Un billet d’humeur de Nicolas Nilsen.
Beaucoup parlent en ce moment d’un prochain remaniement ministériel. Comme si cela pouvait changer quoi que ce soit, à part donner un hochet aux journalistes et de quoi tartiner pendant une semaine dans les médias ? Les Français se moquent évidemment complètement qu’il y ait deux ou trois ministres ou secrétaires d’État en plus. Ce qu’il faudrait, en fait, c’est supprimer carrément les trois quarts des ministères, pour réduire les dépenses et mettre un coup d’arrêt à l’accroissement sans fin d’une bureaucratie inefficace.
Que ceux qui n’ont jamais vu un « bottin administratif » lèvent la main
Un bottin administratif c’est une énorme brique de plus de 1 500 pages, avec des milliers de noms écrits en tellement petits caractères qu’il faut une loupe pour les lire. Et ça liste tous les noms de tous les gens qui sont dans la bureaucratie : les pouvoirs publics, le gouvernement, les ministères, les établissements publics, les organismes sous tutelle, les administrations territoriales et… tous les organismes que vous n’imaginez même pas tant il y en a ! C’est plein de directions, sous-directions, bureaux, conseils, commissions, comités, hauts comités, conseils supérieurs… Et, bien évidemment, (ils prennent nos impôt pour ça) tout existe en double et en triple dans chaque ministère et aux niveaux national, régional, départemental… Vous n’imaginez même pas le taille du labyrinthe et la hauteur du mille-feuille !
Quand je dis qu’il faudrait supprimer carrément les trois quart des ministères c’est un peu à ça que je pense. Et ceux qui ne veulent surtout rien changer à un système qui leur permet de continuer à faire leur petite tambouille bien pépères dans leur petit coin de dire aussitôt : « Oh mais ce n’est pas bien de dire ça ! » Avec deux critiques, toujours les mêmes, inlassablement les mêmes depuis des années :
« Tu veux donc moins de policiers ? moins d’infirmières ? moins de professeurs ? »
Réponse : bien sûr que non ! Laissez-moi vous expliquer pourquoi :
- L’idée n’est évidemment pas de s’attaquer aux fonctions régaliennes de l’État : je leur laisse les Affaires étrangères (encore qu’ils ne soient pas très doués), je leur laisse aussi la Défense (il faut bien défendre le pays même quand le gouvernement n’a plus d’argent pour entretenir les armées) ; je leur laisse aussi la Police (en espérant qu’ils feront mieux à Marseille et dans certaines zones de sécurité prioritaire où la sécurité, justement, n’est pas trop géniale). Donc tout ça je le laisse à l’État. Avant je leur laissais en premier l’Éducation, mais, vu l’effrayante déroute d’un système éducatif lourd comme l’Armée rouge et éjectant des jeunes sans aucune réelle formation, je me dis que ce serait finalement peut-être mieux si on confiait tout ça au privé avec des chèques-éducation et des bourses. Mais enfin, ne nous attardons pas sur ce point qui n’est pas essentiel puisque, je vous l’ai dit, je conserve – provisoirement – l’Éducation dans les fonctions régaliennes
- Ce que je veux supprimer ce sont évidemment tous les échelons parasites qui dupliquent (triplent) aux niveaux départemental, régional ou communal les « Directions » administratives du niveau national (vous savez les DDE et les DRE et les DDA et les DRA… etc). Mais ce que je veux surtout supprimer ce sont tous les organismes bidons qui entartrent le système : toutes les Commissions, Haut comités, Hauts Conseils, Délégations, Observatoires, Centres d’analyses sur ceci ou cela, tous les bidules administratifs qu’ils ont empilés pour placer des copains et aussi se dédouaner de ne pas savoir prendre de décisions en commandant des « rapports » à telle ou telle Mission Théodule. Ces rapports ne servent strictement à rien et n’ont qu’un seul but : permettre au gouvernement de gagner du temps et de multiplier les écrans de fumée. Les placards de la République sont pleins de ces rapports. La République est pleine de ces Missions et Comités. Supprimons-les plutôt : couic, terminé, rayés de la carte administrative, tout comme le Conseil économique et social que je supprime évidemment car il n’a jamais servi à rien…
Si le gouvernement se pose des questions, il les pose au Parlement qui a ses propres commissions. Ou au Conseil d’État et à la Cour des comptes qui sont là pour ça. C’est bien suffisant. Donc point final. Et c’est là qu’arrive inévitablement la deuxième critique !
