Bon, le vin, les boissons énergétiques, c’est bon, ça va morfler. Les jeux vidéos, le racket se met en place. Les technologies modernes, Fiscaletti s’en occupe. Et pour Amazon, le carpet bombing a démarré. Maintenant, on va pouvoir s’attaquer au Code de la route, qu’on a laissé tranquille depuis plusieurs semaines.
Oui, on sentait le gouvernement un peu endormi sur les questions de sécurité routière. Notez que les distributeurs automatiques de procès-verbaux, installés le long des lignes droites des autoroutes ou aux sorties dégagées des agglomérations, qui avaient été mis en place par l’abominable gouvernement de droite sous le dictatorial Sarkozy, n’ont pas disparu, rendant manifestement un trop grand service aux nouveaux arrivants. Et pour le reste, on ne peut pas parler d’un quelconque assouplissement récent.
Mais quand bien même : tout ceci ne pouvait pas durer. Et c’est donc une nouvelle fournée de mesures qui se profilent à l’horizon. Leur but général ? On ne sait pas trop bien, mais il semble qu’une petite catégorie de personnes au pouvoir veut en finir définitivement avec le reste de la société française, par une asphyxie aussi lente que possible.
Prenez, par exemple, la préfecture de police de Paris et son rapport ambigu au vélo. Avec la cohérence qui caractérise maintenant tout ce qui se passe en France, on découvre que tout ce qui sort du Vélib delanoësque sera plus ou moins sévèrement enquiquiné. Dernière idée géniale en date : toute « unité constituée », c’est-à-dire tout groupe de pédaleurs à partir de deux, devra déclarer son parcours en préfecture.
Oui, vous avez bien lu. Pour la Préfecture de Police de Paris, la rencontre de deux cyclistes sur la voie publique marque le début d’une « randonnée », cet acte quasi-séditieux de deux personnes ou plus qui partent bras-dessus, bras-dessous, à la découverte du monde qui les entoure et tentent, à l’évidence, de semer le chaos et la misère autour d’eux et notamment dans l’ordre automobile (au contraire des voies de bus, de Paris-Plage, des interventions douteuses de flics à la circulation place de l’Opéra quand il fait beau ou des opérations de vendanges fiscales par pervenches ou radars mobiles interposés). On comprend qu’il fallait agir vite et fort.
Bien sûr, on pourrait applaudir à toute nouvelle méchanceté lancée dans les roues des cyclistes ; après tout, ils forment, avec les jongleurs, bateleurs et autres spécialistes du diabolo urbain acoquinés ou non avec des punks à chiens, les victimes expiatoires toutes désignées d’une société qui a bien besoin de se passer les nerfs de temps en temps. Mais n’oublions pas qu’à l’évidence, les cibles suivantes, après les cyclistes, seront les piétons et les automobilistes, et que pour ces deux catégories là, il n’y a aucune combinaison moulante en spandex jaune qui excuserait le moindre acharnement.
Même s’il peut en coûter à l’honnête homme de défendre les citoyens pédaleurs éco-conscients qui n’ont pas le réflexe qui sauve (crever les pneus des vélibs), il faut quand même rester vigilants.
D’ailleurs, l’offensive sur les piétons est déjà en route, et elle est lancée par un sénateur, un certain Pierre Bernard-Reymond. Bien qu’entré tout petit dans la politique (il a été élu la première fois en 1971, et n’a donc jamais connu autre chose que les palais de la République), il a réussi à conserver un profil suffisamment pastel pour être à peu près inconnu de la vie politique nationale et ne s’est distingué par aucun fait d’arme saillant si ce n’est d’exister et de toucher consciencieusement ses indemnités, qui de député, qui de député européen, qui de conseiller général, qui de conseiller régional, qui de sénateur, qui de maire.
Cette absence presque complète de toute notoriété nationale ne pouvait plus durer. Après 42 années passées au crochet du contribuable, il lui fallait se rappeler à son existence, par exemple en formulant une question écrite à Manuel Valls, demandant « s’il n’estime pas utile, pour assurer une meilleure sécurité des piétons, de leur interdire l’usage du téléphone portable ».
