Face à la faillite à venir

Si la faillite de la France est inéluctable, il ne faut pas pour autant la désirer, mais la craindre et s’y préparer en manifestant son engagement envers la liberté.

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Face à la faillite à venir

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 octobre 2013
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Par Aurélien Biteau.

faillite d'entreprise - porte closePuisque l’on tient pour à peu près certain que l’État français va faire faillite, soit en étant incapable de financer ses dépenses, soit en déguisant cette faillite par l’inflation massive ou autres délicats procédés, il faut se demander d’une part si cette faillite est désirable, et j’ai tenté de répondre à cette question dans mon précédent article, et d’autre part ce qu’il convient de faire, en tant que libéraux, face à la faillite qui arrive.

Il n’y a pas, parmi les libéraux, d’unanimité dans la ou les réponses à donner à ces questions. Bien sûr, chacun est libre de se préparer à sa manière. Toutefois il me semble difficile de s’épargner la réflexion, et suite aux commentaires et réactions suscités par l’article précédent, je souhaite apporter quelques points de précision. En un sens, l’étude du cas de la faillite de l’État s’affirme comme un révélateur des postures générales, mais profondes, des diverses opinions libérales sur la chose publique.

La position que je défends est la suivante : si la faillite est inéluctable, il ne faut pas pour autant la désirer, mais la craindre en tant que menace à l’équilibre de l’ordre social et de la Nation, et s’y préparer en manifestant son engagement envers la liberté. Cette position a suscité des objections et l’expression d’autres positions sur lesquelles je veux revenir.

Première position, qui est une objection : la Nation est une idée socialiste, si ce n’est collectiviste. La faillite de l’État est désirable parce que le carcan collectiviste qu’est la Nation disparaîtra avec lui et sa chute libérera l’individu de toute contrainte collective, le laissant libre.

Évidemment, la Nation n’est pas une invention socialiste. La France n’est pas apparue tout d’un coup dans l’esprit de chacun aux XVIII-XIXè siècles avec le socialisme.

Elle n’est pas plus un collectivisme, dans la mesure où la Nation n’est ni une théorie, ni une pratique politique, mais une réalité, certes difficile à définir, une  « chose vivante »1 qui s’impose d’elle-même comme la famille, favorise le développement des individus et s’offre comme terreau à leur liberté. La faillite de l’État français risque bien d’affaiblir, par contrecoup, cette Nation qui est un des plus grands biens de chaque Français.

L’esprit rationaliste, ou du moins qui souffre d’un excès de rationalisme, est bien incapable d’appréhender la Nation, précisément parce que la Nation ne se trouve pas dans les idées abstraites de la raison, ni ne peut se recomposer ou être reconstruite à la manière d’un exercice de géométrie tel qu’on a pu la pratiquer pour fonder des contrats sociaux ridicules, mais s’affirme comme une réalité naturelle reconnaissable, aux implications politiques importantes, comme je le montrerai par la suite. Les libéraux n’ont rien à gagner à l’ignorer.

Seconde position, qui est une autre objection : La faillite est désirable parce que l’État mis à terre par son déclin, nous pouvons espérer qu’émerge la liberté, chose que nous ne pouvons pas espérer aujourd’hui avec l’État toujours colosse malgré ses pieds d’argile. Il faut donc faciliter cette faillite en affamant l’État et du chaos, peut-être, sortira la liberté réclamée par des Français qui auront compris la leçon. Il ne faut pas trahir cet espoir en manifestant ses craintes car l’État pourrait y trouver un appui dans sa propagande.

Cette position a certes le mérite d’être vindicative et sans compromis, mais les libéraux qui la tiennent font un pari extrêmement dangereux. Cette position est bancale car elle ne donne aucun indice sur la façon de faire émerger la liberté à la suite de la faillite de l’État. En se concentrant sur la faillite, et en souhaitant l’accélérer, elle omet l’essentiel, qui est la liberté elle-même et la voie de son acquisition.

