L’UMP en proie à des tortillements de Fillon

Les petites roucoulades libérales de François Fillon ne suffiront pas. S’il veut gagner, il va lui falloir faire bien plus.

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L’UMP en proie à des tortillements de Fillon

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 octobre 2013
- A +

Par Baptiste Créteur et h16.

La rumeur voudrait que François Fillon aurait été Premier Ministre pendant 5 ans. Il serait même apparu à des enfants sur le devant de la scène pour donner son nom à une réforme des retraites impopulaire et insuffisante. Impopulaire puisqu’il s’agissait d’une réforme (en France, la réforme est honnie). Insuffisante au point que les socialistes, qui promettaient, toujours constructifs, de l’annuler purement et simplement, se voient aujourd’hui contraints de l’étendre, bouche en cœur.

Rumeur ou fait vérifié, on ne saura pas. Toujours est-il que François Fillon a pris goût au combat, à l’odeur des saucisses en queue de cortège et à la lutte pour un retour doux mais véritable à la réalité. Il n’hésite d’ailleurs pas à poser, en châtelain simple, direct et en famille, devant son manoir de la Sarthe, refusant de s’inventer de toutes pièces une image qui aurait de bonne chance d’être un peu floue et mal cadrée ; il prend même le contrepied des ministres franciscains qui ont fait vœu de pauvreté pour les caméras et prient chaque jour Saint Cahuzac que leurs comptes à l’étranger ne soient pas découverts.

Le patrimoine de Fillon

C’est mignon tout plein, mais notre naïveté ne va tout de même pas au point de croire qu’un homme politique encarté UMP puisse en réalité être, depuis le début de sa carrière, un libéral sous couverture. Son mandat aura vu impôts, taxes et règlements se multiplier avec cette maestria toute particulière que les socialistes pleine peau n’auraient pas renié (et d’ailleurs, ils n’ont retiré aucune des créations fiscales de l’ère précédente, c’est dire). Et philosophiquement parlant, il se défend, encore aujourd’hui, d’être libéral.

Je ne suis pas membre de votre groupe des Réformateurs, mais je ne crains pas les réformes. Je ne me définis pas nécessairement comme libéral, mais ce mot qui vous est cher a ses vertus et ses grandeurs. Sur notre chemin commun, restez vous-mêmes. Vous êtes libéraux : eh bien, n’ayez aucune honte à l’être ! (François Fillon, 2007)

Donc, s’il était libéral (et, comme tout homme politique français, exemplaire) il n’aurait aucune honte à l’être et s’afficherait comme tel, n’est-ce pas, mais faut pas pousser. Le mot avait déjà, en 2007, ses grandeurs et ses vertus, mais là encore, faut pas pousser ce qui explique que pendant ses cinq années de mandat, il a consciencieusement nié les grandeurs et les vertus de la liberté.

Mais ça, c’était avant. Parce qu’avant, il n’avait pas un boulevard devant lui.

Maintenant, la gauche est en pleine déliquescence ; la victoire de Hollande à la primaire et à la présidentielle est, pour les Français, évoquée avec la même joie que le bris d’un miroir ou un weekend en famille à Maubeuge en février. Et la petite bruine d’impôts, de taxes, de ponctions vexatoires et de retenues « libératoires » à la source ou pas fournissent en principe un terreau fertile à un retour de l’opposition.

François Fillon s’est donc réveillé un matin avec un problème en tête : l’échiquier politique français comporte quatre cases. Deux à gauche, qui sont actuellement au pouvoir et pour qui personne n’aurait l’idée saugrenue de voter. Deux à droite, prises également. Sur la route des plus hautes fonctions de notre beau et grand pays (qui a ses grandeurs et ses vertus), il a deux farouches adversaires à affronter : Marine Le Pen et Jean-François Copé.

François Fillon ne peut pas occuper la traditionnelle ligne de l’UMP, dirigiste pour restaurer la grandeur du pays et socialiste sans l’afficher ; Copé s’en occupe, et lui lance quelques peaux de banane au passage. Et, même si personne n’en voudrait pour notaire, Jean-François Copé a trop de poids à l’UMP ; la place actuelle de successeur est prise, que ce soit par l’ami Jean-François ou le retour du Petit Nicolas.

