Il n’y a pas de repas gratuit

La face cachée de la gratuité : elle pousse à la surconsommation et, tôt ou tard, la facture est présentée.

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Milton Friedman (Crédits : The Friedman Foundation for Educational Choice, licence Creative Commons)

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Il n’y a pas de repas gratuit

Publié le 13 août 2016
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Par Jean Yves Naudet
Un article de l’aleps.

Phrase célèbre de Milton Friedman, prix Nobel d’économie : « There is no free lunch ».

Mais connaît-on l’anglais, Friedman et le b.a.-ba de l’économie en France ? J’en doute.

Chez nous, on aime tout ce qui n’est pas payé directement par l’utilisateur immédiat, parce qu’on croit que c’est gratuit. L’épisode du tiers-payant chez les médecins en est un exemple de plus, un autre exemple est celui de la garantie universelle des loyers (GUL) : le locataire n’a plus rien à payer. Tout cela crée une irresponsabilité générale, où les revenus et le mode de vie sont désormais sans lien avec l’effort productif.

Mais il y a la face cachée de la gratuité : d’une part, elle pousse à la surconsommation, d’autre part, la facture est présentée tôt ou tard, via l’impôt ou le chômage.

 

Il y a gratuité et gratuité

La formule de Friedman a des racines anciennes.

Elle fait allusion à certaines pratiques commerciales du XIXe siècle, consistant à donner un repas gratuit à ceux qui consommaient une boisson. Elle a un sens évident : il y a toujours quelqu’un qui paie, soit une autre personne, soit la personne elle-même qui ne s’en rend pas compte, parce qu’on lui a fait payer l’addition d’une autre façon plus indolore, du moins dans un premier temps.

Qu’on m’entende bien : la gratuité existe dans les relations humaines, elle prend corps à travers la charité, ou la solidarité personnelle, familiale ou communautaire. Mais il s’agit dans tous ces cas de l’utilisation volontaire d’un revenu légitimement gagné, que l’on va engager pour aider les autres. Cette gratuité-là n’est pas ici en cause et a une valeur morale certaine.

Mais il existe aussi et surtout une gratuité artificielle. Ici, la démarche est inverse : on affiche la gratuité d’un bien et on le fait payer par quelqu’un d’autre, sans lui demander son avis : la valeur morale de cette charité forcée est nulle.

 

Généralisation de la gratuité

Ces derniers mois ont vu en France l’accentuation d’une dérive déjà ancienne, transcendant les clivages politiques : au nom de la justice sociale, il faut multiplier les biens et services gratuits. N’est-ce pas, dit-on, la logique des services publics ? Gratuite l’éducation, de l’école à l’université ; gratuite la santé ; gratuits certains transports publics ; gratuite la justice ; gratuite la sécurité ; gratuits les loisirs et les spectacles offerts par les collectivités locales ; gratuit le crédit grâce au prêt à taux zéro. Et ainsi de suite…

Le gouvernement Ayrault s’est surpassé ces derniers temps, notamment dans le domaine de la santé.

En 2017, ce sera la généralisation du tiers-payant chez les médecins libéraux : le malade n’aura même pas à sortir son carnet de chèques (sauf chez les médecins aux honoraires libres, ce qui lui apprendra à se rendre chez ceux qui refusent de devenir des fonctionnaires). Ce qui semble intéresser nos ministres n’est pas de savoir si les Français sont bien soignés, mais si tout le monde peut être soigné gratuitement. Suite logique du tiers-payant chez le pharmacien ou le kiné.

Au nom de quoi ? De la justice sociale, concept discutable comme l’a montré Hayek ; mais en quoi est-il juste de subventionner tout le monde, riches et pauvres, par la gratuité ? La gratuité pour tous, est-ce la justice ? Ce phénomène, ici comme ailleurs, est un pas de plus vers la socialisation et l’étatisation. Rêvons-nous d’un système à l’anglaise, faisant des médecins des agents de l’État ?