Eh oui, il est comme ça le Pierrot, gourmand avec la liberté des autres et pas avare de leur sécurité et de ces mesures qui pensent à leur place. En substance, une interdiction tomberait pour les piétons qui, l’oreille collée au GSM, traverseraient les passages piétons ou une voie ouverte à la circulation (pour le trottoir, c’est confus, mais on imagine que ce serait aussi interdit, pour faire plus simple). Et comme l’utilisation d’un portable moderne peut aller d’une conversation à l’écoute de la musique, par exemple en faisant son jogging, on imagine sans mal le bonheur sucré dans lequel vont baigner d’un côté les piétons qui vont se faire verbaliser pour ça, et de l’autre la police (municipale ou nationale) lorsqu’il s’agira d’appliquer cette interdiction.
Accessoirement, lorsqu’on voit certains de nos élus, toujours constamment scotchés à leur appendice technologique de simulation de vie sociale, on se dit que les premières victimes d’une telle prohibition vont mettre un peu de piment dans la vie politique morne de ce pays.
Et pour les automobilistes, ne comptez pas vous en sortir mieux que les cyclistes ou les piétons. Bien sûr, vous savez déjà que le gouvernement vous en veut, personnellement, tant vous êtes mobiles. Les écolos vous en veulent au moins autant puisque vous polluez. Les maires vous en veulent parce que vous ralentissez leurs travaux grandioses, de voirie ou architecturaux. Pire : les cyclistes vous haïssent, et les piétons vous méprisent.
Eh bien petit à petit, on va réduire encore un peu votre liberté de mouvement, en abaissant encore les vitesses maximales sur les routes. Commandé par un des nombreux socialistes assumés qui pullulent actuellement dans nos élus, le rapport rendu par le comité d’experts du Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) contient la recommandation de réduire la vitesse autorisée à 80 km/h sur les routes où elle est limitée à 90. Voilà qui va franchement aider alors que la première cause d’accidents est la baisse de vigilance au volant, provoquée par l’assoupissement ! Rouler à 90 sur certaines voies rapides était déjà un calvaire de mollesse, l’antithèse poignante de la palpitance, le contraire parfait de l’excitation ; passer à 80 (ou même à 60 ou 50, tant qu’on y est) va transformer un trajet pénible en torture cotonneuse. Attendez-vous à voir, au contraire de ce que préconisent ce comité d’experts, une hausse du nombre de morts les dimanches après-midi, sur les retours post-prandiaux de déjeuners familiaux trop copieux.
Rappelons d'ailleurs que dire que la vitesse est la première cause est une tautologie idiote qui n'apprend en réalité rien du tout : à l'arrêt, le nombre de mort en voiture est à peu près nul. Et en définitive, ce qui tue au volant est toujours une accélération trop violente...
Ah et puis rassurez-vous : la diminution de la vitesse n’est qu’un aspect parmi d’autres idées étouffantes du comité, puisqu’ils vont aussi proposer l’introduction de boîtes noires dans autant de véhicules que possible.
Je résume : les piétons sont fliqués, les cyclistes sont surveillés et les automobilistes sont fliqués, surveillés et ralentis.
Le changement, c’est maintenant, mais de plus en plus lentement. Et paradoxalement, quand on va se prendre le mur, cela fera encore plus mal.
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Sur le web
Bien vu, vous avez remarqué que subrepticement les piétons sont maintenant considérés comme faisant partie du circus maximus routier.
Les vélos c’était fait, voila les piétons qui arrivent.
Je ne peux m’empêcher d’y voir un rapprochement avec les « riches », cher à Hollande, ou certains ont découvert avec effroi du haut de leur angélisme qu’ils étaient sur la liste, même en ne gagnant que 2 Smics.