À droite, l’hydre fasciste se dresse plus fière que jamais. Certes, du point de vue de Fillon, la Marine n’est en réalité pas plus fasciste que les autres partis (UMP, PS, Front de Gauche, oui oui) et pas franchement plus inquiétante dans ses idées et son programme. Elle est potentiellement un allié de choix pour les municipales (et pas sectaire, chouette). Oui, mais elle est aussi un adversaire de taille pour les présidentielles.

Zut alors.

Alors, que faire ? Même s’il affiche son ouverture tous azimuts, François Fillon sait qu’il ne sera jamais assez décontracté pour accueillir derrière lui sans douleur tous les politiciens français.

Je veux parler avec tous. Avec Jean-Louis Borloo, pour qui j’ai de l’estime et du respect. Avec François Bayrou, pour qui j’ai de l’amitié, même si je ne peux pas comprendre son choix de voter François Hollande à la dernière élection présidentielle. Avec les électeurs du Front national qui, pour beaucoup d’entre eux, sont des patriotes n’aspirant qu’au redressement de notre pays et à l’exemplarité de ses dirigeants.

Oui, décidément, Fillon est totalement open, sans cependant être l’allié des médias, mais plutôt celui de la réalité :

À défaut d’avoir prise sur la réalité, François Hollande veut avoir prise sur la façon dont cette réalité va être ressentie par les médias.

Une conclusion logique s’impose à l’ami François : la réalité exige des solutions libérales. Cela devrait être une évidence, ne serait-ce que parce qu’on ne peut pas ajouter encore une couche d’État – à moins de recourir aux mêmes solutions rigolotes que tous les dirigeants ouvertement collectivistes ont dû déployer (famines, camps et balles dans la nuque).

François Fillon se demande donc s’il ne serait pas utile de lancer une candidature libérale. Ben tiens.

Maintenant, Fillon fait des calines

Soyons honnête : la plupart de ses propositions sont libérales, son discours orienté sur la baisse de la fiscalité l’est aussi. Mais cela ne suffira pas. S’il veut gagner, il doit être authentique et s’afficher réellement libéral. Il ne peut pas gagner en n’osant pas préférer clairement la liberté à l’égalité, la production à la redistribution, l’échange au constructivisme, bref sans renoncer aux vieilles lunes socialistes habituelles en France.

Il peut en revanche gagner s’il arrive à faire évoluer le spectre du débat. La fenêtre d’Overton est, pour quelques temps au moins, plus ouverte qu’auparavant ; elle se déplace à droite. Les Français n’ont plus peur de voter FN, de soutenir un bijoutier de combat, n’écoutent plus des médias qui cherchent à faire l’opinion et du chiffre et échouent sur les deux tableaux.

Il peut gagner si, pris d’un instant de lucidité, il se convertit réellement au libéralisme, s’il coupe le gros cordon ombilical étatiste qui le relie encore à la vie politique française, s’il est prêt à faire cavalier seul face à tous les dirigistes qui occupent les bancs de l’Assemblée, du Sénat et des partis français. Il peut gagner s’il a réellement des convictions fortes et assez d’intégrité à leur égard pour penser réellement et dire sincèrement que la propriété est un droit inaliénable. Il peut gagner s’il explique que l’État-providence devra progressivement disparaître, qu’il doit dans un premier temps traiter tous les Français de la même façon et leur permettre de le quitter s’ils le souhaitent. Il peut gagner s’il affirme que le citoyen a des droits que l’État doit protéger plutôt que des devoirs envers un État qui ne lui doit rien en retour. Il peut gagner s’il affirme que l’opposition la plus sensée en politique est entre pouvoir et liberté et qu’il est prêt à renoncer au premier pour rendre la seconde aux Français (oui, il peut gagner s’il dit ça, et on peut rêver qu’il le dise).

Et cela commencerait sans doute par un petit soufflet à Christine Lagarde, qui veut confisquer l’épargne. Ça se préciserait nettement avec la présentation d’un programme clair qui laisserait enfin les Français libres d’exprimer leurs préférences. S’il est assez convaincant, il peut même parvenir à rallier derrière lui assez de monde pour convoquer des états généraux de la France à l’issue desquels les guignols actuellement au pouvoir ne termineraient sans doute pas leur mandat.

Comme on le voit, ses petites roucoulades libérales ne suffiront pas. S’il veut gagner, il va lui falloir faire bien plus.