 

Les pièges de la gratuité

La gratuité est mauvaise conseillère, car elle fausse tous les choix de consommation et de production, et crée de la sorte des pénuries et des excédents. Dans une économie de marché, c’est le prix qui guide nos choix, et c’est face à lui que nous devons choisir d’affecter nos droits de vote monétaires pour réaliser le plébiscite quotidien du marché. Nous regardons notre budget, le prix et le service que le produit acheté peut nous rendre.

Si le prix est moins élevé, à service égal, nous achèterons davantage. Mais quand le prix est nul, nous consommons encore plus. La gratuité conduit toujours à une surconsommation. Pourquoi se gêner, pourquoi compter, pourquoi faire attention, puisque c’est gratuit ? Le déficit de l’assurance maladie doit-il nous inciter à pousser encore plus loin la gratuité, afin de transformer le gouffre en tonneau des Danaïdes ?

En revanche, celui qui paye avec son propre argent réfléchit deux fois avant de consommer davantage. Mais voici que les partisans de la gratuité avancent l’argument décisif : que faire pour ceux qui, ayant de faibles revenus, ne peuvent accéder à certains services vitaux ? La réponse n’est-elle pas dans la gratuité généralisée ? Certainement pas : elle est source de gaspillage dans tous les secteurs. D’ailleurs, la gratuité est une subvention versée aux riches aussi bien qu’aux pauvres. Il existe en fait de nombreuses réponses à l’impécuniosité de certains, ne serait-ce que les systèmes d’assurance, qui permettent de faire jouer la solidarité quand la charge financière est trop lourde. Et pour ceux qui n’ont pas de quoi s’assurer, on peut imaginer des systèmes spécifiques, comme l’impôt négatif ou les chèques santé. Enfin, pourquoi ignorer les miracles opérés par l’aide personnelle volontaire ?

 

Qui paie ce qui est gratuit ?

Dans la gratuité, il y a toujours une question qu’on évite de poser : qui paie ? Il faut bien que quelqu’un paie tout ce qui est gratuit. Le payeur en dernier ressort, c’est le contribuable ou l’assuré social, frappé par les prélèvements obligatoires, impôts ou cotisations.

La gratuité implique que la charge financière sera portée par les autres. Qui sont-ils ? Des richissimes ? Quand les dépenses publiques dépassent 56 % du PIB, il ne s’agit plus de faire payer les riches, mais de faire payer tout le monde. Celui qui bénéficie de la gratuité finit par en payer lui-même le prix et, compte tenu du gaspillage engendré, il paie bien plus cher que s’il avait acheté directement le service.

Combien de Français connaissent le coût réel de l’assurance maladie, des retraites ou des prestations sociales ? Ce coût leur est masqué, qu’il s’agisse des cotisations sociales pour lesquelles on ne prend pas en compte la part patronale, pourtant prélevée sur la valeur du travail du salarié, ou qu’il s’agisse des impôts indirects indolores, inclus dans le prix d’achat comme la TVA ou la TIPP. Voilà pourquoi l’ALEPS propose depuis des années la feuille de paie vérité ou, encore mieux, le versement du « salaire complet ».

Une autre façon de dissimuler le coût réel de la gratuité, c’est d’imposer de faux prix. Là encore, le gouvernement en a ajouté une couche, notamment dans le domaine du logement. En principe, les prix contrôlés, comme ceux des loyers, sont inférieurs au prix que le marché aurait spontanément donné. Cette gratuité partielle induit une surconsommation, tandis que le faux prix réduit l’offre : la pénurie de logements en est le résultat immédiat.

Enfin, le principe de gratuité conduit aussi à généraliser de faux revenus, de faux droits, qui permettent à beaucoup de personnes de vivre avec le sentiment que tout leur est dû. Le revenu minimum offert aux plus jeunes est un bon exemple : excellente façon de les déresponsabiliser et de les vouer au chômage.

