Par Fang Shuo, depuis Shanghai, Chine.
Le métro de Shanghai a connu un développement accéléré depuis le début de sa construction en 1990, et la mise en service de la première ligne en 1995.
Ainsi en 2010 on comptait en moyenne 4,78 millions de voyageurs uniques1 par jour dans le métro de Shanghai, soit environ un cinquième de la population totale de cette immense métropole. Le record de cette année-là pour une seule journée a été enregistré le 22 octobre avec 7,548 millions de passagers transportés (j’y étais !).
La ville comptait alors déjà 12 lignes de métro pour une longueur totale des voies de plus de 430 kilomètres. Ce qui en faisait le deuxième réseau de métro le plus long du monde, après celui de Pékin.
Avec l’ouverture d’une treizième ligne en 2012, portant le nombre de stations à 300 pour plus de 500 kilomètres de voies, la fréquentation quotidienne moyenne devrait avoisiner les 8 millions de personnes, soit presque 3 milliards de voyageurs uniques sur l’année (à peu près un tiers de l’humanité…) !
En 2020 le réseau devrait comporter 18 lignes et 524 stations, dont 95 offriront une correspondance avec une autre ligne, 16 où au moins 3 lignes se croiseront, et la longueur totale des lignes devrait atteindre 970 km.
Tickets et tarifs
Les trajets de moins de 6 km sont facturés 3 RMB (soit environ 0,37€ en janvier 2013), pour 1 RMB supplémentaire par tranche de 10 km, ce qui est relativement cher pour le niveau de vie moyen à Shanghai.
Mais ce qui est particulièrement appréciable, en particulier pour « l’usager » du métro parisien lorsqu’il arrive à Shanghai, c’est l’utilisation de cartes en plastique au lieu de « tickets » en carton (voir ci-contre). À trajet unique (mais usage multiple) ou rechargeables, ces cartes sont disponibles à la vente (en à peu près 20 secondes seulement pour les habitués ! Cela laisse songeur quand on connait les automates de la RATP…) au guichet et aux automates, dans chaque station, pendant les heures d’ouverture du métro.
Dotées d’une puce magnétique de technologie RFID, il suffit de les poser sur la borne entre les tourniquets d’entrée pour libérer ceux-ci et commencer son voyage. On est loin des semaines de délai nécessaires à l’obtention d’un pass Naviguo ou d’une carte ImaginR ou d’un quelconque autre titre de transport incompréhensible pour lequel vous devrez fournir justificatif de domicile, certificat de naissance et autres quartiers de noblesse.
Riez, Franciliens de souche, mais c’est un détail particulièrement énervant pour les nouveaux arrivants dans la capitale du royaume de France, colocataires, amis ou cousins que l’on héberge, et qui par conséquent ne disposent généralement pas de factures de gaz, d’électricité ou de reçu de paiement de taxe sur la propriété à leur nom, que d’être condamné à acheter par 10 et, pire encore, à utiliser un par un ces foutus tickets du siècle dernier qui se démagnétisent sans cesse, qu’on ne sait pas où ranger, qui n’ont la taille de rien d’autre, qui se perdent dans les portefeuilles, qui se cornent, dont il est quasiment impossible de savoir au premier coup d’œil s’ils sont neufs ou déjà utilisés, et qui bien souvent ne rentrent pas correctement dans les quelques tourniquets à billet (à distinguer des tourniquets à cartes magnétiques, plus nombreux mais mal signalés).
Et je ne parle des automates qui mettent une heure à imprimer les machins, des plans consultables uniquement à l’intérieur de la zone payante, et des miniplans du réseau visibles uniquement en repliant l’oreille droite de la personne assise sur le strapontin près de la porte.
Qui aime bien châtie bien
Je suppose que l’on va me reprocher d’avoir la critique facile vis-à -vis de mon vieux et beau pays démocratique. Mais qui aime bien châtie bien. Et franchement, pour reprendre un monologue commencé ici, quand on voit la facilité qu’il y a à réaliser certaines opérations de la vie courante (téléphoner, se déplacer, visiter la grande muraille) en Chine par rapport à ce que c’est en France, eh bien cela invite tout simplement à envisager sérieusement de moderniser le pays (le notre) dans la joie et la bonne humeur !