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  • JFP ne joue pas le rôle du socialiste à l’UMP. En tout cas dans ce qu’il dit. Ce mec veut supprimer 1 million de fonctionnaires. Je n’ai pas encore entendu que Fillon irait jusque là…

  • « Maintenant, la gauche est en pleine déliquescence ; la victoire de Hollande à la primaire et à la présidentielle est, pour les Français, évoquée avec la même joie que le bris d’un miroir ou un weekend en famille à Maubeuge en février. »

    Joker ! à tout prendre j’aurai préféré un week-end en famille (voire avec mon chien) à Maubeuge, mais y’avait pas l’option, hélas.

    Pour le reste, il peut gagner, c’est vrai, mais sincèrement faut être croyant en quelque chose pour imaginer que le bonhomme puisse entreprendre une réforme du pays telle qu’elle s’impose (à détailler évidemment).

  • N’oublions pas plusieurs choses

    – Fillon a été Premier Ministre de Sarkozy mais n’a jamais adhéré au capitalisme de connivence de ce dernier
    – Fillon a été loyal envers l’UMP et Sarkozy , en restant en retrait en 2012 , même s’il savait qu’il battrait Hollande, tandis que Sarkozy avait peu de chance de faire un second mandat.
    .- Fillon a dit la stricte vérité en parlant de quasi faillite de la France, ce qui lui a été reproché par ceux qui justement veulent continuer à accroitre les dépenses publiques en s’endettant.

    Qu’est-ce qu’il vous faut de plus ?

    Fillon est certes inverti, mais à droite il n’y a personne qui ait sa stature, ce sont pour la plupart des gesticulateurs.
    Alors entre se laisser séduire par des politiciens de spectacle comme comme Borloo, Bayrou, Wauquiez, Bertrand ou tant d’autres ou préferer un homme discret voire austère mais qui a des objectifs clairs et urgents, le choix devrait s’imposer.

    • Fillon est un homme introverti.
      Pas du genre à aller faire le pitre sur les plateaux de Canal+.
      On peut dire qu’il a les qualités d’un Mario Monti.

    • @richard_ump
      Si Fillon n’était pas d’accord avec la politique menée par Sarkozy il lui restait à démissionner, ce qui fit avant lui Chevènement (anti-libéral auto-proclamé) lorsqu’il laissa son ministère de la défense car en désaccord avec le fait que la France s’engage dans la guerre en Irak, le même qui avait dit : « un ministre ça démissionne ou ça ferme sa gueule », ce qui a été le choix de Fillon.

      Chevènement ne recueille pas mon opinion mais, a eu le mérite d’être conforme à ses convictions, pas Fillon qui a pantouflé pendant 5 ans.

      Je peux comprendre votre attachement à un homme ou une cause mais, seulement si par le truchement d’une élection vous en tirez un avantage strictement personnel, après tout l’intérêt personnel, hein !
      Par contre, si comme moi vous êtes un simple citoyen (surtout contribuable), le ras le bol doit être exprimé avec force, un vote blanc serait le bien venu, je rêve d’un dépouillement d’une élection majeure où l’écrasante majorité des électeurs s’exprimeraient ainsi, croyez moi, la démocratie ne serait pas en danger, bien au contraire, il n’y a que devant le mur que l’on voit vraiment le maçon, actuellement ils n’ont même idée de ce qu’est un mur, par contre nous le serons tous bientôt si on continu dans votre sens…

      • @Patronus

        1) Oui, Fillon a commis une erreur entre 2007et 2012. Il n’a pas démissionné.
        A mon avis c’est une simple erreur d’appréciation car il a pensé qu’en restant à ce poste il augmenterait sa stature politique alors qu’en démissionnant il courait le risque d’être oublié aux yeux de l’opinion, se retrouvant hors-jeu, « placardé » au rang de sous-politicien provincial (tout comme Chevènement après sa démission).
        2) Une avalanche de votes blancs pour faire bouger les choses. Ne rêvons pas.
        La politique de la chaise vide n’a jamais conduit à rien.

        • @richard_ump

          Juste analyse en (1) que la votre, par contre, si je n’ai ni prétention ni vocation à vous convaincre, je vous demande de considérer votre position qui repose entièrement sur une alternance avec un hypothétique espoir de bien faire fusse t’il de Fillon, nous n’avons plus les moyens d’espérer.

