Le Chili continue de renforcer la croissance et le bien-être.
Selon la dernière Étude économique sur le Chili publiée par l’OCDE, grâce à des politiques macroéconomiques saines et à la forte hausse des prix des produits de base, le Chili a connu une longue phase de croissance économique et de création d’emplois que beaucoup pourraient envier. Le système bancaire est solide, tout comme la position financière des administrations publiques, ce dont témoignent les faibles écarts de rendement des obligations souveraines et les rehaussements de la cote de crédit.
Selon les estimations, l’économie chilienne devrait continuer de croître à un rythme robuste. Le chômage à un bas niveau historique a conduit à un certain resserrement du marché du travail, mais l’inflation reste maîtrisée. Le dynamisme de la demande intérieure et l’affaiblissement des marchés étrangers ont fait basculer la balance des opérations courantes dans le déficit, qui a été financé essentiellement par l’investissement direct étranger, limitant ainsi le risque d’une inversion des flux de capitaux.
Des risques de ralentissement de la croissance pourraient apparaître principalement si le prix du cuivre venait à baisser plus fortement. Les pressions inflationnistes pourraient aussi être ravivées par les tensions sur le marché du travail. Les politiques monétaires et budgétaires sont bien orientées pour faire face à ces risques à court terme, grâce notamment au taux de change flottant.
Selon les prévisions, l’économie chilienne affichera une croissance de 4.2 % en 2013 et de 4.5 % en 2014. L’OCDE reste optimiste en ce qui concerne les finances publiques, le système bancaire, les transactions extérieures et l’inflation, qui devrait rester maîtrisée. Le revenu par habitant a dépassé le seuil des $20.000, ce qui en fait le plus élevé d’Amérique latine.
Le Chili a fait des progrès considérables depuis son adhésion à l’OCDE, a déclaré le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, qui a salué l’engagement du Chili à libéraliser les échanges et les régimes d’investissement dans la lignée des autres grandes économies de la région au travers de l’Alliance du Pacifique. Cet engagement, allié des politiques publiques saines, devrait contribuer à la convergence économique du Chili vers le PIB moyen de l’OCDE.
La croissance économique et les réformes récentes ont accru l’emploi, réduit la pauvreté et diminué les inégalités de revenu. Les femmes et les jeunes sont entrés en plus grand nombre sur le marché du travail, mais leur taux d’activité reste faible par rapport à ceux de la plupart des pays de l’OCDE et de l’Amérique latine. Les attitudes à l’égard du travail des femmes et des obligations familiales, ainsi que la réglementation relative à l’accueil des enfants, constituent un obstacle à l’emploi féminin, même si des progrès ont été accomplis.
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La qualité de l’éducation et l’accès à l’enseignement supérieur se sont améliorés, mais les premiers cycles de l’enseignement obligatoire devraient rester une priorité. S’agissant des travailleurs peu qualifiés, un salaire minimum élevé et une protection de l’emploi rigide freinent l’accès au marché du travail. Une amélioration des services publics de l’emploi et des systèmes de formation aiderait les jeunes et les travailleurs peu qualifiés à trouver un emploi. Étendre jusqu’à 25 ans la possibilité, pour les jeunes, de percevoir un salaire minimum réduit, au lieu de la limiter aux moins de 18 ans, leur permettrait également de prendre pied sur le marché du travail.
La croissance a été stimulée dans une large mesure par l’accumulation des facteurs intervenue au cours de la dernière décennie, encore que, d’après certains signes, la progression de la productivité se soit redressée récemment. L’intensité de la recherche-développement des entreprises est faible, les innovations sont limitées et les progrès technologiques ont souffert d’une pénurie de diplômés. Pour développer les investissements dans la recherche-développement, comme pour améliorer les programmes de soutien à l’innovation, il faudrait qu’il y ait plus de diplômés en science, technologie, ingénierie et mathématiques. Les paramètres de la politique économique sont récemment devenus plus favorables à l’innovation, les réformes ayant permis de créer une entreprise et d’obtenir des financements plus facilement et plus rapidement.
Les politiques adoptées par le Chili pour promouvoir les investissements des « business angels » et le capital‑risque sont considérées comme les plus performantes d’Amérique latine, et sont clairement le signe de l’ouverture du pays aux entrepreneurs étrangers. Ainsi, le programme Start-up Chile, notamment, a suscité l’intérêt au niveau international en tant qu’outil de promotion de l’entrepreneuriat. Les entreprises chiliennes sont devenues plus novatrices, y compris dans les secteurs traditionnels exploitant essentiellement leurs avantages comparatifs et les ressources naturelles. Le crédit d’impôt au titre de la recherche-développement, jusque-là sous-utilisé, est désormais plus facile d’accès et un plus grand nombre d’entreprises commencent à en bénéficier. Pourtant, des possibilités existent de développer encore le système d’innovation, d’améliorer les programmes existants et de renforcer la cohérence institutionnelle.
Si seulement il s’agissait de la France…
Bravo !