Par ailleurs, son postulat ne semble pas clairvoyant. Le chaos n’est pas une tabula rasa sur laquelle peut se fonder totalement une nouvelle organisation politique, un nouvel ordre, un nouveau droit – et comment ? Tout au contraire, la faillite d’un État et le chaos qu’elle provoque n’est pas un affaiblissement réel de l’État : comme le remarque judicieusement Michel Foucault dans Sécurité, Territoire, Population, les crises de l’État et les coups d’État sont des manifestations éclatantes de la raison d’État, elles sont un gain de vitalité de la raison d’État, revivifiée, et non pas un coup fatal porté contre la raison d’État. Le moment où l’État est le plus faible n’est pas la faillite, le chaos, mais la période qui précède ces moments fatidiques. Ceux-ci s’affirment comme étant l’occasion de recentrer à tout prix l’État moderne sur sa fin, sa propre conservation.

Si l’État n’est pas au mieux de sa forme dans la faillite, les individus sont quant à eux plus affaiblis encore, d’abord parce que l’environnement familier dans lequel ils ont appris à se développer a disparu, mais aussi parce que la faillite (qu’on leur aura fait payer de toute façon) ne peut que provoquer la division et le processus de dissolution de la Nation entre les divers clans qui se disputeront l’espoir d’un nouvel ordre. État faible donc, mais conservation du rapport de force vis-à-vis des individus, si ce n’est un renforcement de la position de l’État dont le retour risque bien d’être espéré vivement, quelqu’en soit le prix.

À ce titre, les idiots utiles ne sont peut-être pas à chercher chez ceux qui manifestent leurs craintes.

Troisième position, qui est un contraire de la seconde : Chacun doit faire son choix, mais le bon conseil est de quitter la France, car on peut trouver des conditions de vie plus libres et de meilleures qualités à l’étranger, et surtout, si la faillite est inéluctable, il n’y a aucun espoir qu’en émerge la liberté car les libéraux ne peuvent pas se faire entendre et n’ont pas les armes nécessaires à la reprise du pays.

Effectivement, le combat libéral est perdu d’avance : il y aura non seulement faillite, mais aussi très peu d’espoir, si ce n’est aucun, que le libéralisme émerge du chaos. En tant qu’individu, et pour notre propre sécurité et bien-être, partir semble la meilleure solution.

Je ne me permettrai jamais de critiquer ce choix, qui ne manque pas de sagesse. L’ouverture sur l’extérieur est bonne par ailleurs. Toutefois, quelques commentaires peuvent être faits.

Le souhait d’être neutre vis-à-vis de l’évolution de son pays et de s’affranchir de la politique et de ses problèmes impératifs, au fond le désir profond de l’exil, ne peut pas être réalisé. Comme je l’avais signalé dans mon précédent article, le fait est que nous sommes Français, et qu’ailleurs nous sommes des étrangers. Le bon accueil que l’on reçoit chez les autres tient directement du prestige de sa Nation. On ne reçoit pas un Français comme on reçoit un Mexicain (ou autre), et ce quelles que soient les règles de bienséance et d’hospitalité.

Nul ne peut se débarrasser de sa Nation, elle colle à la peau, et plus encore, à l’esprit. L’étranger n’est pas un compatriote, et surtout, un Français à l’étranger n’est pas le compatriote des nationaux. On peut bien vivre à l’étranger, mais son sort dépend toujours de la France. Aucun expatrié n’a un quelconque intérêt à voir dépérir la France. C’est au contraire plus vital encore pour lui que pour ceux restés en France que sa Nation conserve son prestige et la santé. Sa dépendance vis-à-vis du destin de son pays est d’autant plus grande qu’il est à l’étranger. On peut faire le pari d’ignorer cette dépendance, mais ceci est assez incompréhensible quand on reconnaît que la France court un grand danger à cause de l’État obèse qui la tue. La prudence est une vertu.