          Par ailleurs, ne confondez pas une partie de pêche à la ligne avec un vote blanc qui est une sanction nette et sans appel à tous les prétendants au trône, le vote blanc n’a rien à voir avec la politique de la chaise vide.

  • Fillon vient de répéter tout récemment (je ne me souviens plus où) qu’il n’était pas libéral car ce politicen de carrière croit encore que le mot fait peur. Mais il ne fait peur que dans l’hémicycle et dans les rédactions des journaux de gauche (pléonasme).
    Effectivement, comme le rappelle Lucashit, c’est Copé qui a parlé de supprimer un million de fonctionnaires dans sa dernière émission sur France 2. Et de supprimer les 35h et de remettre l’âge légal de la retraite à 65 ans.
    Le pire bien sur, serait que NS revienne dans la course et brouille toutes les cartes car il n’a pas compris que gouverner à la hache est devenu possible. Finalement entre 3 possibilités, dont aucune n’est emballante, je pense que c’est Copé qui peut mieux que les autres faire les réformes majeures et impopulaires qui s’imposent. Juste un exemple: pour virer un million de fonctionnaires, il faut impérativement supprimer le statut de 1948 de la fonction publique. Rien que cela mériterait les félicitations de Contrepoints.

    • Je rigole.
      Ca fera combien de politicien prêt à sucrer des postes en trop, à diminuer les impôts, etc… avant les élections et plus rien ensuite ? Combien ?

      Il vous faut combien de déceptions, combien de trahisons, combien de pipeautages pour que vous vous disiez « Ah ptêt que les gens issus du sérail sont un peu tous pourris » ? Combien ?

      Réveillez-vous.

      • J’aime vos articles et vos analyses.

        Aujourd’hui je suis dépité, je ne voit aucun avenir politique pour la France.
        Celà me rend extrêmement mélancolique et dieu sait que je n’aime pas cet état.

        Trois solutions:
        1) On continue à se faire enfiler comme des perles jusqu’à l’asservissement,
        2) On les vire TOUS et on repars sur des bases saines (traque et lutte de la corruption, qui demeure à mon sens le plus gros problème français et dont personne ne parle: fonctionnaires des mairies à l’urbanisme, juges affiliés à ses syndicats etc…)
        3) Vous le préconisez: je me casse voir si l herbe est plus verte chez le voisin.

        Pour les virer tous, je ne vois pas d’autre solutions que de les pousser à la faillite. La rue fera ensuite le ‘sale boulot’.

      • Je me marre aussi.
        Même si le gars est vraiment un libéral dans l’âme, ce que j’ai beaucoup de mal à croire, il lui faudra un sacré commando avec lui pour gouverner en libéralisant. Il lui faudra aussi une majorité à l’Assemblée où, on le sait, les libéraux pullulent. Et si tout cela était réuni par un quelconque miracle, il lui faudra se battre contre une administration socialiste, les fonctionnaires de Bercy (ceux qui tiennent réellement le pays), etc…
        Alors François Fuyons a-t-il l’étoffe du gars qui se bat contre autant de monde ?

        Ne serait-ce que pour quelques réformes… la diminution des élus, la suppression des départements, le regroupements des communes, la prise en compte des votes nuls ou blancs, la baisse des charges, l’organisation de référendums sur les grands sujets de société, etc…

        Qui, ici, sera prêt à miser sa chemise ?

  • Il faudrait que quelqu’un glisse cet article à Fillon, j’ai peur qu’il ne soit pas un lecteur assidu de contrepoints comme je le suis. Comme vous dites, il a certainement du potentiel, mais il faut qu’il prenne conscience que le pays veut plus de liberté.

  • En 2007, j’avais pris le temps de lire en détail l’ensemble des textes issus des Conventions UMP (plusieurs centaines de pages) dont Fillon était le superviseur. Programme intéressant, à tendance libérale assez nette, et constituant bien la fameuse rupture tant attendue, avec des vraies réformes rapides.
    Or, on n’a rien vu venir; et Fillon était premier ministre. Pourquoi? La faute à NS, à la majorité frileuse trop bien établie, peu importe. Mais pourquoi donc Fillon n’a-t-il pas démissionné au bout d’ un an ou deux? Ça aurait eu de la gueule, et aujourd’hui il serait incontournable. Au contraire, il a voulu rester jusqu’à la fin des cinq ans de NS, et, de ce fait, il est irrémédiablement associé à sa défaite de 2012.
    Il de trouve donc mal placé, selon moi, pour nous la rejouer en promesses.
    Même si son programme se montrait encore plus libéral et ambitieux, sa crédibilité me semble définitivement hors courses.

