Par Thibaut André [*], depuis la Belgique.
Un concept bien ficelé qui revient toujours dans la bouche des champions du socialisme (qu’on ne trouve pas qu’au PS ou au PTB…)1 est celui de la pénibilité du travail et, par compensation, le « droit » de facto à une pension prématurée ou rémunérée, voire les deux, le cas des fonctionnaires de la SNCB étant particulièrement criant. Avant d’aborder le sujet, considérons un peu les points suivants.
D’abord, revenons au concept de droit qui, sous les coups de butoir des positivistes, a été dévoyé, maltraité, manipulé et transformé pour justifier l’intervention de l’État et de son monopole de la violence dans nos vies. Un droit est caractérisé par l’exercice naturel d’une liberté (ex. : le droit de respirer, d’exprimer son opinion, de ne pas être d’accord, de se déplacer…) tant que celle-ci ne nuit pas aux droits d’autrui (principe de non-agression, de non-entrave aux libertés et droits d’autrui).
Dans le monde du travail, cela se traduit pour quiconque par le droit de chercher un job ou d’entreprendre dans n’importe quel domaine pour lequel vous serez rémunéré à la hauteur de la valeur concédée par le preneur de vos biens ou services, dans un contexte de libre-marché et de libre fixation des prix, selon la loi de l’offre et de la demande. N’en déplaise aux politiques, fonctionnaires et autres bêtes étatiques, leur « travail » repose sur une agression vis-à -vis des acteurs privés qui n’ont pas librement consenti à leurs postes, rémunérations et avantages sociaux. Si tel est le cas, je demande que l’on me produise le contrat d’embauche signé pour chaque politique et fonctionnaire (y compris les fameux emplois subsidiés dans les ASBL et autres organes parastataux) sur lequel tous les habitants du Royaume auront apposé leur signature, et ce individuellement.
Au passage, le raisonnement est le même avec ces grandes entreprises, lobbies et corporations de toutes sortes qui obtiennent des privilèges de l’État afin de se partager le marché après avoir évincé la concurrence. Il y a une violence faite à l’individu via l’utilisation du bras armé de l’État et de ses lois abusives. C’est un rapport non consenti et donc une violation du droit naturel. La résultante est une charge accrue pour le consommateur forcé de payer des prix plus élevés. Il se peut aussi que ce dernier n’aura dès lors pas les moyens de payer de tels prix, le privant tout simplement de ces biens et services. Le « salaire » via le monopole de l’État est une rente non consentie par une large frange de la population qui en paie le prix, tantôt en monnaie sonnante et trébuchante, tantôt sous la forme de privations ou pénuries.
J’ai le droit de chercher du travail. Personne ne peut m’en empêcher. Je n’ai pas le droit de forcer autrui à me verser un revenu via le monopole de la violence de l’État. Personne n’a l’obligation de me donner un job car, dans un tel cas, il ne s’agirait pas ici du libre exercice d’un droit et donc d’une liberté individuelle, mais de l’octroi d’un privilège, créant dès lors une caste de personnes mieux loties. Je ne suis plus dans une logique où mes clients consentent à me verser un revenu qui viendra constituer mon salaire, charges déduites, mais dans une logique d’agression via la confiscation par la voie fiscale et/ou législative d’une partie du revenu de l’un pour donner à l’autre privilégié. Il y a bel et bien une violation des droits naturels de l’individu dépouillé d’une partie de son revenu pour venir enrichir celui qui aura obtenu gain de cause. Cette violation est matérialisée par des prébendes et privilèges. Même dans le libre marché, je ne peux forcer autrui à me payer plus que le prix de l’utilité que ma contrepartie est prête à m’accorder pour le bien ou service que je mets en vente. Chercher un travail et offrir ses biens et services dans le cadre du libre-marché dans une approche mutuellement volontaire est parfaitement en harmonie avec le droit naturel. Revendiquer le « droit » au travail en obtenant un privilège d’État via la création d’une rente requalifiée en salaire est une violation pure et simple du droit naturel.
Cette clarification étant maintenant faite, penchons-nous un peu sur la question de la pension. Sa définition est très simple : il s’agit en fait d’une partie du revenu que l’on diffère dans le temps afin de s’assurer un revenu futur une fois la retraite arrivée. Je cotise aujourd’hui à échéances régulières (tous les mois par exemple) afin de percevoir un pécule pour mes vieux jours. En assurance, il s’agit d’une rente viagère qui s’éteint au décès de l’assuré bénéficiaire. À noter que le principe de la rente viagère en assurance repose sur la capitalisation. Les sommes que je verse tous les mois sont capitalisées et portent donc intérêts jusqu’à la date de la retraite où l’assureur passe du statut de créancier à celui de débiteur. Il paie la rente selon les termes du contrat passé avec le désormais retraité. Les premiers assureurs étaient en fait des caisses de secours mutuel apparues en Occident dès le moyen-âge et dont l’essor alla de pair avec la révolution industrielle dès la 2e moitié du 18e siècle. Cet ordre basé sur la responsabilité individuelle, la prévoyance et la libre contractualisation a été perturbé par l’apparition de la pension par répartition sous Bismarck au 19e siècle en Allemagne. Son principe repose sur le modèle suivant : les actifs cotisent via le paiement d’une rente aux non-actifs, c’est-à -dire les pensionnés. On assista donc progressivement à une éviction du système privé par capitalisation au profit du modèle étatique par répartition. C’est Hitler qui généralisera le monopole du système par répartition qui sera vite repris par le régime de Vichy. La France et la Belgique ne l’ont pas abandonné depuis. Les États européens, à des rares expressions près en raison de réformes (ex : la Suède), obéissent à ce modèle caractéristique de l’État-providence.
