La gauche à la française, une erreur intellectuelle

La gauche à la française, celle qui est prête à abandonner nos libertés contre la promesse, jamais tenue, de l’égalitarisme est une erreur intellectuelle.

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La gauche à la française, une erreur intellectuelle

Publié le 3 octobre 2013
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La gauche à la française, celle qui est prête à abandonner nos libertés contre la promesse, jamais tenue, de l’égalitarisme est une erreur intellectuelle.

Par Fabrice Descamps.

Norberto Bobbio définissait la gauche comme le parti de ceux qui préfèrent l’égalité à la liberté et la droite, à rebours, celui de la liberté au risque de l’égalité.

Plus près de nous, Alain-Gérard Slama a essayé de saisir l’essence des deux camps politiques, soulignant notamment que la droite était une anti-gauche ayant abandonné à la gauche le leadership des idées et la production de doctrines pour se concentrer sur une fonction réparatrice et modératrice face aux aventures et aux errances de la gauche.

J’avouerai tout de go que je souhaite revenir à la définition de Bobbio contre la typologie de Slama. Car la vision de Slama fait de la droite une gauche au rabais, une gauche modérée honteuse, née d’un sinistrisme inhérent au jeu politique et selon lequel tout parti de droite serait un ancien parti de gauche déporté sur sa droite par la naissance d’un parti encore plus à gauche que lui.

Il est vrai que c’est par un accident de l’histoire, l’émergence du marxisme, que les libéraux se sont retrouvés au centre-droit. Mais ils auraient pu tout aussi bien rester à gauche en opposition à un parti conservateur, comme c’est d’ailleurs encore le cas aux États-Unis, au Canada ou au Japon. Je ne crois donc pas à la thèse sinistriste car le développement du marxisme n’était en rien inévitable, ainsi que le prouve l’exemple nord-américain.

Je vais en effet montrer maintenant que la gauche à la française, loin d’être une pourvoyeuse d’idées novatrices, est une erreur intellectuelle que la droite doit combattre par le verbe et l’action.

Quel était en fait le principe directeur du marxisme ? Comme Bobbio l’avait fort bien saisi, il impliquait que la cause de l’égalité exigeait le sacrifice de nos libertés si nécessaire. Le marxisme n’est, de ce point de vue, que le surmoi écrasant du parti socialiste, surmoi qu’il se repent de trahir chaque fois que la gauche française est au pouvoir et mesure l’inanité de ses programmes successifs.

Or pourquoi vivons-nous en société ? Parce que nous y avons intérêt : le partage du travail augmente l’efficacité de nos activités économiques, laquelle se traduit par un accroissement de notre liberté. Nos gains de productivité, par exemple, nous permettent soit de dégager plus de temps libre, soit d’augmenter les salaires, deux conséquences qui accroissent notre liberté.

On voit donc d’emblée que le sens même de la vie en société est la liberté et non l’égalité. Quand la gauche à la française méconnaît la liberté au nom de l’égalité, elle renie le sens de tout contrat social et sape insidieusement les bases de l’arrangement social.

Car la société devient un carcan, voire une prison, quand la liberté des uns s’y achète au prix de celle des autres. Que m’importe que mon voisin s’enrichisse du moment qu’en s’enrichissant, il ne m’appauvrit pas, voire m’enrichit aussi, même dans une moindre mesure ?

Bien évidemment, de trop grands écarts de revenus peuvent s’avérer dangereux, en particulier pour la cohésion sociale nécessaire à la bonne marche des nations. On comprend notamment qu’il ne soit pas rationnel de laisser trop filer les inégalités non fonctionnelles, c’est-à-dire celles qui augmenteraient indéfiniment la liberté des uns sans augmenter de conserve celle des autres. Le contrat social se doit de rester mutuellement avantageux ; or s’il profite disproportionnellement aux uns plus qu’aux autres, on admettra que ces derniers se demandent quel intérêt ils ont encore à y participer.

C’est pourquoi je suis un libéral tempéré et non un « ultra-libéral ». Et je serais ravi d’être encore de gauche. Mais la gauche à la française, celle qui est prête à abandonner nos libertés, autrement dit vider nos sociétés de leur sens, contre la promesse, jamais tenue, de l’égalitarisme, est une erreur intellectuelle qui doit être dénoncée sans relâche. Qui, sinon la droite, peut mener ce combat juste et sage ? Qui osera encore prétendre que cette gauche-là soit intellectuellement supérieure à la droite ?