« Mais tu veux mettre au chômage tous ces fonctionnaires dévoués ? Ces magnifiques agents de la fonction publique ? »
Réponse : évidemment non ! Et je vous explique aussi pourquoi.
Je ne vide personne ! Parce que je sais que ce ne serait pas gentil. Et que — bien qu’on m’assure que ce sont de brillantissimes fonctionnaires aux compétences éblouissantes que le monde entier nous envie — je sais que Pôle emploi n’arrivera jamais à les caser nulle part. Ils sont trop nombreux et en plus leur facilité à pondre des textes ou à construire des usines à gaz n’est pas une priorité d’embauche pour les entreprises.
Et donc, dans ma grande et généreuse bonté, je les garde : oui, je les garde à leur poste, là où ils sont. Je ne change rien à leurs habitudes. Je continue à les payer, ils restent sur l’organigramme, il continuent à être chauffés près du radiateur mais…
… mais… je leur coupe simplement leurs crédits d’action.
- Actuellement on les paye, ce qui coûte évidemment cher dans le budget de fonctionnement de la nation, mais ce n’est rien à côté de ce qu’ils nous coûtent quand ils agissent. Car alors ils bloquent et entartrent la France avec leurs projets fumeux, leurs circulaires, leurs textes illisibles, sans parler du temps qu’ils nous font perdre avec leur paperasse à remplir ou leurs guichets etc.
- Avec mon système ils continuent d’être payés mais ils n’ont plus d’argent pour faire quoi que ce soit : ils ne montent plus d’usines à gaz, n’inventent plus de projets foireux, n’empêchent plus les entreprises de vivre et la société française de respirer.
Et voilà comment résoudre — en douceur et sans grèves — la question qui paraissait insoluble en faisant d’une pierre trois coups : d’abord empêcher la Bureaucratie de continuer à bloquer la France, ensuite enrayer le développement infini des « politiques publiques » qui étouffent le pays, et enfin réduire massivement le coût budgétaire de leur action ! Car tout ça nous fera des impôts en moins, des taxes en moins et des contributions en moins ! Et eux continueront d’être payés, donc où est le problème ? C’est la solution gagnant-gagnant comme ils disent maintenant.
« Ah bon, vous pensez que c’est une blague ? »
Réfléchissez : puisque n’importe comment on doit les payer (sinon ils font la révolution), qu’est-ce qui est le mieux finalement ?
- Les payer et avoir la bureaucratie ?
- ou les payer et ne pas avoir la bureaucratie ?
Réfléchissez bien. Et si vous avez le moindre doute : regardez votre feuille d’impôts et aussi le montant de la dette ! La réponse devrait alors vous paraître évidente.
–Â La bureaucratie occupe 90% de nos vies !
– La France crève de sa paperasse et ne s’en rend même plus compte !
Je vote OUI !
On peut même autoriser ceux qui le souhaitent à vendre leurs services au privé au prix du marché, et à racheter pour cela à l’administration le temps utilisé.
Lorsque dans une organisation hiérarchisée un chef a plus que huit subordonnés directs son aptitude à la gestion est sérieusement mise en question. Plus de douze c’est le foutoir absolu.
Mais à trente-neuf on en est au club de vacance.
Régalien ou pas c’est ingérable.
Loi je ne vois pas pourquoi des millions de gens pointent au chômage et EUX, qui sont carrément nuisibles pourraient se la couler douce. Ce n’est pas moral. En plus , ceux qui travaillent vraiment devraient les supporter.
Non, non, au RMI, comme les autres !!
C’est une étape…une fois la preuve faite, on les vire bien sur ! L’effet psychologique est bien plus drôle. Ils vont devoir avouer qu’ils sont nuisibles. Ils vont se virer eux même de dégoût.
Une simple remarque, ayant été en charge d’équipes au niveau européen, j’ai pu voir le système des entreprises dans différents pays! Entre autres, considérons la paye (et les rubriques salariales) dans un pays comme la Norvège, par exemple. Une fiche de salaire d’un employé dans ce pays comporte 4 lignes!
Les garanties, couvertures, impôts.. sont sensiblement les mêmes que chez nous; dans le même temps ma fiche de salaire s’étalait sur 2 pages!!! Il est vrai que l’ENA n’étend pas son expertise en Norvège