De plus, le Français a toute légitimité de se soucier de l’avenir de son pays, il n’en a aucune quant à l’avenir de son pays d’accueil et il en perd à l’étranger quant à son pays natal – même si c’est malheureux. Or à l’étranger aussi existe cette maudite politique. On y tient aussi des débats, on prend des positions, des partis s’affrontent, des idéologies se forment, des États grossissent et des Nations sont menacées. Mais cette fois, le libéral français n’a pas son mot à dire. Il ne peut que subir. Si les perspectives à long termes sont ternes, voire noires en France, rien ne garantit la conservation de la santé des pays d’accueil. On voit bien que la route prise par la plupart des grandes Nations n’est pas toute droite et pas parfaitement éclairée. Elle risque d’ailleurs d’être assez tordue si la France décline sérieusement.

On ne s’affranchit pas de la politique et de sa Nation, cause de quoi l’exil n’est pas une raison suffisante au désengagement. La question n’est donc pas entre rester se battre ou partir, elle est entre s’engager ou ne pas s’engager.

Quatrième position : La faillite est inéluctable, il faut d’urgence préparer voire imposer un programme libéral, instaurer la démocratie directe, etc.

Préparer un programme libéral est très important. Il faut toujours être prêt, aussi faibles soient nos chances. Mais un programme est très insuffisant. Ce qu’il faut, c’est une connaissance de la politique, de ses règles, de ses jeux, de ses réseaux, de la bonne communication, de l’affrontement, du débat, et une maîtrise des compétences nécessaires à la pratique de l’État et du pouvoir – quitte à les acquérir auprès de l’adversaire lui-même. Tout ça ne s’improvise pas, et l’acquisition de ce savoir nécessite une expérience que la pureté doctrinale ne peut sacrifier, même si c’est sale.

Plus encore qu’un programme, ce qui est absolument nécessaire à chacun de nous ce sont des convictions profondes, enracinées et nourries qui puissent fonder notre engagement. Or l’engagement n’est pas la simple discussion d’un point de programme, il est un investissement dans la « guerre » politique. L’adversaire est fort et maîtrise amplement les règles de la politique. Il faut que les libéraux y acquièrent de l’expérience. Si l’ensemble du terrain ne peut être acquis, il faut pourtant s’y trouver une place, même minuscule, s’y retrouver, s’y rassembler, y résister et ne pas la lâcher. Que l’on soit en France ou à l’étranger, l’impératif est le même, comme j’espère l’avoir démontré.

Si vous êtes libéral, c’est que vous avez de profondes convictions et que vous savez à quel point la chose publique n’est pas à prendre à la légère et qu’on ne peut pas y faire n’importe quelle politique ou laisser n’importe quelle idéologie s’y développer. Vous en reconnaissez la grande importance, la primordialité : vous ne pouvez donc pas vous permettre de vous en détourner. Vous ne pouvez ignorer que vos convictions bien nourries font déjà la différence entre vous et la plupart de la population et vous placent en position d’être proches du pouvoir. Il vous faut donc jouer le jeu de la politique et vous intégrer aux réseaux libéraux, car vous êtes une ressource de premier plan dans le combat pour la liberté.

Je ne tiens pas ma position comme étant la seule recommandable, et je vois bien la faiblesse qu’il y a à la tenir lorsqu’on est jeune. Je n’espère pas non plus avoir fait le tour de toutes les positions libérales.

Mais il paraît que ce combat n’a aucune chance d’aboutir positivement. Peut-être. Mais s’il n’est pas mené, il est absolument certain que rien de positif n’aboutira pour personne. Le long terme compte aussi. La simple conservation et la transmission des idées de liberté en temps troubles vaut la peine d’un engagement ne serait-ce que minimal.

  1. Les « choses vivantes » s’opposent aux abstractions pures d’une raison qui tournerait en roue libre à la façon des rationalistes et autres défenseurs du contrat social. Voir, entre autres, Charles Maurras, Mes Idées Politiques, d’où je me permets de tirer l’expression.
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  • Je ne sais pas si c’est à mettre sur le compte de votre jeunesse, mais dieu que vous intellectualisez, tout en appelant à l' »engagement », à l' »action ».