Le système de pension par répartition repose sur l’équation simplissime suivante : nombre d’actifs * cotisation moyenne = nombre de retraités * retraite moyenne. L’État se place donc comme la contrepartie unique vis-à -vis des cotisants et des bénéficiaires de cette rente qui n’ont plus vraiment à savoir comment, où et à quel prix tirer le meilleur rendement de leurs cotisations, ces dernières sont d’ailleurs passées du statut libre au statut forcé. Chaque allocataire potentiel n’est plus invité à l’exercice de ses propres droits naturels selon sa responsabilité individuelle et dans le respect des droits naturels d’autrui. Bien au contraire, chaque allocataire présent ou à venir se transforme en un lobbyiste ou mercenaire qui n’aura d’autres buts, à l’instar des nobles et aristocrates de l’ère précapitaliste, de quémander et obtenir prébendes et privilèges dus à son rang et à sa condition (du moins le pense-t-il avec conviction). On voit ainsi fleurir une multitude de régimes de pension d’État aussi complexes qu’inégaux et injustes, faisant la part belle aux politiques et à leur clientèle électorale, à savoir les fonctionnaires. C’est logique car ils ne résultent pas de la libre négociation entre les acteurs économiques. Ils n’émanent pas de la libre concurrence entre les parties, de la contractualisation volontaire, de la coopération sociale et du principe de non-agression. On comprend dès lors très vite comment ce système de pensions géré par le monopole de l’État dérive en une affreuse machine aux bureaucraties pléthoriques et procédures complexes en plus de provoquer lentement mais sûrement la désintégration sociale entre les individus de cette même société.
La théorie fallacieuse de la pénibilité du travail est la conséquente directe du système étatique de pension par répartition où l’on préfère dépouiller son voisin plutôt que le servir. Plus grave encore, ce système de transfert des charges et rentes entre les travailleurs et les pensionnés est source de conflits intergénérationnels, d’autant plus exacerbés par l’inversion de la pyramide des âges, l’augmentation du chômage, la congestion du marché du travail en raison d’un code législatif complexe et surabondant et une fiscalité spoliatrice. Ceci nuit évidemment au développement du secteur privé au détriment du secteur public, ce qui contribue à accentuer la pression sur ceux qui produisent au profit de ceux qui vivent de la production d’autrui (avec en plus la sécurité de l’emploi pour ces derniers). L’effet d’éviction tend à accroître les exigences en termes de productivité vis-à -vis des salariés privés et indépendants qui se retrouvent dans une situation d’asservissement et travaillent dans des conditions de plus en plus pénibles à défaut d’une répartition équilibrée de la charge de production de bien et services réels. Il y a là tous les ingrédients pour un savant cocktail menant à terme à de graves conflits sociaux et à la révolution lors de l’effondrement du système qui n’est rien d’autre qu’un schéma de Ponzi.
Comme l’énonçait très justement l’excellent Frédéric Bastiat, l’État est cette grande fiction à travers laquelle tout le monde veut vivre aux dépens des autres. Il n’est donc pas étonnant que, dans ses conditions, un concept comme la pénibilité du travail est apparu sur toutes les lèvres avec, selon les opportunités offertes :
- la diminution de l’âge de la pension,
- l’introduction du concept de prépension,
- la réduction des cotisations des uns pour augmenter celles des autres, voire même l’absence (ex. : pour les fonctionnaires communaux et provinciaux, la quote-part employeur n’étant pas versée par les communes et provinces),
- la garantie de prestations plus élevées pour certains,
- la mise en place conjointement d’un système par capitalisation pour les hautes castes (ministres, députés, sénateurs…).
Sans nier le caractère pénible de certains métiers tant au plan physique qu’au plan moral, on comprend très vite la teneur et l‘importance de cet argument fallacieux pour augmenter l’intrusion de l’État dans la vie des personnes jusqu’à régenter leur durée de carrière. Pour rappel, au-delà de 65 ans, les conditions d’exercice d’une activité rémunérée sont très limitatives même si les choses s’améliorent devant la faillite du système public.
Mais entrons maintenant dans le concept de pénibilité du travail. Porter des moellons tous les jours pendant huit heures est certainement éprouvant pour le corps. Néanmoins, de témoignage d’entrepreneurs dans la construction, ces basses mais néanmoins nobles tâches sont réservées aux jeunes manœuvres amenés à tester leur robustesse et leur motivation, les plus vieux et plus expérimentés étant dédiés à des tâches plus génératrices de valeur ajoutée compte tenu du coût généralement plus élevé de leur propre travail. D’autant plus que des outils de portage et autres élévateurs existent pour alléger le travail.
