En ce jour de Toussaint, je ne crois pas inutile de rappeler le sens profond de cette grande fête, qui peut aujourd’hui inspirer notre croisade pour la liberté.
La Toussaint est une fête joyeuse
Tout d’abord, et les chrétiens le savent bien, la Toussaint n’est pas une fête triste, mais une fête joyeuse. La Toussaint est un jour d’allégresse. Il y a de la joie à honorer tous ceux, connus et inconnus, qui ont vécu dans la sainteté. Et ils sont des multitudes.
« J’ai vu une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues » nous dit l’Apocalypse de Saint Jean. C’est rappeler que la sainteté est un chemin offert à tous les hommes. Toussaint, c’est la démocratisation de la sainteté.
L’allégresse ne vient pas que du passé, de la mémoire des saints qui nous ont précédés, mais aussi du futur, de la promesse que tous ceux qui vivent dans la sainteté, et nous tous qui y sommes appelés, vont accéder à une vie d’où le temps et les larmes auront été effacés. Toussaint est un acte de foi dans un avenir de joie, c’est une fête de l’espoir. Et, chose encore plus importante, cet espoir est offert à tous les hommes : tous saints si nous le voulons. La sainteté n’est pas réservée à une infime minorité de bienheureux, qui font et qui auront fait des choses remarquables dans leur vie.
Certes de grands personnages comme Jean XXIII ou Jean Paul II qui seront canonisés en avril 2014 sortaient de l’ordinaire et ont pesé sur le sort de millions de croyants et incroyants. Mais chacun peut venir grossir la « foule immense », car la sainteté ne signifie pas être « héroïque et grandiose, auréole et mystique » (Guillaume de Menthière). Il y a dans la sainteté une grande dose d’humilité, elle est souvent faite de petites attentions aux autres, de petites victoires sur soi. On rapporte que « Saint François de Salles a dû batailler trente ans pour apprendre à fermer une porte sans la claquer » ; la douceur, la maîtrise de sa violence, la marche vers la sérénité, nourrissent cette sainteté au quotidien, aussi profonde que l’admirable sacrifice des martyrs qui sont persécutés et meurent pour leur foi.
Il n’est pas surprenant que le texte de l’Évangile de la Toussaint soit celui des Béatitudes. Car les Béatitudes montrent les divers chemins vers la sainteté, ouverts aux « pauvres de cœur, aux doux, à ceux qui pleurent, à ceux qui ont faim et soif de la justice, aux miséricordieux, aux cœurs purs, aux artisans de la paix, à ceux qui sont persécutés pour la justice, à ceux que l’on insulte et que l’on persécute pour leur foi ».
À tous ceux qui empruntent ces chemins, le Christ fait la promesse décisive :
« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ».
Si je veux transposer le sens de la Toussaint au monde profane, c’est un appel à l’allégresse qui s’impose aujourd’hui. Je vois trop souvent autour de moi des gens qui se lamentent, qui se révoltent ou au contraire se résignent. Les uns pleurent sur leur santé perdue, ou celle d’un être cher, les autres sur leur famille détruite, d’autres encore sur leur misère et leur insécurité, qui menacent les leurs. On les comprend, mais le désespoir les paralyse, alors que le courage de lutter les soulagerait – puissent-ils y accéder avec notre aide peut-être. Mais la sinistrose a envahi le débat public : nos gouvernants, nos élus, n’ont-ils pas perdu toute raison, notre patrimoine, notre travail, notre liberté ne sont-ils pas menacés, voire ruinés, et notre nation n’est-elle pas divisée et livrée à la haine et à la violence ? Nous sommes loin de l’esprit des Béatitudes !
À mes yeux, ce n’est pas le moment de pleurer sur la France du déclin, sur la tombe de la liberté. Ce n’est pas le moment de la fuite en avant, de la radicalisation des désespoirs, de la revanche des injustices. C’est le moment de montrer le chemin. Il nous reste quelques mois avant les échéances politiques majeures de 2017 pour amorcer et développer la reconquête des esprits, et cette bataille devra se prolonger sans cesse, sans la trêve d’une victoire (probable) des oppositions en 2014.
Éclairer les Français sur les béatitudes libérales
Voilà notre mission.
D’ailleurs les béatitudes libérales ne sont pas éloignées des béatitudes chrétiennes. Elles exigent toutes deux une véritable conversion personnelle : reprendre courage, y croire à nouveau, encore et toujours, et aller vers ceux qui doutent, vers ceux qui souffrent, vers ceux qui veulent harmonie, justice et paix.
