Par Jean-Luc Ginder.
Depuis la nuit des temps dans un monde économique libre, les phases de récession sont nécessaires et inévitables. En effet, depuis que le monde existe nous vivons des alternances de période de croissance, de stagnation et de récession. Cycles vitaux qui rétablissent l’équilibre.
Malheureusement, il est apparu un nouvel élément au cœur des instants que nous vivons en cette fin d’année 2013. Il s’agit de l’ingérence des États et de l’Europe dont un objectif est d’inverser à tout prix les courbes alarmantes de la récession. Cette action dessert automatiquement les effets de l’investissement. Plus un tiers planifiera pour nous (État, Europe, Banques centrales) plus il nous sera difficile de planifier dans notre intérêt.
Nous souhaitons la mise en place de règles qui permettraient aux investisseurs qui sont les indispensables moteurs de l’économie de mener à bien leur acte d’investissement et de projet. Cela suppose surtout que ces règles répondent à un système de droits bien définis, appliqués, stables et prévisibles de façon impartiale. C’est au regard de ces éléments que nous pourrons espérer un monde meilleur où les investissements privés soutiendront avec constance la demande des marchés. Cruelle ou belle expérience !
Je crains et prédis avec tristesse que tous ces espoirs et souhaits resteront vœux pieux. Le monde a changé. La relance par l’investissement et la demande n’est plus possible car l’économie, notre économie est essentiellement dirigée par le levier de la politique monétaire et très précisément par l’expansionnisme monétaire. La monnaie est devenue la variable cruciale qui contrôle les économies européennes et par voie de conséquence notre économie française.
Cette caractéristique est fondamentale opposée à l’abondance des liquidités fournies par les banques centrales. C’est à ce niveau que s’inscrit la rupture avec la raison, le rationnel car la politique d’expansion monétaire est devenue à ce jour le soutien de l’économie.
Nous comprenons alors que notre économie française est orchestrée par les choix de la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne. La BCE pourra retenir les taux pour relancer l’économie ou les augmenter quand cette dernière sera en surchauffe. C’est ainsi que cette création monétaire a favorisé nos dépenses publiques.
À cela s’ajoute le fait que le secteur financier n’est pas régi par les règles de l’économie de marché mais par les critères de Bâle établis par le Comité de Bâle. Ces critères dits de Bâle III indiquent qu’une banque doit immobiliser moins de fonds propres si elle prête à un État que si elle prête à une entreprise. Cette simple indication pousse à fond les investissements bancaires et les assurances vers les dettes publiques : nos 2 000 milliards français sont expliqués.
La possible relance économique française et européenne est donc étroitement liée au taux d’intérêt des dettes publiques et par ricochet à l’avis des agences de notation. Nous ne sommes pas dans le schéma de la relance par la demande de l’économie traditionnelle, très loin de la relance par la production et la baisse du chômage n’est pas amorcée.
Un taux d’intérêt plus élevé sera la conséquence d’une dégradation des agences de notation de la note de l’Allemagne en avril 2014 (sachant que l’agence Egan-Jones a le 17 avril dernier décoté l’Allemagne de A+ en A lui assignant ainsi une perspective négative). Cette dégradation d’autres agences de notation entraînera une brutale restriction monétaire qui annoncera la fin de l’Euro sous sa forme actuelle et une crise aigüe et dramatique de la dette publique française.
Le monde politique appelle en Europe à la création d’ « eurobonds » en vue d’accroître encore la dépense publique et parlant de « politique de croissance ». En France, une politique d’assainissement nommée « austérité » se met en place.
À ce stade nous sommes en droit de nous interroger sur l’impôt et sur l’actuelle politique de pilotage par la création monétaire.
J’ai envie de poser la seule vraie question : ne faudrait-il pas mener enfin une autre politique qui viserait à refuser que les Banques Centrales soutiennent notre économie par la seule création monétaire ?
Pendant que j’écris, la dépense publique ne cesse d’augmenter… Qui me démontrera que le désastre annoncé n’arrivera pas ?