  • Fillon n’est pas un homme d’état… il n’a pas le sens de l’intérêt général…
    une petite anecdote l’illustrant… le blocage durant plus de 10 ans du projet tgv atlantique, de manière à préserver sa gare en plein centre du mans…

    Je rejoins les propos de @Gohler …. il a eu la main durant 5 ans… et encore, je ne parle pas de sa longue expérience au sommet de l’état.

    ps: sa déclaration de patrimoine fait sourire …

  • Excellent article auquel il faut ajouter les confidences de Nicolas Doze qu’il balance de temps avec les économistes et chefs d’entreprises qui côtoient des hommes politiques : A un certain niveau et même à gauche ils savent ce qu’il faut faire mais ont trop peur des blocages prétextant que « les français ne sont pas prêts ». Non seulement c’est faux mais cette fuite en avant n’est pas un refus ou une profonde connaissance du libéralisme c’est juste un manque d’une solide paire de corones. Rien de plus.

    • Voici ce que dit François Fillon, actuellement :
      C’est très libéral comme idée

      « Il faut dire la vérité aux Français. Nous ne pouvons pas nous contenter de dire que remplacer la gauche par la droite suffira, automatiquement. Il faut aller plus loin. Aucune victoire électorale n’est possible sans domination intellectuelle. »

      http://www.blog-fillon.com/article-fran-ois-fillon-veut-decoiffer-avec-son-projet-economique-120587218-comments.html#anchorComment

      • Il dit ça sans en assumer la référence : En UK à la fin de la décennie 70 ou le pays était à l’agonie et avant que le FMI débarque à Londres, les conservateurs étaient en pleine réflexion avec des think tanks libéraux. Le résultat fut Thatcher qui a résisté aux syndicats une fois arrivée au pouvoir.

        Je me fous des personnes pour le moment, 2017 c’est tellement loin vu la vitesse de dégradation du pays. Plus que de bonnes mesures, la réflexion à droite doit aller beaucoup plus loin et non se focaliser sur un duel de petites personnes, comme le dit si bien l’article.

  • Fillon a déjà prouvé a mainte reprise qu’il était incapable de tout courage politique, en dépit du remake du « Cave qui se rebiffe » qu’il nous joue en ce moment.

    Copé lui a carrément les dents qui rayent le parquet et je me demande qui peut voir une once de sincérité chez lui.

    Reste qui ? Sarkozy ? Le type dénué de toute conviction mais qui veut revenir parce qu’il n’accepte pas d’avoir perdu ? Si c’est pour finir comme avec Berlusconi, non merci.

    Après 10 ans de pouvoir l’UMP n’a de toute façon aucune crédibilité. Leur seul créneau c’est d’être anti-Hollande exactement comme le PS était anti-Sarkozy. Et le cirque peut alors continuer.

  • Baptiste, vous êtes consultant en stratégie, ce qui implique que vous pratiquez au quotidien la soutenabilité des programmes, sans laquelle il n’est point de réussite. Nos expériences sont proches … mais pas nos conclusions 🙂

    Fillon a été un remarquable Premier : considérant que son flamboyant patron devait être la seule gloire visible du gouvernement, il a calmement ramassé les idées débordantes du fécond Sarkozy, les a triées selon leurs possibilités, en a discuté avec le Ministre concerné et a impulsé leur mise en oeuvre. Son métier n’était pas de jouer les super-star people. C’est en général à leur discrétion qu’on repère les vrais hommes d’état, et la sienne l’a rendu inoxydable, ce qui explique sa longévité.

    Ayant ainsi accompli un remarquable sans faute sous Sarkozy, et avoir parfaitement tenu son ménage, le voici amené à jouer sur un autre registre, dans un pays qui confond politique et Folies Bergères … Il pourrait s’afficher avec une Femen, se poivrer la g… en public avec Taubira, mais ce n’est pas son style.
    Ce n’est pas un homme de spectacle, mais de gouvernement.