Il faut avoir fait l’ENA, il faut vivre dans des cabinets ministériels, prendre ses repas aux frais du contribuable et monter dans sa voiture ministérielle avec chauffeur pour croire qu’il y a des repas gratuits. Ceux qui travaillent savent qu’il y a toujours quelqu’un qui paie, et que connaître le vrai prix des choses, c’est la condition de vivre libre et responsable de ses choix.


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  • Sur le principe, je crois qu’on ne peut qu’être d’accord : la gratuité est un leurre et elle conduit à une surconsommation inévitable. En revanche, je ne partage pas votre entière vision des choses. En 2013, la planète en est là parce que dans l’histoire récente des échanges (moins de 2000 ans), nous avons oublié que certains métiers devaient par nature être gratuits afin d’éviter les dérives.

    Ainsi, il y a 2000 ans, l’usure était un délit puni par les lois et les coutumes. Et puis un jour, des petits malins ont imaginé qu’ils pouvaient demander une compensation parce qu’ils prêtaient de l’argent à d’autres. Le délit initial sévèrement puni s’est transformé en métier très lucratif. Ceux qui exercent ces métiers ont mis à genoux les peuples de la planète entière. Le patient zéro de la maladie actuelle est le passage du gratuit au payant de certains services.

    Limiter la gratuité me semble être du bon sens. C’est de bon sens que les dirigeants d’aujourd’hui manquent. Au lieu de travailler, il consomme la totalité de leur temps à essayer de garder leurs positions. Il est temps de retrouver du bon sens et de rétablir des valeurs plus productives. La première chose à faire est tout à fait simple : d’où qu’ils viennent, chasser définitivement du pouvoir tous les politiciens et mettre à leur place des hommes et des femmes qui ne feront jamais de cette charge un métier. Ce qu’il faut est mettre ce système à la poubelle et imaginer de toutes nouvelles sociétés basées sur d’autres fondements que l’argent, le pouvoir, l’image.
    On commence quand ?

    • Pourquoi vous prêterais-je de l’argent si en échange je n’ai pas un minimum de retour sur investissement ??

      • Parce qu’au fond nous sommes tous frères.
        Impossible de voir autrement dans notre société tant les esprits sont formatés à penser comme tu penses.
        Si tu ne changes pas de paradigme, tu as raison de penser ce que tu penses. La boucle est bouclée.

      • Tu n’as jamais fait un prêt gratuit a un ami en difficulté, ou alors tu n’as pas d’amis ni de famille? le tissu social sert à celà, la solidarité, gratuite, spontanée sans autre exigence de retour qu’on coup de pouce si tu trebuches toi-même, je sais C utopique, et pourtant celà fait très peu de temps à l’échelle de l’humanité que le prêt avec intérêt existe.

      • Abraham Lincoln fut assassiné car il était contre l argent ac intérêt. Il a créé les greenback dollars pr financer d une part la guerre et d’autre part, la prospérité des USA à cette époque. Oui les états devraient financer la prospérité et ainsi il n y aurait plus de guerre. L’homme mettra sa création au service du bien et l argent sera un moyen de vivre dans un monde meilleur et non de nous réduire en esclavage.

      • Je suis bien d’accord avec vous Libre. J’imagine que Mam’selle Scarlett fait dans l’humanitaire, la générosité et travaille sans doute pour rien. En effet le travail n’est autre que le commerce rémunéré de la mise à disposition de sa force et de son intelligence à autrui comme le prêt d’argent est la mise à disposition de fonds à autrui moyennant paiement. Il n’y a pas de différence sauf que le support de la transaction est différent.

        Nous sommes dans un pays de faux culs…

    • L’usure est une juste indemnisation pour être privé pendant un certain temps de l’usage de son argent, comme le loyer est celle pour être privé de l’usage du logement qu’on loue, et pour prendre un risque de perte, comme celui de ne pas retrouver le logement dans l’état où l’on l’a confié. Y-a-t-il d’autres arguments contre l’usure que « je voudrais dépenser l’argent que je n’ai pas encore gagné » et « Usurier est le seul métier qu’on permet aux races infectes, donc c’est un métier infect » ?

