la tête et regard hagard, voulait nationaliser !

Ségolène Royal, elle, n’en démord pas : la région doit aider Heuliez. Sa région, ses contribuables, son argent.

« On n’a pas le droit de laisser tomber Heuliez », a déclaré la présidente du Conseil régional, Ségolène Royal, aux élus. « Seule la région peut maintenir Heuliez à flot en attendant une éventuelle commande. Il y a un contexte transitoire à aménager. Il faut tenir en attendant », a-t-elle déclaré.

Maintenir à flot en attendant une commande, aménager un contexte transitoire : c’est bien beau mais, une fois de plus, ça ne fonctionnera pas. h16 l’avait déjà évoqué dans un précédent billet ; Royal intervient, Heuliez calanche.

Avec une baisse négative du chômage, des emplois d’avenir sans avenir et une pause fiscale à retardement, ce gouvernement aura décidément joué de l’oxymore autant que du pipeau.

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  • l’état ne doit pas investir dans des entreprises sans avenir ….même quand on a pas besoin de l’état pour créer une entreprise , aussi petite soit elle , l’état vient quand même mettre des batons dans les roues de ceux qui ont le courage de créer quelque chose dans ce putain de pays si mal dirigé et depuis si longtemps ;

  • Résumé des chiffres officiels montrant l’enfumage magistral de nos incapables de service: http://switchie5.wordpress.com/2013/09/26/la-propagande-sur-la-baisse-du-chomage/

  • Il est aisé de critiquer. Il l’est moins pour proposer des solutions viables.

  • Est-ce qu’on va bientôt élucider le « mystère » concernant le nombre anormalement élevé de chomeurs qui n’ont pas actualisé leur dossier et sont donc automatiquement radiés par Pôle Emploi des statistiques de demandeurs d’emploi ?

  • On appelle ça un congé pas payé. par opposition au travailleur qui prend des vacances payés.

  •  » moi doute ? impossible , moi français !!

  • gouverner, c’est prevoir:

    50000 chomeur de moins par mois, dans 3 ans, il n’y a plus de chomeurs ! alors que faire, délocaliser, augmenter l’immigration, augmenter les salaires, la productivité ?
    que le gouvernement nous dise ce qu’il pense faire ?

  • Le pire n’étant pas l’autre baderne véreuse élu sur un malentendu, mais la presse dans le traitement des données.
    Lors de sa dernière allocution télévisuelle sur TF1 (je crois, car C. Chazal ?) n’a pas dérogé à la règle du foutage de gueule en règle.

    A la question posée par la journaliste au sujet du rendez-vous manqué sur la baisse du chômage annoncée un an plus tôt, Normal 1er a répondu grosso modo « nous y sommes presque, ça frémit ».
    C. Chazal c’est contentée de la réponse, elle a coché son petit carnet et estimé avoir fait son boulot.

    Tout comme Oui-Oui s’est permis d’annoncer du haut de son inconscience – seule relative altitude chez le bonhomme – lors de la conférence environnementale, que la France allait réduire de moitié sa consommation énergétique.
    A cette affirmation bravache et péremptoire, quel est le journaliste qui a demandé : comment ?
    Car enfin, pour annoncer un truc pareil, tout le monde se doute qu’il a fallut réunir des compétences nombreuses issues de tous les milieux, que tout ce petit monde a bossé dur pendant des mois, force débats contradictoires et argent public dument dépensé pour présenter un dossier prospective de quelques milliers de pages, si, non ?

    Ben non en fait, l’autre dingue en roue libre totale, n’ayant rien sous la main, a improvisé un rendez vous pour dans 40 ans avec le dommageable qu’il est chef d’état et que de toute façon des dépenses seront engagées à mauvais escient ne serait ce que pour faire plaisir au prince.
    Personne, surtout pas la « presse » n’y trouve à redire.

    Tout ceci est grotesque, politiques et journalistes souffrent de la même maladie, fatalement, l’origine étant leur consanguinité.

    Pourtant le deal est simple, du sang ou de l’urne, on ne leur demande qu’une chose à ces abrutis : l’exemplarité ! le reste, en tant qu’hommes (supposés) libres, on s’en charge.

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