    Qu’il soit libéral est une évidence : tout individu intelligent ne peut que l’être. Mais là aussi, vous le trouvez trop réservé, sans doute par conjugaison de votre jeunesse et de votre francitude. Fillon a fait, avec Sarkozy, la dure expérience des anticorps téléguidés, et n’est pas assez stupide pour vouloir brusquement casser la baraque : tant qu’il se tait, il est relativement protégé.

    On le voit très bien avec les remous provoqués par sa simple déclaration d’apparentement « avec le moins dogmatique ». Dans tout pays habitué aux coalitions, la question même n’aurait pas été posée : on sait qu’en premier lieu c’est l’électeur qui décide, et le majoritaire qui ouvre le jeu. Il n’y a jamais de partis exclu, puisque tout vote vient de l’électeur souverain. Alors, en effet, on cherche le partenaire ‘le moins dogmatique », c’est à dire à celui qui fera le plus droit aux objectifs de la majorité.

    Le moindre énoncé d’une évidence fait flipper les français 🙂

    Fillon a l’immense qualité de rester lui-même, de ne pas forcer sa lisibilité, de simplement collectionner les données et envisager les possibilités d’avenir pour la France. Il sait que Sarkozy a été exceptionnel, mais aussi que son retour ramènerait la guerre des restaurants et des montres, niveau politique où le peuple excelle.

    Il n’a plus rien à prouver, sait où il veut aller au service de son pays, mais ne dansera pas le french cancan pour y arriver. Il ne jouera pas les camelots, ne promettra pas de raser gratis, la classe politique française offrent assez de ces modèles …

    Le reste est le problème de l’électeur, qui a toujours le gouvernement qu’il mérite !

    • Entièrement d’accord avec mps.
      Quand des libéraux disent que Fillon ne va pas assez loin, il faut bien savoir (pour éviter tout malentendu) qu’il ne faudra pas s’attendre à des choses du genre:

      – pouvoir construire n’importe où sans permis de construire.
      – se proposer comme chauffeur de taxi sans avoir de licence.
      – vendre des médicaments sans diplôme.
      – pouvoir réclamer les charges patronales à son entreprise pour s’assurer à Singapour ou ne pas s’assurer du tout.
      etc….

      • Et bien si, justement. Il faut attendre ce genre de choses d’une vraie politique libérale.
        Vous attendez quoi exactement? Un peu moins de marxisme-collectivisme sous une social-démocratie bien propre sur elle?

      • Apparemment ce sont des exemples « d’ultra-libéralisme » pour vous. Or :

        – On fait ce qu’on veut sur sa propriété, non ?
        – Avoir le permis de conduire, c’est pas suffisant ?
        – C’est pas le pharmacien qui fait l’ordonnance. Il suffit de savoir lire.
        – Pourquoi voulez-vous des charges patronales ?

        Et de toute manière entre ces exemples et ce qu’il convient de faire il y a une grosse marge. Comme d’arrêter la dépense publique délirante et donc augmenter les impôts et la dette pour les financer. 10 ans d’ump prouve que c’est là le dernier de vos soucis. Alors que le mariage homo ou la réformette des rythmes scolaires ça c’est très important visiblement !

      • ben si c’est pour voter pour un autre SOCIALISTE (ceux pour qui la notion de propriété privée est importante sauf exceptionS)
        Construire n’importe ou ça veut dire quoi: si c’est chez moi, c’est pas n’importe ou et pourquoi un permis de construire CHEZ MOI et pourquoi une taxe foncière si c’est chez moi ?

        ou alors, c’est pas chez moi

        Et ce sera sans moi

        la notion de charges patronales est une manipulation

    • Admettons, finalement, Fillon est libéral dans le fond, sans l’être sur la forme, il est élu sur un malentendu (ça peut arriver, nous sommes en train de le vivre)… reste qu’à moins de faire appel aux ordonnances, il doit compter sur le parlement pour voter ses lois, et là… on parle non plus d’un président et de plusieurs minustres, mais 577 dépités et 348 résidents au sénatorium, qui aiment tous, et par dessus tout, leur petite place bien au chaud.
      Après, faut-il rappeler l’existence des décérébrés syndicaux avec leur pouvoir de nuisance ?
      et celle des merdias prêts à vomir la bien-pensance, l’égalité de condition et la solidarité-surtout-pour-les-autres ? sans compter un peuple intoxiqué depuis 40 ans ?
      Alors certes, ça frémit un peu, parfois, on voit de la grogne, ici et là, et curieusement, on voit des politocards proposer de la réformette libérale, mais ça s’arrêtera ici, au projet de réformette, ça n’ira pas plus loin : les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
      Pour ma part, j’ai compris : ma carte d’électeur, c’est juste un billet pour une future représentation théâtrale, pour laquelle je me prononce en faveur d’un acteur plutôt qu’un autre.