      Je vous conseille également la lecture de la décrétale « Naviganti vel eunti ad nundinas » de Grégoire IX, qui classe comme usure le fait de prêter avec prime à une entreprise risquée pour compenser le risque et exonère par contre les investissements spéculatifs lorsque le prix de remboursement varie du seul fait du hasard.

      • « L’usure est une juste indemnisation pour être privé pendant un certain temps de l’usage de son argent, comme le loyer est celle pour être privé de l’usage du logement qu’on loue »
        Le loyer est contre le service du prêt d’un logement.
        Si j’ai 15 appartements je ne vais pas habiter les 15 appartements en même temps. La privation d’usage ne tient pas.
        Idem pour le prêt de capital.
        Il s’agit d’un service rendu contre rémunération et non d’une privation d’usage rémunérée.

        Après on peut discuter si prêter de l’argent dont on ne sait quoi faire, doit contraindre ceux qui en ont besoin à enrichir encore plus le premier.

        • C’est donc bien un problème quantitatif et pas qualitatif!

          Raison pour laquelle il existe bien des lois contre « l’usure » et les « taux usuraires »!

          Où est le problème? (Oui, je sais: les banques qui rémunèrent vos dépôts à 0,1%, dans le meilleur des cas, mais vous demande des 9 à 12% ou plus, pour tout dépassement non contractuel d’une ligne de crédit – « carte etc…-, en plus des sanctions et des « frais de fonctionnement » des « services » de la banque, sans compter le risque actuel – « non rémunéré – de voir un jour cette banque limiter vos droits de disposer librement de votre bien par l’utilisation de vos dépôts pour corriger ses erreurs et les hasards de sa gestion!)

        • @ hamster
          Et le risque vous le rémunérez comment sinon par l’intérêt ?
          Et l’inflation vous la compensez comment sinon par l’intérêt ?

          Vos raisonnements économiques sont quand même assez curieux : celui qui développe un business ne le fait pas pour générer zéro de bénéfice en fin d’année (aucun intérêt sinon). Donc vous voudriez que je prête de l’argent sans faire de bénéfice à quelqu’un qui va l’utiliser pour faire du bénéfice ? Oops !

    • L’usure était un crime seulement dans les coins les plus rétrogrades de la planète. Et on vivait dans des cabanes en torchis sans perspective de développement économique. Puis on a commencé à avoir des banques. Et là on est devenus riches, de plus en plus riches et développés. Tant et plus que maintenant des gens commencent à se dire que c’était mieux d’être des sauvages vivant de cueillette dans des huttes.
      Que le marché de intermédiation financière et des activités bancaires soit violemment distordu par des prix fixés par l’Etat, des barrières à l’entrée, des régulation/réglementations/lois ridicules liberticides et anti-concurrentielles, ce n’est pas contestable. Penser que la gratuité résoudrait quoi que ce soit l’est totalement.

      Si vous pensez que quelque chose devrait être gratuit, quelque part, et bien spécialisez vous dedans et proposez le gratuitement… Prêtez à taux zero à tout ceux qui demanderont… Si ça marche si bien que ça tout ira bien et on vous imitera. Sinon… vae victis.

      • Y’en a qui connaissent mal la civilisation arabo-musulmane… Payer le coût d’opportunité, certaines sociétés trouvent ça correct sur le plan moral, d’autres non. Par contre, là où tout le monde est d’accord, c’est qu’il faut toujours qu’il y ait retour sur investissement ; que ce retour prenne la forme de dividendes ou d’intérêts, c’est justement l’enjeu lié à « l’usure ».

    • Quand on justifie la gratuité par la justice sociale, on pense généralement aux plus pauvres.
      Mais pour la gratuité du crédit, c’est exactement l’inverse: les pouvoirs publics (Etat et Banque centrale) réservent cette gratuité aux plus riches.
      C’est démontré dans cet article de CP:
      http://www.contrepoints.org/2016/07/30/261718-credits-faciles-renforcent-pouvoirs-multinationales

  • Pour tous ceux qui ont lu Heinlein: Urgcnep! Tinstafl!