J’ai mal bu, heu, lu je veux dire. J’attends toujours une taxe violente sur le Bébé nouveau né. En effet, je me révolte contre cette petite vie éfronté qui nargue notre vieillesse politiquesque du sénat et autre alcooliques d’Etat payés avec notre argent. Comment un bébé ne peut il pas représenter tout l’inverse de cet Etat pervers et décadent. Regardez ces joues roses, ce côté sur de lui, cet aspect naif et presque amoureux de la vie. En effet, ce bébé qui a déjà survécu à un accouchement, avec quelques souffrances, certes, cri de joie de pouvoir respirer (même si ça brule une peu au début). Bref, il faut vite casser cela, c’est répugnant autant de joie….Bon je me rassure, l’école obligatoire va vite faire rentrer dans le droit chemin, ce petit chérubin qui se prend pour un roi. Faudrait pas qu’il prenne des idées de liberté. Des fois que….
Je crois que dans ce genre de mesure, c’est la tentation totalitaire qui perce. On veut faire de nous un bon petit troupeau de moutons.
Je ne vais pas défendre la droite française, bien médiocre à mon goût, mais après 10 années de droite, on avait un peu trop oublié le caractère totalitaire des socialistes cornaqués pas les écolos.
Le socialisme est structurellement totalitaire. Il craint par dessus tout la liberté individuelle et son aboutissement idéal est que l’état soit l’intermédiaire obligé de toutes les transactions humaines.
Il n’y a pas que l’Etat qui veut diriger nos consciences et nos comportements. Des entreprises s’y mettent aussi :
Le groupe de commerce en ligne Amazon a interdit la vente de foie gras sur son site britannique, selon ses conditions de vente consultables aujourd’hui.
«Des morceaux ou produits à base de baleine, dauphin, requin, éléphant (incluant l’ivoire d’éléphant) ou de toute autre plante ou animal menacé et soumis à règlement sont interdits, tout comme les produits contenant du foie gras», indique Amazon.co.uk sur son site.
Hélas, ce sont les comportements majoritaires qui définissent le politiquement correct, puis s’imposent à tous. Amazon se moque pas mal des espèces menacées autres que le dollar et l’euro, M. Bernard-Raymond n’en à rien à cirer de la survie des piétons. Ces gens veulent plaire à leurs clients, et leurs clients ont appris à l’école à apprécier ceux qui les gavent de potions prétendument d’autant plus efficaces qu’elles sont amères et estampillées « pour votre bien ». Les clients ont compris qu’il est bien plus facile d’être admirable pour les lieux communs que l’on soutient que par les initiatives dont nul n’a encore dit quoi penser qu’on peut prendre.
Je ne suis pas si sûre que les entreprises comme Amazon veuillent faire plaisir à leur clients. Je crois qu’eux aussi sont pris d’une folie des grandeurs et veulent imposer leur morale.
Je suis cliente d’Amazon, une bonne cliente mais quand je vois ça, j’ai assez envie de me casser de là. Amazon est là pour me fournir une large palette de produits à des bons prix et avec des bonnes conditions de livraisons. Bien sûr, les produits doivent respecter certaines règles de qualité et d’usage ( ils ne vont tout de même pas vendre des Kalachnikovs ! ). Mais ça s’arrête là. Ils n’ont pas à se positionner moralement quant à la consommation de foie gras. Avec des attaques de ce genre, dans cinq à dix ans, le foie gras sera interdit partout. Et là je MERDE !
Allons, il y a plein de meilleures adresses pour commander du foie gras, donc ça ne coûte rien à Amazon de se retirer de ce créneau, tandis que ça leur fait de la pub gratuite (la preuve, on en parle) et une image désirable dans plein de pays.
Nous ramenons bien trop les choses à la défense ou au prosélytisme de principes, ça nous affaiblit par rapport au pragmatisme terre à terre. Du coup, nous renforçons autant nos ennemis que nous les combattons. Il faut les ignorer, contourner, passer sous silence, et défendre vigoureusement leurs concurrents ou ceux qui peuvent le devenir. Le député fait des bêtises : ne les relevez pas, mais tournez-lui ostensiblement le dos. Amazon ne veut plus vendre de foie gras : n’achetez chez eux que ce que vous ne trouvez pas ailleurs et vantez à vos amies le foie gras de votre fournisseur.