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  • Bonjour Monsieur,

    Plusieurs erreurs sémantiques et conceptuelles dans ce billet, provenant manifestement de pré-supposés marxistes pas encore tout à fait évacués.

    listons et argumentons :

    Nous pouvons choisir de ne pas vivre en société : combien d’ermites le font, au détriment de leur bien être matériel certes, mais le contrat social est un choix, la vie en société est un choix individuel non obligatoire.

    Ce n’est pas le partage du travail qui augmente la productivité, mais la SPECIALISATION du travail, c’est tout à fait différent.

    « de trop grands écarts de revenus peuvent s’avérer dangereux »

    là, les pré-supposés marxistes sont nombreux, listons les :

    les riches sont riches car ils volent les autres (le sens de votre mutuellement avantageux qui n’existe plus)

    L’être humain est mauvais par nature, car il ne supporterait soi-disant pas que d’autres soient plus riches que lui, ou que le sort de certains s’améliorent plus que le sien propre.

    Bref, l’envie habituelle mise en avant par le marxisme.

    Un contrat social (ou le commerce)profite « disproportionnellement » ????

    cela ne veut rien dire, nous sommes dans l’approximation et le jugement de valeur, qui permet « in fine » de dire que c’est disproportionnel quand quelqu’un a plus que moi, l’envie de retour encore…

    La réalité, c’est que la spécialisation du travail profte à tous ceux qui y participent.

    L’homme est bon par nature, car sinon la coopération (par nature pacifique) permettant la spécialisation ne serait pas possible.

    Enfin, dans un marché libre et non entravé, une personne formidablement riche est une chance pour la collectivité, et surtout pas un danger, car cela permet l’amélioration du sort du plus grand nombre.

    En effet, la richesse (dans un marché libre non entravé) ne provient que de l’efficacité plus ou moins grande à servir le consommateur, donc à l’enrichir (cf l’action humaine de Von Mises).

    Une personne très riche est un bienfait pour la société dans laquelle il vit.

    Steve Jobs n’a volé personne et a amélioré le sort de centaine de millions de personnes, qui aucune n’a osé reprocher à Jobs de s’enrichir.

    Le seul contrat social qui vaille, c’est celui des libéraux, celui de Locke, pas celui de Rousseau (à gauche) ni de Hobbes (à droite).

    Votre « libéralisme tempéré », c’est de la social démocratie, cad un collectivisme ….

    Bien cordialement,

    • « Une personne très riche est un bienfait pour la société dans laquelle il vit.
      Steve Jobs n’a volé personne et a amélioré le sort de centaine de millions de personnes, qui aucune n’a osé reprocher à Jobs de s’enrichir. »

      Cela m’effraie. De manière simple et peu documentée, je ne suis pas économiste, Steve était richissime, à telle point que l’optimisation fiscale d’Apple ne rapportait que très peu aux USA, et que la collectivité chinoise de chez FoxConn fabriquant le matériel et vivant de ces ventes hors de prix pour un salaire de misère l’en remercient grandement. Esclavagisme contemporain bonjour. Exemple mauvais.

      • @ Zules :

        l’exemple de Jobs est parfait au contraire.

        Jobs a enrichit le consommateur, le consommateur, ce n’est pas l’état, aucun rapport avec l’optimisation fiscale d’Apple qui rapporte très peu à l’ETAT américain (et anon aux USA), et heureusement, pourquoi détourner du capital de ceux qui savent l’utiliser pour le donner à ceux qui ne savent pas l’utiliser ?

        FoxConn n’a pas été forcé de travailler avec Apple, s’ils ne travaillaient pa avec Apple, ils seraient sans emploi et sans salaire, est-ce mieux ?

        L’esclavagisme, c’est quand il n’a pas contrat volontaire entre les 2 parties, pas quand une des parties est mal payée selon votre seul jugement de valeur (et pas le leur puisqu’ils acceptent de travailler pour ces salaires).

        Le niveau de salaire est fixé par la productivité dégagée (et donc par le capital accumulé), pas par des lois ou des morales ineptes.

        Ëtes vous toujours effrayée ? vaudrait-il mieux la fixatino arbitraire d’un SMIC en Chine qui maintiendrait des centaines de millions de gens dans la pauvreté ?

        N’est-ce pas plutôt cela qui est effrayant ?

        • Je le suis toujours, non pas parce que votre logique me déplaît, mais plus par la logique même du système dans lequel nous vivons. Comme une envie de tout bazarder ! (comme dit dans l’article, retour aux arbres et aux grottes 😉 ) la logique d’un SMIC chinois, faible mais en concordance avec l’ensemble de leur masse salariale ne serait elle pas « mieux » que des salaires mal indexé sur les prix du marchés, à savoir une revenu bison pour un produit final hors de prix. Les ouvriers dégagent bcp de productivité, mais très mal récompensée ?