  • « Il faut avoir fait l’ENA, il fau… pour croire qu’il y a des repas gratuits »

    oui, a partir d’un certain niveau de responsabilité les repas sont souvent gratuits, ainsi que pas mal de petites choses de la vie quotidienne. L’illusion de la gratuité peut vite s’installer, sous forme d’avantages:

    la maison, la voiture et l’essence, les repas, les aides a la famille; certains ne sont pas confrontés aux petits tracas du quotidien…

  • Les médecins aux honoraires non libre (secteur 1) sont des fonctionnaires ?

    Un manque de rigueur qui vous desserre, dommage l’idée de l’article est excellente.

    • En termes réels, oui.
      Ils distribuent un service dont le prix est fixé par l’Etat, selon des modalités définies par l’Etat et l’exercice de cette profession est contrôlé par l’Etat… Bon, ils se font théoriquement concurrence entre eux, mais entre le numérus clausus et les limitations à l’installation selon la densité, c’est uniquement théorique.
      Bon, par rapport aux fonctionnaires habituels de chez nous, ils ont l’avantage de pouvoir gagner plus (encore que pas mal d’autres fonctionnaires gagnent beaucoup de nos jours).

      • En fait on a le cul entre deux chaises : aucun avantage du fonctionnariat et tous les inconvénients du libéral. Le problème est que se déconventionner est difficile : le risque de ne plus travailler (surtout en milieu rural) est encore trop grand… mais j’y pense de plus en plus ! Ce qui est malheureux, c’est que pour quelques sous mes collègues acceptent de se lier à chaque un peu plus à la sécu. Dernier acte en date : le ROSP = le payement à la performance dictée par un assureur. Je suis le seul dans mon coin à l’avoir refuser. Certains médecins, n’en déplaisent à certains, ont des difficultés financières et prennent ce qu’ils peuvent.

    • Un médecin qui passe son temps à remplir des feuilles CMU pour se faire payer est de facto un fonctionnaire.

      • Ce débat dure depuis des dizaines et des dizaines d’années avec un respect « hypocrite » des formes:
        * un médecin a déontologiquement le devoir de demander des honoraires « avec tact et modération »!
        * la participation au secteur 1 est théoriquement, un « engagement volontaire du médecin »: ce n’est pas obligatoire (sauf dans beaucoup de cas)!
        * le montant des honoraires est décidé de concert avec l’assurance maladie aboutissant à un accord signé par les 2 « parties »
        * c’est au médecin d’indiquer ses actes sur la feuille de soin car les fonctionnaires n’ont pas la capacité mentale, la compétence pour le faire
        * etc … etc …

        Le « tiers-payant » est le nom du remboursement direct par l’assurance au médecin, évitant l’avance des honoraires au patient, à l’exception de la somme restant à charge du patient appelée « ticket MODÉRATEUR », prévu pour éviter la sur consommation.

        Le remboursement du ticket modérateur par l’assurance entraine de facto qu’il ne modère plus rien du tout! CQFD
        (conséquence déjà bien prouvée par la CMU!)

        Les partisans du système disent qu’il offre au médecin la garantie d’être rémunéré! (On n’arrête pas une dialectique si facilement.)

        Grâce au numerus clausus, déjà, de nombreux jeunes médecins et para-médicaux ont été diplômés hors de France: ils ne sont donc pas du tout tenus d’y retourner travailler! C’est leur liberté.

    • Le mien que j’ai vu hier soir c’est lui même qualifié « d’employé de sécu » lorsque je l’ai payé

  • Tout cela se résume à nier la réalité pour jouer à « on disait que … »

    Grâce à notre formidable Education, nous produisons des bataillons d’enfants-rois n’ayant que leur caprice pour règle. Cela donne évidemment des cohortes de pauvres, qui deviennent LA cible électorale n°1.