1) Kalashnikov c’est du bon matériel, question qualité.
2) passez chez Amazon 4 fois par jour et demandez « foie gras », si on le fait tous, ils vont regarder les choses différemment peut-être?
A ceci près que si Amazon se plante et fait un truc qui ne plait pas réellement aux clients, il perd du pognon. Et de toutes façon ça ne concerne que ses clients (qui payent).
Si le politicien fait un truc qui ne plait pas réellement aux clients (qui payent, les contribuables, quoi), ça n’est pas grave : il ne perd pas grand chose puisque dans notre belle démocratie, par opposition au marché, ce n’est pas celui qui paye qui décide, mais celui qui vote, et il n’y a qu’une faible intersection entre les deux groupes. En plus, même s’il n’est pas élu au tour suivant (bien longtemps après ses exactions), il est quand même certain que le contribuable continuera à le faire vivre, quand il retournera bien au chaud dans la douce administration dont il est largement issu… Ou au pire dans quelque poste semi-fictif d’une entreprise semi-publique.
Certes, on peut arrêter d’acheter chez Amazon mais
1 ) je trouve qu’il manque singulièrement de concurrents
2 ) il faudrait quand même qu’Amazon, google et les autres ne se prennent pas pour nos nouveaux maîtres. Leur succès leur montent à la tête.
Amazon est une entreprise privee, il est legitime qu’elle vende ce qu’elle veut. Tout comme chez nature et decouverte vous ne trouverez pas d’article de chasse.
Vous pouvez tres bien acheter votre fois gras ailleurs. Je ne vous pas ou est le probleme.
Si un besoin nouveau se cree, dans notre exemple, plus d’achat possible de foie gras chez Amazon, de nouveaux concurents seront heureux de recuperer cette part de marche.
Que du bonheur, ces nouvelles. Ainsi chaque jour l’UMPS (je ne fais même plus de distinction), nous rappelle que dans 6 mois il y a des élections, votez qui vous voulez, mais n’oubliez pas qu’ils vous disent leur programme chaque jour. Si vous aimez, votez pour eux.
Et si on n’aime pas, on vote quand meme pour eux car pas d’autre choix…il n’y a aucun parti represente qui ne soit pas socialiste.
Maurice, je vous trouve bien optimiste sur le foie gras.
Si le géant Amazon ne vend plus de foie gras, c’est que l’UE ne va pas tarder à nous chier quelque chose sur le sujet.
Cela dit, cela peut être un avertissement à la France en représailles à sa loi débile sur le livre.
Tiens? Rien sur les motards? En auraient-ils deja pris tellement plein la vue que nos dirigeants n’ont plus d’idees?
Ceci dit, on peut nuancer « ce qui tue au volant est toujours une accélération trop violente ». Jeremy Clarkson avait une autre theorie : “Speed has never killed anyone. Suddenly becoming stationary, that’s what gets you.”
Ben peut-être les experts veulent 80 km/h mais le peuple français, que veut-il ?
ART. 3. — Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.
ART. 6. — La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants à sa formation.
A-t-on mesuré la volonté générale ? Par exemple en mettant un radar qui calcule la Vitesse Moyenne de Circulation (VMC qui serait la volonté générale) et de mettre des sanctions à 35 km/h au-dessus et 15 km/h au-dessous comme le montre la courbe de fréquence des accidents.
http://www.dossiersdunet.com/spip.php?article65
Le principe de la République est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
Plus de bouchon = plus d’accident …. la loi rend ivre !
Mon bon H16, là je crains que vous ne vous trompiez d’adversaire, voire d’ennemi.
Le permis de tuer est accordé aux cyclistes sur des trottoirs désormais non sécurisés puisque seule une bande de peinture protège désormais le piéton de ces pédaleurs en série.
Et ce n’est pas feue Jacqueline Delubac qui me contredirait…
Votre réponse m’obligerait 🙂