      • @ nocte

        Vous trouverez sur le blog de François Fillon , la réponse à vos inquiétudes concernant la lenteur et l’inertie du parlementarisme, véritable frein aux réformes .
        François Fillon est décidé à agir par ordonnances car il sait que les députés transformeront toute réforme en réformette. Or les réformettes ne servent plus à rien face à la gravité de la situation.

        • Votre ex-premier ministre François Fillon n’a fait que des réformettes.

        • Bonjour,

          Je n’ai rien branlé pendant 5 ans, mais si vous faites de moi le nouveau Président, je vous promets de faire bouger les choses.

          Merci,

          FF

          Plutôt croire au Père Noël, avec 3 grammes dans chaque bras, j’ai une chance de le croiser.

          Fallait démissionner quand il était 1er ministre, montrer qu’il avait des convictions, qu’il en avait en s’opposant à Sarkoléon, et ses paroles auraient peut être rencontré chez moi un écho.
          Là, il fait une campagne de pub, parce que certains groupes demandent de retrouver des libertés, de « laissez faire », et il se dit, que peut-être, en touchant cette cible marketing, il pourrait récolter quelques fruits.

  • A force de rechercher la perfection, nous allons rater l’essentiel et Flamby sera royalement réélu en 2017. Cela se profile assez bien, avec une petite reprise économique (et quelques emplois aidés décidés au dernier moment et financés, bien évidemment, à crédit) qui va faire passer le chômage à de 12,00% à 10,99% et la dette publique de 2500 milliards d’€ à un prometteur 2450 milliards en 2016… Mieux vaudrait encourager les rares politiciens qui vantent les vertus du libéralisme sans s’en reconnaître… Ne jamais oublier qu’un homme politique ne sera JAMAIS (quand je dis jamais, je dis de mon vivant qui est ce qui m’intéresse le plus…) élu en France avec une étiquette libérale affichée… Les libéraux oublient beaucoup trop souvent cette phrase fondatrice en politique : « Les gens intelligents, qui réfléchissent aux programmes politiques qu’on leur propose, qui les comprennent et qui votent en fonction, c’est 5% de la population. Moi, je fais campagne pour les autres » (j’ai un peu tordu la citation initiale, je l’avoue). Ne pas prendre la réalité politique, c’est risquer de demeurer consultant en stratégie ou blogueur désopilant…

  • Il faut taper du poing sur la table. Taper fort et faire comprendre que les syndicats ne nous font pas peur, que le FG ne nous fait pas peur, que le FN, le PS et l’UMP ne nous font pas peur. Il faut renverser la table et se soulever face a l’Etat ! Liberté j’écris ton nom !

  • Quand on a une personnalité sujette à caution, il faut mettre en avant à la place un programme. Fillon, Sarko, Copé n’ont pas de programme. Hollande non plus, d’ailleurs.

  • Il peut gagner si ceci, il peut gagner si cela… Il peut gagner s’il a du courage.

    Pour un type qui a été cinq ans le premier-ministre paillasson de Superprésident, c’est beaucoup demander sur le tard.

    Moi je pense qu’il va oser un peu le libéralisme, mais en tiède, parce qu’il ne faut pas effrayer Mme Michu et le renard libre et le sang et les larmes tout ça… C’est du parler vrai et c’est très bien mais François Fillon n’a pas la carure et admettre que la France est en faillite comme il l’a osé en 2007, ça le hante encore.

    Donc Fillon va faire quelques déclarations exploratoires, des ballons d’essai, histoire de voir si le Peuple de France descend spontanément dans la rue en l’acclamant « Fillon! Fillon Président! Now » et le porte à l’Elysée dans la liesse populaire…. Et si ça ne marche pas (ce qui est plus que probable) eh bien il repartira gentiment dans son « fief » de je ne sais où, la Sarthe peut-être, et il profitera gentiment de sa rente d’ancien premier ministre pendant les quelques années qui lui restent (à la rente, je veux dire).