    Dans un pays où 30 % de gens, après 12 ans d’école, sont encore illettrés, et où 50 % des autres savent déchiffrer un texte mais ne le comprennent pas, mettre un vers gratuit au bout de l’hameçon, c’est la pêche garantie.

    Qui remarque que pendant qu’ils se gobergent, on sape leurs fondations en faisant fuir les capitaux, et rendant la survie des entreprises improbable, en vidant les caisses de l’Etat ?

    Le Titanic coule, mais il y a bal populaire sur le pont !

  • Concernant la gratuité, j’ai en mémoire il y a de cela près de 20 ans les distributeurs de café au siège d’EDF. Le café y était à un prix ridiculement bas 20 centimes (de francs).

    Quand j’ai fait la remarque admirative que « ce n’est vraiment pas cher… », on m’a répondu que c’était payé par le CE (ce fameux ce EDF qui ponctionne 1% du CA) et qu’à l’origine c’était même gratuit.

    Il a fallu repasser le prix à 20 centimes histoire d’empêcher que les gens ne « jouent » trop avec les machines (et les vident ou les détériorent trop rapidement).

    Ce qui résume bien par l’exemple les effets délétères d’un prix nul.

    • Il en va de même dans les transports en commun, qui sont déjà ridiculement peu cher en regard de ce qu’ils coûtent à la collectivité. Certains aimeraient les rendre totalement gratuits pour l’usager. C’est vrai que l’appareil complet d’édition de titre de transport, gestion des valideurs, perception des recettes, contrôles, etc. est déjà extrêmement coûteux, et peut-être même plus coûteux que ce qu’il rapporte. Mais on se refuse toujours à la gratuité car cela aurait pour effet immédiat de propulser tout le monde dans les transports. Et cela deviendrait incontrôlable en terme de dimensionnement, d’exploitation et de maintenance du réseau. Comme le dit si bien l’article, on « surconsommerait » de la mobilité. De plus, dans l’esprit des gens, ce qui est gratuit ne vaut rien : on se retrouverait alors avec tous types de dégradations des véhicules et points d’arrêt. Sans compter les chauffeurs qui ne seraient plus respectés par personne.
      Bref, la gratuité des transports serait une magnifique erreur !

  • Le salaire complet ne pose aucun problème technique puisque rien n’interdit d’accompagner le bulletin de paie de commentaires, du « mot du président » ! dans le style péripatétiglotte.
    J’espère que les salaires et cotisations sont gérés sous Excel – Il suffit de concatener et lier les variables financières du salarié avec du texte adéquat dans un word.rtf à son attention- E. [Ce mois, je vous ai versé 5.000 € qui se répartissent comme suit :
    2.000 € sur votre compte crédit à purin, 1.000 € à votre assurance chômage… 3.000 €…
    Je vous remercie pour le travail que vous avez effectué pour l’entreprise et pour votre forte participation à l’alimentation de vos caisses, merci pour elles ! »

  • La phrase de R.A. Heinlein dans l’excellent « Révolte sur la Lune » : There is no such thing as a free lunch (TANSTAAFL !)
    Un repas gratuit, cela n’existe pas !

    C’est ce que je précise à chaque fois qu’on me parle de gratuité. ^^

  • C’est vrai qu’il n’y a pas de repas gratuits mais on peut en alléger le cout…

  • Article très intéressant et commentaires non moins intéressants, si on pouvait enseigner cela à nos jeunes dès le primaire. Mais les français en général sont nuls en économie (merci nos profs)

  • Merci Mr Naudet, j’en voudrais bien encore, mais je n’exerce plus, dommage!

  • Dans un monde où rien n’est gratuit la démonstration était déjà faite à peine le titre posé.

    Au fond, tout est absolument gratuit, seul ce qui a nécessité du travail humain ne l’est pas.
    comme pratiquement tout nécessite du travail humain ou du travail machine qui a nécessité du travail humain…
    Bref, j’échange mon travail humain contre le travail humain d’autres personnes, voilà la société.