    Le libéralisme est naturel. Il colle à nos semelles, car il est au fond le reflet de notre humanité.

    L’étouffer sous des milliers de signes, même si l’intention départ est bonne, en étudiant dans le détail toutes les inférences possible à de nombreuses questions… et le risque apparaît : virer à la ratiocination.

    Ce n’est pas comme cela que vous lutterez efficacement contre Hollande, Moscovici, les syndicats, la mafia pseudo publique, les rentes, les sinécures, l’oppression.

    Alors faillite ou pas ? La désirer ou pas ? Expatriation ou pas ? J’y vais, j’y vais pas ? Risque ou pas risque ?

    Aujourd’hui, toutes ces questions semble un peu dérisoires, du moins accessoires, lorsque on les mesure à l’aune de notre objectif qui est ultra simple : liberté.

    Voilà l’étalon.

    J’ai envie de reprendre tous vos points, mais ce serait fastidieux.

    Un seul : « L’adversaire est fort et maîtrise amplement les règles de la politique. Il faut que les libéraux y acquièrent de l’expérience. »

    Ca fait des décennies… que nous cultivons notre expérience (et à nos dépens toujours).

    Combien de décennies supplémentaires nous proposez-vous ?

    Personnellement, j’ai 45 ans, ça fait 30 que je réfléchis, jeune j’étais comme vous, alors qu’en fait… tout est tellement simple (notre ennemi, sa nature, la manière dont tourne le monde)… et personnellement… j’en ai marre… d’attendre.

    Donc la faillite, oui, adamantine, solaire, violente et plus tôt sera le mieux !

    Et à la fin, c’est le Pari de Pascal.

    Car le libéralisme, c’est aussi cela : accepter une part de risque. Inévitablement, car c’est la nature. Mais sans pathos.

    Or j’ai l’impression que vous voulez réfléchir et agir avec une… assurance tout risque.

    Grosse contradiction.

    • Cher Christophe, c’est sur que c’est terrible d’attendre, de voir comment les choses evoluent lentement, et qu’une vie humaine est trop courte pour en voir la fin.

      Mais avez-vous des exemples de transition vers un regime plus liberal qui se soit bien passée et qui est été perenne suite à une chute de regime/effondrement/faillite d’un Etat?

      Car j’ai vraiment des doutes sur le choix d’une majorite de francais en cas de chaos…

    • Bonjour,

      Lorsque je dis que la faillite est inéluctable, je dis : elle va avoir lieu. Lorsque je dis qu’il faut la craindre, je ne dis pas : il faut faire en sorte qu’elle n’arrive pas. Parce que justement, elle est inéluctable.

      Accepter une part de risque, soit. De toute façon, il est là, qu’on le veuille ou non. Mais ce que je dis, c’est qu’il faut se préparer à y faire face. Quand on sait qu’une guerre va avoir lieu, on s’arme, on prépare ses défenses. Et on évite de s’enthousiasmer avec béatitude parce qu’on sait que les efforts à fournir vont être difficiles.

      Le chaos, ok. Et vous avez prévu quoi quand il arrivera ? De rester tout seul dans un bunker jusqu’à ce que par miracle les autres aient réussi sans vous à faire émerger la liberté ? Vous voyez bien que vous manquez l’essentiel à vous contenter de vouloir le chaos, et que c’est faire preuve de peu de prudence. Le nihilisme a ses limites.

      Dernier point : vous avez 45 ans, j’en ai 24. Vous avez eu un peu de temps pour vous faire votre place, c’est donc un peu facile d’exiger de la génération suivante qu’elle se sacrifie totalement dans le chaos, et en plus de lui reprocher de ne pas y aller avec enthousiasme. Les jeunes libéraux n’acceptent pas ça, et c’est pour cette raison qu’ils quittent le pays ou manifestent leur engagement pour la liberté. Ceci dit, je n’irai pas plus loin sur cette voie, elle n’est pas la plus féconde quant aux questions posées par l’inévitable faillite.