Un job chez McDo peut être perçu comme rébarbatif, voire humiliant, surtout s’il est proposé à une personne diplômée. Il n’y a que des intellectuels à la recherche de la rente étatique (s’ils ne l’ont pas déjà trouvée…), en mal de reconnaissance publique et méprisant le libre marché (car ils n’y seront pas rémunérés à hauteur de leur prétendue grandeur) pour développer une telle image du marché du travail. Trouver un emploi, convaincre un employeur de vous rémunérer pour vos services, gagner ses premiers deniers, satisfaire la clientèle, affiner votre méthode de travail, gagner de l’expérience, apprendre à mordre sur sa chique, voilà ce que les premiers jobs vous enseignent ! Et si je dois me maintenir dans de tels emplois, je le fais sur base volontaire. Personne ne m’oblige à continuer. J’ajouterai aussi que les contraintes familiales et autres charges découlant d’une situation privée ne sont pas la responsabilité de l’employeur. Le salaire raboté par l’État et ses ponctions abusives ne relèvent pas de la responsabilité de l’employeur également (près de 250 EUR sont décaissés par l’employeur pour 100 EUR net en moyenne dans la poche du salarié belge). Nous ne sommes pas sur terre pour vivre sur le compte d’autrui (sauf si c’est une relation librement consentie). Personne ne me doit une vie et des standards élevés. Également, ce n’est pas la fonction qui t’honore mais la manière dont tu la remplis.
Jusqu’après la moitié du 20e siècle en Belgique, l’extraction du charbon de manière manuelle était pénible et rébarbative en plus de se faire dans des conditions de travail déplorables. Les risques de blessures ou d’accidents mortels étaient élevés. On frémit d’horreur de nos jours à l’idée que femmes et enfants descendaient dans la mine et c’est tout à fait normal selon notre échelle de valeurs actuelle. Mais comment se fait-il que, de nos jours, même dans une Wallonie socio-économiquement très mal en point, plus aucun enfant, plus aucune femme ne doivent descendre à la mine ? Certes, la fermeture économique des mines peut être invoquée mais alors la région aurait dû être désertée. Or, il n’en en rien. La meilleure explication réside dans le concept de destruction créatrice de Joseph Schumpeter. Des industries disparaissent ou se restructurent en profondeur tandis que d’autres apparaissent sur fond d’innovation et de recherche et développement. Mais ce processus n’est possible qu’à travers l’accumulation du capital et l’augmentation de l’investissement en capital par personne dans des nouveaux secteurs et créneaux porteurs. Il faut du capital pour alimenter la dynamique créatrice et productive, ce qui implique de payer les salaires idoines au fur et à mesure que les profits sont générés. Il faut dire que, vu le code du travail, la fiscalité spoliatrice, le coût du travail, le terrorisme syndical et les conditions d’accès au permis d’exploitation, ce processus a été largement freiné. Nous vivrions plutôt sur nos chers acquis en ce moment, ce qui nous amène à consommer le capital accumulé et à nous rendre la vie pénible à nouveau dans un futur proche. Que penser de tous ces freins à l’innovation non par manque de capitaux (étrangers, notamment) devant le principe de précaution cher aux écologistes de tout bord ? Ce n’est rien d’autre qu’un frein à la disparition de la pénibilité du travail. Quasiment plus personne ne meurt dans les mines de charbon exploitées en Europe de nos jours, très souvent à ciel ouvert d’ailleurs. Seuls ceux qui ont décidé de continuer à les exploiter à l’ancienne façon Germinal (cf. le roman d’Émile Zola) – comme c’est le cas dans l’ouest de la Chine où en moyenne 3 000 mineurs meurent tous les ans – sont un exemple criant de pénibilité du travail faute d’investissements et de liberté d’entreprendre. Leur travail est pénible et dangereux mais c’est justement le manque de capital et d’investissement dans des outils modernes qui est à blâmer, en plus d’une absence de liberté d’entreprendre et donc d’innover.
Et de grâce, épargnez-nous le couplet naturaliste larmoyant du paradis sur terre et de la corne d’abondance où nous vivions tous en paix et en harmonie en tenue d’Eve dans un passé lointain. Ce cas de figure n’a jamais existé (sauf peut-être pour ceux qui croient à la Bible mais cela ne constitue pas un raisonnement et une démonstration scientifiques). À l’aube de l’ère industrielle, une femme sur cinq mourait en couche et le taux de mortalité infantile était très élevé. Les conditions de vie – ou plutôt de survie – étaient particulièrement pénibles (le concept de pénibilité prend ici tout son sens). Ceux qui nous peignent le tableau de la brave mère de famille préparant à manger pour les enfants alors que monsieur travaillait vaillamment mais sainement aux champs sont des affabulateurs et des révisionnistes de l’histoire. Les mères n’avaient tout simplement pas de quoi cuisiner et, dans la plupart des cas, ne disposaient même pas d’une cuisine et des ustensiles ad hoc. En 1760, la Grande-Bretagne comptait environ 7 millions d’habitants pour 1 million de gens dans un état de misère. Ces personnes défavorisées n’avaient que l’industrie de leur bras et leur dur labeur à offrir pour sortir de cet état. Ce qui fut fait en grande partie puisque, dès 1830, la Grande-Bretagne comptait près de 15 millions d’habitants avec des conditions de vie en nette amélioration pour les travailleurs. Les progrès de l’industrie du textile, de l’agriculture et du commerce d’import/export ont engendré des bénéfices qui ont permis l’accumulation de capitaux. Capitalistes et entrepreneurs se faisant la compétition pour attirer les meilleures travailleurs, ceci a tiré les salaires à la hausse, notamment sous la pression haussière provoquée par l‘augmentation du capital investi par personne. Même les entrepreneurs et capitalistes non présents dans les industries les plus florissantes ont dû concéder des hausses salariales afin de retenir la main-d’œuvre nécessaire dans leurs secteurs respectifs. Il y avait une plus grande quantité de biens produits dont les prix allaient decrescendo au fur et à mesure que leur offre augmentait pour satisfaire entre autres la demande des travailleurs.