          • @ Zules :

            je comprends, et votre désir de voir le sort de l’humanité s’améliorer vous honore.

            Mais la réalité du salaire, c’est que c’est un prix sur le marché du travail.

            Fixer un prix minimum à un quelconque niveau conduit toujours à interdire les transactions (ie les emplois) à un prix inférieur.

            Si le salaire n’est pas suffisant car la personne n’est pas assez productive, la charité privée interviendra jusqu’à ce que la personne devienne suffisamment productive.

            Fixer un salaire minimum maintiendra la personne pas assez productive dans l’assistanat à vie et dans la pauvreté.

            En ce qui concerne l’iphone, le raisonnement sur les ouvriers dégageant bcp de productivité me semble faux, cela avait d’ailleurs été démontrée par la tribune l’an passé il me semble, car ils avaient décortiqué le prix d’un iphone.

            La partie transport et assemblage en chine revenait à 4 % du prix total, les pièces germaniques à 30 % et les pièces japonaises à 40 %, le reste étant la marge d’Apple, ou plutôt lapart revenant à l’innovation des salariés et de lasociété Apple aux USA.

            La produtivité d’un salarié est trjs récompensée par la concurrence sur un marché libre, la loi d’airain des salaires de Lasalle n’a jamais été vérifiée.

            Enfin, pour votre information, le salaire moyen chinois a dépassé le salaire moyen en europe de l’est en 2012 (infos qui est parue partout sauf en France où on n’en parle pas …)

      • En Chine, l’esclavage, c’est le laogaï. En France, c’est la retraite par répartition qui a permis de rétablir l’esclavage et le travail obligatoire pour les enfants.

      • Les salaires de l’industrie ne sont en général pas de misère en Chine. Malgré l’encadrement des polices syndicales, le mécontentement ouvrier exprimé par des grèves a fortement poussé à la hausse des barèmes, certaines provinces les ayant augmenté de 30% d’un coup.
        Le pouvoir central (plus faible qu’on ne le croit en la matière) est sur une pente de 15% de hausse des barèmes jusqu’en 2015 pour accompagner l’échauffement social, mais c’est la loi de l’offre et de la demande qui fait le gros du travail.
        L’industrialisation gigantesque du pays a créé des disparités telles dans les conditions de travail et de rémunération que chaque secteur doit s’adapter pour se fournir en main d’oeuvre qualifiée ou qualifiable. Par moment dans certains districts l’embauche du matin sur les places de « loue » est stérile faute de candidats, qui sont partis dans un district qui paie mieux.
        Enfin il existe une durée de travail légale en Chine. Elle est de 40 heures. Au-delà ce sont des heures sup. Il y a aussi un smic par province, qui s’appelle autrement. Je parle de l’industrie de production, celle qui nous inonde.
        Voila. Juste pour une information actualisée, la Chine devient le mauvais contrexemple 🙂

      • « Je ne suis pas économiste » : c’est donc que vous avouez être socialiste !!! En effet, ou vous êtes pour l’économie de marché parce que intuitivement vous pensez que c’est la liberté des échanges qui permet de sortir les peuples de la misère, ou vous êtes pour l’interventionnisme politique, à plus ou moins grande échelle, car vous avez la croyance que des individus qui vous représente peuvent, en volant légalement des individus prétendus riches, permet de faire le bonheur des autres. Or tout au plus, cette spoliation ne fait que détourner de la richesse déjà produite, mais en réalité détruit de la capacité à l’accroître.
        L’économie de marché est un mécanisme naturel, libre et pacifique : les individus qui ont compris cela sont des économistes… Vous n’êtes pas obligé d’être un cador en économie, juste vous avez compris que votre bonheur, c’est à vous de le prendre en charge, pas demander à des politiciens d’agir en brigands de grand chemin.

      • « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »

        c’est pas valable pour les « sous » ?

        Ou peut donc bien finir tout cet argent de tous ces riches?

  • « Que m’importe que mon voisin s’enrichisse du moment qu’en s’enrichissant, il ne m’appauvrit pas, voire m’enrichit aussi, même dans une moindre mesure ? »
    C’est justement ce qui importe avant toute autre chose à l’homme de Gauche aujourd’hui: il ne supporte pas qu’un autre possède ou obtienne plus que lui, fusse en travaillant plus, en prenant plus de risque, etc. Sa notion de l’individu est égocentrique, c’est que lui, individu, est « la mesure de toutes choses » et qu’aucun autre ne doit le surpasser sans se voir immédiatement rammener à égalité avec lui (sans réciprocité cependant pour tous ceux qui obtiennent moins que lui, c’est à ceux qui ont plus de s’en charger – haine des « riches »).