J’ai eu depuis quelques semaines l’occasion de rencontrer des centaines de personnes, connues et inconnues, qui sont attentives et réceptives au message de la liberté et de la responsabilité. C’est cette « foule immense » qu’il faut maintenant informer, enseigner, motiver. Elle sera le levain de la pâte libérale, à enfourner peut-être en 2017, ou avant, ou après.
Je sais que l’une des caractéristiques de notre démission collective est le scepticisme, nourri d’années de déraisons et d’échecs. Certains d’entre vous me prennent ou me prendront pour un rêveur. Mais d’une part je crois que les Français manquent de rêve, il faut leur en donner, d’autre part le rêve est devenu réalité durable dans un grand nombre de pays, qui ont retrouvé prospérité et harmonie sociale. Alors, profitons de la leçon d’allégresse que nous donne la Toussaint et essayons, en toute modestie et en toute conscience de nos imperfections, de nous parer des vertus de nature à nous inscrire dans la lignée de tous les saints.
Un article publié initialement le 1 novembre 2013.
Une anecdote historique : Un payse un peu benêt vend une vache à un malicieux – Je veux bien acheter ta vache tout de suite mais je ne te la paierai qu’à la Saint Glinglin. – C’est quand la Saint Glinglin ? – T’as qu’à regarder sur le calendrier ! Il remet la vache et se précipite dans sa chaumine pour savoir quand est-ce qu’il va être payé, RIEN ! Il se rend à la taverne au cas où et il se fait mettre en boîte… Furieux, il se rend chez le juge de Paix pour lui soumettre son litige. Le juge convoque les parties et condamne le malicieux à payer la vache à la Toussaint. Il précise bien qu’il ne sait pas quand tombe la Saint Glinglin mais comme la Toussaint est la fête de tous les saints, c’est aussi, assurément, la fête de Saint Glinglin.
J’ai commencé à vomir sur ce passage là :
« Les uns pleurent (…) leur misère et leur insécurité, qui menacent les leurs. On les comprend, mais le désespoir les paralyse, alors que le courage de lutter les soulagerait – puissent-ils y accéder avec notre aide peut-être.  »
Sous entendu : le devoir du catholique serait de donner le « courage de lutter » aux pauvres?
Non, ils ont d’abord besoin d’argent.
Garello, chacune de vos paroles et chacune des actions de l’Aleps est un pet de satan à mes narines. En tant que Catholique, je chie sur l’Aleps et son discours répugnant. Ces noces du capitalisme feutré et débridé et de la chrétienté à la mode Paul Ryan me font hurler au détournement d’une parole sacrée.
Le Catholicisme c’est d’abord et avant tout : tu aimeras ton prochain comme toi même. Ca veut dire très concrètement totale générosité envers les plus pauvres que soi. Et d’abord générosité bien concrète, pas des discours : de l’argent, ou de quoi manger, se couvrir. Pas des mots, pas des sermons.
Ca veut dire donner au pauvre son propre caleçon, et pas des leçons. Ca veut dire aussi payer les charges sociales avec bonne grace, accessoirement, même si certains fraudent. Ces fraudeurs sont toujours moins bien lotis que moi.
Ca veut dire aussi accepter que l’Etat me pique de l’argent pour qu’un fils de pauvre s’asseye dans la même classe que mon fils de riche, même si je peste contre l’instituteur.
Le catholicisme n’est soluble dans le capitalisme forcené qu’en transformant la parole du Christ en salmigondis evangéliste à la mode pasteur du midwest. Heureusement, la greffe ne prend pas bien en France, pays dont même la laicité cache une chrétienté fondamentalement altruiste et sacrificielle, qui fait que je me plait bien ici.
Etre catholique, c’est rêver d’être assez fort pratiquer l’altruisme le plus gratuit, le plus spontané, le plus sa-cri-fi-ciel (prend ça dans les dents, Ayn Rand, Athée, comme Greenspan d’ailleurs) et en plus avec le sourire, en y mettant du coeur, en tendant les deux joues, même quand le pauvre auquel vous avez donné 50 euros vous insulte en guise de remerciement. Etre catholique, c’est essayer de faire ça, et reessayer quand on échoue, et se sentir coupable quand on y arrive pas.
Etre Catholique, j’y tiens, c’est au moins se sentir coupable quand on voit plus pauvre que soi et qu’on ne fait rien pour lui. Je n’ai absolument rien contre cette culpabilité : comme dit Leonard Cohen (probablement le plus catholique des songwriters, même s’il l’ignore), la culpabilité fait partie de l’Univers moral. Ca prouve que la conscience fonctionne.