De plus, nous étions passés d’une ère de castes basées sur des privilèges de rang dont il était quasiment impossible de se défaire à une ère industrielle et capitaliste où il était maintenant possible d’améliorer ses conditions de vie en servant ses congénères sur base volontaire sans avoir à les tuer et les dépouiller. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de lire les témoignages de la plupart des nobles et conservateurs de l’époque qui abhorraient le système capitaliste de laissez-faire axé sur la propriété privée des moyens de production, y voyant là la perte de leurs privilèges d’État sur lesquels ils avaient bâti et maintenu leurs fortunes et patrimoines. Désormais, la situation pouvait basculer rapidement si vous étiez incapables de gérer votre capital ou d’en confier la gestion à des personnes capables de détecter les besoins des consommateurs et d’y satisfaire à moindre coût. Le concept de servitude était remplacé par celui du libre-marché, par celui des relations commerciales librement consenties.
Si l’on remonte plus loin encore dans le temps, hommes, femmes et enfants évoluaient dans un environnement encore plus hostile, devant affronter les saisons, la faune cruelle et la flore peu encline à leur assurer le minimum de subsistance pour une espérance de vie dérisoire. Le voilà le paradis sur terre auquel nos ancêtres étaient confrontés quand ils n’étaient pas pillés et taillés en pièces par quelques barbares venus du grand nord ou des soudards issus de la principauté voisine.
L’économie de libre marché, la propriété privée consacrée par des institutions immuables et la parfaite souplesse du marché du travail sont les leviers nécessaires pour accéder à des standards de vie plus élevés, y compris des méthodes de production moins pénibles pour les individus. Réclamer de l’État d’intervenir dans l’économie à tout-va, de provoquer des distorsions dans le système de formation des prix, de freiner voire stopper l’innovation, d’empêcher l’accumulation du capital, d’entretenir un système de politiques, fonctionnaires et transferts sociaux croissants… aura pour résultat de nous rendre la vie bien pénible. Surtout celle de nos enfants et de nos petits-enfants.
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[*] Thibaut André est l’auteur du site Contrario.
- « La plupart des gens qui ont lu le Manifeste du Parti Communiste ne réalisent probablement pas qu’il a été écrit par deux jeunes hommes qui n’avaient jamais travaillé un jour de leurs vies, et qui néanmoins parlaient hardiment au nom des « travailleurs ». » – Thomas Sowell. ↩
Cher Thibaut, une erreur doit être corrigée cependant au crédit de ce « pauvre » Bismark et remise au compte de « la modernité » dans ton article il me semble, concernant la retraite par répartition.
Il s’agissait en fait d’une retraite par capitalisation. Le modèle a évidemment souffert de sa gestion (surtout dans les années d’hyperinflation) ce qui l’a fait progressivement glisser dans la faillite. Cependant, cette faillite n’a été institutionnalisée que sous Adenauer en 1957 (ce qui causa d’ailleurs son plus grand différent avec le légendaire ministre Erhard)
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Une phrase de OvB à méditer:
„Mein Gedanke war, die arbeitenden Klassen zu gewinnen, oder soll ich sagen zu bestechen, den Staat als soziale Einrichtung anzusehen, die ihretwegen besteht und für ihr Wohl sorgen möchte“
– Otto von Bismarck: Gesammelte Werke (Friedrichsruher Ausgabe) 1924/1935, Band 9, S. 195/196
L’essence même de la capitalisation est son caractère individuel. La capitalisation est fondée sur des droits de propriété privés inaliénables portant sur un capital accumulé à titre personnel.
Une retraite formellement par capitalisation, disposant d’un capital identifiable mais accumulé collectivement par l’Etat ou une de ses excroissances (fond de pension publics, système par points…) est assimilable à une retraite par répartition. Elle distribue des faux droits, c’est-à -dire des droits reposant sur la spoliation, l’appauvrissement, d’un tiers. Cette fausse capitalisation est, pour les mêmes raisons que la répartition, inexorablement condamnée à la faillite.
Ainsi, la construction sociale de Bismarck était plus proche de la répartition que de la capitalisation. Elle était d’ailleurs particulièrement malhonnête car assortie d’un âge de départ supérieur à l’espérance de vie de l’époque, de telle sorte que que le versement des pensions était marginal par rapport aux cotisations.
La retraite façon Bismarck n’était finalement qu’un impôt parmi d’autres.
Non, je ne suis pas d’accord, il y a une différence fondamentale entre la répartition collective et la capitalisation collective.
La différence entre répartition et capitalisation réside dans la variation du stock de capital en prévision de revenus du travail futurs plus faibles. Son mode d’organisation : centralisé versus individualisé est un autre problème.