  • Je suis en parfait accord avec le commentaire précédent. La nature, la vie est en risque perpétuel et ce jusqu’à la fin des temps s’il y en a une. Ne cherchez pas de sens à tout ça. Il n’y en a pas, ce serait vain.

    En revanche, ce que l’on sait, c’est que nous sommes des individus sensibles, volontaires et libres de conduire nos vies. Alors, au bout d’un moment la réthorique, le verbiage français, le constructivisme sans aucune pudeur, la ratiocination sans retenue ne peuevent justifier davantage de passivité ou de soumission. Il faut prendre un nouveau risque, un de plus.

  •  » la liberté  »  » le peuple  » comme disait robespierre !

    quelle liberté ? quel peuple ?
    vous desirez la faillite de l’état ? deux siècle en arrière, la dernière faillite de l’etat français à eu lieu en 1797, sous le directoire. ce qui ne manqua pas de discréditer un peu plus ce régime, ouvrant une voix royale à bonaparte. quelques années auparavant, mirabeau qui était loin d’etre un sot, avait tous fait pour l’éviter la faillite, arranguant la constituante avec ses mots célèbres:  » la banqueroute, la hideuse banqueroute « . deja, le tribun avait essayé de convaincre sans y parvenir, louis 16 de reprendre la main pour éviter le développement de l’anarchie. entre ces deux dates, quelques semaine avant d’etre guillotiné, st just avait réclamé, sans y parvenir non plus, que robespierre soit nommé dictateur, comme au temps de la république romaine, pour opposer une réaction claire aux périls de l’époque.

    on voit bien qu’il y a peu de chance que  » la liberté  » surgisse d’une grave crise de régime.
    il vaut mieux souhaiter une euthanasie lente du problème français, par la disparition inéluctable de la génération des trentes glorieuses, qui tel saturne, a dévoré ses enfants.
    pendant ce temps, n’avez vous pas un vieux a voler ? vos parents, par exemple ?

  • je vous en propose une moi, de réplique libèrale:

    une 6ième république basée sur le suffrage universel refondé en ces termes:

    chaque citoyen une voix.
    une voix suplémentaire pour chaque citoyen qui travaille.
    encore une voix suplémentaire pour chaque citoyen qui travaille à son compte.

    voila matière à phylosopher !

    • Personellement je serai plus en faveur du suffrage censitaire…

      • Je suis pour l’abolition du suffrage à proprement parler et la mise en place d’un marché de la politique. Avec du vrai argent. Celui qui en a et qui s’en fout ne doit pas peser plus que celui qui n’en n’a guère mais est prêt à tout mettre sur « son poulain ».

        Cela dit, le mode de désignation des la caste de parasites qui nous dirige n’est pas important. Ce qu’il faut d’abord et avant tout c’est réduire leur capacité à nuire. Un fois l’Etat remis à la place qui aurait du rester la sienne (soit rien, soit presque rien : juste une supervision des systèmes de Justice, Police et Défense, qui peuvent rester eux même privés et concurrentiels) le problème de désignation des gens qui orienteront ça deviendra bien accessoire.

    • DÉMOCRATIE DIRECTE !

      Le métier de politicien ne peut être changé radicalement que par la démocratie semi-directe.
      C’est un système simple, efficace, éprouvé.

      Sans la menace de référendum d’initiative populaire, le métier de politicien consiste à s’acheter du capital politique en esquivant ses propres responsabilités et celles de ses prédécesseurs pour les laisser à ses successeurs ou les reporter sur ses adversaires.
      La démocratie purement représentative a causé une régression intellectuelle calamiteuse, la fin de règne de la raison et le retour à un gouvernement par l’émotion.

      La catastrophe à venir ne sera salutaire que si nous nous y employons, rien ne se fera tout seul.
      La faillite des États-Providence étant une vague de fond planétaire, les politiciens auront beau jeu de blâmer le libéralisme anglo-saxon.