    Il encourage donc toute politique qui prône le principe d’égalité, sans même s’apercevoir que ceux qui la mettent en place se servent beaucoup plus que lui ne sera servi au cours de la « redistribution ».
    Et l’homme de Droite, dans bien des cas maintenant, lui court après, parce qu’il trouve désormais beaucoup moins fatiguant de vivre au dépens des autres que de s’investir dans la création des richesses qu’il consommera.

    Nous sommes ici à la source de la dégénérescence de l’esprit d’entreprise qui coule la France…

  • il y a bien longtemps que la gauche ne fait plus d’idéologie en france: elle gère sa clientèle electorale: les fonctionnaires, les assistés, les étudiants …
    la droite, elle, ne fait plus d’ideologie non plus, elle courre derrière la gauche en espèrant que la clientelle de cette dernière, ne devienne pas trop nombreuse pour lui interdire tous accés au pouvoir.
    comme la croissance ne viendra pas de l’exterieur, il n’ y aura pas de progrés en france, sans un changement radical de la constitution:

    moi, avec mon parti ( le parti d’en rire ! ) je propose un vote censitaire:
    une voix pour tout le monde
    une voix suplémentaire pour celui qui travaille
    une voix suplémentaire pour celui qui travaille à son compte

    et vive le yeneral alcazar, c’est oune lascar ! olé !!

  • Il existe deux points de vue opposés sur ce qu’est véritablement un contrat social.

    Pour les faibles d’esprit mal honnêtes ou mal éduqués, le contrat social est un accord implicite organisant les rapports sociaux entre les citoyens. C’est évidemment une confusion dramatique entre morale et contrat, dramatique parce qu’elle justifie tous les crimes. C’est la position socialiste où l’Etat, placé au dessus de la masse méprisée, est chargé d’organiser la vie de tous dans le but de guider l’homme nouveau vers la société idéale définie par l’idéologie. Selon ce point de vue, l’Etat forme un tout où les individus ne sont que des objets propriété de l’Etat. Dès lors, la notion de contrat est vide de sens puisqu’il n’y a pas de parties pour le signer volontairement. De même qu’un bijoutier braqué ne signe aucun « contrat » avec le truand qui menace sa vie et ses biens, le citoyen assujetti par la violence aux taxes et règlements socialistes ne signe aucun « contrat » avec l’Etat obèse. Ce qui caractérise le socialisme n’est pas un hypothétique contrat social mais au contraire l’absence de contrat, le vide absolu contractuel. Il ne reste que la mise en esclavage de la population.

    Pour les honnêtes citoyens correctement éduqués, le contrat social est un véritable contrat définissant ce que doit être l’Etat. Le contrat social, s’il existe, ne peut être que volontairement signé et signifie que l’individu est le propriétaire de l’Etat et non plus son esclave. Selon ce point de vue, il n’y a plus de tout, l’idéologie est reconnue vaine et il est impossible de prévoir ce que deviendra la société. Il existe simplement des individus libres, l’Etat n’étant plus qu’une institution qu’on tolère, dont le pouvoir est délégué, contrôlé et limité à quelques fonctions régaliennes qu’il serait difficile de réaliser sans l’institution. En cas de refus de signer le contrat social, ce n’est pas l’individu qui se trouve banni mais l’Etat qui disparaît sous sa forme dénoncée. Le contrat peut prendre la forme d’une DDH ou d’une constitution, texte contractuel constamment adaptable aux nouvelles générations, s’exprimant directement et en continu par référendum responsable, et dont l’unique objet est de définir les limites de l’Etat.

    La (re)connaissance de la nature fondamentalement libre de l’humanité marque un progrès de civilisation essentiel par rapport aux formes politiques anciennes issues de la barbarie. Le socialisme n’est qu’une résurgence temporaire de la barbarie dans l’époque civilisée, la lutte acharnée du mal face aux progrès de l’humanité pour s’en extraire, qu’on finira par interdire, comme n’importe quelle institution barbare, immorale et criminelle.

    • Le propos est lancé depuis Sirius.
      Le liant des Barbares qui « nous » ont envahi à parti de 399 était justement la liberté. Quant au contrat social, les Wisigoths ont établi un contrat très finement réglé et cadastré par le régime féodal, son empilement de propriétés en poupées russes avec la seule contrainte de la loi de foi et hommage.
      Personne après eux n’a signé de contrats sociaux plus précis que ceux qui furent alors généralisés.
      De nos jours le soi-disant contrat social est imposé sans clause résolutoire ni approbation préalable. Même l’ermite doit s’y plier, au besoin, la brigade territoriale de gendarmerie viendra l’y forcer avant que la DCRI ne s’en mêle.

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