« N’est-il pas temps d’empêcher les Banques Centrales de soutenir notre économie par la seule création monétaire ? »
Oui, il est temps que la création monétaire soit soumise au marché et à la concurrence. Il est temps de contraindre les banques d’émettre leurs monnaies.
 » Ces critères dits de Bâle III indiquent qu’une banque doit immobiliser moins de fonds propres si elle prête à un État que si elle prête à une entreprise. »
C’est pire que cela : pour un AA- ou un AAA, la ponderation est a 0%, la banque peut preter autant qu’elle veut, il suffit qu’elle imprime (OK, le mecanisme est un peu plus complique mais dans l’idee, on y est presque)…
Les banques centrales comme la Fed étant des organismes privés, elles émettent de la monnaie pour prêter aux états à partir de rien, ou presque, puisque le principe -déjà très discutable- de la réserve fractionnaire n’est même pas respecté.
« Les banques centrales comme la Fed étant des organismes privés »
La fed n’est privée que sur le papier (dans ses statuts). En réalité, elle reverse 98% de ses bénéfices au trésor des Etats Unis et le président de la FED est nommé par le président des USA.
Un organisme public, instauré par l’État, mais où les banques ont un certain droit de décision et participent au financement, ce serait un organisme privé ?
Avec ce genre de logique, on devrait aussi conclure que l’État est un organisme privé, non ?
Votre service public pur, c-a-d un service qui ne subirait aucune influence émanant de la Société Civile, ça porte un nom : l’absolutisme.
Non, elles ne prêtent pas comme elles veulent. Ne confondez pas avec la réserve fractionnaire.
Les ratios de Bâle sont des coûts supplémentaires imposés aux banques pour « réguler » le crédit selon le risque estimé arbitrairement… (et surtout afin de siphonner le capital pour les kleptocrates) À 0%, le coût imposé est nul, comme il le serait s’il n’y avait pas de telle régulation.
La création monétaire soutient l’économie comme la corde soutient le pendu.
L’argent n’est pas la richesse (http://bastiat.org/fr/maudit_argent.html).
Quelle partie de cette masse monétaire finira en dette publique ?
On parlera de privatisation des profits et de nationalisation des pertes.
Ce n’est pas exact: La finance actuelle répond essentiellement aux réglementations perverses définies par les politiciens au profit de leur mégalomanie. Les financiers ne font que tirer les profits qu’ils peuvent de ce pseudo-marché qui leur est imposé.
La dette privée n’existant que par la décision des États mérite d’être requalifiée en dette publique.
Elle s’ajouterait à l’immense dette irresponsable, celle décidée par des politiciens au service de leurs lubies et/ou clientèle politique, et que les citoyens refuseront tôt ou tard d’assumer.
S’il y a une couleur que j’aimerais voir figurer sur ce graphique, c’est celle figurant les vraies dettes: Celles contractées, assumées, et allouées par le même individu.
Il devrait exister une monnaie dont la quantité totale soit fixée définitivement, indéfiniment divisible, et dont la banque centrale ne ferait que suivre les comptes des personnes physiques et morales.
Mais seule la démocratie directe nous protégera des politiciens.
Pourquoi une seule monnaie ? Pourquoi devrions-nous être solidaires contraints des erreurs de gestion de l’Etat ou des banques en partageant la même monnaie qu’eux ? Le monopole monétaire est aussi absurde que pourrait l’être aujourd’hui le monopole de la Traban est-allemande imposé à la place de la diversité de la production automobile mondiale.
Une fois actée la fin du monopole territorial des monnaies, peu importe qu’une monnaie parmi d’autres soit émise à quantité définie ! C’est le marché qui fera le tri entre les monnaies à chaque instant. Selon vos objectifs personnels, vous choisirez une monnaie en fonction de ses caractéristiques, par exemple une monnaie fondante pour rembourser vos dettes ou une monnaie à quantité définie pour votre épargne.
Vous avez oublié une peau…. en décrivant l’oignon.