      Dans l’état actuel de nos oligarchie, il y a fort à parier que la faillite ne se traduise pas par une prise de conscience mais par davantage de confusion et de régression.

      C’est pourquoi il faut se réunir autour d’un projet simple, clair, relativement consensuel, le seul obstacle (mais il est de taille) étant notre oligarchie. La faillite va la discréditer et l’affaiblir: Profitons-en !

      • Cher Fucius, j’apprécie votre commentaire, il rejoint le mien plus bas. En un mot, la meilleure voie est la reforme paisible et progressive des institutions car si les choses tournent au chaos, le liberalisme passera a la trappe et l’etatisme en sortira renforcé!

    • @ yeneralalcazar

      Combien de voix pour un retraité ?

      • vous comprenez rien ou ne vous savez pas lire ?
        un retraité une voix ( et un coup de pied au cul s’il n’est pas comptant )

        vous avez de la chance, il y a 2 siècle, c’etait la retraite de russie !

  • Intéressant.
    Le dernier des 30 textes de l’antologie libertarienne publiée ici récemment est une réponse de M. N. Rothbard à cet article.
    Et peut se résumer ainsi : Mon Dieu, donnez nous des radicaux, peut-être pas anarcho-capitalistes, peut-être même simplement laisser-faire-istes…. Mais des radicaux. Des gens qui aiment la liberté et haïssent l’Etat. Avec leurs tripes. L’intellectualisation, la rationalisation, l’analyse, c’est bon quand ça vient en complément.

    Et si vous haïssez le Léviathan, vous voulez sa mort, dussiez-vous en souffrir ! Donc oui, il faut la faillite, il faut qu’elle soit sanglante et que les nervi de ce vampire oppressant qu’est l’Etat (tout Etat) s’en prennent plein la tronche. Il sera temps, après, pour rationaliser, pour discuter, pour penser le monde qui vient. Sinon, on risque de l’attendre encore longtemps et au lieu d’un supernova nous allons lentement nous éteindre dans un froid néant.

  • Tout à fait d’accord. On n’a qu’une vie. Pas le temps de ratiociner sur les causes du monde. Il faut viser l’exaltation de la liberté maintenant ou jamais…

  • La meilleure façon d’activer tout ça est de lancer une pétition.
    Ex: a quand une DIMINUTION d’impôts ??
    Ce n’est pas pour gagner quelque chose , mais pour « agréger » les gens autour d’une idée !!
    Ou quelques idées simples, encore une fois pour rassembler les citoyens autour d’elles.
    Mais pour cela il faut que quelques libéraux (et pourquoi pas Contrepoint) se lancent avec un peu
    plus de disposition pour l’action et des propositions plutôt que le penchant naturel vers la critique.

  • Bravo ! Un article qui change de l’extrémisme stérile qui règne le plus souvent ici. Les rodomontades de ceux qui veulent le chaos sont puériles, ils supplieront pour que viennent un Léviathan plus puissant encore : les grenouilles qui voulaient un roi ! Que l’on donne un seul exemple où un système libéral soit né du chaos.
    Les libéraux cherchant le pouvoir au bout du fusil, pathétique…

  • « le Français a toute légitimité de se soucier de l’avenir de son pays, il n’en a aucune quant à l’avenir de son pays d’accueil »
    Je ne suis pas tout a fait d’accord et pense que cela depend des situations individuelles : l’expatriation peut etre temporaire mais peut egalement prendre une certaine forme de permanence. Francais de l’etranger, je paye l’essentiel de mes impots a l’etranger : un droit de regard sur ce qui en est fait ne parait pas necessairement delirant. A contrario, lorsque Sarkozy a annonce vouloir mettre en place un impot sur le revenu pour les francais de l’etranger, j’ai ete choque. Je ne suis d’ailleurs pas alle voter pour les deputes representants les francais de l’etranger : le legislateur vote des lois applicables en France, donc qui ne s’appliquent pas a moi et je n’ai aucune legitimite pour me faire representer a l’Assemblee Nationale (difference avec la presidence de la republique qui a une fonction de representation aux travers des ambassades, meme si constitutionnellement, cela passe par le ministere des affaires etrangeres responsable devant le parlement)

    • Attention, je ne parle pas forcément de légitimité à voter et à décider, mais à se soucier de l’avenir de ces pays.