    Mais certains, c’est bien connu, travaillent énormément plus que les autres alors ils sont riches de travail humain accumulé. Le leur et un peu de celui des autres mais attention, ils n’exploitent personne !
    Enfin, c’est le bruit qui court ici…vu que c’est librement subi euh… consenti , pardon ! raah, j’ai du mal !

    Alors qu’à la base tout est gratuit…
    On s’embête bien quand même avec nos répartitions de richesses, essentiellement guidés par la peur et l’avidité, que nous sommes.
    Quelle LIBERTÉ d’action lorsqu’on est guidé par sa peur et son avidité ? N’en est on pas l’esclave aveugle, plutôt ?

    PS: je ne voudrais pas vous desservir tant mon image ici est déplorable mais +1 @ Mam’selle Scarlett

    • Alors qu’à la base tout est gratuit…

      Pourquoi se fatiguer à travailler ❓

      • Ai je dis cela ?
        vous pensez que je pense cela, ce qui est faux.

        Juste on peu peut être se poser et réfléchir à comment échanger notre travail humain, vu qu’à la base toute ressource est parfaitement gratuite.
        Seule la transformation est payante.

        • J’ai l’impression que vous souhaitez que les individus échangent leur travail au prix coûtant… sauf que le prix coûtant du travail ça n’existe pas car chacun a des facultés différentes, des aspirations différentes et donc des besoins différents et des coûts fixes et variables différents.
          La valeur travail est un concept marxiste : ce n’est pas une insulte, c’est la base du raisonnement.

          Bien avant d’épargner vous êtes déjà au-dessus du prix coûtant. Le prix coûtant ce serait un bol de riz et une couverture pour dormir dehors quand il fait froid.

    • Quelle LIBERTÉ d’action lorsqu’on est guidé par sa peur et son avidité ?

      Non, tout un chacun est guidé par son propre intérêt, même le travailleur humanitaire.
      Personne, absolument personne ne fait pour rien.

  • Je suis pharmacien dans une officine de taille moyenne. Pour illustrer la surconsommation induite par le tiers-payant : environ 1 m3 de médicaments périmés (remboursés) nous sont retournés chaque semaine. Je vous laisse imaginer l’ampleur du gasillage sur 12 mois pour toutes les pharmacies françaises.

    • Bah, le coût de production d’un médicament est une très fable partie de son prix de vente, hors générique. Vouloir faire des économies à ce niveau se traduit par une baisse directe du chiffre d’affaire donc de l’ensemble des activités de ce secteur à partir du moment où les prix sont fixés arbitrairement.

      • Exact, Thibaud G n’a rien compris à son métier, son environnement et la réglementation : le coût marginal d’une pilule est très souvent proche de zéro. On peut raisonnablement se demander s’il est vraiment pharmacien.

  • Mais ne croyez pas que ceux qui en profitent ne le savent pas.
    Dans cette grande illusion socialo-collectiviste ou chacun vit au dépens des autres.
    Chacun espère que ce sera une autre personne que lui même qui paiera..En toute pleine conscience.

    • Le mot magique est « solidarité », ce terme fourre-tout, qui permet de culpabiliser celui qui ne donne pas assez, et donne bonne conscience à celui qui profite de l’argent et du travail des autres. C’est pour ça que les socialistes en ont fait un maître-mot.

    • auxi ,

      Traduction de cet article sur interprétation à la Orwell…Quand je prends dans la poche de Pierre pour donner à Paul , Paul est content..

  • Le but est de rendre tout le monde dépendant de l’Etat… Eviter le plus possible les échanges directs entre citoyens sans son intervention.

  • tout simplement évident mais « le clientélisme démocratique » vient fausser les lois du marché qui devraient s imposer. merci pour cet article

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Par Sylvain Fontan.

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L'interview qui suit est donnée par Milton Friedman, économiste libéral, prix Nobel d'économie 1976 et chef de file de l'École monétariste. L'entretien date de 2003, il est dirigé par l'économiste français Henri Lepage.

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