Ne serait-ce que pour que les touristes et hommes d’affaires chinois et autres puissent venir facilement dépenser chez nous les RMB, USD et autres JPY dont nous avons tant besoin pour embaucher 60 000 nouveaux enseignants.
Bref, le métro de Shanghai est formidable !
- Un voyageur unique correspond à une personne voyageant une fois. La même personne voyageant x fois dans la même journée sera comptée x fois. ↩
Ahhh le métro parisien, un parfait exemple de ce qui ne va pas dans notre pays.
Comme à l’accoutumée, nous avons hérité de la 1ere partie du XIXeme, d’une avance formidable dans le domaine des transports publics puisqu’en Europe Londres et Paris ont été les premieres villes à creuser des galeries de métro. Avec 14 lignes pour Paris avant la deuxieme guerre mondiale! Bref, on a commencé la course dans le peloton de tête.
Malgré cette longueur d’avance du départ on se retrouve aujourd’hui en 2013 avec un système qui ne fait pas envie à grand monde: tickets peu commodes, fraudes massives (on voit ca que en France), grèves à répétition, violences et aggressions (et pas juste dans les gares pommées de banlieue), couts en dérapage total (l’essentiel de la hausse étant payée directement par les entreprises et la région Ile-de-France), etc…
Qu’a t-il donc bien pu se passer? Franchement, on se le demande… On va pas commencer à pointer du doigt, parce-qu’on va nous accuser de s’en prendre toujours aux mêmes sur Contrepoints.
 » qu’a t-il donc bien pu se passer ?  »
mai 68 !
Je veux bien qu’on tape sur la SNCF et la RATP car il y a des manquements mais il faut éviter la mauvaise foi:
« On est loin des semaines de délai nécessaires à l’obtention d’un pass Naviguo ou d’une carte ImaginR ou d’un quelconque autre titre de transport incompréhensible pour lequel vous devrez fournir justificatif de domicile, certificat de naissance et autres quartiers de noblesse. »
Si vous désirez un pass à l’année, il faut effectivement remplir des formulaires et attendre de recevoir son pass pour utiliser le réseau. Mais si vous ne prenez qu’à la semaine ou au mois, le pass peut-être délivré immédiatement pour la somme de 5€, que vous pouvez ensuite recharger en l’espace de « 20 secondes pour les habitués ». Mais s’ils pouvaient étendre ce système au trajet en métro seul, cela serait bénéfique.
« des plans consultables uniquement à l’intérieur de la zone payante, et des miniplans du réseau visibles uniquement en repliant l’oreille droite de la personne assise sur le strapontin près de la porte. »
Il ne faut pas abuser: tous les plans sont consultables hors la zone payante; vous en avez même un grand aux entrées de métro sous les bannières Art Déco ! Vous n’y avez peut-être pas prêté attention. De même que les miniplans sont tout de même utiles lors d’un doute sur le trajet.
C’est dommage car il y avait pleins de choses bien plus pertinentes à dire sur le métro parisien. Par exemple: l’incapacité de changer de quai sans payer un nouveau trajet en station Saint-Placide (ligne 4); chose plutôt aberrante; surtout lorsqu’on se trompe de sens de trajet et qu’il faut revenir en arrière…
Même chose avec le métro de Canton, Shenzhen, Hong kong.
Propre, climatise, jamais grève.
Carte RFID anonyme qui permet aussi de payer les bus, les superettes.
J’attends plus que les machines de Pékin : On mets 20 bouteilles plastique vide dans la machine, et on a 1 ticket de métro gratuit.
Un bémol sur l’article: le métro parisien est bien plus vieux, et donc « hérite » de cette vieillesse. Maintenant en effet, il a sérieusement besoin d’un rafraichissement, mais cela a un prix…
Le coté financier de l’infrastructure reste absent dans cet article.
Avec la bagatelle de 800b yuan investis dans les métros Chinois, on est loin du système auto-financé par la vente de billet.