Vous pouvez très bien avoir un système par capitalisation totalement communiste, et quitte à choisir, c’est probablement très supérieur à la répartition.
Il est vrai que la répartition est toujours centralisée, sans quoi elle ne peut fonctionner. En revanche, la capitalisation peut être individuelle ou collective, et rester de la capitalisation dans son essence.
@ Cavaignac. Vous vous faites plus catholique que le pape.
Le commentaire du monarchiste Bismark est horriblement édifiant il est vrai, (j’ai oubliè de traduire : « il s’agissait de convaincre la classe ouvrière, cad de la soudoyer devrais-je dire, pour l’amener à penser l’Etat comme une institution sociale qui existe pour cette raison et se soucie de son bien »). Voilà un magnifique exemple de « Realpolitik » en tout cas.
D’ailleurs l’objectif recherché expressément n’a pas du tout été atteint. Les marxistes en ont été confirmés et renforcés, exactement avec les mêmes arguments critiques que vous formulez (faible protection, traîtrise à la classe ouvrière). Ceci dit, le taux de participation sur les revenus était seulement de 2%… mais je ne pense pas qu’il faille le voir historiquement comme un impôt. Plutôt comme l’invention d’une nouvelle « drogue » destinée à assoir le pouvoir de l’Etat national! Aujourd’hui (I’m waiting for my man…) nous en sommes à 20% des revenus… et manifestement une dépendance à ce pouvoir d’autant plus grande.
Je suggère un nouveau titre à cet article : « In God We Trust ».
Ouh la la, c’est brouillon et confus ce texte. Et la pénibilité dans tout ça ? Je m’attendais à une démonstration magistrale et je reste sur ma faim.
Votre article pose un certain nombre de question intellectuellement très intéressantes, il est dommage que vous les passier d’un revers de main. Je pense notamment à la question des droits naturels. En effet, si cette expression était valable au XVIIIème ou même au XIXème, aujourd’hui elle pose problème. En effet, qu’entendez-vous par « naturel » ? Parlez-vous simplement du biologique ? Dans ce cas le droit de respirer est un drit naturel, le droit d’exprimer son opinion un peu moins, sauf si on tombe dans un réductionnisme que je qualifierai de simpliste et faire une équivalence entre faire fonctionner ses cordes vocales et exprimer une opinion ! La question est pourtant fondamentale. Qu’entendez-vous par « nature » ou par « naturel » ? J’aurais même tendance à dire que lorsqu’on parle de droit, on n’est loin du naturel, on est au contraire (pardonnez-moi cette tarte à la crème) dans le culturel, c’est à dire dans ce qui est construit par l’être humain et même par la communauté humaine.
Ensuite, il y a également une contradiction flagrante dans vos propos. Si on prend votre point de vue sur les droits « naturels » tels que vous les citez, le droit de respirer, d’exprimer son opinion, de ne pas être d’accord, de se déplacer…, on se demande en quoi le droit de « forcer quelqu’un à fournir un revenu » contrarie ces droits, sauf si vous considérez que le droit de ne pas fournir de revenu a quelqu’un est « naturel », mais dans ce cas, il faut vraiment préciser votre conception du « naturel », peut-être est-ce simplement le mot qui est mal choisi, mais je vois mal en quoi la nature a à voir avec cela.
Concernant ensuite votre propos sur la loi de l’offre et de la demande, je passerai rapidement tellement les contre-exemples abondent pour infirmer cette loi (par exemple les produits du luxe ou même le logement en France). Je me contenterai simplement de soulever quelques problèmes épistémologiques. En effet, selon cette loi de formation des prix il faut que les acheteurs aient connaissance du prix de vente à priori, puisque c’est cela qui va décider de leur comportement qui doit lui-même fixer le prix de vente ! Cela ressemble fortement à un serpent qui se mord la queue. La seule possibilité pour s’en sortir est d’invoquer le fameux commissaire priseur virtuel, ce que ressemble fortement à une hypothèse ad hoc que dénoncerait Popper. Plus prosaïquement, lorsque vous allez chez votre patissier et qu’il ne reste qu’un Opéra, qu’une Religieuse ou autre, et qu’il y a plusieurs clients qui la désirent, voyez-vous le prix de cette patisserie augmenter ? Non, bien sûr. De la même manière cette fameuse loi, comment est-elle appliquée lorsque vous achetez des carottes dans une supermarché ? La loi de l’offre et de la demande s’applique-t-elle en fonction de l’offre et de la demande sur le super en question ou sur l’offre et la demande sur la planète entière ? Vous voyez, cette fameuse loi est valable à la rigueur dans des sociétés de très faible effectif, mais reste très douteuse lorsqu’on la généralise à nos sociétés.
Pour finir, parlons un peu de la « liberté » que vous invoquez dans le choix du travail. je serai tout d’abord curieux de connaître votre définiton ou votre conception de la liberté qui me semble très minimaliste : on est libre tant qu’il n’y a personne qui vous pose un flingue sur la tempe, c’est un peu ça. Mais dans ce cas, quasiment tout le monde est libre même les libertariens qui hurlent contre l’Etat ! En fait, vous avez une conception assez étrange du monde et du marché du travail comme si les individus choisissait leur métier comme on choisit au restaurant entre fromage ou dessert. mais ce n’est pas comme cela que ça se passe. Un métier se « choisit » (si on ose ce terme » au terme d’un long parcours : cursus scolaire, influences familiales ou sociétales, compétences acquises antérieurement, contraintes économques et sociales présentes, entre autres. Voilà qui relativise un peu cette idée un peu simpliste voire puérile de « liberté ».