      Que l’on pense avoir un droit de regard sur le pays dans lequel on s’est installé et où l’on paie des impôts, c’est une chose, mais il ne tient pas de nous de l’obtenir, il est attribué par les nationaux. C’est eux qui vous accorderont une quelconque légitimité à pouvoir participer aux décisions, voire à simplement vous exprimer sur le sujet. Vous n’avez donc aucune légitimité, c’est le peuple du pays d’accueil qui l’a toute entière quand il daigne laisser l’étranger parler.

      On peut regretter cette réalité, mais pas l’ignorer.

  • Aurélien Biteau, je n’ai qu’un mot : BRAVO!

    Je suis un ptit jeune comme vous (27 ans).

    Meme en etant a l’etranger (c’est la que j’ai naturellement trouve mon 1er boulot, rien de politique la-dedans), j’essaye de repandre les idees liberales et de susciter le debat sur Facebook (moins dans la vraie vie pour pas etre un type trop chiant :)), jai fait une donation a contrepoints.
    Si j’etais en France, je serais bien plus actif et me rendrais aux diverses conferences et prendrais le temps de convaincre un maximum de monde autour de moi.

    Je ne crois pas une minute au FN. J’ai lu leur programme et ca ne tient pas debout.

    Comme vous concluez si bien, meme si l’espoir est mince, il faut peu a peu repandre les idees liberales et s’immiscer dans la vie politique (ce que fait le PLD) car je pense aussi que si l’Etat faillit, le liberalisme ne sera pas a l’ordre du jour devant les citoyens francais apeures, mais l’Etatisme redoublera d’intensité.

    Tout cela est fort bien decrit dans la Route de la Servitude. Le socialisme fait le lit du totalitarisme en developpant l’administration qui ne depend pas du vote des citoyens et qui reste en place et traverse les epoques.

    Conclusion: une seule solution: faire evoluer les institutions avant qu’il ne soit trop tard et sans tout casser. Se soulever (a l’instar des pigeons, tondus, bretons, etc), protester, organiser des manifestations liberales monstre, se rassembler pour se faire entendre, faire prendre conscience au maximum de monde des enjeux, afin que in fine le gouvernement plie, pendant que le parlement sera grignoté en parallele par les nouveaux deputes liberaux elus au fur et a mesure de la conquete du liberalisme veritable en France, 150 ans apres Bastiat!!

  • Je retiens NATION et FAMILLE. Le texte est un peu long et je dois dire que je l’ai lu en travers. Désolé.
    Je retiens l’analyse de christophe qui me permet de gagner du temps sur une lecture fastidieuse. Merci à toi !

    Je pourrais paraphraser christophe, mais il a déjà tout dit 🙂

    Pour moi il faut grandir en effet.
    Prendre de la distance, fuir et regarder cette France avec du recul, loin…..de cette Nation et de sa Famille.

    Etre libre, c’est justement se débarasser de toutes ces idées préconçues qui bloquent le développement personel.
    Il n’y a pas de négociation possible, et en effet chacun est libre de faire ce qu’il veut:

    – Accepter cette idéologie socialiste et la culture Française
    – Croire que l’on peut vivre et négocier avec celle ci
    – Partir et grandir

    Pour moi, c’est presque déjà trop tard….pour vous, fuyez loin, pendant que vous le pouvez !

    Le temps passe très vite, on commence à s’encrouter, à devenir faible, à ne plus résister aux idées socialistes. Et puis un jour on se réveille dans sa famille et sa nation, heureux d’avoir la tête vide et avec un sentiment de liberté…..et vous serez dans Brave new world (une envie d’être plus….):
    « as though I were more me, not just a cell in the social body ». (Be yourself, go and get it !)