    N’espérez pas beaucoup de révolte de mecs parvenus à leur position après des décennies passées à avaler des couleuvres et faire preuve de soumission aux puissants du moment. De l’ambition, oui, du courage, moins déjà.

  • Ah ah les tortillements de Fillon….excellent

  • On pense ce qu’on veut de la sincérité de Fillon.

    Mais dire :

    « Donc, s’il était libéral (et, comme tout homme politique français, exemplaire) il n’aurait aucune honte à l’être et s’afficherait comme tel, n’est-ce pas, mais faut pas pousser »

    Je pense que c’est fondamentalement faux, en France je précise, pour tout homme politique libéral qui voudrait avoir une chance de gagner. Si on ne veut pas gagner, qu’on préfère l’honneur de se dire libéral, alors bien sûr… mais si on vise la gagne, se dire liberal en France est juste suicidaire.

    Dès lors il me semble que ce n’est pas là dessus qu’il faut juger, mais sur les propositions, et ensuite sur les actes (ou l’absence d’acte, ou carrément les actes inversés aux propositions du programme sur lequel on s’est fait élire).

  •  » avec hollande, on bande. avec fillon, on l’a dans le fion !  »

    proverbe fonctionnaire.

  • Il faut toujours se méfier de l’eau qui dort. Muet face à Sarkozy durant le quinquennat, Fillon devient tout d’un coup loquace et prétend même, à présent, avoir voulu démissionner à plusieurs reprises alors qu’il n’a cessé de s’affronter à Boorlo pour préserver son poste de premier ministre.
    http://www.lepoint.fr/politique/remaniement-le-nouveau-bail-de-francois-fillon-a-matignon-14-11-2010-1261955_20.php
    http://www.lefigaro.fr/politique/2010/11/06/01002-20101106ARTFIG00004-fillon-ou-borloo-le-dilemme-de-sarkozy.php

    Puis, booster par une popularité créer et entretenue par les médias/presse qui auraient bien voulu assister à une surenchère face à Sarkozy afin d’alimenter la médiocrité et la vacuité leurs analyses politiques, il entame son plan de carrière. Il abandonne carrément la campagne présidentielle pour se faire parachuté à la place de Rachida Dati en vue des élections législatives et régale son auditoire d’une version shakespearienne au rz des pâquerettes de la mégère apprivoisée. En fait, il a voulu rester premier ministre et il est resté premier ministre. Il a voulu prendre la place de Rachida Dati, et il l’a prise. Si Jacques Brel l’avait connu, il aurait pu écrire Vesoul pour lui. Mais Fillon n’a pas besoin de refrains. Il a juste besoin de journalistes et de caméras pour exister. Et après avoir contenté son fan club de journalistes par un face à face avec Copé dans un feuilleton en live où il nous a livré tout son talent d’interprète pour ensuite être obligé de tirer sa révérence, le voilà avec des propositions copier/coller du programme de Sarkozy.: l’abrogation des 35 heures, baisse du coût du travail de 5% par une hausse de TVA, accent mis sur l’innovation (d’où le grand emprunt de Sarkozy et autres mesures déjà prises), plus d’autonomie aux universités (Sarkozy voulait même allait plus loin en y intégrant les lycées et les collèges), possibilité donnée aux partenaires sociaux de pouvoir négocier dans l’entreprise le temps et les modalités de travail, etc. Hormis les «je» à répétition, et de l’enrobage rhétorique, ce sont des propositions de Sarkozy. Mais lui, il est allé plus loin dans la modernité de l’Etat avec une réforme territoriale, dont Fillon s’abstient de parler, et une proposition de réduction du nombre de parlementaires, ainsi qu’un référendum populaire pour surmonter les blocages. «Soyons honnête : la plupart de ses propositions sont libérales» ne s’applique dès lors qu’à Sarkozy qui en est le véritable auteur.

    Au fond, la politique de Fillon se résume à des mises en scène où il n’hésite pas à utiliser ses amis pour torpiller ses adversaires, ni même aller à la pioche aux idées chez les autres. Son seul objectif est celui de devenir président pas celui de devenir le garant des libertés individuelles, ni même de créer un nouveau modèle moins étatiste. Un Hollande version droite. De l’opportunisme.

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