Par Bogdan Calinescu.
Un article de l’aleps.
Certes les Français pensent que les inégalités se sont beaucoup aggravées en cette période de crise, mais ils ne les tiennent pas pour totalement anormales. Il existe d’ailleurs plusieurs types d’inégalités : les inégalités de départ (ou inégalités des chances) et les inégalités à l’arrivée (inégalités de résultats). Parmi celles-ci, les inégalités de revenus sont importantes, mais les Français ne les attribuent pas à un quelconque « vol ». Ils considèrent en général ces inégalités comme « justifiées ». Plus important encore : contrairement aux théories marxisantes d’un Pierre Bourdieu, l’ouvrier ne croit pas que les mauvais résultats scolaires de son enfant soient le résultat de sa condition sociale.
Autre sujet d’actualité : les rémunérations des dirigeants d’entreprises. Les Français font bien la distinction entre ceux du CAC 40 et la grande majorité des petits patrons qui ne gagnent que 3 ou 4 000 euros par mois. Un patron qui a bien développé son entreprise mérite de gagner de l’argent tout comme un footballeur de talent. Au passage, on relève que les Français interrogés connaissent très bien les fourchettes de salaires pratiquées aujourd’hui.
L’inégalité qui les choque le plus est l’accès aux soins. Ils ne l’acceptent pas.
Enfin, les Français considèrent que l’État doit garantir à tous un minimum de ressources. En conclusion l’inégalité n’est pas considérée par les Français comme une injustice. Ce sont les hommes politiques qui la conçoivent ainsi, afin de justifier leur interventionnisme au nom de la « justice sociale ». Non, l’égalité n’est pas une passion française…
Rappelons aussi que ce livre est préfacé par le regretté Raymond Boudon. Cette préface aura été probablement le dernier texte avant son décès…
— Michel Forsé, Olivier Galland, Caroline Guibet Lafaye, Maxime Parodi, L’égalité, une passion française ?, Armand Colin, mars 2013, 200 pages.
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Sur le web.
En fait, toute société doit osciller entre deux pôles : l’aide à ceux qui sont réellement incapables de pourvoir à leurs besoins (handicapés physique et mentaux, gens âgés ou trop jeunes), et le très sain « help yourself » pour les autres.
L’ennui, c’est squ’en France (et un peu en Belgique par capillarité) le travail est considéré non comme une activité normale et enrichissante, mais comme un genre de torture nécessaire, et qui ne doit pas durer trop longtemps. Très serviable, l’Etat s’est alors mis à considérer comme « chômeurs » des gens qui n’ont jamais travaillé ni cotisé , ou à faire durer les plaisirs sociaux jusqu’à l’indécence.
Ce qui n’est possible qu’en assommant le secteur productif de taxes, dont en réduisant l’activité, et en diminuant le nombre d’emplois.
Je remarque autour de moi que des assidus du chômage, une fois leurs droits fortement réduits, se trouvent miraculeusement un travail en 8 jours ! Mais n’y restent que le temps de ré-activer leurs droits.
Le serpent marxiste compassionnel se bouffe la queue, tout simplement.
Une passion?
Plutôt une obsession!
Procuste est le mythe le plus motivant de cette société-là.