Tout le reste, excusez du peu, c’est de la réthorique de pharisien qui veut se rassurer.
Je me sens libéral au sens que j’aime tout ce qui donne de la liberté, de la latitude d’action aux entrepreneurs et aux créateurs en général (qu’ils soient artistes ou chefs d’entreprise), et qu’on en manque en France, je déteste la tatillonnerie et la suspicion dans l’oeil de l’Urssaf de base, c’est ça qui me fait voter à droite, où j’ai l’impression qu’on comprend ça un peu mieux qu’ailleurs.
Mais voilà : Jésus me recommande de me conduire comme les socialistes voudraient que tout riche se conduise. Jésus me dit que la cupidité c’est mal (prend ça dans les dents, Milton Friedman) Jésus me demande de donner le plus possible de ce que je peux donner, et vivre sans strass ni paillettes. Jésus me dit que si je reste riche, j’ai autant de chance d’aller au paradis qu’un éléphant a de chance de pouvoir s’asseoir sur le siège passager de ma Smart. Jésus me dit qu’être riche c’est déjà presque un péché.
Etre catholique et riche, c’est se sentir coupable d’être riche au moins une fois par jour. Ca veut dire se forcer à sourire au mendiant rom qui psalmodie son speech appris à l’avance, et se dire « c’est mon frère, même s’il m’énerve », et lui donner un euro, même si je ne sais pas vraiment ce qu’il fera avec. C’est donner l’exemple à ma fille en lui apprenant que l’argent n’a d’utilité que s’il est au service de bonnes causes.
Je voterai pour la première fois de ma vie à gauche aux municipales de 2014, car le discours du candidat de l’opposition dans mon patelin n’est pas du tout catho-compatible. Je préfère un socialiste bobo (vraiment pas du genre trostkard des années 70) à un péteux de première qui tient un discours inacceptable sur les pauvres et les étrangers. La plupart de l’équipe de ma paroisse en fera autant.
C’est là toute la complexité du message du Christ. S’il était simple, ça fait longtemps que le monde serait en paix.
Jésus n’a jamais été tendre avec les riches, Garello, vivez avec cette idée, et cultivez votre culpabilité, vous allez à nouveau vous sentir catholique.
Ah, et une fois encore, je tiens à ce que vous sachiez, je chie sur votre groupe : tous ceux que je connais qui en font partie sont juste de purs égoïstes qui cherchent à croire que leur richesse vient du Très Haut alors qu’elle vient de leur papa.
Maintenant je vais peut etre me confesser après ces mauvaises paroles, mais je suis certain que mon curé, qui a passé pratiquement toute sa carrière dans un centre social, au service des pauvres, sera très indulgent à mon égard.
« Ça veut dire aussi payer les charges sociales avec bonne grâce »
Si vous ne savez pas a qui donner votre argent sans qu’on vous y force, c’est assurément le symptôme d’un manque de charité et d’amour du prochain, qui saute aux yeux à vous lire !
« Ca veut dire aussi accepter que l’Etat me pique de l’argent pour qu’un fils de pauvre s’asseye dans la même classe que mon fils de riche, même si je peste contre l’instituteur. »
L’argent volé est de l’argent maudit, si l’école coûteuse obligatoire et socialiste apprenait ne serait ce qu’à lire correctement, ça se saurait.
« Je voterai pour la première fois de ma vie à gauche aux municipales de 2014 »
« Maintenant je vais peut être me confesser après ces mauvaises paroles, mais je suis certain que mon curé, qui a passé pratiquement toute sa carrière dans un centre social, au service des pauvres, sera très indulgent à mon égard. »
Comme sa charge de travail va fortement augmenter je ne sais pas s’il aura le temps de vous recevoir.
« Je me sens libéral au sens… »
Pitié ! aimez au moins la vérité.
@gomorrhe oula « vomir » « pet de satan » « je chie » « prend ça dans les dents » « je chie sur votre groupe » et j’en passe , en tous les cas le Christ ne parlait pas comme vous , votre langage serait plutôt la marque des possédés, possédés qu’il délivrait .
Heureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière…
Merci pour cet article . Une amie (souche protestante des pays du nord) hier nous disait : « pourquoi la fête des morts, pourquoi cette fête triste ? » Donc tres utile mise au point de votre part . Connais toi toi même disait un vieil ancien.