Si je puis me permettre sur le droit naturel il y a cet article très complet sur wikiberal.
Vous y trouverez une présentation assez claire du concept et de son évolution dans l’Histoire des idées.
http://www.wikiberal.org/wiki/Droit_naturel
Je vous remercie pour le lien. Il confirme bien mes propos. Ce concept reste très douteux, il suffit de lire la définition donnée : « les droits naturels de l’homme sont des droits qui viennent du fait qu’il est un humain », cela reste très vague, et on peut y faire entrer un peu ce qu’on veut. On peut alors en avoir une conception minimaliste ou maximaliste. La définition pose également toujours le problème du « droit ». Un droit n’existe pas « naturellement », mais est construit par une culture, une société, autrement dit, c’est bien la culture qui construit, qui décide ce qu’est un droit naturel. Lorsque dans la suite il est écrit : « chaque individu les possède par naissance », la formulation est ambigüe. Cela veut-il dire que chaque individu le possède comme si c’était un attribut faisant partie de son essence, comme par exemple le fait de possèder un coeur ou des poumons, on peut en douter. Cela veut plutôt dire que ce droit naturel est accordé dès la naissance, mais comme je l’écrit c’est « est accordé », il n’existe donc pas par lui-même mais parce qu’il y a des individus, une communauté qui le reconnaît comme « naturel ».
« le droit naturel désigne toute recherche objective de normes de droit en fonction des seules caractéristiques propres à l’être humain », en fois qu’on a dit cela on n’a rien dit. En effet, toute la question est de savoir quelles sont ces caractéristiques propres à l’être humain.
Si on veut absolument donner une définition pratique de ce qu’est un droit naturel, je me réfèrerai plutôt à Kant et son impératif catégorique, notamment la condition d’universalisation. Un droit est « naturel » à partir du moment ou son universalisation à tous les individus n’implique pas de contradiction logique. Par exemple le droit de disposer de son corps est un droit naturel, par contre, le droit de voler n’en est pas un puisque si tout le monde vole, le concept de propriété devient vide et donc, par conséquence le concept de vol disparaît lui-aussi.
Cordialement.
Ohhhhh là là …
Toute une éducation à faire.
Le concept de « droits naturels » est quelque chose de connu, établi, étudié, et comment dire, pas franchement nouveau. Faites une recherche et vous verrez. C’est même une école philosophique bien établie : les jus-naturalistes. Pour faire ultra simplifié et court (au risque d’être erroné) un droit naturel est un droit négatif : pour que quelqu’un l’ait il faut juste que d’autres s’abstiennent de quelque chose. Par exemple la propriété privée est le droit que je puisse garder ce que j’ai acquis librement. Il faut donc simple qu’autrui s’abstienne de me prendre mon bien pour que ce droit soit défendu. Idem la libre expression. Pour qu’il existe il faut simple qu’autre ne m’empêche pas de parler. Il n’implique donc pas d’actions positive des autres. Ce sont des droits « naturels » car ils peuvent exister pour moi en isolement. Si je vis seul, ma propriété est de facto garantie.
Au contraire des « droits à  » modernes qui ne sont pas naturels dans le sens où ils impliquent l’intervention active d’autrui. Pour un « droit au travail », il faut que quelqu’un le fournisse, ce travail. Ce qui implique que quelqu’un force une autre personne à me donner quelque chose contre son gré. Violation du principe de non-agression.
Pour la loi de l’offre et de la demande on vous a pourtant parlé de « libre-marché » (marché auto-organisé par la concurrence et non système étatique où un tas de régulations, lois et autres, dévient les prix, la demande et l’offre de leurs niveaux « naturels ».) Le logement en France est typique de ce que peut devenir un marché dévoyé par des régulations externes (étatiques en général). Cependant vous devez quand même reconnaitre que la demande est forte et les prix élevés, ce qui donc n’invalide en rien la dite « loi ». Par contre, la suite logique serait que de nouveaux entrants arrivent et produisent des logements en nombre pour tenter de profiter de ces prix hauts, ce qui rééquilibrerait l’offre et baisserait les prix. Seulement il est interdit de construire en France, il faut quémander une autorisation des pouvoirs publics, et même obtenue, on ne peut pas construire ce qu’on veut comme on veut. Les normes fixent le prix, et la quantité, donc l’offre. Pour le luxe, je ne vois franchement pas où vous trouvez que la loi est violée… Surement cette histoire de biens de « Giffen » ? (c’est uniquement un effet d’optique lié à une vision étriquée néo-classique du fonctionnement d’un marché). Votre exemple avec l’opéra chez le pâtissier est identique. Il n’y a pas qu’un seul opéra, en fait, mais le potentiel pour en produire d’autres. Si 10 clients arrivent et en demandent alors qu’un seul est en vitrine, le pâtissier sérieux courra en produire 10 nouveaux plutôt que de s’aliéner ses clients avec des prix croissants (pun intended) ou une pénurie temporaire qui les enverra chez un concurrent. L’opéra n’est pas réellement rare juste localement en manque. Il faut laisser un peu de temps pour les ajustements : le monde des néo-classiques est un monde idéalisé pour comprendre les choses. Pour un vision plus juste / réaliste, voyez plutôt l’école Autrichienne.