  • « Le bon accueil que l’on reçoit chez les autres tient directement du prestige de sa Nation. On ne reçoit pas un Français comme on reçoit un Mexicain (ou autre), et ce quelles que soient les règles de bienséance et d’hospitalité »

    Je suis effarée de lire cela ! Avez-vous vécu à l’étranger ? En fait, tous les peuples du monde se foutent de votre provenance, du moment que vous parlez leur langue, que vous êtres sympa et bosseur et que vous mangez proprement.

    Et plus votre pays est petit et insignifiant, moins vous en portez les stigmates. Les français, désolée de vous le dire, sont mal vus partout, pour leur infernale prétention, leur agressivité, leur manque de souplesse. J’ai habité pous d’un an dans 14 pays dufférents, et partout j’ai eu les mêmes échanges :

    « are you french  » (avec un air suspicieux).
    – « no, belgian  » (sourire d’une oreille à l’autre) ‘oh, belgian, very very good, be welcome » !

    • Il y a méprise. Je ne parle pas spécialement des relations directes qu’on peut entretenir avec M. X ou Mme Y, qui auront de bonnes chances d’être effectivement accueillants quelque soit son pays d’origine.

      Je parle d’une vision plus générale de l’étranger en matière politique, de sa place au sein d’une communauté politique qui n’est pas la sienne. Et là, ce n’est plus de l’ordre de la relation interpersonnelle, mais ça n’empêche pas d’avoir une incidence sur l’avenir du Français qui s’est installé à l’étranger, et il vaut mieux pour lui que l’image de la France soit positive et que les relations qu’elle entretient avec le pays d’accueil soient bonnes.

      Mais en un sens, vous me donnez raison avec votre exemple, non ?

    • Oui, le Français est toujours reçu comme un bouffon. Aux USA, ils considèrent le Français comme étant sale. En Grande Bretagne le Français est une grenouille. Certains endroits nous sommes des escargots. Je ne connais pas assez l’Allemagne, mais je pense qu’ils doivent nous appeler des branleurs 35h.
      Le mieux est la tête de Poutine quand il regarde Hollande. Je dois dire que c’est mieux qu’un long discours.
      Le panache et la fierté n’est plus vraiment l’image de la France. C’est pour cela qu’il faut la quitter, ou en accepter sa petitesse.

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Cet opus, qui fait partie d’une trilogie, est un point d’entrée à privilégier pour quiconque souhaite acquérir une compréhension solide des mécanismes du libéralisme, dont Serge Schweitzer, grande figure d’Aix-Marseille Université qu’on ne présente plus aux lecteurs de ce site, et dont le nom raisonne encore dans les couloirs de nombreux établissement d’études supérieures (j’en sais quelque chose), se fait à l’évidence le promoteur. Il y offre en effet une synthèse claire et concise à mettre entre les mains de tous, que l’on soit fervent défe... Poursuivre la lecture

Le 14 octobre 2024, le prix Nobel d’économie a été décerné à Daron Acemoglu, James A. Robinson et Simon Johnson, trois économistes libéraux dont les recherches ont largement influencé la manière dont nous comprenons les interactions entre institutions politiques et économiques, et leur rôle dans la détermination de la croissance et du développement à long terme. Ce prix consacre des années de recherches qui ont marqué l’analyse économique contemporaine, notamment sur la manière dont les institutions façonnent les performances économiques des soc... Poursuivre la lecture

L'un des principes fondamentaux du marxisme est la théorie de la valeur du travail, qui énonce que la valeur d'une marchandise est déterminée par le temps de travail socialement nécessaire pour la produire. Dans ce cadre, le travail lui-même devient une marchandise – quelque chose qui peut être acheté et vendu sur le marché. Marx affirme que, sous le capitalisme, les travailleurs sont contraints de vendre leur force de travail aux capitalistes, qui les exploitent en leur versant des salaires inférieurs à la valeur totale produite par leur tra... Poursuivre la lecture

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