La BCE ne soutient pas uniquement nos économies à bout de bras (via taux au plancher, plus très nombreuses actions pour enrayer la déflation des actifs tenus par les banques, et donc leur faillite)… la BCE a pour fonction également de soutenir l’Euro.
D’empêcher son éclatement.
Pour une fois il faut croire Draghi sur parole : « sauver l’Euro à tout prix ».
Ils ont démontré depuis 2008 qu’ils étaient prêts à tout.
Ce double mandat, en fait, n’en fait qu’un seul : mais énorme, gigantesque, qui se synthétise en : « maintien du statu quo ».
-si je laisse mes banques faire faillite, alors l’Euro implose
-si je laisse mes souverains faire faillite, alors l’Euro implose
-si l’Euro implose, alors mes banques et mes souverains font faillite
Nous sommes coincés.
Voilà pourquoi vos appels… resteront lettre morte.
Pourquoi voulez-vous qu’ils cassent leur jouet, et surtout leur raison d’être, la source même de leur pouvoir ?
Il faut fermer les banques centrales et revenir au standard or et argent classique d’avant 1913.Donc la banque centrale devient le cabinet des monnaies qui à pour seul rôle de frapper les métaux précieux que l’on lui présente…Donc plus besoin de politique monétaire ou je ne sait trop quelle c…!Et tout cela garantie par des règles constitutionnelles non révisables ou déroge-ables!
« plus besoin de politique monétaire » : il y a toujours eu politique monétaire, malgré l’usage de l’or ou de l’argent. Voir ceci : http://www.contrepoints.org/2013/06/01/126276-devaluation-a-lancienne
 » cette dégradation d’autre agence de notation entrainera une brutale restriction monétaire qui annoncera la fin de l’euro sous la forme actuelle  »
en dehors de la faute de syntaxe, j’aimerai savoir combien l’auteur est pret à parier qu’il y aura une forte remonté des taux d’emprunt européen avant un an ( krack obligataire ) ?
Moi, je prends le pari.
-les agences de notation n’existent plus.
Leur règne a pris fin en août 2012., avec le « put » de Draghi.
Plus personne ne prête attention à .. leur mauvais travail de toute façon.
Ces agences n’avaient aucun… crédit de toute façon. Aux ordres.
Bref.
-quant aux taux, là aussi, vous faites une grosse erreur. Souvenez vous… mai 2012… on prévoyait une « apocalypse taux » avec l’élection de Neuneu.
Bilan ? Taux… historiquement bas.
Là aussi, effet du gigantesque PUT de Draghi, et de tout l’appareil d’état derrière lui.
-je suis sûr de gagner pour une raison -paradoxale- très simple. Si les taux montent, les souverains, les banques et l’Euro… implosent.
Ni plus, ni moins (idem aux USA, Japon, UK, Chine).
C’est donc précisément pour cela… que cela n’arrivera pas.
N’oubliez pas cette vérité brûlante : il n’y a plus de marché (libre).
Le taux sur les OAT….n’ont plus aucun sens.
« Avant », les taux souverains étaient de très bons « canaris dans la mine »… c’est pour cela que les BC en ont pris le contrôle absolu.
C’est de la simple arithmétique, couplé à l’étude des faits depuis 2008, rehaussé d’un soupçon de psychologie.
Il ne se passera RIEN DU TOUT sur les taux des souverains.
Le levier, il est à trouver du côté des recettes… Tapez les souverains au portefeuille, alors vous libérez l’entropie destructrice.
Mais attendre, telle Soeur Anne, un espoir lié au « marché » sur la dette souveraine, c’est faire preuve d’une grande naïveté.
Le contenu de cet article est un peu confus. Un graphe montre des variations M1M2M3 face aux variations de croissance. Sans explications sur ces variables (masses monétaires lesquelles ?), cela devient partisan pour le profane… Je pense que nous payons aujourd’hui les « folies de quelques banques privées situées de part et d’autre de l’atlantique ». Accuser les banques centrales de tous les maux que rencontrent nos économies me paraît pour le moins étonnant pour un économiste.