Finalement l’idée « puérile » de liberté que vous critiquez est un peu celle de la constitution Française, puisqu’exprimée dans la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 : Faire ce que je veux, sans que ça nuise à autrui ou interfère avec sa liberté. J’aurais du mal à voir comment je peux être réellement libre avec un Etat qui sous menace de violence m’impose de lâcher au fisc plus de la moitié de ce que je gagne (au nom d’un « contrat social » que je n’ai jamais signé), m’impose de me plier à des règles en tout genre (cf l’immobilier encore), toujours sous menace de violences (physiques, financières ou morales).
Dernier point, vous avez bien entendu le choix de votre métier. Et quand on voit le nombre de gens changer de métier (type de poste, marché où il est exercé, branche professionnelle, etc. etc.) au cours de leurs vie, visiblement c’est vous qui semblez ne pas trop connaitre le monde du travail. Et les gens qui choisissent de ne pas changer le font souvent plus par paresse qu’autre chose. Les contraintes économiques et sociales font bien entendu partie de la vie. Et si vous pensez que trader c’est fabuleux, mineur pourri et que vous êtes mineur, et bien essayez de devenir trader. Personne ne vous empêchera de le faire, sinon vous même face aux efforts à réaliser. Et vous verrez donc qu’en fait de pénibilité, ce n’est pas forcément là ou on le croit quelle se trouve en réalité. In fine, les métiers les mieux payés sont les plus « pénibles » ou difficiles, conditionnellement à un niveau d’utilité sociale donné. Hormis, bien entendu, les cas qui se soustraient à la loi commune par la coercition (politiciens et leurs clients fonctionnaires).
Votre exemple sur le droit de propriété pose un véritable problème. Pour que le droit de propriété soit reconnu, il faut bien que vous forciez quelqu’un à ne pas la prendre. La propriété est justement quelque chose de non-naturelle, au contraire il a besoin d’un encadrement législatif particulier, il nécessite des règles collectives. Si vous êtes seul, le concept même de propriété disparaît, il n’a de sens que dans un monde avec différents individus. Lorsque quelqu’un s’octroie une parcelle de terre par exemple, il se l’accorde mais pour autant en quoi ce droit est-il justifier ? Vous forcez bien quelqu’un à renoncer à cette propriété, ou à accepter qu’elle soit vôtre. Cela ne semble donc pas tellement rentrer dans votre définition de droit naturel.
Votre distinction avec les « droit à  », me semble assez superficielle et surtout rhétorique, il est aisé de remplacer un « droit à  » en « droit de » et inverser. « Droit au travail » se transformer en « droit de travailler », « droit de propriété » en « droit à la propriété », » droit de libre-expression » en « droit de s’exprimer librement », etc.
Concernant le droit au travail, je peux également reprendre votre définition. Pour que ce droit soit respecté, il faut tout simplement que quelqu’un s’abstienne de refuser d’embaucher par exemple. Je trouve votre définition un peu bancale. Et si on revient au droit de propriété, il faut bien qu’il y ait des individus qui fournissent leur accord sur le droit de propriété (encore exemple des parcelles de terre, ou tout simplement qui fournissent un cadre juridique).
Si vous me dites que la loi de l’offre et de la demande ne peut exister que dans un marché entièrement auto-organisé, j’en conclus donc qu’aujourd’hui et nulle part sur Terre, les prix sont fixés de cette manière. C’est le résultat bien connu de Lipsey-Lancaster. J’ajoute même que dans l’hypothèse d’un marché idéal (au sens de la théorie néoclassique), les travaux d’H. Sonnenschein ont quelques peu remis en question cette croyance en la loi de l’offre et de la demande comme fixant le « juste » prix, et même comme fonctionnant dans un système avec plusieurs marchés de biens ou service.
En fait, ce qui invalide cette loi, c’est que depuis plus de 10 ans, la population française a augmenté. Certes la demande est importante et les prix élevés, mais pourtant depuis plus de 10 ans, alors que la population a crû, le taux d’occupation des logments a diminué. L’offre a donc nécessairement augmenté pour l’absorber, et même davantage que la demande puisque le taux d’occupation a diminué. Pourtant, les prix ont augmenté très fortement.
En effet, je faisais référence aux biens de Giffen. Je ne vois d’ailleurs pas en quoi c’est un effet d’optique.
Concernant le patissier ou le boulanger, lorsqu’il n’y a plus de pain ou de patisserie, je ne l’ai jamais vu aller en refaire pour satisfaire la demande des clients, ni augmenter ses prix d’ailleurs !
Je suis entièrement d’accord avec vous, cette loi de l’offre et de la demande est une loi qui permet d’expliquer la formation des prix, il faut la prendre ainsi pour ce qu’elle est une loi théorique (substituable par une autre) et non pas comme le fonctionnement réel de l’économie. Ceci dit, comme je l’ai souligné plus haut, cette loi est aussi remise en question sur le plan théorique et en plus résiste mal à la réalité (exemple du patissier).
Il se pose également un vrai problème épistémologique concernant cette loi de fixation des prix. Cette loi est censée former les prix mais pour qu’elle soit appliquée, il faut bien que des prix existent déjà pour que les consommateurs adaptent leurs comportement. Ca ressemble à un cercle vicieux. Bine entendu, cela fonctionne si on imagine une vente aux enchères (d’où le fameux commissaire virtuel), mais l’analogie est tout de même douteuse lorsqu’on parle de fixation des prix dans la vie commune.
Si on regarde attentivement la déclaration de 1789, c’est surtout des droits qu’elle définie, et c’est d’ailleurs surtout cela son intérêt. Sa définition de la liberté reste en effet très floue, son intérêt est de fournir un cadre, de là à la prendre pour définition. Après des siècles de discussion, réduire cela à quatre lignes…. Le véritable problème de cette définition est que tout acte de chaque individu a un impact sur autrui. Ne serait-ce que prendre sa voiture, cela contribue à polluer l’air que je respire. Cela me nuit donc. Faut-il pour autant interdire de conduire une voiture ? Il ne faut pas exagérer ! En fait, si vous prenez la définition que vous donnez, vous êtes bien libre, vous pouvez faire ce que vous voulez, même avec un Etat qui vous mettra à l’amende ou en prison, vous avez bien le pouvoir, la capacité, la possibilité d’agir comme bon vous semble ! La seule contrainte qui existe si j’ose dire, c’est la peur de ce qui va arriver ensuite ! Autrement dit, il y un choix à faire : la liberté ou la sécurité ! Si vous estimez que la crainte de la répression de l’Etat (amende, emprisonnement) entrave votre liberté, on pourrait alors dire de même de la peur de se retrouver au chômage, la peur de la pauvreté qui peut conduire certains à accepter des emplois qu’ils ne désirent pas. N’êtes-vous pas d’accord ?
Vous savez je n’ai jamais signé de contrat m’interdisant de tuer, de voler, etc, et pourtant je ne fais pas cela. Je ne pense pas que celui qui commettrait ce genre d’acte pourrait tout simplement invoquer « je n’ai pas signer de contrat me l’interdisant » !
Ah bon, on a le choix de son métier. Donc en fait, lorsque vous quittez l’école vous pouvez choisir le métier que vous voulez : coiffeur, prof, ingénieur, chercheur, technicien, trader, balayeur, c’est au choix ! Allons un peu de sérieux, un métier se choisit certes en partie mais surtout en fonction de toute son histoire personnelle (réussite à l’école, goûts, milieu social, familial, opportunités, contraintes économiques et financières, etc). Ou alors, on retombe toujours dans cette vision puérile et simpliste de la liberté et du choix, et je peux donc une nouvelle fois dire qu’on a toujours le choix, même de ne pas donner 50% de ses revenus au fisc.
Concernant l’utilité de trader, de conseiller fiscal ou encore de publicitaire, je vous renvoie à une étude britannique : A bit rich, qui montre qu’en fait, toutes ces professions coûtent davantage à la société qu’elles ne lui rapportent, contrairement à une infirmière ou même un homme d’entretien d’hôpital !
« Ohhhhh là là …
Toute une éducation à faire.
Le concept de « droits naturels » est quelque chose de connu, établi, étudié, et comment dire, pas franchement nouveau. »
Et alors ? On s’en fout, si le terme n’est pas compréhensible ou prête à confusion.
Le concept de la terre plate est également connu, pas franchement nouveau et il a été établi pendant fort longtemps. Et un jour, …
Du point de vue sémantique le concept de « droit naturel » ne veut rien dire. Point final.
On parle de droit humain, il me semble.
Cette discussion a déjà eu lieu plusieurs fois et les arguments en faveur de l’expression « droit naturel » restent les mêmes : « euh, ça s’appelle comme ça, c’est tout. Tout le monde doit l’accepter… »
Le loup et les moules ont également des « droits naturels » non ?
Il est temps de remplacer l’expression « droit naturel » quoi qu’elle recouvre par « droit humain ».
C’est le titre de l’article qui est fallacieux !
ou c’est la pénibilité du travail qui est théorique !
Changez de métier, alors ! Et si tout le monde le fait, rapidement les salaires de ces jobs monteront, ou alors ils seront remplacés par la mécanisation. La vérité c’est que ces boulots « pénibles » sont malgré tout moins pénibles que de faire l’effort d’en changer. Et qu’à capacité donnée, les salaires dans les métiers « pénibles » compensent justement cette pénibilité.
Quand aux stats de durée de vie, accidentologie, etc. elle ne pourront jamais dire pourquoi quelqu’un choisit d’être cantonnier plutôt qu’instit’, ou député ! Bien simplement, si pour une personne donnée l’effort nécessaire pour obtenir une licence de lettre est perçu comme plus dur que celui consenti en portant des moellons, il sera maçon plutôt que prof de lettres. Et si l’effort de se former lui reste insupportable, il restera maçon de base plutôt que de monter « en grade ».
Franz, « Changez de métier, alors ! »
A moins d’être philosophe comme Diogène et d’accepter de vivre dans une jarre, quand nous sommes en situation de survie, la notion de liberté devient elle-même fallacieuse !